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La conscience[modifier | modifier le code]

Pour Schopenhauer, "les plus conscients sont les plus malheureux".

Définition[modifier | modifier le code]

1- Étymologie[modifier | modifier le code]

Étymologie de la conscience : cum scientia : avec connaissance

La conscience nous donne alors un savoir.

2- Le sens moral de conscience[modifier | modifier le code]

Dans le langage courant, le mot conscience désigne essentiellement une activité de jugement.

Le sens moral du mot : "j'ai mauvaise conscience"

La conscience morale est un juge intérieur qui évalue selon le bien et selon le mal nos actes, nos pensées, nos désirs, nos paroles et ceux d'autrui.

Pour Jean-Jacques Rousseau, dans Émile ou De l'éducation (1762), "Conscience, Conscience ! Instinct divin, immortelle et céléste voix ; guide assurée d'un être ignorant et borné mais intelligent et libre, juge infaillible du bien et du mal".

Pour lui la conscience est divine et immortelle.

3- Le sens psychologique de la conscience, les états de conscience[modifier | modifier le code]

Pour André Lalande, on appelle conscience "l'intuition (plus ou moins complète, plus ou moins claire) qu'à l'esprit de ses états et de ses actes". En effet, on appelle aussi les données psychologiques que sont nos représentations, nos affections et nos volitions.

a) La conscience immédiate[modifier | modifier le code]

La conscience immédiate consiste en le fait de se rendre compte qu'il y a un monde. La recherche en éthologie montre que les animaux sont plus ou moins conscients du monde dans lequel ils vivent.

Chez Pascal, la conscience est un plus par rapport aux animaux. Pour Nietzsche, c'est l'inverse, c'est la marque de la débilité de l'homme. Les hommes n'ont pas besoin d'être conscients. Tous les animaux ont une pensée inconsciente mais les hommes sont conscients en raison de leur débilité.

Les états de conscience seraient des sortes de réalités intérieures comparables aux réalités extérieures que sont les objets. Il s'agit alors de l'empirisme naïf car ce sont des données analysées, expliquées et décrites en particulier par la psychologie. C'est le cas de Condillac qui réalise une "analyse idéologique des sensualités" ou bien de David Hume qui étudie "l'atomisme psychologique et l'associationnisme des empiristes anglais".

b) La conscience de soi[modifier | modifier le code]

Dans l'Anthropologie du point de vue pragmatique de Kant, il aborde la possession du "je" comme élement de distinction de l'homme et l'animal. Cela fait de l'homme une personne et de l'animal une chose. Il y a une différence de nature entre homme et animal. On a ainsi pas le droit de traiter un homme ou une femme comme une chose. On a aussi pas le droit de se traiter comme une chose, on ne peut donc pas se suicider ou se droguer.

Le test du miroir peut laisser penser que certains animaux ont une forme de conscience d'eux-mêmes. En particulier les grands singes qui sont nos cousinsont un statut assez proche. Certains pays d'Afrique ont accordé le satut de personne à des gorilles. Mais chez c'est l'homme que la conscience de soi atteint un tel degré de clarté.

La conscience peut être considérée commme la prise de conscience d'états de conscience. C'est à dire que "la conscience est toujours conscience de quelque chose" pour Husserl et Sartre.

La conscience de soi, pour Alain, ne peut exister que par le monde, et il écrit que "je ne me pense que par le monde". Alain, d'ailleurs, appellait les "marchands de sommeil" ceux qui l'empêchaient de penser par lui-même, et Paul Valéry disait que "revenir à soi, c'est revenir au monde". À l'image de Victor Hugo dans Les Contemplations qui écrit "quand je vous parle de moi je vous parle e vous" et "Ah insensé qui croit que je ne suis pas toi".

C'est dans cette verve que naît le cogito cartésien développé par René Descartes dans Le discours de la méthode. Si je pense, et que je me trompe moi-même, il faut bien que j'existe pour cela, donc je pense donc je suis.

c) L'empirisme naïf[modifier | modifier le code]

Les états de conscience seraient des sortes de réalités intérieures comparables aux réalités extérieures que sont les objets. Il s'agit alors de l'empirisme naïf car ce sont des données analysées, expliquées et décrites en particulier par la psychologie. C'est le cas de Condillac qui réalise une "analyse idéologique des sensualités" ou bien de David Hume qui étudie "l'atomisme psychologique et l'associationnisme des empiristes anglais".

d) La notion de vie intérieure[modifier | modifier le code]

La conscience de soi consiste en la connaissance de sa propre existence. je suis et je sais que je suis. Il y a un dédoublement par rapport à soi. À la fin du XIXème siècle, William James et Bergson appellent "courant de conscience" et "durée concrète" une réalité plus profonde qui exprime la vie même de l'esprit et qui échappe à l'observation superficielle. Il faut recourir à l'intuition qui est pour Bergson "une espèce de sympathie par laquelle on se transporte à l'intérieur d'un objet pour coïncider avec ce qu'il a d'unique et par conséquent d'inexprimable".

4- Traductions[modifier | modifier le code]

Drapeau de l'Empire romain Empire romain : Religio, onis, f (sentiment par lequel on juge de la moralité de ses actions) et conscio, is, ire (sentiment qu'on a de soi-même, de sa propre existence).

Drapeau de l'Allemagne Allemagne : the conscience (morale) et the awareness (psychologique).

Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni : das Bewusstsein (psychologique) et das Gewissen (morale).

I- Le matérialisme : la conscience est-elle une production du cerveau ?[modifier | modifier le code]

1- Le matérialisme[modifier | modifier le code]

Le matérialisme est la théorie selon laquelle l'action des neurones serait à l'origine de la conscience.

2- Les états mentaux[modifier | modifier le code]

On doit distinguer la conscience et les états mentaux. Les états mentaux sont les émotions (ressentir de la tristesse), les sentiments, les images (imaginer la Tour Eiffel), les pensées, les désirs et la conscience de soi. Ce qui caractérise les états mentaux, c'est qu'ils sont subjectifs. Ils sont éprouvés par un sujet. On distingue les états mentaux des états physiques, qui sont les états de la matière.

Les états de conscience sont les résultats de la conscience : ce qu'on pense, ce qu'on imagine...

Des états mentaux peuvent ammener des états mentaux. Des états physiques peuvent amener des états physiques. Des états mentaux peuvent amener des états physiques et vice versa.

Comment est-il possible que des états physiques causent des états mentaux ? Comment est-il possible que des états du cerveau cause des états mentaux. Dans un autre sens, comment est-il possible que des états mentaux causent des états physiques.

Jean-Pierre Changeux écrit L'homme neuronal en 1983. Il dit que "l'homme n'a dès lors plus rien à faire de l'esprit, il lui suffit d'être un homme neuronal". Pour le scientifique, tous les états mentaux sont produits par les états physiques des influx nerveux. L'homme possède 100 milliards de neurones qui ont eux-mêmes 10.000 connexions. Le cerveau est l'objet le plus complexe de l'univers.

Dans L'enfant sauvage de François Truffaut, l'enfant sauvage acquiert la conscience par l'éducation qu'on lui fait.

3- Les arguments du matérialisme[modifier | modifier le code]
a) Les drogues[modifier | modifier le code]

Lucréce fait remarquer que quand quelqu'un boit de l'alcool, ses pensées sont modifiée. L'alcool est une substance matérielle. Ainsi, comment pourrait-il affecter l'esprit si celui-ci n'est pas matériel ?

Par ailleurs, dans Deux ou Trois choses que je sais d'elle, Jean-Luc Godard assimile le LSD à une télevision couleur qui ne sert qu'à abrutir ou à maîtriser l'esprit, comme Karl Marx disait que la religion était l'opium du peuple.

Cela est aussi illustré par l'artiste Charles Ray qui dans son œuvre "Yes" imagine une salle où les murs ont été imaginés pour qu'un visiter sobre s'imagine la perception du monde des consommateurs de LSD.

b) Les lésions[modifier | modifier le code]

Le cas Phineas Cage, qui a eu le cerveau troué par un objet extérieur, et qui a changé d'humeurs semble prouver que le cerveau génère les états mentaux.

c) Les images du cerveau[modifier | modifier le code]

Le Docteur Broca avait un patient qui ne pouvait pas parler et ne pouvait prononcer que le son "ton". Et cela a été connecté au fait qu'il avait une lésion dans la "zone de Broca". Il y a un lien entre une telle zone du cerveau et un tel état mental

4- La difficulté de la thèse matérialiste[modifier | modifier le code]
a) Le problème épistémologique[modifier | modifier le code]

Les sciences étudient des objets. Peut-on étudier la conscience comme on étudie un objet ? La conscience est-elle une chose ?

Il y a quelque chose dans l'expérience subjective qui ne peut pas l'être dans l'expérience objective.

Thomas Nagel écrit un article titré "Quel effet cela fait-il d'être une chauve-souris ?". Il montre qu'il est impossible de démontrer l'origine matérialiste de la conscience scientifiquement. Même si on étudie les chauves-souris, on ne saura vraiment jamais ce que c'est d'en être une.

Le réductionnisme physicaliste consiste en le fait qu'on connaît la conscience grâce à la théorie scientifique.

Quel est le lien entre cerveau et conscience ? Pour Bergson, il existe seulement une relation entre cerveau et conscience mais la conscience n'est pas un supplétif du cerveau. L'expérience ne peut prouver que la conscience est une production du cerveau. L'expérience ne peut montrer que la conscience est une production du cerveau. Bergson est spritualiste. Le cerveau est comme un récépteur radio qui capte la conscience

II- Le dualisme spiritualiste[modifier | modifier le code]

Au Quatrième siècle, Platon défend la thèse spiritualiste. Ses grandes idées sont que les âmes transmigrent après la mort et que l'âme ne provient pas du corps.

1- Le dualisme[modifier | modifier le code]

Il y a deux réalités : celle de l'esprit et celle de la matière. Dès l'antiquité, Platon et Aristote distinguent l'âme et le corps.

Descartes publie le Discours de la Méthode ainsi que les résultats de sa méthode. C'est une méthode pour trouver la vérité dans les sciences. Pour Descartes, une chose est vraie si on ne peut en douter. Descartes doute de plusieurs choses, d'abord des sens à cause des mirages, puis de la raison à cause des erreurs mathématiques qu'on peut faire, en ensuite du réel car lorsqu'on rêve on croit au réel. On ne peut en revanche pas douter de sa propre existence, "cogito ergo sum", "je pense donc je suis"

Exemple de Zhuangzi, j'ai rêvé que j'étais un papillon. Suis-je un papillon qui rêve de moi ou moi qui rêve d'un papillon ?

David Chalmers, un philosophe australien se demande comment la conscience de soi peut être produite par un objet.

Le panpsychisme signifie que tout ce qui existe vit et possède une âme.

La conscience est une donnée de base de l'univers pour d'autres.

Descartes distingue l'âme et le corps. L'âme est une substance passante et immortelle, et le corps est une substance étendue, en trois dimensions qui est mortelle.

Pour Lucrèce, la cerveau est composé d'atomes et de vide, Ce qui cause la pensée, c'est le mouvement de [?]

a) Le matérialisme échoue à expliquer la conscience à partir du cerveau[modifier | modifier le code]

Le dualisme propose une solution.

b) Nous ne vivons pas comme une chose[modifier | modifier le code]

On se vit comme une personne. Intentionellement, on se vit comme une âme et un corps (le moi).

c) Il semble impossible pour la nature de produire la conscience ou la pensée.[modifier | modifier le code]

Leibniz se demande si la matière est capable de produire la pensée. Pour lui seul Dieu pourrait le faire. "C'est impossible car la nature est un ensemble de grandeurs, de mesures, de mouvements".

d) les expériences de mort imminente[modifier | modifier le code]

Dans La République, Platon raconte l'histoire d'un soldat qui s'appelle Er. Er raconte qu'il est mort et qu'il a vu le monde de l'au-delà. Pierre Dac fait la blague dans les années 1950, "je préfère le vin d'ici que l'eau de là".

Steve Taylor a écrit Science et spiritualité et le Docteur Moodie a aussi étudié le sujet. Il décrivent des personnes qui ont fait des crises cardiaques et ont été ranimées. les gens racontent une sortie du corps, un passage dans un tunnel. Au bout du tunnel ils voient une lumière et ils retournent dans leurs corps. Si l'esprit est contrôlé par le cerveau, et que le céphalogramme est plat, alors ceci est un argument spiritualiste.

Pour Descartes, l'âme agit ensuite sur le corps par l'intérmediaire de la glande pinéale.

2- Les difficultés du dualisme spiritualiste[modifier | modifier le code]

a) Relation entre l'âme et le corps[modifier | modifier le code]

Leibniz dit que l'âme et le corps ont un focntionnement parallèle.

1) L'éliminationisme[modifier | modifier le code]

C'est la thèse qui affirme que la conscience est une illusion étudiée par Daniel Dennett.

Intuitevement, on a l'impression d'avoir des états mentaux, mais pour Dennett, il n'est pas nécessaire d'expliquer comment le cerveau produit la conscience puisque ce n'est pas le cas.

2) Le mystérialisme[modifier | modifier le code]

C'est une thèse qui consiste à dire que l'origine de la conscience sera toujours un mystère car notre espèce n'aura jamais la capacité de le savoir.

3) L'émergentisme[modifier | modifier le code]

La conscience est un phénomène qui émerge des neurones mais qui ne se laisse pas expliquer par eux.

4) Le panpsychisme[modifier | modifier le code]

Il y a de la conscience dans toutes les particules. C'est une donnée de base de l'univers. Si les particules sont conscientes, comment ces consciences s'additionnent-elles pour former des consciences plus complexes.

5) Le monisme spiritualiste[modifier | modifier le code]

Pour Berkeley et Vasubandhu, la matière n'existe pas. La réalité de ce que je touche tient à l'existence de l'esprit et non à celle de la matière.

Le peintre norvégien Edvard Munch écrit par ailleurs "Nous ne mourrons pas, c'est le monde qui nous quitte"

Il n'y a pas de matière, il n'y a que l'esprit. Pour Berkeley, exister c'est être perçu.

Conclusion[modifier | modifier le code]

Perdre conscience est synonyme de perdre connaissance. "Revenir à soi, remarquait Valéry, c'est revenir au monde, c'est à dire précisement à autre chose qu'à soi". L'homme n'est pas spectateur de lui-même. Il est au monde et il doit s'y bien conduire, non point en se conformant à quelque règle extérieure, mais en s'efforçant toujours d'être conscient. Pour résister à ceux qu'il appelait les marchands de sommeil", Alain disait : "travaillez à percevoir le monde afin d'être justes".

Citations[modifier | modifier le code]

"Conscience, Conscience ! Instinct divin, immortelle et céléste voix ; guide assurée d'un être ignorant et borné mais intelligent et libre, juge infaillible du bien et du mal" Émile ou de l'éducation, Jean Jacqeus Rousseau

Le temps[modifier | modifier le code]

Problématique : L'homme est-il le prisonnier du temps ?

Le temps a une divinité en Inde, Kala qui est synonyme de digestion.

Camus dans Le Mythe de Sisyphe écrit "l'homme appartient au temps et à cette horreur qui le saisit, il y reconnaît son pire ennemi".

Définition[modifier | modifier le code]

1- Le temps[modifier | modifier le code]

Pascal dit que c'est inutile de définir le temps.

Dans La Physique, Aristote définit le temps comme "le mouvement selon l'avant et l'après".

Saint Augustin, qui est un philosophe kabyle du 3ème, 4ème siècle après J-C dans Les Confessions définit le temps de manière circulaire.

Une autre thèse qui existe en philosophie est que temps n'existe pas, qu'il s'agit d'une illusion. Le temps est un mixte entre l'être et le non-être (le néant).

Le temps dont nous avons conscience n'est pas identique à celui dont nous formons le concept.

2- Temps objectif / temps subjectif[modifier | modifier le code]

Le temps objectif : Pour Newton, le temps est universel et il emporte tout le monde à la même vitesse. Pour Alain, "le temps est la forme universelle du changement".

Le temps subjectif, c'est la façon qu'on a de ressentir le temps.

Il existe deux thèses concernant le temps. la thèse réaliste et la thèse idéaliste.

Thèse réaliste : le temps est indépendant de l'homme, c'est une réalité du monde.

Thèse idéaliste : le temps dépend de la conscience, c'est une idée. (Saint Augustin).

Aristote hésite et écrit que "La question est embarrassante de savoir si, sans l'âme le temps existerait ou non". D'une même façon, Alain explique que le temps dont nous avons conscience n'est pas le même que celui dont nous savons le concept, qui est la "forme universelle du changement".

Si par exemple, il y a une apocalypse sur terre et tout disparaît, et si une horloge est le seul objet qui reste. Une horloge sonne, il est midi et personne ne peut savoir le nombre de coups.

Pour l'explorateur Michel Siffre, le repère temporel est très dur à avoir quand on est seul dans un souterrain par exemple. Par exemple, les enfants ne connaissent pas la durée.

Pour Jean Piaget, il faut neuf ans pour qu'un enfant acquière la compréhension totale du temps.

Pour Einstein, il y a un lien entre espace et temps. Le mouvement dans l'espace affecte l'écoulement du temps.

I- Le temps, maître de l'homme[modifier | modifier le code]

1- Le rapport de l'homme au temps[modifier | modifier le code]

Étienne Klein parle d'irréversabilité du temps.

Alors que l'espace est liberté, pour le temps on ne peut pas revenir en arrière.

Le temps est la marque de l'impuissance de l'homme. Cela mène au regret, à la nostalgie, au remord.

Le dernier tome d'À la recherche du temps perdu est Le temps retrouvé.

Pascal a écrit Les Pensées. Dans ce livre il essaie de comprendre pourquoi l'humain fuit toujours le présent. Pour l'auteur, l'homme ne vit pas car il est toujours dans le souvenir du passé, la recherche du futur mais jamais dans le présent.

Pour Pascal,"nous ne vivons jamais mais nous espérons de vivre".

Dans Les Trois Questions de Tolstoï, un vieux sage ermite démontre à un roi que le plus important est de concentrer sur le temps présent et notre interlocuteur actuel.

La Bruyère écrit "les enfants sont heureux parce qu'ils réussissent à être dans le présent".

Le psychiatre Christophe Fauré étudie les personnes en fin de vie et observe que ceux qui ont l'impression d'avoir réussi leur vie sont ceux qui ont donné le plus d'amour.

Il faut ainsi, pour être heureux, vivre dans le présent. Les apôtre disent à Jésus, "On a plus rien à manger pour demain". Regardez les oiseaux dans les champs leur dit Jésus, est ce qu'ils s'inquiètent?" Ainsi pour vivre dans le présent, il faut une foi totale en Dieu.

Pascal nous montre que même lorsque le présent est agréable, nous nous tournons sans cesse vers l'avenir. C'est pourquoi nous ne pouvons être heureux.

L'impératif de vivre dans le présent est difficile. D'autant plus que la société industrielle de vie dans le présent a mené au réchauffement climatique.

Il y a aussi des peuples sans histoire : moins de mémoire, moins d'histoire.

Pour l'écrivain Georges Santayana, « Ceux qui ne peuvent se rappeler le passé sont condamnés à le répéter. »

Il y a aussi une perspective de progrès chez Pascal.

Bergson explique que le temps est une durée concrète, homogène et indépendant de son contenu.

2- La mort[modifier | modifier le code]

Sitôt qu'un homme est né, il est assez vieux pour mourir. Heidegger écrit Sein und Zeit (l'être et le temps). l'homme est décrit comme le seul animal qui a peur de la mort.

L'homme est un être-pour-la-mort car la mort est pour lui un souci, qui peut d'ailleurs commencer très jeune.

Cité par Godard dans À bout de souffle, Lénine a écrit "Nous sommes tous des morts en permission".

Pour Marc-Aurèle, "Le temps de la vie de l'homme, un instant ; sa substance fluente".

Pour Pascal, le malheur des hommes vient du fait qu'ils ne peuvent rester tranquilles dans une chambre.

Les éléphants enterrent leurs défunts. Et par exemple, quand ils trouvent des ossements, ils cherchent à reconnaître à qui ils appartiennent.

Pour Kaplan, tous les hommes pensent à la mort, face à la mort même.

Il semble bien, en première analyse, que le temps soit le maître de l'homme et que l'homme soit le prisonnier du temps. Il est prisonnier du temps car son corps en subit les ravages : il est aussi victime du temps par son âme : le temps le trouble, l'origine de la mort, le rejet, le remord, l'inquiètude de l'avenir... Tant par son corps que par son âme, il semble à la merci de la mort qui est son pire ennemi. Ces analyses ne sont pas complètes.

II- Comment faire du temps son allié[modifier | modifier le code]

Le temps, pour l'humain dans l'antiquité, c'est Saturne ou Chronos qui est aussi le dieu des moissons. C'est aussi un dieu qui mange ses enfants. Le temps est nécessaire au murissement des choses. Il faut du temps pour que le poulain devienne un cheval. Le passé peut aussi être une source d'ésperance.

1- Le bon usage du passé[modifier | modifier le code]

L'antithèse de Sartre est que le passé détermine le présent. Ce que je suis serait la conséquence du passé. Pourquoi je fais ce que je fais ? Parce que je suis ce que je suis. Pourquoi je suis ce que je suis ? Parce que j'ai un caractère. Pourquoi j'ai un caractère ? Celui-ci a plusieurs facteurs, il dépend du passé.

Dans son Essai sur le libre arbitre, Schopenhauer explique qu'on est le produit du passé. Le caractère de l'homme est invariable, et "volera un jour volera toujours"

Par ailleurs, Bergson pense que « la durée est le progrès continu du passé qui ronge l’avenir et qui gonfle en s’avançant ».

À l'opposé, Sartre pense que l'exisistence précède l'essence. Pour Sartre, c'est notre projet présent qui donne sens au passé. Nos choix actuels éclairent notre passé.

2- Le futur peut être considéré comme le temps de l'action, de la création[modifier | modifier le code]

Ce n'est plus un temps qui nous enferme mais la condition de la liberté. Le futur est le temps de la liberté.

La théorie de l'évolution créatrice dispose que "le temps est invention ou n'est rien du tout" selon Bergson.

Dans le Passé et le mouvant, "la durée se révèle telle qu'elle est : création continuelle, jaillissement ininterrompu de nouveautés".

3- La question de la mort[modifier | modifier le code]

Le Phédon (la dernière journée de Socrate) fait partie d'un corpus de trois ouvrages en hommage à Socrate avec l'Apologie de Socrate (le procès de Socrate) et le Criton (la tentative de faire évader Socrate).

Dans sa Lettre à Ménécée, Épicure traite de la crainte de la mort. Pour lui, la mort n'est pas à craindre car elle est irrationnelle. Si vous vous débarassez de la peur de la mort, vous n'avez plus peur. Celui qui n'a plus peur de la mort, n'a plus d'effroi.

III- Temps et éternité[modifier | modifier le code]

1- L'art et l'éternité[modifier | modifier le code]

Dans La Politique, Platon écrit que les dieux font le tour du monde dans un sens, et à un moment donné, le monde se retournera dans l'autre sens.

Les hommes naissent et meurent mais les grandes œuvres demeurent.

Pour Hannah Arendt, "les œuvres ne sont pas faites pour les hommes, mais pour le monde".

Pour Platon, il faut faire des enfants pour gagner en éternité. La présence de l'œuvre nous invite à vivre au présent.

2- La raison et la science[modifier | modifier le code]

Platon était passionné par les mathématiques. Pour lui, en faisant des mathématiques, l'esprit entre dans l'éternité.

Platon désigne le monde sensible (soumis au changement) et le monde intelligible (celui des idées).

D'autres idées pour Platon : le beau, le juste, le vrai.

La philosophie de Spinoza a pour but de ressembler à une démarche scientifique.

3- L'expérience de Rousseau[modifier | modifier le code]

Il existe un lieu où l'âme sort du temps. C'est une expérience divine. Le bonheur provient du fait d'être. Dans Les rêveries du promeneur solitaire, Rousseau fait, lorsqu'il est dans la nature, l'espérience de "sortie du temps". Pour ce dernier, "le présent dure toujours sans néanmoins marquer sa durée et sans aucune trace de succession".

4- Les analyses de Saint Augustin : le temps présent[modifier | modifier le code]

Saint Augustin dit qu'il y a trois présents : - le présent du passé (la mémoire), - le présent du présent (l'attention et la perception), et le présent du futur (les attentes et les projets). Le temps est difficile à définir car [?]

Pour Wittgenstein, "si l'on entend par éternité non la durée infinie mais l'intemporalité, alors a la vie éternelle celui qui vit dans le présent".

Pour Goethe, "chaque homme est éternel à sa place".

Conclusion[modifier | modifier le code]

On nous demande si l'homme est prisonnier du temps. Si le temps est considéré comme une donnée objective, comme un fleuve qui emporte l'homme, alors il semble bien que l'homme soit soumis au temps. Soumis au passé d'abord parce qu'il passe son temps à regretter, soumis au futur parce qu'il passe son temps à attendre, et puis aussi la mort est la marque de la puissance du temps. Mais en seconde analyse, nous pouvons dire que dans une certaine limite, on peut maîtriser le temps et faire un bon usage du passé (apprendre de ses erreurs). Sartre nous apprend même que ce sont nos projets qui donnent sens au passé. Quant au futur, il y a une manière positive de l'envisager. Comme si'il s'agissait d'un éventail des possibles et de libertés. Même la mort ne doit pas être une crainte pour Épicure. Mais peut-être doit on comprendre que le temps n'est pas constitutif du passé, du présent et du futur. Les analyses profondes d'Augustin montrent que le temps se ramène au simple présent. La véritable sortie du temps se trouve au cœur même du temps, dans le présent. L'expérience de Rousseau témoigne que l'homme peut vivre une telle sortie du temps même si c'est pour un court moment.

La liberté[modifier | modifier le code]

Problématique : L'homme a-t-il le libre arbitre ?

On a sans doute à première vue l'impression d'avoir le choix.

À propos de la liberté, deux grandes thèses d'affrontent. Le libre-arbritre et le déterminisme.

Pour Nietzsche, "chacun se tient pour libre là où son sentiment d'exister est le plus puissant".

Définition[modifier | modifier le code]

Au sens premier du terme, la liberté signifie "la capacité de faire ou de ne pas faire sans autre intervention que celle de la volonté" selon le dictioonnaire de philosophie Bordas. Descartes perçoit la liberté comme "progressive" et Bergson y voit un "jaillissement".

Leibniz, dans ses Nouveaux Essais sur l'entendement humain voit la liberté comme un terme déclinable.

De la notion de liberté découlent deux sens différents : la liberté de droit et la liberté de fait. La liberté de droit signifie que du point de vue juridique, deux individus sont aussi ibres s'ils possèdennt les même droits. La liberté de fait signfie que selon les circonstances présentes, et de facto, deux individus sont aussi libres s'ils peuvent évoluer dans le monde comme ils l'entendent.Au sein de la liberté de fait existent liberté de faire et la liberté de vouloir. Au sein de la liberté de vouloir existent la liberté de l'esprit et le franc-arbitre.

I- Le libre-arbitre[modifier | modifier le code]

a) La liberté politique, la liberté de droit ou la liberté théorique[modifier | modifier le code]

La liberté politique, c'est le fait d'avoir des droits garantis par la loi. La liberté d'expression est garantie par la loi.

b) La liberté de faire ou la liberté formelle[modifier | modifier le code]

La liberté de faire, c'est la liberté de faire ce qu'on veut.

On se pose alors la question de la liberté des handicapés, comme un tétraplégique, Jean-Dominique Bauby dans Le scaphandre et le papillon.

c) La liberté de l'esprit[modifier | modifier le code]

Pour Leibniz, pour avoir l'esprit libre, il faut se libérer des passions. Pour lui, "on a point l'esprit libre quand on est occupé d'une grande passion".

Leibniz distingue dans l'âme la raison et la volonté. La liberté de l'esprit nous mène au vrai et pas à la passion. Un esprit libre, c'est un esprit qui choisit la raison contre les passions.

C'est ainsi que la stoïciens, illustrés notamment par Epictète pensent qu'il faut vivre sans passé. Dans un état qui ne nous trouble pas.

Il y a un débat entre Leibniz et Epictète. Alors que pour Leibniz, un homme ne peut pas être entiérement libre de ses passions, et que seul dieu est au delè des passions, Epictète pense que l'homme peut être dénué de passions.

d) Le libre-arbitre[modifier | modifier le code]

On oppose ce qui est nécessaire à ce qui est contingent.

La thèse du libre-arbitre est que nos choix sont contingents. Par exemple s'il y avait une potence à la sortie du casino, personne n'irait au casino.

Le libre-arbitre est une propriété de la conscience. Le simple fait de être un être humain fait qu'on est absolument libre.

Il s'agit de la capacité de faire ou de ne pas faire.

2- Le sentiment intérieur[modifier | modifier le code]

Nous faisons l'expérience que nous sommes libres. Descartes dans les Principes de la philosophie

Pour lui "Que la liberté de notre volonté se connaît sans preuve, par la seule expérience que nous en avons."

Au reste, il est si évident que nous avons une volonté libre peut donner son consentement ou ne pas lui donner quand bon lui semble, que cela peut être compté pour l'une de nos plus communes notions."

Pour Descartes, le critère du vrai, c'est l'indubitabilité.

3- L'homme et la nature[modifier | modifier le code]

Ce qui distingue l'homme de l'animal, c'est que l'homme possède le libre-arbitre, et l'animal suit toujours ses instincts. Ce qui distingue l'homme de l'animal ce n'est pas l'intelligence.

Pour Rousseau, le fait que nous soyons libres prouve pour que notre âme est immatérielle, car la matière est soumise aux lois mécaniques. Tout est soumis aux lois de la necessité.

Quelque chose en nous n'est pas produit par les lois physiques. C'est la thèse du libre-arbitre.

Pour Rousseau, la volonté humaine peut aller contre la nature. On peut par exemple faire une grève de la faim.

Dans les Essais, Montaigne fait remarquer que certains animaux sont plus intelligents que certains hommes.

Entre l'homme et l'animal, il y a une différence de nature. Il s'agit d'un argument objectif. L'homme dépasse la nature. Il est surnaturel.

4- Argument moral et juridique[modifier | modifier le code]

Le libre-arbitre est la condition de la moralité et de la justice. Quand un homme a commis un meurtre, il va être jugé. Le jugement est basé sur le fait qu'il est responsable.

Dans les cours de justice, on considère qu'ils ont le libre arbitre. Dans sa Somme Théologique au 17ème siècle, Saint Thomas d'Aquin écrit dans la question 83 que "l'homme possède le libre-arbitre ou alors les conseils, les préceptes, les interdictions ou les récompenses seraient vains". Saint Paul écrit dans une lettre "je vois le bien et je l'approuve donc je fais le mal que je désapprouve".

II- Le déterminisme[modifier | modifier le code]

1) Définition[modifier | modifier le code]

En philosophie, le déterminisme est la thèse selon laquelle l'ensemble du réel est un système de causes et d'effets absolument nécessaire. Tout dans la nature est soumis au règne de la causalité. Et donc le libre-arbitre est impossible car tout est nécessaire et non contingent.

Si on a une cause A, alors nécessairement, on aura B qui est l'effet. On aura alors une relation nécessaire.

Il faut distinguer déterminisme et fatalisme. Dans les deux cas, on a une necessité. Alors que le déterminisme relève de la science, le fatalisme dépend de la religion.

Le déterminisme permet de comprendre l'action. Le déterminisme signifie que quoi qu'on fasse, ça va se produire. Il y a, dans le déterminisme, une neccesité conditionnelle. Alors que dans le fatalisme, il y a une necessité inconditionnelle.

Laplace a écrit un Essai Philosophique sur les probabilités. Une intelligence qui saurait tout des moindres mœurs au plus grand élèment. On peut alors connaître l'avenir et le passé.

2) Le sentiment de libre-arbitre est une illusion[modifier | modifier le code]

Descartes dans les Essais de Théodicée prend une ignorance des causes pour une absence de causes. Pour Leibniz, cette théorie n'a pas de sens. Par exemple, l'aiguille de la boussole ne va pas vers les nord par plaisir mais à cause d'un champ magnétique. Des "champs de cause" agissent.

Le sophisme signifie un argument qui parait logique mais qui est faux.

Dans Humain, trop humain, Nietzsche explique que le libre-arbitre est une illusion. Nous ne sentons pas nos chaines parce que l'on s'y est habitué.

Pour Nietzsche, le fait de se sentir meilleur que les animaux, c'est de l'orgueil. L'orgueil les conduit à penser qu'ils sont libres. L'homme pense maitriser la nature. Pour Descartes, l'homme est comme maître et possesseur de la nature.

C'est un sophisme car le point de départ et la conclusion sont les mêmes.

Les "chaînes nouvelles" peuvent par exemple être un nouvel enfant ou le travail.

Bourdieu montre que les goûts artistiques dépendent de la classe sociale. A l’image de Bergson qui dit que « la perception serait en droit l’image de tout : elle se réduit en fait à ce qui nous intéresse ».

Pour Bergson, nous sommes « la condensation de l’histoire que nous avons vécue depuis notre naissance ».

3) L'homme est dans la nature[modifier | modifier le code]

Tout est soumis à des lois de la nature (physique, chimique...). L'homme est contingent. Prétendre que l'homme n'est pas soumis aux lois de la nature, c'est à dire qu'il est fait par un miracle. Spinoza dans l'Éthique en 1677 écrit que les partisans du libre-arbitre "conçoivent l'homme dans la nature comme un empire dans l'empire". Il s'agit d'une analogie politique du libre-arbitre. Ils pensent que l'homme n'obéit pas à la nature mais à ses propres lois. Si un empire se crée au milieu d'un grand empire, alors le grand empire le détruira.

Il y a un argument tiré des neurosciences. Depuis peu, on étudier des cerveaux en fonctionnement. On peut regarder ce qu'il se passe dans un cerveau vivant.

Le scientifique Benjamin Libet demande à un sujet d'appuyer sur un bouton à un moment donné. À sa grande surprise, l'ordre des actions n'est pas celui anticipé. Benjamin Libet a d'abord pensé que l'ordre serait décider de bouger -] activité cérébrale -] appuyer sur le bouton. L'ordre est en fait activité cérébrale -] décider de bouger -] appuyer sur le bouton. La principale conclusion de Libet est que nous n'avons pas le libre-arbitre. Toutefois, il y a à un moment un droit de véto.

Pour Rousseau, le contrat social asservit l'homme, "L'homme est né libre et partout il est dans les fers" écrit-il au début de son ouvrage Du Contrat Social.

III- Tentatives de synthèse[modifier | modifier le code]

1) Le droit de véto[modifier | modifier le code]

Pour Malebranche, nous ne sommes pas libres des motifs qui nous font vouloir, mais nous avons la possibilité de leur résister.

Vouloir sans motif, c'est l'indifférence pure. Cela fait une synthèse entre libre-arbitre et déterminisme.

On ne choisit pas nos motifs mais on peut aller contre eux.

2) Le compatibilisme[modifier | modifier le code]

Le compatibilisme affirme que le libre-arbitre et le déterminisme sont compatibles. À l'opposé, l'incompatibilisme affirme que ces deux sont incompatibles.

Intuitivement, on a l'impression qu'on est à l'origine de nos volontés. Le compatibilisme dit que la liberté de la volonté n'empêche pas que nos volontés soient determinés par des motifs inconscients. Cela n'empêche pas le principe de causalité. Une action est libre si les causes sont en moi. Une action ne sera pas libre si les causes ne viennent pas de moi.

On agit alors librement si on est pas physiquement ou psychologiquement forcée de faire ce qu'elle fait. Vos préférences, votre personnalité, votre caractère peuvent entièrement déterminer nos actions, tant qu'il n'y a pas d'ingérence extérieure. Mon choix est libre car j'agis de moi-même. Le fait que je fume : est ce que cette liberté n'est pas du déterminisme. Spinoza est un peu compatibiliste

Ainsi, pour Bergson, « la liberté consiste à être entièrement soi-même ». C'est à dire que nous sommes "la condensation de notre l'histoire que nous avons vaicue depuis notre naissance même"

Conclusion[modifier | modifier le code]

L'inconscient[modifier | modifier le code]

Problématique : Sur quelles preuves nous pouvons nous appuyer pour admettre l'existence de l'inconscience ?

Pour Freud, l"hypothèse de l'inconscient est nécessaire et légitime et nous possédons de multiples preuves de l'existence de l'inconscience."

On se pose alors la question de savoir s'il y a en nous des désirs dont nous ne sommes pas conscients

Pour Descartes, il n'y a pas d'inconscient car le conscient est comme un "cristal de roche".

Pour Freud, le moi est l'esclave de l'inconscient.

Définition[modifier | modifier le code]

On peut identifier plusieurs types d'inconscient.

I- L'inconscient naturel[modifier | modifier le code]

Il y a l'inconscient naturel qui est le sommeil profond sans rêves.

II- L'inconscient biologique[modifier | modifier le code]

Il y a l'inconscient biologique. Le corps fonctionne alors de manière inconsciente. Ainsi pour l'écrivain Paul Valéry, la santé est le "silence des organes".

III- L'inconscient psychologique[modifier | modifier le code]

Il y a ensuite l'inconscient psychologique avec le questionnement autour de pensées, de souvenirs, de désirs, d'émotions et de perceptions inconscientes.

I- Des preuves de l'existence de l'inconscient[modifier | modifier le code]

1- Les perceptions inconscientes[modifier | modifier le code]

Il peut y avoir des perceptions inconscientes, par exemple voir quelque chose, l'assimiler sans que la conscience ne prenne part au processus.

Leibniz est le premier à parler de perceptions inconscientes, l'aperception. En 1885, Pierre Janet parle de phénomènes psychiques qui échappent à la conscience.

2- Les pensées inconscientes[modifier | modifier le code]

Pour Descartes, "par le mot de pensée, j'entends tout ce qui fait en nous de telle sorte que nous l'apercevons directement en nous par nous-même", donc la pensée est consciente.

Pour Platon, "la pensée est un dialogue intérieur et silencieux de l'âme avec elle-même". La pensée est donc inconsciente.

Dans l'homme à la découverte de son âme, Jung tout d'un coup, alors qu'il se baladait à la campagne, il pense à la maison de son enfance. En essayant de réfléchir à comment cette pensée a pu lui venir à l'esprit, il se fait marche arrière et en voyant une maison qui lui fait penser à la maison de son enfance, il découvre qu'inconsciemment, une pensée inconsciente de la maison similaire à celle de son enfance a fait survenir la pensée de la maison de son enfance.

3- Les actes manqués[modifier | modifier le code]

Pour Freud, les actes manqués peuvent avoir une origine inconsciente. Les lapsus sont ainsi révélateurs. Par exemple, si un photographe trouve des traces de sabots de cerf, alors il peut en déduire qu'un cerf est passé par là.

4- Les rêves[modifier | modifier le code]

Pour Freud, "les rêves sont la voie royale d'exploration de l'inconscient".

Toutes les sociétés par le passé ont accordé énormémement d'importance aux rêves. Pour les grecs, les songes sont le moyen par lequel les dieux communiquent avec les hommes.

a) Tous les rêves ont un sens[modifier | modifier le code]

Alexandre le Grand qui n'arrivait pas à conquérir la ville de Tyr et comptait se replir le lendemain de cette réfléxion rêve pendant la nuit d'un satyre dansant. Son astrologue lui explique alors que ce rêve est prémonitoire et qu'il est gage de victoire. Le lendemain il attaque Tyr et gagne.

b) Tous les rêves expriment des désirs refoulés[modifier | modifier le code]

Par exemple, pour les enfants, les rêves sont souvent transparents et c'est à l'adolescence que ceux-ci se complexifient.

c) Les rêves disposent d'un contenu manifeste et d'un contenu latent/caché[modifier | modifier le code]
d) Pour comprendre les rêves, il faut les interpréter[modifier | modifier le code]

Freud a pu être comparé à Champollion pour sa propension à interpréter les rêves. Pour lui, les rêves fonctionnent par symbole et en déchiffrant ces symboles, on les interpréte.

6- Le principe de l'inconscient chez Freud[modifier | modifier le code]

La pensée est divisée chez Freud entre le moi, le surmoi et le ça. Le moi est la conscience. Le surmoi est le gardien qui décide ou non de ce qui est refoulé. Le ça représente l'antichambre des pensées, des pulsions, des désirs refoulés.

Chez Freud, la conscience est une lumière qui n'éclaire qu'une petite partie de la vie psychique. La vie psychique est constituée de pulsions souvent inconscientes. Ces pulsions sont soit de vie (eros) ou de mort (thanatos). Le caractère sexuel de la libido/eros explique le contenu essentiel de l'inconscient.

7- Les résistances à cette idée d'inconscient.[modifier | modifier le code]

Pour Freud, le refus d'accepter l'idée de l'inconscient est de la mégalomanie. Il s'agit d'une blessure narcissique comme cela l'a été pour l'héliocentrisme (première révolution scientifique) et pour la théorie de l'évolution darwinienne.

8- Les autres théories[modifier | modifier le code]

Chez Adler, le fondement de l'inconscient, c'est le "complexe d'inferiorité". Chez Jung, on peut observer de manière plus profonde un inconscient collectif.

II- L'interrorgation sur l'idée de l'inconscient[modifier | modifier le code]

1- La critique sartrienne[modifier | modifier le code]

Pour Sartre, une censure inconsciente serait contradictoire. la censure est en effet consciente et des pulsions et d'elle-même. Si la censure est consciente de ses pulsions, alors les pulsions sont conscientes et l'inconscience n'existe pas. Il est ainsi de mauvaise fois, pour Sartre, de croire que l'on a un inconscient.

2- La critique épistémologique[modifier | modifier le code]

La critique la plus importante d'un épistémologue est celle de Karl Popper. Pour lui, on reconnait une science au fait que c'est une théorie qui peut être réfutée. Il s'agit d'un critère de réfutation ou de falsifiablilité. Freud peut ainsi avoir toujours raison

Dans Le livre noir de la psychanalyse, des psychanalystes expliquent citant Popper qu'il s'agit d'une "pseudoscience".

Jung explique qu'au Moyen-Âge, on pensait être possédé par des démons, et au XXème siècle, on est ainsi livré à des forces de l'inconscience.

Alain explique que "l'erreur consiste à dire que l'inconscient est un autre moi, un moi auquel je serai soumis alors qu'il n'y a qu'un seul moi, et le moi inconsient".

III- L'inconscient et la conscience[modifier | modifier le code]

1- Les souvenirs inconscients[modifier | modifier le code]

Pour Bergson, il existe des souvenirs inconscients qui apparaissent. Bergson les place au-dessous de la scène illuminée par la conscience.

2- Inconscient et neurosciences[modifier | modifier le code]

Les sciences du cerveau ont montré que notre fonctionnement mental est largement inconscient. On appelle ces processus l'inconscient cognitif.

Le langage[modifier | modifier le code]

Problèmatique : Peut-on penser sans langage ?

Définition[modifier | modifier le code]

I- La pensée sans les mots[modifier | modifier le code]

1- La définition de la pensée[modifier | modifier le code]

La pensée désigne tout ce qui nous arrive à la conscience. Descartes écrit que "par le nom de pensée, je comprends tout ce qui est tellement en nous, que nous en sommes immédiatement connaissants. Ainsi toutes les opérations de la volonté, de l’entendement, de l’imagination et des sens, sont des pensées".

Un raisonnement est ainsi une pensée comme l'est une perception. Ainsi, la pensée semble être impossible sans les mots.

Kant explique que la pensée signifie se représenter quelque chose par idée générale. La faculté de penser s'appelle pour lui l'entendement.

Pour Kant, penser c'est ainsi avoir une idée générale. Et une idée générale ne peut exister qu'avec les mots.

Pour Platon, penser sans langage est ainsi impossible. Dans Théétète, Platon explique que "cette image que je me fais de l'âme en train de penser n'est rien d'autre que celle d'un dialogue dans lequel elle se pose à elle-même des questions et elle se pose à elle-même des réponses".

Dans le roman 1984 publié en 1949, George Orwell montre que lorsque la langue est modifiée et que des mots n'existent plus, alors les concepts n'existent plus. Ainsi, le "novlangue" est la seule langue qui diminue. Le personnage de Syme dit qu"à la fin nous rendrons littéralement impossible le crime par la pensée car il n'y aura plus de mots pour l'exprimer".

Néanmois, on pourrait prendre l'exemple de l'Enfant Sauvage de François Truffaut dans lequel l'enfant joué par Jean-Pierre Cargol s'imagine le concept de justice lorsqu'il est confronté à l'injustice sans pour autant savoir parler.

2- La pensée et les images[modifier | modifier le code]

La plupart des philosophes pensent qu'il est impossible de penser une image sans les mots. Ainsi, c'est le concept d'abre en un tronc, des branches et des feuilles qui permet d'imaginer un arbre. Même si on peut s'imaginer un hexagone ou un octogone, c'est impossible d'imaginer un chiliogone (1000 côtés) ou un myriagone (10.000 côtés) sans les mots.

Rousseau écrit que "les animaux ne peuvent pas se former de telles idées abstraites car ils n'ont pas les mots".

3- La nécessité du passage par les mots[modifier | modifier le code]

Pour Hegel dans l'ouvrage Encyclopédie des sciences philosophiques, sans les mots la pensée est obscure et confuse. Les mots sont la condition d'existence de la pensée. Les mots permettent d'unir notre cheminement interne et une forme externe.

Dans l'ouvrage Discours sur l'origine et les fondementes de l'inégalité parmi les hommes, publié en 1791, Rousseau explique que les "idées générales" ne peuvent qu'introduire dans l'esprit qu'à l'aide des mots Il explique que pour dessiner un arbre, il faut avoir en tête l'idée générale d'arbre. Il écrit que "sitôt que l'imagination s'arrête, l'esprit ne marche plus qu'à l'aide du discours".

L'usage de l'épanorthose qui est fait par Jean-Luc Lagarce dans son ouvrage Juste la fin du monde montre des personnages qui ne cessent de se répéter en d'autres termes pour préciser leur pensée.

4- Signifiant et signifié[modifier | modifier le code]

Dans ses Éléments de linguistique générale, le linguiste Ferdinand de Saussure explique que "la pensée est le recto et le son le verso. On ne peut découper le recto sans découper en même temps le verso, de même dans la langue on ne saurait isoler le son de la pensée ni la pensée du son". Le concept représente le signifié qui est complémentaire au son qui est le signifiant.

On a remarqué que le son de la rivière "r" était commun aux différentes langues.

II- La pensée avant les mots[modifier | modifier le code]

1) Chercher ses mots[modifier | modifier le code]

Le philosophe Étienne Gilson écrit qu'il existe une pensée antérieure à tout logos, même à un langage intérieur. Il s'agit d'une pensée silencieuse, sans mot, préverbale. Deux moyens peuvent expliquer que la pensée est antérieure à la parole, d'abord que la parole intervient avant la pensée (temps) et ensuite qu'il existe un lien de causalité entre la cause et le poids des mots (cause).

Pour le psychologue cognitiviste Steven Pinker dans l'ouvrage L'instinct du langage publié en 1994, le langage n'est absolument pas la même chose que la pensée car il arrive que le langage ne soit pas à l'image de notre pensée et qu'on ait "voulu dire" autre chose.

Dans le film Bande à part de Jean-Luc Godard, le personnage joué par Anna Karina explique que parler c'est "risquer de mentir". Ainsi, on a une pensée qui est traduite par des mots qui font mentir ce qu'on pense. Par exemple "je ne pensais pas ce que j'ai dit".

2) Les limites du langage[modifier | modifier le code]

Pour Bergson dans Le rire notre grammaire nous empêche de vraiment voir les choses. Le langage est un outil d'action sur le monde. Ainsi nos sentiments deviennent impersonnels. Le mot "amour" est par exemple impersonnel car il y a différents types d'amour. Ainsi "nos propres états d'âme [...] se dérobent à nous".

3) La pensée scientifique[modifier | modifier le code]

Beaucoup de scientifiques expliquent la thèse qu'ils font des mathématiques sans les mots.

Le mathématicien Jacques Hadamard explique que lorsqu'il fait des mathématiques "les mots sont absents de [son] esprit quand [il] y pense vraiment". Même après avoir lu ou entendu une question les mots ne reviennent que lorsqu'il abandonne sa réflexion. Il cite notamment dans un texte de 1908 Schopenhauer qui dit que "les pensées meurent au moment où elles s'incarnent dans les mots".

D'une même façon, Einstein explique que le langage ne prend part à son cheminement de pensée lorsqu'il crée des théories mathématiques.

4) Pensée et aphasie[modifier | modifier le code]

L'aphasie est un trouble du langage : la personne ne peut plus s'exprimer avec des mots. Cela est illustré dans le film Un homme pressé d'Hervé Mimran dans lequel un chef d'entreprise joué par Fabriche Luchini qui emploie après un AVC un mot pour un autre. Celui-ci pense mais il ne peut plus communiquer. Ils saisissent des éléments abstraits comme les relations sociales.

Dans La pensée d'outre-mots publié en 2000, le neurologue Dominique Laplane explique que les aphasiques peuvent saisir des situations parfois abstraites comme les relations sociales. Atteint d'aphasie depuis 1925, le professeur Lordat explique qu'il est bien possible de penser sans les mots. Dominique Laplane dans ce même livre explique aussi que les sourds-muets ne sont pas plus stupides que les autres.

5) Les enfants et la pensée pré-verbale[modifier | modifier le code]

Pendait longtemps, on a pensé que l'esprit des bébés arrivait au monde vierge et comme le disait Locke leur esprit est une tabula rasa. Dès la naissance, les enfants ont une logique intuitive préverbale et ont un savoir herité d'une longue histoire évolutive.

Dans leur ouvrage La psychologie de l'enfant publié en 1966, Jean Piaget et Bärbel Inhelder expliquent qu'il existent qu'il y a une intelligence avant le langage fondée sur la perception et les mouvements.

6) La langue est un instrument[modifier | modifier le code]

Alain explique dans ses Éléments de philosophie que "La langue est un instrument à penser. Les esprits que nous appelons paresseux, somnolents, inertes, sont vraisemblablement surtout incultes, et en ce sens qu'ils n'ont qu'un petit nombre de mots et d'expressions ; et c'est un trait de vulgarité bien frappant que l'emploi d'un mot à tout faire". Pour Alain, la langue est un trésor : c'est un moule qui nous forme et nous déforme.

Dans l'Évangile selon Saint Jean, Jean explique qu'"au commencement était le verbe, et le verbe était avec dieu et le verbe était dieu".

Le linguiste Stanislas Dehaene expose l'hypothèse de Sapir-Whorf théorisée par deux anthropologues américains qui expliquent que le système linguistique est formateur d'idées. Par exemple, il n'y a pas de bleu dans l'antiquité, et la mer est violette ou verte. Cette thèse est aujourd'hui défendue par la scientifique Léna Boroditsky

Dans l'ouvrage Selected writings in language, culture and personality publié en 1949, Edward Sapir explique que les êtres humains sont à la merci de la langue. Son élève Benjamin Lee Worf dans Language, thought and reality explique le système linguistique de chaque langue est formateur d'idées, et on se fait une image de l'univers selon notre propre langue.

Conclusion[modifier | modifier le code]

Citations[modifier | modifier le code]

L'art[modifier | modifier le code]

Problème : À quoi reconnaît-on une œuvre d'art ?

Il est dur de déterminer les critères qui définissent une œuvre d'art tant ses frontières sont poreuses. On peut citer les exemples de la sculpture l'"oiseau dans l'espace" de Constantin Brâncusi qui date de 1927, des monochromes d'Yves Klein, ou du concert de quatre minutes trente-trois de John Cage composé seulement de silence.

Dans la pièce de théâtre ""Art"", la dramaturge Yasmina Reza montre les conflits d'un groupe d'ami autour de l'acquisition par le personnage joué par Fabriche Luchini d'une œuvre complétement blanche du peintre Antrios. Pierre Vaneck donne le critère du prix "tu as acheté cette merde 200.000 F",

Définition[modifier | modifier le code]

I- Critères objectifs[modifier | modifier le code]

1- Art et nature[modifier | modifier le code]

Kant, dans De l'art en général distingue l'œuvre d'art (opus) des produits de la nature qui sont des effets (effectus).

L'art est le fruit de la liberté pour Kant. c'est par une liberté totale que les artistes font de l'art. Une ruche n'est pas une œuvre d'art car c'est l'instinct des abeilles qui l'a réalisé.

André Breton, père du surréalisme réalisait l'écriture automatique. Pasolini expliquait qu'il aimait le cinéma car c'est une manière de montrer la réalité par la réalité.

À l'origine, l'art vient du mot techne, du grec qui veut dire le savoir-faire.

Contrairement à l'artisanat, l'art n'est un moyen en vue d'une fin, c'est une fin en elle-même.

Il y a dans l'art un domaine particulier qui vise l'utile qui est l'architecture.

2) Artiste/artisan[modifier | modifier le code]

Dans le Système des beaux-arts, le philosophe Alain pense que c'est la notion du beau qui discerne l'artiste et l'artisan.

Pour l'artiste Joan Mitchell doit se suprendre soi-même. Néanmoins, le caractère de l'art unique est remis en question par le Bauhaus qui recherche la standardisation à travers une "architecture international" tel que la titre d'un écrit de Walter Gropius, mais dont les immeubles sont aujourd'hui considérés comme de l'art.

Pour Kant, une œuvre d'art est unique.

II- Critères subjectifs[modifier | modifier le code]

1- La beauté[modifier | modifier le code]

Socrate pense que ce qui est beau est utile et la beauté, l'esthétique est retenue comme un critère d'art. Ainsi, le Bauhaus est donc beau pour Socrate car pour Marcel Breuer, la fonction doit déterminer la forme.

Trois manières de distinguer l'artiste de l'artisan
Philosophe Ouvrage Thèse Exemple
Aristote Ce qui est utile est beau. Le Bauhaus
Kant De l'art en général Ce qui est le fruit d'une totale liberté est art. L'art est une fin en elle-même. La peinture classique
Alain Système des beaux-arts C'est le beau qui détermine l'art. le beau apparaît à l'artiste sans qu'il l'ai voulu les œuvres de Joan Mitchell

Pour les critiques de cinéma, l'originalité de la forme, la richesse du matériau et la complexité de la forme participent au jugement.

2) L'harmonie[modifier | modifier le code]

La beauté a longtemps était liée à l'harmonie. Dans ses Pensées sur la peinture, Diderot écrit que "l'unité du doux vient de la subordination des parties, et de cette subordination naît l'harmonie".

Pour les Grecs, l'harmonie est fondée par les nombres. Le nombre d'or est 1,618.

Pour Thomas d'Aquin, la dysharmonie choque nos sens.

3) Le caractère éternel de l'art[modifier | modifier le code]

Diotime, dans Le Banquet que la beauté est éternelle. Hannah Arendt explique dans la Crise de la culture que les œuvres "ne sont pas fabriquées pour les hommes mais pour le monde".

Conclusion[modifier | modifier le code]

Citations[modifier | modifier le code]

La religion[modifier | modifier le code]

Problèmatique : Peut-on trouver une essence commune à toutes les religions ?

Définition[modifier | modifier le code]

1- Étymologie[modifier | modifier le code]

Le mot religion vient du latin "relegere" : recueillier et "religare" : relier, transcander.

2- Le sacré et le profane[modifier | modifier le code]

Dans Les Formes élémentaires de la vie religieuse : le système totémique en Australie d'Émile Durkheim, le sociologue explique que "la division du monde en deux domaines comprenant l'un tout ce qui est sacré l'autre tout ce qui est profane. Tel est le trait distinctif de la religion". Ainsi tout peut être sacré comme un caillou (la Kabba) ou une montagne (le mont Sinaï).Par exemple, chez les hindoux, il y a des temps dans des temples, et le temple du milieu est reservé aux hindouistes.

Durkheim définit la religion comme un "système solidaire de croyances et de pratiques relatives à des choses sacrées, c'est-à-dire séparées, interdites, croyances et pratiques qui unissent en une même communauté morale, appelée Eglise, tous ceux qui y adhèrent".

Les trois caractéristiques de la religion sont des croyances qu'on appelle dogme ou crédo, des pratiques qu'on appelle un rite, un culte et une communauté qu'on appelle une église.

Le philosophe Mircéa Eliade dans le livre Le sacré et le profane publié en 1927 étudie le rôle du sacré et interpréte le caractère sacré que l'on peut attribuer à des élements anodins comme un caillou ou un abre car il s'agit de "hiérophanies", c'est à dire de manifestations du sacré. Ils montrent le sacré, le "ganz andere" pour reprendre l'expression de Rudolf Otto elle-même issue de Le Sacré. Dans ce même ouvrage, le philosophe écrit que la hiérophanie la plus importante et la plus fondatrice est le mythe car il est une irruption du sacré dans le monde.

I- la religion naturelle[modifier | modifier le code]

1- Le déisme[modifier | modifier le code]

De nombreux philosophes tels que Rousseau, Kant ou Voltaire rejettent les réligions révélées qu'ils accusent d'être artificielles. Pour les adeptes de la religion naturelle, l'homme a directement accès à Dieu sans médiation extérieure. Cicéron dans De la nature des dieux explique que "le sentiment commun qui a beaucoup de vraisemblance est que la nature nous inspire à tous reconnaît l'existence des dieux".

Le déisme va rejeter violemment la religion artificielle. Pour Kant par exemple la vraie religion, c'est faire le bien. Dans l'ouvrage La religion dans les limites de la simple raison, celui-ci explique que la vraie religion est unique alors que les croyances sont multiples. La vraie religion est intérieure et morale alors que les croyances sont publiques et pas toujours morales.

Blaise Pascal écrit que "le pêcheur se croit juste. Le juste se saît pêcheur". Dans Les Misérables, le personnage de Jean Valjean est l'illustration d'un saint.

Dans Émile ou de l'éducation, Rousseau explique que les dogmes particuliers "embrouillent" notre passion du grand être. Comment on s'habille n'a aucune importance. Il dit que "le culte que dieu demande est le culte du coeur".

II- La réligion du point de vue de l'athée[modifier | modifier le code]

Pour l'athée, dieu n'est pas. Il n'y a qu'un monde composé de matière.

Le premier athée est Épicure. Dans De Natura Rerum, il écrit "Humana ante oculos foede cum uita iaceret in terris oppressa graui sub religione [...] primum Graius homo mortalis tollere contra est" (Alors que la vie humaine gisait misérablement devant les yeux de tous écrasée au sol sous le poidsde la religion [...] pour la première fois un mortel grec osa lui tenir tête).

1- La critique freudienne[modifier | modifier le code]

Romain Rolland écrit que l'homme est religieux par "sentiment océanique" qui fait se sentir uni à l'univers. En 1927, Freud écrit l'Avenir d'une illusion sur la religion. Freud lui répond que la religion est une névrose qui fait rester enfant et l'enfant comme tout enfant doit être "[éduqué] à la réalité". L'homme choist la religion car elle lui apporte des réponses, il espère une après-vie, il s'agit d'un père, et cela reprend une certaine justice.

2- La critique marxiste[modifier | modifier le code]

Alors que la critique de Freud est d'ordre psychologique, la critique de Marx est d'ordre politique. Pour Marx, la religion est une espérance qui permet d'écarter les douleurs de la vie. Les gens sont malheureux car ils sont opprimés par les bourgeois. Il écrit que "la religion est le soupir de la créature opprimée" dans la Critique de la philosophie du droit de Hegel.

Conclusion[modifier | modifier le code]

Citations[modifier | modifier le code]

La vérité[modifier | modifier le code]

Problèmatique : À quoi reconnaît-on la vérité ?

Définition[modifier | modifier le code]

Le philosophe est à la recherche de la vérité. Sartre explique que quand nous choisissons, nous choisissons pour l'humanité entière.

Thomas d'Aquin écrit que "la vérité est en notre esprit tant qu'elle est adéquate à la réalité pure".

Pyrrhon a fondé l'école sceptique au quatrième siècle avant J-C.

Dans la Vie et doctrines des philosophes illustres publié au 3ème siècle après J-C, Diogène Laerce écrit sur Pyrrhon que ce dernier tire des Indes sa philosophie. Pour lui "on ne peut connaître aucune vérité et il faut suspendre son jugement"

I- Absence de critères : les philosophes sceptiques[modifier | modifier le code]

1- Les arguments des sceptiques[modifier | modifier le code]

Sextus Empiricus, discipe du 2ème siècle après J-C de Pyrrhon écrit dans ses Esquisses Pyrhoniennes lmes arguments du sceptiscisme. Le chapitre se nomme "Des cinq modes" et il y a donc cinq arguments présentés : le désaccord, la régréssion à l'infini, le caractère relatif de la vérité, l'hypothétique et le diallèle. Nécessitant l'assentiment de tous, une conviction n'est donc pas une vérité car elle se heurte à ces cinq obstacles.

a) Le désaccord[modifier | modifier le code]

Une "dissenssion indécidable" existe entre les acteurs qui empêche tout accord.

b) La régression à l'infini[modifier | modifier le code]

La régression à l'infini consiste en le fait que toute conviction nécessite que sa vérification se fonde sur d'autres convictions non assenties.

c) Le relatif[modifier | modifier le code]

Le caractère relatif de l'objet observé tel qu'il est observé différemment par les individus suspend notre assentiment.

d) l'hypothètique[modifier | modifier le code]

Ici, il montre le caractère invérifiable de la méthode sceptique qui fonctionne par hypothèse mais qui de ce fait ne peut pas mener à l'assentiment de tous.

e) le diallèle[modifier | modifier le code]

Le diallèle signifie que l'on nécessite deux élements pour arriver à une vérité, mais étant donné qu'on ne peut pas en prouver une, on ne peut pas en prouver l'autre.

2- Peut on être sceptique ?[modifier | modifier le code]

Il y a le doute partiel et le doute universel. Le doute peut permettre d'atteindre le vrai, il s'agit du doute méthodique. Mais on peut aussi ne jamais s'en sortir en ne faisant que douter et l'action devient impossible.

II- En quête d'un critère[modifier | modifier le code]

1- L'allégorie de la caverne[modifier | modifier le code]

L'allégorie de la caverne est issue du livre IV de La République de Platon. Des prisonniers ne peuvent observer que les ombres projetées sur un mur, et n'ont comme unique représentation du monde ces ombres qu'ils croient être des objets. Or, un des prisonniers, d'abord ébloui, découvre le monde tel que nous le connaissons, et, comme il est en posession de la vérité, ses anciens compères le tuent. Il s'agit de l'allégorie de l'ignorance et ce qui nous en fait sortir c'est la philosophie. Les dogmes enferment les hommes qui doivent sortir de leur caverne pour comprendre le monde par eux-mêmes et atteindre la vérité.

2- Opinion et connaissances[modifier | modifier le code]

L'opinion est un jugement incertain admis sans preuves alors que la connaissance nécessite des preuves. Platon écrit dans l'Apologie de Socrate que "la seule chose que je sais c'est que je ne sais rien".

a) Critère d'autorité[modifier | modifier le code]

Pour Alain, dans ses Idées, publiées en 1945, la vérité dans les sciences a deux causes. D'abord, le succès que l'on obtient et la puissance qu'elle peuvent avoir dans un monde d'apparences. Ensuite, l'accord de notre esprit avec cette vérité et le fait que si l'on est arrivé à cette vérité, c'est à cause du fait que la vérité est celle de l'esprit qui est en accord avec lui-même dans le cadre du "bien penser".

b) Critère de majorité[modifier | modifier le code]

Dans Les éléments, Euclide théorise le premier système démonstratif.

III- Les critères du vrai[modifier | modifier le code]

1- Les deux types de vérité dans les sciences[modifier | modifier le code]

Pour Alain, les deux types de vérité dans les sciences sont la démonstration mathématique et l'expérience.

2- L'expérience[modifier | modifier le code]

Karl Popper préfère substituer au critère de vérification le critère de falsifiabilité ou de réfutation.

3- La démonstration[modifier | modifier le code]

Au sens large, démontrer, c'est donner une preuve, montrer quelque chose. Au sens strict, la démonstration est un raisonnement qui établit la vérité d'une proposition de manière déductive en la rattachant par des liens nécessaires à d'autres propositions reconnues ou admises pour vrai.

Blaise Pascal dans De l'esprit géometrique et de l'art de persuader publié en 1658 trouve un milieu dans la quête de la vérité. Pour lui, il faudrait dans l'absolu tout prouver mais vu que c'est impossible, il ne faut prouver que ce qui n'est pas évident. Il y a deux excès, tout prouver et ne rien prouver. Il explique, en prenant l'exemple de la géometrie, que "cet ordre [...] consiste non pas à tout définir ni à tout démontrer mais à se tenir dans ce milieu de ne point définir les choses claires et entendues de tous les hommes, et de définir toutes les autres".

Conclusion[modifier | modifier le code]

Citations[modifier | modifier le code]

Le travail[modifier | modifier le code]

Problématique : le travail n'est-il que servitude ?

Définition[modifier | modifier le code]

Le travail[modifier | modifier le code]

Dans l'Encyclopédie, Diderot définit le travail comme l'"occupation journalière à laquelle l'homme est condamné par son besoin et à laquelle il doit en même temps sa santé, sa subsistance, sa sérenité et sa vertu". Ce texte montre l'ambiguité du travail : il y a une dimension de servitude, l'homme étant "est condamné par son besoin" à travailler et aussi une dimension de santé et de sérénité, qui rend le travail libérateur.

Pour Marx dans Le Capital, "Le travail est de prime abord un acte qui se passe entre l'homme et la nature. L'homme y joue lui-même vis à vis de la nature le rôle d'une puissance naturelle". Ce qui différencie le travail chez l'homme à ce qu'on peut assimiler au travail chez l'animal est que l'homme a conscience de ce qu'il réalise.

Étymologie[modifier | modifier le code]

Le mot travail vient du latin tripalium qui est une torture qui consiste à attacher quelqu'un à trois pieux.

Traduction[modifier | modifier le code]

Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni : labour [ souffrance, malaise ]

Drapeau de l'Allemagne Allemagne : die Arbeit [ souffrance ]

Drapeau de l'Empire romain Empire romain : Labor

I- Spécificités du travail humain[modifier | modifier le code]

Le travail se présente de prime abord comme un acte qui se passe entre l'homme et la nature.

1- L'outil, un moyen de travail[modifier | modifier le code]

L'outil est un premier marqueur de ce qu'est le travail. Les outils représentent chez Marx un prolongement du corps. Le travailleur "convertit des objets extérieurs en organes de sa propre activité, organes qu'il ajoute aux siens de manière à prolonger son corps". Les outils des animaux (bambous sectionnés, pierres) ne sont pas perfectionnés chez les humains.

Le travail est ainsi la transformation de la nature par l'intermédiaire d'outils. Pour Marx, dans Le Capital, "ce qui distingue une époque économique d'une autre, c'est moins ce qu'on fabrique... que les moyens par lesquels on fabrique". Le facteur technique détérmine le degré d'évolution du travail.

2- Le travail comme activité consciente[modifier | modifier le code]

Le travail humain, contrairement à celui qu'on pourrait supputer pour les animaux est conscient. La métaphore de l'abeille et de l'architecte de Marx est à ce titre très intéressante. Marx écrit dans le Capital que "ce qui distingue dès l'abord le plus mauvais architecte de l'abeille la plus experte, c'est qu'il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche". Le résultat auquel le travail aboutit préexiste idéalement dans l'imagination du travailleur. L'artisan, par exemple, conçoit l'objet avant de le fabriquer.

3- Le travail comme activité penible[modifier | modifier le code]

La subordination constante de la volonté au travail crée une tension. L'œuvre pour un artisan nécessite une attention soutenue. Le travail est alors pénible

Si le travail est pénible, il peut aussi être aliéné et ne représenter que servitude.

Aristote refuse ainsi aux artisans le statut de citoyen athénien. Chez Aristote, on peut diviser les individus en trois classes ; les philosophes puis l'armée puis le tout venant. Pour l'auteur, la philosophie n'est pas un travail car c'est une fin en elle-même.

Chez Nietzsche, le travail est glorifié car il est une sécurité contre l'individu.

Saint Simon qui est un socialiste écrit "l'homme doit travailler" en opposition aux nobles considérés comme oisifs.

4- L'aliénation du travail[modifier | modifier le code]

Chez Marx, le travail aliéné signifie la situation dans laquelle "l'ouvrier est à l'égard du produit de son travail dans le même rapport qu'à l'égard d'un objet étranger" dans les Manuscrits de 1844. L'ouvrier vend non pas le fruit de son travail mais la force de travail mise en œuvre. Le travailleur ne s'affirme alors pas mais se nie. la preuve de cela, explique Marx, et que lorsqu'il n'existe pas de contrainte physique au travail, le travail est fui. L'homme ne se sent librement actif que dans les besoins naturels bestiaux. Donc l'humain, le travail, devient bestial, et les besoins vitaux, le bestial, deviennent l'humain.

II- Le travail a crée l'homme[modifier | modifier le code]

1- Le travail créateur et libérateur[modifier | modifier le code]

Seul l'homme travaille. Le travail permet à l'homme de créer une cité. L'éthnologue André Leroi-Gourhan écrit que l'organisation corporelle lui a permis de manier des outils et donc ainsi de travailler. C'est par le travail que l'homme s'est produit lui-même. La révolution néolithique, c'est aussi une révolution du travail. Ce n'est pas qu'une évolution du cerveau qui a transformé le singe en l'homme, c'est aussi le travail. La station verticale permet de tenir en main un outil.

Kant dans le Traité de Pédagogie écrit qu'il faut à l'homme des occupations. C'est ainsi pour lui dès l'école que l'enfant doit apprendre à travailler. L'oisiveté n'apporte à l'homme que le tourment. Il montre aussi dans l'Idée d'une histoire universelle au point de vue cosmopolitique que l'homme est prédisposé par la nature à travailler en raison du fait qu'il n'a pas des griffes comme le lion par exemple. L'homme atteint ainsi le bonheur par le travail, et ne suit pas son instinct mais trouve ses réponses en lui-même.

Chez Marx, il y a un travail libérateur tel qu'il le décrit dans les Manuscrits de 1844. Dans un dialogue fictif, Marx explique que lorsque deux êtres humains travaillent en réalisant leur individualité, alors les productions sont des miroirs rayonnant l'un vers l'autre. La production des moyens d'existence, telle qu'il l'explicite dans L'Idéologie allemande avec Engels est un moyen de produire sa vie matérielle. Dans Le Capital, Marx écrit que l'homme doit se débarasser du travail comme nécessité au profit du travail réglé de manière rationelle.

Arendt pense que l'utopie d'une société sans travail est un écueil car une société fondée sur le travail est la société la plus égalitaire qui soit. Une société de travailleurs sans travail serait ainsi, pour l'auteure dans La condition de l'homme moderne, des individus privés de la seule activité qu'il leur reste.

2- Le travail est un écueil[modifier | modifier le code]

Nietzsche dans Aurore critique vivement la glorification du travail. Pour lui, il agit dans un but mesquin et "assure des satisfactions faciles et régulières". Il s'agit de la représentation que se font les sociétés de la "sécurité", ce que déplore Nietzsche car le travail empêcher la rêverie, les soucis, l'amour et la haine.

III- La division du travail[modifier | modifier le code]

Platon, dans La République, écrit qu'il y a trois besoins fondamentaux de l'homme : l'habitation, l'alimentation, le vêtement. Le laboureur, le maçon et le tisserand répondent à ces trois besoins. Platon explique que soit chacun partage son temps selon ces éléments de manière "primitive" soit le travail est divisé socialement. On appelle ainsi cela la "division sociale du travail". Chacun est plus habile dans sa spécialité, et la société en sort gagnante.

Conclusion[modifier | modifier le code]

Ainsi, dans la société capitaliste, le travail est aliéné. Vendu à autrui, exploité, il n'est plus pour le travailleur qu'un moyen de gagner sa vie. Non seulement le travailleur n'a aucun droit de propriété sur le produit de son travail mais aussi et surtout il est dépossédé réellement de son travail dans lequel "il ne s'affirme pas mais il se nie, ne se sent pas à l'aise mais malheureux, ne déploie pas une libre activité physique et intellectuelle, mais mortifie son corps et ruine son esprit". Le travail est donc du travail forcé. Mais c'est aussi la vie hors travail qui est aliénée : elle n'est plus que temps de repos, temps pendant lequel le travailleur reproduit sa force de travail. Manger, boire, procréer - dit Marx - sont certes des fonctions authentiquement humaines. Mais "séparées abstraitement du reste du champ des activités humaines, et devenus ainsi la fin dernière et unique, elles sont bestiales". Toutefois, on peut penser que ces formes parcellaires et aliénées du travail ne sont, dans l'évolution séculaire de la production, que les mauvais côtés par lesquels des formes plus avancées du travail pourront développer l'homme social intégral qui saura "tenir tête aux exigences les plus diversifiées du travail". Dans son essence, le travail est libérateur puisqu'il transforme la nature extérieure et la nature humaine.

Citations[modifier | modifier le code]

Le travail est "l'occupation journalière à laquelle l'homme est condamné par son besoin et à laquelle il doit en même temps sa santé, sa subsistance, sa sérenité et sa vertu." Denis Diderot, L'Encyclopédie.

"Ce qui distingue une époque économique d'une autre, c'est moins ce qu'on fabrique... que les moyens par lesquels on fabrique." Karl Marx, Le Capital.

"Ce qui distingue dès l'abord le plus mauvais architecte de l'abeille la plus experte, c'est qu'il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche." Karl Marx, Le Capital.

La justice[modifier | modifier le code]

Problématique : Suffit-il d'obéir aux lois pour être juste ?

Définition[modifier | modifier le code]

La justice[modifier | modifier le code]

La justice est, selon le dictionnaire Larousse, le "Principe moral qui exige le respect du droit et de l'équité". Dans l'Encyclopédie, Boucher d'Argis et Jaucourt définissent la justice comme "un sentiment d’équité, qui nous fait agir avec droiture, et rendre à nos semblables ce que nous leur devons".

Typologie de la justice[modifier | modifier le code]

On peut distinguer deux types de justices : la justice distributive et la justice commutative/mutuelle.

Étymologie[modifier | modifier le code]

ius (latin) : le droit

Traduction[modifier | modifier le code]

Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni : justice [ idem ]

Drapeau de l'Allemagne Allemagne : die Gerechtigkeit [ de ce qui est juste ]

Drapeau de l'Empire romain Empire romain : ius, iuris [ droit ]

I- De la justice distributive à la justice commutative[modifier | modifier le code]

1- La justice distributive, l'égalité de droit mais les inegalités de fait[modifier | modifier le code]

a) Théorie

La justice distributive consiste dans une répartition proportionelle des biens et des maux attribuant à chacun ce qui lui revient. Elle se fait par voie d'autorité puisqu'il faut déterminer les critères en fonction desquels est apprécié le mérite des personnes, et, par suite, elle est ordinairement liée à certains "codes" élaborés par l'État, qui sont les recueils des lois au nom desquelles la justice est rendue (code civil, code pénal, code du commerce, code du travail, etc.)

La justice distributive sanctionne ainsi des inegalités.

Pour Pascal, "en un mot le moi a deux qualités. Il est injuste en soi en ce qu’il se fait centre de tout. Il est incommode aux autres en ce qu’il les veut asservir, car chaque moi est l’ennemi et voudrait être le tyran de tous les autres". D'où la nécessité d'une justice distributive.

Est juste ce qui respecte "les droits naturels et imprescriptibles de l'homme" (déclaration de 1789).

b) Critiques[modifier | modifier le code]

Pour Alain, dans le propos du 16 juillet 1912, la justice distributive enferme l'inégalité. C'est par exemple choisir des candidats pour l'école Polytechnique selon leur niveau.

Chez Alain, il peut y avoir des lois justes. Ce sont celles qui s'ingénient à faire que les hommes, les enfants, les femmes et les malades même le produit au même prix par exemple.

2- La justice commutative[modifier | modifier le code]

La justice commutative consiste dans l'égalité des choses échangées, dans l'équivalence des obligations et des charges résultant d'un contrat. Elle ne suppose pas l'intervention d'un tiers et sa formule idéale serait "je fais les parts et tu choisis ou bien tu fais les parts et je choisis". Il s'agit d'une expression d'Alain à propos d'un héritage débattu entre deux frères.

Chez Kant, "traite l'humanité, en toi-même et en autrui, toujours comme une fin, jamais comme un moyen".

Pour Alain, dans le propos du 16 juillet 1912, la justice mutuelle enferme l'égalité. C'est par exemple un professeur de mathématiques enseignant à toute sa classe de manière équivalente.

II- De la justice extérieure à la justice intérieure[modifier | modifier le code]

1- Justice et lois humaine[modifier | modifier le code]

a) Critique des lois humaines[modifier | modifier le code]

De part et d'autre, peuvent être dénoncées les notions de justice car trop fondées sur les lois humaines. C'est le cas des sophistes représentés par Calliclès dans le Gorgias de Platon pour qui la loi est faite par "les faibles et le plus grand nombre" car "la foule blâme ceux qu'elle rougit de ne pouvoir imiter". Chez les sophistes, les lois de la nature priment, et celui qui vaut le plus doit l'emporter sur celui qui vaut le moins.

Nietzsche écrit par ailleurs qu'il y a "une morale des maîtres et une morale des esclaves".

Dans l'Antigone de Sophocle, Sophocle subit l'opprobre de Cléon qui voit en le fait qu'elle veuille faire une sépulture pour son frère Polynice une trahison. Elle oppose alors la morale naturelle, la justice intérieure et les lois humaines. Antigone s'écrit face à Cléon "je n'ai pas cru que tes édits puissent l'emporter sur les lois non écrites et immuables des dieux, puisque tu n'es qu'un mortel". Les lois des dieux entrent en contradiction avec les lois humaines.

Dans les Pensées, Pascal explique que la justice étant trop soumise à un débat, on a donné un vernis de justice à la force qui sans justice est tyrannique. On a enlevé un peu de tyrannie à la force en lui donnant du sens. La force domine néanmoins le monde.

Dans De La République, Cicéron écrit qu'il est exister une loi éternelle et immuable que nul ne peut contester. Celui qui l'ignore est injuste ajoute-t-il dans les Lois.

Leo Strauss dans Droit naturel et histoire écrit que le droit naturel est nécessaire car aucune justice positive n'est parfaite. Chaque société doit ainsi avoir un étalon pour juger de l'idéal de sa société comme de toute autre.

b) Foi en les lois humaines[modifier | modifier le code]

Par ailleurs, dans le Traité du gouvernement civil, John Locke écrit que si les hommes forment une société et rompent avec l'état de nature, c'est parce que ceux-ci ont besoin d'une loi sanctionnnant le juste et l'injuste, qu'ils ont besoin d'un juge impartial et que des sentences puissent être éxécutées.

La loi semble alors nécessaire. Chez Alain, la justice, c'est accepter l'arbitrage de la loi, que celui-ci soit confirme à nos intérêts ou pas. L'homme juste est pacifique. Il accepte par avance la loi. L'homme injuste n'accepte l'arbitrage que s'il est en sa faveur. Dans le propos du 18 avril 1923, Alain écrit que "ce qui est juste, c'est d'accepter d'avance l'arbitrage ; non pas l'arbitrage juste, mais l'arbitrage".

Dans Les Lois, Platon explique qu'il n'est pas possible de toujours obéir à un intérêt commun de manière continue. Dans La République, Platon utilise la métaphore de Gygès le Lydien pour montrer que "personne n'est juste de son plein gré". En effet, Gygès est un berger, qui, obtenant le don d'invisibilité, tue le roi et devient le roi. Platon montre qu'un homme tant juste qu'injuste est mû par des intérêts individuels qui priment sur l'intérêt collectif.

2- La justice intérieure[modifier | modifier le code]

Kant se demande si celui qui obéit à la règle par peur du châtiment est vraiment juste. Chez Platon, l'homme juste est gouverné par la raison. Toute injustice est fruit d'avarice ou d'envie, de colère ou d'ambition.

Thoreau écrit dans La désobéissance civile "je pense que nous devons d'abord être des hommes, des sujets ensuite".

3- L'effort de la justice[modifier | modifier le code]

Le mot juste évoque ainsi à la fois la justesse et la justice : La rectitude de l'action est inséparable de la rectitude de la pensée. La justice est chez Alain "une justice de tous les temps qu'il faut planter et arroser où l'on se trouve".

Dans le Propos sur les pouvoirs, Alain écrit que les prix sont en général des prix de circonstance. Un prix juste est un prix de marché public. On peut considérer alors, en reprenant Alain, que le cours d'une action est juste. Par ailleurs, chez Alain, le droit règne lorsqu'un enfant et une ménagère avisée payent une chose au même prix.

Conclusion[modifier | modifier le code]

Derrière les formes variées que la justice peut prendre à travers l'histoire - et qui ne sont jamais tout à fait justes - se trouve un idéal de justice qui repose sur l'idée que se fait l'homme de ce qu'il se doit à lui-même et qui l'a toujours conduit à voir dans la justice un attribut de dieu.

Citations[modifier | modifier le code]

  • La justice est "un sentiment d’équité, qui nous fait agir avec droiture, et rendre à nos semblables ce que nous leur devons". L'Encyclopédie, Boucher d'Argis et Jaucourt.
  • La justice commutative peut être illustrée par cette phrase d'Alain à propos d'un héritage, "je fais les parts et tu choisis ou bien tu fais les parts et je choisis". Propos, Alain.
  • "Ce qui est juste, c'est d'accepter d'avance l'arbitrage ; non pas l'arbitrage juste, mais l'arbitrage". Propos du 18 avril 1923, Alain.
  • "Je pense que nous devons d'abord être des hommes, des sujets ensuite". La désobéissance civile, Thoreau.
  • "Personne n'est juste de son plein gré". La République, Platon.

Le bonheur[modifier | modifier le code]

Définition[modifier | modifier le code]

Le bonheur[modifier | modifier le code]

Dans l'Encyclopédie, Jean Pestré et Denis Diderot définissent le bonheur comme "un état, une situation telle qu’on en desirerait la durée sans changement ; et en cela le bonheur est différent du plaisir, qui n’est qu’un sentiment agréable, mais court et passager, et qui ne peut jamais être un état".

Dans Les rêveries du promeneur solitaire, Rousseau écrit que "le bonheur est un état permanent qui ne semble pas fait ici-bas pour l'homme. Tout est sur la terre dans un flux continuel qui ne permet à rien d'y prendre une forme constante".

Kant, dans les Fondements de la métaphysique des mœurs fait du bonheur un concept "indétérminé". Il ajoute que l'homme ne sait pas ce qu'il veut : la santé ? la connaissance ? la richesse ? ces éléments présentent à la fois des avantages et des inconvénients.

Étymologie[modifier | modifier le code]

Étymologiquement, le mot bonheur provient de deux mots latins : bonum et augurum. Le premier signifie « bon, positif, favorable » tandis que le deuxième se traduit par « augure, présage ou divination ». Le bonheur se définit par un état de contentement qui peut être permanent, sinon durable, et qui peut croître. Le bonheur est ainsi un bon présage

Traduction[modifier | modifier le code]

Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni : happiness [ chance ]

Drapeau de l'Allemagne Allemagne : das Glück [ joie ]

Drapeau de l'Empire romain Empire romain : beatitas [ hasard ]

I- Différentes conceptions[modifier | modifier le code]

1- Le bonheur dans les plaisirs[modifier | modifier le code]

a) Le bonheur dans les plaisirs.[modifier | modifier le code]

Il y a une différence entre le plaisir et le bonheur. Le bonheur est à minima un ensemble de plaisirs.

Freud parle de "principe de plaisir" pour montrer que le bonheur est la satisfaction des instinct dans une logique hédoniste.

Seuls les hédonistes assimilent le bonheur au plaisir, le plaisir étant la satisfaction des sens et des désirs.

b) Le bonheur en soi-même[modifier | modifier le code]

Au cinquième siècle avant Jésus-Christ, dans Samyutta Nikka, Bouddha explique que la soif de ré-existence et de re-devenir est à l'origine du mal-être (dukkha).

Les épicuriens pensent qu'il faut éviter au maximum ces plaisirs car leur recherche est une souffrance en elle-même. Épicure, dans la Lettre à Ménécée, ne se contente que de satisfaire les besoins "naturels". À ce titre dans De la vie heureuse, Sénèque écrit qu'alors que "le souverain bien" (le bonheur) est immortel alors que les plaisirs s'éteignent. Dans les Lettres à Lucilius, Sénèque écrit que le bien véritable est en soi-même.

Dans ses Entretiens, Épictète, philosophe stoïcien explique que l'homme fait fausse route dans sa quête des plaisirs et que le bonheur est en lui-même. Dans le Manuel du même auteur, il écrit "ne demande pas que les choses qui arrivent arrivent comme tu veux, mais veuille que les choses arrivent comme elles arrivent et tu seras heureux".

Le sage indien du XXème siècle Ramana Maharsi dans Qui suis-je ? écrit que le connaissance de soi est la voie vers le bonheur. On doit se poser la question "qui suis-je".

2- Le bonheur dans l'amour ou dans l'action[modifier | modifier le code]

La clef du bonheur, pour certains philosophes, se trouve dans l'action et dans l'amour. Leibniz le voit dans l'amour de Dieu et la charité quand Alain le voit dans l'action libre.

3- Le bonheur dans la contemplation[modifier | modifier le code]

D'autres philosophes voient le bonheur dans la contemplation. Pour Aristote, la vie la plus heureuse est ainsi "la vie selon l'esprit". malgré son pessimisme, Schopenhauer voyait une possibilité de bonheur relatif dans la "prédominance de la pensée pure sur le vouloir".

Dans le poème "Le Lac" issus des Méditations Poétiques, Lamartine aimerait voir ses heures les plus heureuses continuer de manière indéfinie. Il écrit "Ô temps ! susupends ton vol et vous, heures propices ! / Suspendez votre cours". Cette théorie a des limites car dans Les rêveries du promeneur solitaire, Rousseau écrit que tout sur la terre est dans un "flux continuel qui ne permet à rien d'y prendre une forme constante".

II- Le bonheur et la philosophie[modifier | modifier le code]

1- Le vrai bonheur[modifier | modifier le code]

La plupart des philosophes voient en le fait de philosopher le plus grand bonheur.

Pour Aristote, dans l'Éthique à Nicomaque, le bonheur est une fin. Il écrit que "le bonheur est quelque chose de parfait et qui se suffit à soi-même, et il est la fin de nos actions".

Pascal, dans Les Pensées écrit que tous les hommes cherchent à être heureux, et que nul ne fait la moindre démarche sans que celle-ci ne le mè!ne au bonheur, même celui qui va se pendre. D'une même façon, dans le Malaise dans la civilisation, Freud écrit que les hommes tendent au bonheur.

Kant dans la Critique de la Raison pure écrit que "le bonheur est la satisfaction de toutes nos inclinations tant en extension, c'est-à-dire en multiplicité qu'en intensité, c'est-à-dire en degré, et en protension, c'est-à-dire en durée". Cela signifie que le bonheur est recherché en extension (tous nos désirs sont satisfaits), en intensité (ils sont satisfaits complétement) et en durée (tant qu'il y a des désirs, il faut les satisfaire).

Dans le Gorgias de Platon, il y a une grande réfléxion sur le bonheur entre des paroles prêtées à Socrate et d'autre au sophiste Calliclès. Socrate explique que la vie tempérente est meilleure que l'incontinente par le fait qu'il juge meilleure la vie de celui qui a des tonneaux fermés qu'il n'a plus à remplir plutôt que celui qui dispose de tonneaux fêlés qu'il doit remplir en continu. Calliclès a un avis opposé et pense que celui qui a des tonneaux fêlés a une vie faite de plaisirs et de peines, et cela mieux que de vivre comme une "pierre".

2- Pessimisme et optimisme[modifier | modifier le code]

Pessimisme et optimisme vont déterminer si le bonheur est possible dans le monde.

a) Vision pessimiste[modifier | modifier le code]

Pascal dans le Divertissement explique que le bonheur n'est point de ce monde. Pour Schopenhauer, "l'histoire d'une vie est toujours l'histoire d'une souffrance".

b) Vision optimiste[modifier | modifier le code]

Néanmoins, pour Leibniz, "tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles".

3- Devoir et bonheur[modifier | modifier le code]

L'union du devoir et du bonheur constituerait le souverain bien. On peut considérer que l'homme qui fait son devoir est souvent malheureux. Respecter les saints sacrements par exemple.

L'art du choix entre bonheur et devoir peut être considéré comme la sagesse.

III- Le bonheur impossible ?[modifier | modifier le code]

Dans Le monde comme volonté et comme représentation, Schopenhauer explique que, partant du principe que le bonheur est la satisfaction d'un désir, il existe forcément des désirs contrariés, et que d'un désir satisfait naît un nouveau désir pas forcément satisfait. Le bonheur par la satisfaction des désirs est pour lui aussi impossible que la roue d'Ixion s'arrête de tourner.

Chez Freud, dans le Malaise dans la civilisation, le bonheur par la satisfaction des désirs n'est possible que dans une moindre durée. Par ailleurs, le malheur est plus facile que le bonheur nous menaçant triplement : notre propre corps par la douleur et l'angoisse, les risques du monde extérieur ainsi que nos rapports avec les autres humains.

Dans Les Pensées, Pascal écrit "nous ne vivons jamais mais nous espérons de vivre ; et, nous disposant toujours à être heureux, il est inévitable que nous ne le soyont jamais". Dans les Lettres à Lucilius, Sénèque écrit "pendant qu'on attend de vivre, la vie passe".

Conclusion[modifier | modifier le code]

Vigny se demandait si le bonheur n'est pas seulement une bonne heure. Alain affirme au contraire que "le bonheur, c'est la saveur même de la vie. Comme la fraise a le goût de fraise, ainsi la vie a le goût de bonheur". Ce n'est pas nier l'existence de la souffrance et de la misère, c'est nier que l'homme soit fait pour elle.

Citations[modifier | modifier le code]

Le bonheur est "un état, une situation telle qu’on en desirerait la durée sans changement ; et en cela le bonheur est différent du plaisir, qui n’est qu’un sentiment agréable, mais court et passager, et qui ne peut jamais être un état". l'Encyclopédie, Diderot et Pestré.

"Le bonheur est un état permanent qui ne semble pas fait ici-bas pour l'homme. Tout est sur la terre dans un flux continuel qui ne permet à rien d'y prendre une forme constante". Les rêveries du promeneur solitaire, Rousseau.

"Le bonheur est la satisfaction de toutes nos inclinations tant en extension, c'est-à-dire en multiplicité qu'en intensité, c'est-à-dire en degré, et en protension, c'est-à-dire en durée". Critique de la Raison pure, Kant.

"Ne demande pas que les choses qui arrivent arrivent comme tu veux, mais veuille que les choses arrivent comme elles arrivent et tu seras heureux". Manuel, Épictète.

"Nous ne vivons jamais mais nous espérons de vivre ; et, nous disposant toujours à être heureux, il est inévitable que nous ne le soyont jamais". Pensées, Pascal.

L'État[modifier | modifier le code]

Problématique : Quelles sont les fonctions de l'État ?

Définition[modifier | modifier le code]

L'État[modifier | modifier le code]

pour André Lalande dans le Vocabulaire de la philosophie, l'État est "une société organisée ayant un gouvernement autonome et jouant le rôle d'une personne morale distincte à l'égard des autres sociétés analogues avec lesquelles on est en relation". On emploie aussi le mot pour désigner soit les services centraux soit le gouvernement d'une telle société".

Cité dans l'Encyclopédie, Cicéron définit l'État comme « une multitude d’hommes joints ensemble par des intérêts et des lois communes, auxquelles ils se soûmettent d’un commun accord »

Max Weber dans Le Savant et le Politique écrit que "l'État consiste en un rapport de domination de l'homme sur l'homme fondé sur la violence légitime".

Lorsque les hommes forment un État, c'est, pour Hobbes dans Léviathan afin d'assurer leur propre préservation et de vivre plus heureusement. Toutes les volontés deviennent alors un seul volonté aux mains d'un souverain ou d'une assemblée. L'État ressemble alors au Léviathan, monstre antique, afin d'assurer sa pérénnité et sa solidité face aux ennemis extérieurs.

Rousseau dans Du contrat social définit le contrat social comme là où "chacun de nous met en commun sa personne et toute sa puissance sous la suprême direction de la volonté générale ; et nous reçevons en corps chaque membre comme partie indivisible du tout".

Dans Ainsi parlait Zarathoustra, Nietzsche écrit que "L’État est le plus froid des monstres froids".

Étymologie[modifier | modifier le code]

L'État vient du latin status (se tenir debout)

Traductions[modifier | modifier le code]

Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni : state

Drapeau de l'Allemagne Allemagne : das Staatswesen

Drapeau de l'Empire romain Empire romain : Civitas

I- La sécurité[modifier | modifier le code]

1- Le pacte social[modifier | modifier le code]

Thomas Hobbes, dans l'ouvrage Léviathan, écrit que les hommes forment un État pour quittter l'état de nature. Dans l'état de nature, il n'y a pas de lois politiques, les passions y règnent ainsi que les désirs, l'orgueil et la méfiance. Il s'agit ainsi d'une "guerre de tous contre tous". L'État, par opposition à l'état de nature, doit donc faire peur pour éviter une guerre de tosu contre tous. On parle alors de pacte social le renoncement de sa volonté individuelle au profit de la volonté de l'État.

II- La liberté[modifier | modifier le code]

1- Liberté et État[modifier | modifier le code]

La définition wéberienne de l'État comme un rapport de domination de l'homme sur l'homme fondé sur la violence légitime et peut mener à des dérives possibles de l'État. Il identifie, dans Le Savant et le Politique trois facteur de légitimité : D'abord, l'autorité s'impose en vertu de l'"éternel hier", c'est-à-dire les coutumes sanctifiées. Ensuite, le "charisme", c'est à dire l'aura fondé sur la grâce personelle et extraordinaire d'un individu peut légitimer l'autorité. Enfin, l'autorité peut s'imposer en vertu de la "légalité", c'est-à-dire "en vertu de la croyance en la validité d'un statut légal et d'une compétence positive fondée sur des règles établies rationellement". Le "serviteur de l'État" exerce le pouvoir en vertu de ces éléments d'autorité.

Dans le Traité théologico-politique, Spinoza écrit qu'est libre celui qui obéit aux lois de la raison, et donc aux lois de l'État à supposer que les lois de l'État sont rationelles.

Dans l'ouvrage Du contrat social, Rousseau écrit que "renoncer à sa liberté, c'est renoncer à sa qualité d'homme, au droit de l'humanité, et même à ses devoirs". L'obéissance à la loi est alors synonyme de liberté. Il y a alors une balance à faire entre sécurité et liberté. Rousseau écrit qu'"on vit tranquille dans un cachot".

Dans les Lettres écrites de la montagne Rousseau écrit "Il n'y a donc point de liberté sans lois ni où quelqu'un est au-dessus des lois [...]. Un peuple libre obéit mais il ne sert pas, il a des chefs et non des maîtres. Il obéit aux lois mais n'obéit qu'aux lois et c'est par la force des lois qu'il n'obéit pas aux hommes".

John Locke, dans le Second traité du gouvernement civil explique qu'il parait assez peu entendable que les hommes se privent de leur liberté, de leur égalité et du pouvoir exécutif qu'ils possédaient car "on ne peut supposer qu'une créature rationnelle change de situation dans l'intention de la rendre pire".

2- Contrat social et liberté[modifier | modifier le code]

Chez Hobbes, dans Léviathan, on remet toute sa volonté à un souverain qui va faire des lois dans l'intérêt général. Néanmoins, le prince est au-dessus des lois, cela mène à un risque de dérive vers le despotisme. Pour Rousseau, la seule façon de garantir la validité du contrat social, c'est que le peuple doit être le souverain.

L'homme est libre s'il obéit à lui-même. On se demande alors comment rester libre dans un état géré par les lois. Tant chez Hobbes que chez Rousseau, il faut accepter de suivre la volonté générale. Rousseau explique dans Du contrat social qu'on ne peut accepter que quelqu'un ne suive pas la volonté générale. On peut ainsi chez Rousseau "forcer" quelqu'un à être libre.

Robespierre avait dit "Pas de liberté pour les ennemis de la liberté".

3- Fondement de la loi et mode de gouverment[modifier | modifier le code]

Il ne faut pas faire d'amalgame entre fondement de la loi et mode de gouvernement. Tous les modes de gouvernement étant sujet à des inconvénients.

4- Limites du contrat social pour la liberté[modifier | modifier le code]

Dans ses Écrits Politiques, Benjamin Constant à propos de Rousseau que "son erreur a fait du contrat social si souvent invoqué en faveur de la liberté le plus terrible auxiliaire de tous les genres de despotisme. Il s'agit du despotisme de la majorité sur la minorité.

III- Le bonheur[modifier | modifier le code]

Aristote écrit que "l'homme est par nature un animal politique, celui qui est hors cité est soit un être dégradé soit un être surhumain". Dans le film "L'enfant sauvage" de François Truffaut, on ne sait pas si l'enfant est devenu débile parce qu'abandonné ou s'il a été abandonné parce que débile.

En 1794 le révolutionnaire Saint Just écrit que "le bonheur est une idée neuve en Europe" avec la Révolution Française.

Dans les textes fondateurs des démocraties, le bonheur a une place importante. Dans la Déclaration d'indépendance des États-Unis de 1961, il est prévu que la "la recherche du bonheur" soit un droit au même titre que la vie et la liberté. La Déclarations des droits de l'Homme et du citoyen de 1789 insiste quant à elle sur "le bonheur de tous". La constitution de la Première République par l'intermise de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1793 assure, dans son premier article que "le but de la société est le bonheur commun".

Néanmoins, il parait malaisé pour l'État d'imposer le bonheur à tous, car chacun a une vision différente du bonheur.

Chez Kant, dans Théorie et Pratique, l'État ne doit pas s'occuper du bonheur du peuple. Il critique l'état paternaliste qui impose sa certaine vision du bonheur qui serait en fait pour lui le plus grand despotisme. L'État doit néanmoins permettre que la recherche du bonheur soit possible, or elle n'est clairement pas possible lorsque les citoyens sont dans la misère. L'État doit assurer de bonnes conditions de vie. Par exemple, l'inegalité de fortune crée un sentiment de colère. L'État doit aussi délivrer une éducation du bonheur.

Dans De la Démocratie en Amérique, Tocqueville dépend un pouvoir paternaliste qui a pour but de laisser dans l'enfance les citoyens qui ne se contentent que de leurs vulgaires petits plaisirs et ne se veut être l'unique agent de leur bonheur.

IV- Critiques de l'État[modifier | modifier le code]

1- L'anarchisme[modifier | modifier le code]

L'anarchisme a une étymologie grecque an-archè, qui signifie l'absence de pouvoir, à l'image de la devise "ni dieu ni maître". Il s'agit alors d'un système sans structure verticale auto-organisé.

On peut citer les doctrines de trois anarchistes sociaux, Bakounine, Kropotkine et Proudhon

a) La doctrine de Proudhon[modifier | modifier le code]

Proudhon est un philosophe du XIXème siècle qui a notamment écrit Qu'est ce que la propriété ?. Dans cet ouvrage, il explique que "la propriété c'est le vol", et appelle à une vision mutualiste, c'est-à-dire fédéraliste de la propriété.

Le mutuelisme consiste en une réciprocité des engagements entre des associations auto-gérées. Il pose les principes de la démocratie ouvrière.

b) La doctrine de Kropotkine[modifier | modifier le code]

Kropotkine pense que chacun doit contribuer à la société selon ses besoins et ses capacités.

c) La doctrine de Bakounine[modifier | modifier le code]

Bakounine pense que les prolétaires doivent abolir l'État, et voit la notion de "dictature prolétarienne" de Marx comme un écueil qui ménerait à la bureaucratie. Par ailleurs, dans ses Œuvres, Michel Bakounine écrit que l'État est le sacrifice de toutes les individualités des individus qui le composent.

2- La critique marxiste de l'État[modifier | modifier le code]

Le Marxisme est une théorie qui critique l'État et qui prévoit sa disparition. L'État n'est pas un arbitre impartial, il est un arbitre de la classe possédante. Il est au service des dominants pour exploiter les dominés

L'État, tel que Marx et Engels le voient, est l'État d'une seule classe qui représente toute la société. Dans l'Anti-Dühring, Engels explique que quand l'État embrasse effectivement l'étendue de la société, alors le rôle de l'État d'administer les relations entre les citoyens n'a plus de sens quand il s'agit d'une grande classe prolétarienne. Il écrit que "le gouvernement des personnes fait place à l'administration des choses et à la direction des opérations de production. L'État n'est pas "aboli". Il s'éteint".

Conclusion[modifier | modifier le code]

Pour Aristote, l'homme est, par nature, un "animal politique". Ce qui signifie que l'homme est naturellement sociable mais aussi que la "fin" ultime de son existence, le Souverain Bien, réside dans la constitution de l'État ou de la Cité.

La Cité est, pour Aristote, la forme supérieure de la communauté sociale, le cadre naturel de l'activité des hommes, incapables de vivre isolément. Aristote s'oppose ainsi aux Sophistes qui, tel Gorgias, affirment que toute société repose sur un consentement général, et qui préfigurent en cela les philosophies du contrat social. Il récuse aussi la distinction opérée par Platon entre la Cité idéale, fondée sur la justice, et qui est avant tout affaire d'éducation et d'éthique, de la cité de fait , simple résultat de l'évolution historique.

Jusqu'au XIXème siècle, l'État est considéré comme ce qui permet sinon d'unifier, du moins de concilier, la pluralité des intérêts différenciés des individus qui composent la société. Marx montre que l'État n'est jamais que l'illusion que la communauté sociale se fait sur elle-même, et qu'il est toujours, en son fond, au service particulier d'une classe ou d'une caste.

Citations[modifier | modifier le code]

"L'État consiste en un rapport de domination de l'homme sur l'homme fondé sur la violence légitime". Le Savant et le Politique, Max Weber.

"Il n'y a donc point de liberté sans lois ni où quelqu'un est au-dessus des lois [...]. Un peuple libre obéit mais il ne sert pas, il a des chefs et non des maîtres. Il obéit aux lois mais n'obéit qu'aux lois et c'est par la force des lois qu'il n'obéit pas aux hommes". Lettres écrites de la montagne, Rousseau.

"Chacun de nous met en commun sa personne et toute sa puissance sous la suprême direction de la volonté générale ; et nous reçevons en corps chaque membre comme partie indivisible du tout". Du contrat social, Rousseau.

Le devoir[modifier | modifier le code]

Problématique : le devoir moral a-t-il une origine sociale ?

Définition[modifier | modifier le code]

Le devoir[modifier | modifier le code]

Le devoir est une obligation qui incombe à un sujet. Il y a plusieurs types de devoirs : le devoir moral (ne pas mentir), le devoir politique (payer ses impôts), le devoir professionnel (respecter le secret médical) ou encore le devoir religieux (prier Dieu).

La morale apparaît comme un système de règles qui situent dans une société le bien et le mal.

Étymologie[modifier | modifier le code]

Le devoir est issu du latin Debere (devoir) issu d'habeo (tenir).

Traduction[modifier | modifier le code]

Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni : duty

Drapeau de l'Allemagne Allemagne : die Pflicht

Drapeau de l'Empire romain Empire romain : debere

I- Morale et société[modifier | modifier le code]

1- Morale et société[modifier | modifier le code]

Montaigne, dans les Pensées, écrit que les coutumes et les lois sont diverse selon les sociétés. Il prend l'exemple des mariages entre proches, proscrits en occident mais usuels dans des contrées lointaines. La raison humaine surpasse les loix de la nature.

Dans Émile ou de l'éducation, Rousseau critique la vision de Montaigne, en le prenant à parti directement, en écrivant que certes les coutume et les lois sont diverses mais qu'il existe une morale universelle avec des éléments tels que la clémence, la bienfaisance, la générosite ou la foi. L'homme de bien, même si le bien qu'il fait est relatif est toujours honoré et le perfide, même si sa perfidie peut être de différents ressorts, est toujours méprisé.

Néanmoins, on peut considérer que personne ne respecte totalement les mœurs comme l'illustre l'évangile selon Jean, lorsqu'il prête à Jésus-Christ, quand une femme adultérine est jugée par ses contemporains, l'apostrophe "que celui-ci d'entre vous qui est sans péché lui jette la première pierre".

Alain a un avis différent et dans ses Propos, il explique que la morale sociale s'oppose à la morale universelle par le fait qu'elle ne représente pas le bien. En effet, la morale peut justifier le vol ou le mensonge en cas de guerre, ce qui est condamné par la morale universelle. Il appelle la morale sociale l'"étude réfléchie des mauvaises actions que le Salut Public ou la Raison d'État peut nous ordonner d'accomplir".

Schopenhauer dans Le fondement de la morale vient même à ajouter c'est la morale de l'autre qui influence notre comportement. On ne fait pas, en général, son bien mais le bien d'autrui. Le regard des autres conditionne notre comportement en société. À ce titre, dans l'Émile, Rousseau écrit que le premier sentiment humain, la pitié, et le fruit d'un transport dans le corps de l'autre.

2- Le commandement du devoir[modifier | modifier le code]

Dans L'éducation morale, Durkheim écrit que la "voix" qui nous parle lorsqu'on délibère est liée à la société. Il écrit à ce titre "quand notre conscience parle, c'est la société qui parle en nous". On peut rattacher cette théorie à la théorie de l'inconscient collectif de Jung.

Bergson, dans Les deux sources de la morale et de la religion, écrit que nous avons pris habitude d'écouter nos parents et nos maîtres, mais que leurs injonctions émanent de plus loin, de la société. Dans ce même ouvrage écrit que lorsque nous faisons face à un choix, notre dcision sera dictée par la moralité, sans pour autant qu'on en ait conscience. D'une même façon, Kant dans l'ouvrage D'un ton grand seigneur explique que l'homme a peur de la "voix d'airain" de la société qui parle en lui, notamment pour ce qu'il appelle des "penchants" immoraux.

II- Morale et conformisme[modifier | modifier le code]

1- Une morale universelle[modifier | modifier le code]

III-[modifier | modifier le code]

Conclusion[modifier | modifier le code]

Citations[modifier | modifier le code]

La nature[modifier | modifier le code]

Définition[modifier | modifier le code]

I-[modifier | modifier le code]

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Conclusion[modifier | modifier le code]

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La raison[modifier | modifier le code]

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La science[modifier | modifier le code]

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La technique[modifier | modifier le code]

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Conclusion[modifier | modifier le code]

Citations[modifier | modifier le code]

Index des auteurs cités[modifier | modifier le code]

  • Alain
    • [Conscience] la conscience de soi, pour Alain, ne peut exister que par le monde, et il écrit que "je ne me pense que par le monde". Alain, d'ailleurs, appellait les "marchands de sommeil" ceux qui l'empêchaient de penser par lui-même
    • [Inconscient] Alain explique que "l'erreur consiste à dire que l'inconscient est un autre moi, un moi auquel je serai soumis alors qu'il n'y a qu'un seul moi, et le moi inconsient".
    • [Art] Dans le Système des beaux-arts, le philosophe Alain pense que c'est la notion du beau qui discerne l'artiste et l'artisan.
    • [Vérité] Pour Alain, dans ses Idées, publiées en 1945, la vérité dans les sciences a deux causes. D'abord pour les sciences expérimentales, le succès que l'on obtient et la puissance qu'elle peuvent avoir dans un monde d'apparences. Ensuite, pour la démonstration mathématique l'accord de notre esprit avec cette vérité et le fait que si l'on est arrivé à cette vérité, c'est à cause du fait que la vérité est celle de l'esprit qui est en accord avec lui-même dans le cadre du "bien penser".
    • [Vérité] Pour Alain, les deux types de vérité dans les sciences sont la démonstration mathématique et l'expérience.
    • [Justice] Pour Alain, dans le propos du 16 juillet 1912, la justice distributive enferme l'inégalité. C'est par exemple choisir des candidats pour l'école Polytechnique selon leur niveau. Chez Alain, il peut y avoir des lois justes. Ce sont celles qui s'ingénient à faire que les hommes, les enfants, les femmes et les malades même le produit au même prix par exemple.
  • Alexandre le Grand
    • [Inconscient] Alexandre le Grand qui n'arrivait pas à conquérir la ville de Tyr et comptait se replir le lendemain de cette réfléxion rêve pendant la nuit d'un satyre dansant. Son astrologue lui explique alors que ce rêve est prémonitoire et qu'il est gage de victoire. Le lendemain il attaque Tyr et gagne.
  • Arendt
    • [Temps] Pour Hannah Arendt, "les œuvres ne sont pas faites pour les hommes, mais pour le monde".
  • Aristote
    • [Conscience] Il y a deux réalités : celle de l'esprit et celle de la matière. Dès l'antiquité, Platon et Aristote distinguent l'âme et le corps.
    • [Temps] Dans La Physique, Aristote définit le temps comme "le mouvement selon l'avant et l'après".
    • [Temps] Aristote hésite sur le caractère idéaliste ou réaliste du temps et écrit que "La question est embarrassante de savoir si, sans l'âme le temps existerait ou non".
  • Aquin
    • [Liberté] Dans sa Somme Théologique au 17ème siècle, Saint Thomas d'Aquin écrit dans la question 83 que "l'homme possède le libre-arbitre ou alors les conseils, les préceptes, les interdictions ou les récompenses seraient vains".
  • Bauby
    • [Liberté] La liberté de faire, c'est la liberté de faire ce qu'on veut. On se pose alors la question de la liberté des handicapés, comme un tétraplégique, Jean-Dominique Bauby dans Le scaphandre et le papillon.
  • Bergson
    • [Conscience] Pour Bergson, il existe seulement une relation entre cerveau et conscience mais la conscience n'est pas un supplétif du cerveau. L'expérience ne peut prouver que la conscience est une production du cerveau. L'expérience ne peut montrer que la conscience est une production du cerveau. Bergson est spritualiste. Le cerveau est comme un récépteur radio qui capte la conscience.
    • [Temps] La théorie de l'évolution créatrice dispose que "le temps est invention ou n'est rien du tout" selon Bergson. Dans le Passé et le mouvant, "la durée se révèle telle qu'elle est : création continuelle, jaillissement ininterrompu de nouveautés.
    • [Inconscient] Pour Bergson, il existe des souvenirs inconscients qui apparaissent. Bergson les place au-dessous de la scène illuminée par la conscience.
    • [Langage] Pour Bergson dans Le rire notre grammaire nous empêche de vraiment voir les choses. Le langage est un outil d'action sur le monde. Ainsi nos sentiments deviennent impersonnels. Le mot "amour" est par exemple impersonnel car il y a différents types d'amour. Ainsi "nos propres états d'âme [...] se dérobent à nous".
  • Berkeley
    • [Conscience] Il n'y a pas de matière, il n'y a que l'esprit. Pour Berkeley, exister c'est être perçu. Il est un défenseur du monisme spiritualiste
  • Bourdieu
    • Bourdieu montre que les goûts artistiques dépendent de la classe sociale. A l’image de Bergson qui dit que « la perception serait en droit l’image de tout : elle se réduit en fait à ce qui nous intéresse ».
  • Broca
    • [Conscience] Le Docteur Broca avait un patient qui ne pouvait pas parler et ne pouvait prononcer que le son "ton". Et cela a été connecté au fait qu'il avait une lésion dans la "zone de Broca". Il y a un lien entre une telle zone du cerveau et un tel état mental
  • Cage
    • [Conscience] Le cas Phineas Cage, qui a eu le cerveau troué par un objet extérieur, et qui a changé d'humeurs semble prouver que le cerveau génère les états mentaux.
  • Camus
    • [Temps] Camus dans Le Mythe de Sisyphe écrit "l'homme appartient au temps et à cette horreur qui le saisit, il y reconnaît son pire ennemi".
  • Chalmers
    • [Conscience] David Chalmers, un philosophe australien se demande comment la conscience de soi peut être produite par un objet.
  • Changeux
    • [Conscience] Jean-Pierre Changeux écrit L'homme neuronal en 1983. Il dit que "l'homme n'a dès lors plus rien à faire de l'esprit, il lui suffit d'être un homme neuronal". Pour le scientifique, tous les états mentaux sont produits par les états physiques des influx nerveux. L'homme possède 100 milliards de neurones qui ont eux-mêmes 10.000 connexions. Le cerveau est l'objet le plus complexe de l'univer
  • Cicéron
    • Cicéron dans De la nature des dieux explique que "le sentiment commun qui a beaucoup de vraisemblance est que la nature nous inspire à tous reconnaît l'existence des dieux".
  • Dehane
    • Le linguiste Stanislas Dehaene expose l'hypothèse de Sapir-Whorf théorisée par deux anthropologues américains qui expliquent que le système linguistique est formateur d'idées. Par exemple, il n'y a pas de bleu dans l'antiquité, et la mer est violette ou verte. Cette thèse est aujourd'hui défendue par la scientifique Léna Boroditsky
  • Dennett
    • [Conscience] Daniel Dennett étudie l'éliminationnisme. Intuitivement, on a l'impression d'avoir des états mentaux, mais pour Dennett, il n'est pas nécessaire d'expliquer comment le cerveau produit la conscience puisque ce n'est pas le cas.
  • Descartes
    • [Conscience] Descartes publie le Discours de la Méthode ainsi que les résultats de sa méthode. C'est une méthode pour trouver la vérité dans les sciences. Pour Descartes, une chose est vraie si on ne peut en douter. Descartes distingue l'âme et le corps. L'âme est une substance passante et immortelle, et le corps est une substance étendue, en trois dimensions qui est mortelle. Pour Descartes, l'âme agit ensuite sur le corps par l'intérmediaire de la glande pinéale.
    • [Conscience] Descartes publie le Discours de la Méthode ainsi que les résultats de sa méthode. C'est une méthode pour trouver la vérité dans les sciences. Pour Descartes, une chose est vraie si on ne peut en douter. Descartes doute de plusieurs choses, d'abord des sens à cause des mirages, puis de la raison à cause des erreurs mathématiques qu'on peut faire, en ensuite du réel car lorsqu'on rêve on croit au réel. On ne peut en revanche pas douter de sa propre existence, "cogito ergo sum", "je pense donc je suis".
    • [Liberté] Nous faisons l'expérience que nous sommes libres. Descartes dans les Principes de la philosophie. Pour lui "Que la liberté de notre volonté se connaît sans preuve, par la seule expérience que nous en avons." Au reste, il est si évident que nous avons une volonté libre peut donner son consentement ou ne pas lui donner quand bon lui semble, que cela peut être compté pour l'une de nos plus communes notions." Pour Descartes, le critère du vrai, c'est l'indubitabilité.
    • [Inconscient] Pour Descartes, "par le mot de pensée, j'entends tout ce qui fait en nous de telle sorte que nous l'apercevons directement en nous par nous-même", donc la pensée est consciente.
    • [Langage] La pensée désigne tout ce qui nous arrive à la conscience. Descartes écrit que "par le nom de pensée, je comprends tout ce qui est tellement en nous, que nous en sommes immédiatement connaissants. Ainsi toutes les opérations de la volonté, de l’entendement, de l’imagination et des sens, sont des pensées".
  • Durkheim
    • [Religion] Dans Les Formes élémentaires de la vie religieuse : le système totémique en Australie d'Émile Durkheim, le sociologue explique que "la division du monde en deux domaines comprenant l'un tout ce qui est sacré l'autre tout ce qui est profane. Tel est le trait distinctif de la religion". Ainsi tout peut être sacré comme un caillou (la Kabba) ou une montagne (le mont Sinaï).Par exemple, chez les hindoux, il y a des temps dans des temples, et le temple du milieu est reservé aux hindouistes.
    • [Religion] Durkheim définit la religion comme un "système solidaire de croyances et de pratiques relatives à des choses sacrées, c'est-à-dire séparées, interdites, croyances et pratiques qui unissent en une même communauté morale, appelée Eglise, tous ceux qui y adhèrent". Elle est définie par ses croyances (dogme, credo), sa communauté (église) et sa pratique (rite, culte).
    • [Devoir] Dans L'éducation morale, Durkheim écrit que la "voix" qui nous parle lorsqu'on délibère est liée à la société. Il écrit à ce titre "quand notre conscience parle, c'est la société qui parle en nous". On peut rattacher cette théorie à la théorie de l'inconscient collectif de Jung.
  • Einstein
    • [Temps] Pour Einstein, il y a un lien entre espace et temps. Le mouvement dans l'espace affecte l'écoulement du temps.
  • Eliade
    • [Religion] Le philosophe Mircéa Eliade dans le livre Le sacré et le profane publié en 1927 étudie le rôle du sacré et interpréte le caractère sacré que l'on peut attribuer à des élements anodins comme un caillou ou un abre car il s'agit de "hiérophanies", c'est à dire de manifestations du sacré. Ils montrent le sacré, le "ganz andere" pour reprendre l'expression de Rudolf Otto elle-même issue de Le Sacré. Dans ce même ouvrage, le philosophe écrit que la hiérophanie la plus importante et la plus fondatrice est le mythe car il est une irruption du sacré dans le monde.
  • Epictète
    • [Liberté] C'est ainsi que la stoïciens, illustrés notamment par Epictète pensent qu'il faut vivre sans passé. Dans un état qui ne nous trouble pas.
  • Épicure
    • [Temps] Dans sa Lettre à Ménécée, Épicure traite de la crainte de la mort. Pour lui, la mort n'est pas à craindre car elle est irrationnelle. Si vous vous débarassez de la peur de la mort, vous n'avez plus peur. Celui qui n'a plus peur de la mort, n'a plus d'effroi.
    • [Religion] Le premier athée est Épicure. Dans De Natura Rerum, il écrit "Humana ante oculos foede cum uita iaceret in terris oppressa graui sub religione [...] primum Graius homo mortalis tollere contra est" (Alors que la vie humaine gisait misérablement devant les yeux de tous écrasée au sol sous le poidsde la religion [...] pour la première fois un mortel grec osa lui tenir tête).
  • Fauré
    • [Temps] Le psychiatre Christophe Fouré étudie les personnes en fin de vie et observe que ceux qui ont l'impression d'avoir réussi leur vie sont ceux qui ont donné le plus d'amour.
  • Freud
    • [Inconscient] Pour Freud, les actes manqués peuvent avoir une origine inconsciente. Les lapsus sont ainsi révélateurs. Par exemple, si un photographe trouve des traces de sabots de cerf, alors il peut en déduire qu'un cerf est passé par là.
    • [Inconscient] Pour Freud, "les rêves sont la voie royale d'exploration de l'inconscient".
    • [Religion] En 1927, Freud écrit l'Avenir d'une illusion sur la religion. Freud lui répond que la religion est une névrose qui fait rester enfant et l'enfant comme tout enfant doit être "[éduqué] à la réalité". L'homme choist la religion car elle lui apporte des réponses, il espère une après-vie, il s'agit d'un père, et cela reprend une certaine justice.
  • Gilson
    • [Langage] Le philosophe Étienne Gilson écrit qu'il existe une pensée antérieure à tout logos, même à un langage intérieur. Il s'agit d'une pensée silencieuse, sans mot, préverbale. Deux moyens peuvent expliquer que la pensée est antérieure à la parole, d'abord que la parole intervient avant la pensée (temps) et ensuite qu'il existe un lien de causalité entre la cause et le poids des mots (cause).
  • Hadamard
    • [Langage] Le mathématicien Jacques Hadamard explique que lorsqu'il fait des mathématiques "les mots sont absents de [son] esprit quand [il] y pense vraiment". Même après avoir lu ou entendu une question les mots ne reviennent que lorsqu'il abandonne sa réflexion. Il cite notamment dans un texte de 1908 Schopenhauer qui dit que "les pensées meurent au moment où elles s'incarnent dans les mots".
  • Hegel
    • [Langage] Pour Hegel dans l'ouvrage Encyclopédie des sciences philosophiques, sans les mots la pensée est obscure et confuse. Les mots sont la condition d'existence de la pensée. Les mots permettent d'unir notre cheminement interne et une forme externe.
  • Heidegger
    • [Temps] Heidegger écrit Sein und Zeit (l'être et le temps). l'homme est décrit comme le seul animal qui a peur de la mort.
  • Jung
    • [Inconscient] Dans l'homme à la découverte de son âme, Jung tout d'un coup, alors qu'il se baladait à la campagne, il pense à la maison de son enfance. En essayant de réfléchir à comment cette pensée a pu lui venir à l'esprit, il se fait marche arrière et en voyant une maison qui lui fait penser à la maison de son enfance, il découvre qu'inconsciemment, une pensée inconsciente de la maison similaire à celle de son enfance a fait survenir la pensée de la maison de son enfance.
    • [Inconscient] Jung explique qu'au Moyen-Âge, on pensait être possédé par des démons, et au XXème siècle, on est ainsi livré à des forces de l'inconscience.
  • Jésus
    • [Temps] Il faut ainsi, pour être heureux, vivre dans le présent. Les apôtre disent à Jésus, "On a plus rien à manger pour demain". Regardez les oiseaux dans les champs leur dit Jésus, est ce qu'ils s'inquiètent?" Ainsi pour vivre dans le présent, il faut une foi totale en Dieu.
  • Kant
    • [Conscience] Dans son anthologie du point de vue pragmatique (1798), il voit le je comme le trait significatif de l'humain. En raison de cela, on a ainsi pas le droit de traiter un homme ou une femme comme une chose. On a aussi pas le droit de se traiter comme une chose, on ne peut donc pas se suicider ou se droguer.
    • [Inconscient] Kant explique que la pensée signifie se représenter quelque chose par idée générale. La faculté de penser s'appelle pour lui l'entendement. Pour Kant, penser c'est ainsi avoir une idée générale. Et une idée générale ne peut exister qu'avec les mots.
    • [Art] Kant, dans De l'art en général distingue l'œuvre d'art (opus) des produits de la nature qui sont des effets (effectus). L'art est le fruit de la liberté pour Kant. c'est par une liberté totale que les artistes font de l'art. Une ruche n'est pas une œuvre d'art car c'est l'instinct des abeilles qui l'a réalisé.
    • [Religion] Le déisme va rejeter violemment la religion artificielle. Pour Kant par exemple la vraie religion, c'est faire le bien. Dans l'ouvrage La religion dans les limites de la simple raison, celui-ci explique que la vraie religion est unique alors que les croyances sont multiples. La vraie religion est intérieure et morale alors que les croyances sont publiques et pas toujours morales.
  • Kaplan
    • [Temps] Pour Kaplan, tous les hommes pensent à la mort, face à la mort même.
  • Klein
    • [Temps] Étienne Klein parle d'irréversabilité du temps.
  • La Bruyère
    • [Temps] La Bruyère écrit "les enfants sont heureux parce qu'ils réussissent à être dans le présent".
  • Lalande
    • [Conscience] Il définit la conscience comme "l'intuition (plus ou moins complète, plus ou moins claire) qu'à l'esprit de ses états et de ses actes".
  • Laplane
    • Dans La pensée d'outre-mots publié en 2000, le neurologue Dominique Laplane explique que les aphasiques peuvent saisir des situations parfois abstraites comme les relations sociales. Atteint d'aphasie depuis 1925, le professeur Lordat explique qu'il est bien possible de penser sans les mots. Dominique Laplane dans ce même livre explique aussi que les sourds-muets ne sont pas plus stupides que les autres.
  • Leibniz
    • [Conscience] Leibniz se demande si la matière est capable de produire la pensée. Pour lui seul Dieu pourrait le faire. "C'est impossible car la nature est un ensemble de grandeurs, de mesures, de mouvements".
    • [Conscience] Leibniz dit que l'âme et le corps ont un focntionnement parallèle.
    • [Liberté] Leibniz, dans ses Nouveaux Essais sur l'entendement humain voit la liberté comme un terme déclinable. De la notion de liberté découlent deux sens différents : la liberté de droit et la liberté de fait. La liberté de droit signifie que du point de vue juridique, deux individus sont aussi ibres s'ils possèdennt les même droits. La liberté de fait signfie que selon les circonstances présentes, et de facto, deux individus sont aussi libres s'ils peuvent évoluer dans le monde comme ils l'entendent.Au sein de la liberté de fait existent liberté de faire et la liberté de vouloir. Au sein de la liberté de vouloir existent la liberté de l'esprit et le franc-arbitre.
    • [Liberté] Pour Leibniz, pour avoir l'esprit libre, il faut se libérer des passions. Pour lui, "on a point l'esprit libre quand on est occupé d'une grande passion". Leibniz distingue dans l'âme la raison et la volonté. La liberté de l'esprit nous mène au vrai et pas à la passion. Un esprit libre, c'est un esprit qui choisit la raison contre les passions.
    • [Liberté] Descartes cité dans les Essais de Théodicée prend une ignorance des causes pour une absence de causes. Pour Leibniz, cette théorie n'a pas de sens. Par exemple, l'aiguille de la boussole ne va pas vers les nord par plaisir mais à cause d'un champ magnétique. Des "champs de cause" agissent.
  • Libet
    • Le scientifique Benjamin Libet demande à un sujet d'appuyer sur un bouton à un moment donné. À sa grande surprise, l'ordre des actions n'est pas celui anticipé. Benjamin Libet a d'abord pensé que l'ordre serait décider de bouger -] activité cérébrale -] appuyer sur le bouton. L'ordre est en fait activité cérébrale -] décider de bouger -] appuyer sur le bouton. La principale conclusion de Libet est que nous n'avons pas le libre-arbitre. Toutefois, il y a à un moment un droit de véto.
  • Lucrèce
    • [Conscience] Lucrèce fait remarquer que quand quelqu'un boit de l'alcool, ses pensées sont modifiée. L'alcool est une substance matérielle. Ainsi, comment pourrait-il affecter l'esprit si celui-ci n'est pas matériel ?
  • Malebranche
    • [Liberté] Pour Nicolas Malebranche, nous ne sommes pas libres des motifs qui nous font vouloir, mais nous avons la possibilité de leur résister.
  • Marc-Aurèle
    • [Temps] Pour Marc-Aurèle, "Le temps de la vie de l'homme, un instant ; sa substance fluente".
  • Marx
    • [Religion] Alors que la critique de Freud est d'ordre psychologique, la critique de Marx est d'ordre politique. Pour Marx, la religion est une espérance qui permet d'écarter les douleurs de la vie. Les gens sont malheureux car ils sont opprimés par les bourgeois. Il écrit que "la religion est le soupir de la créature opprimée" dans la Critique de la philosophie du droit de Hegel.
    • [Travail] Les outils représentent chez Marx un prolongement du corps. Le travailleur "convertit des objets extérieurs en organes de sa propre activité, organes qu'il ajoute aux siens de manière à prolonger son corps".
    • [Travail] Pour Marx dans Le Capital, "Le travail est de prime abord un acte qui se passe entre l'homme et la nature. L'homme y joue lui-même vis à vis de la nature le rôle d'une puissance naturelle". Ce qui différencie le travail chez l'homme à ce qu'on peut assimiler au travail chez l'animal est que l'homme a conscience de ce qu'il réalise.
    • [Travail] Pour Marx, dans Le Capital, "ce qui distingue une époque économique d'une autre, c'est moins ce qu'on fabrique... que les moyens par lesquels on fabrique". Le facteur technique détérmine le degré d'évolution du travail.
    • [Travail] Le travail humain, contrairement à celui qu'on pourrait supputer pour les animaux est conscient. La métaphore de l'abeille et de l'architecte de Marx est à ce titre très intéressante. Marx écrit dans le Capital que "ce qui distingue dès l'abord le plus mauvais architecte de l'abeille la plus experte, c'est qu'il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche". Le résultat auquel le travail aboutit préexiste idéalement dans l'imagination du travailleur. L'artisan, par exemple, conçoit l'objet avant de le fabriquer.
    • [Travail] Chez Marx, le travail aliéné signifie la situation dans laquelle "l'ouvrier est à l'égard du produit de son travail dans le même rapport qu'à l'égard d'un objet étranger" dans les Manuscrits de 1844. L'ouvrier vend non pas le fruit de son travail mais la force de travail mise en œuvre qui permet le calcul de son salaire. Le travailleur ne s'affirme alors pas mais se nie. la preuve de cela, explique Marx, et que lorsque l'on peut ne pas travailler, l'on ne travaille pas.
    • [Travail] Chez Marx, il y a un travail libérateur tel que décrit dans les Manuscrits de 1844. Dans un dialogue fictif, Marx explique que lorsque deux êtres humains travaillent en réalisant leur individualité, alors les productions sont des miroirs rayonnant l'un vers l'autre. La production des moyens d'existence, telle qu'il l'explicite dans L'Idéologie allemande avec Engels est la production de ses moyens d'existence. Dans Le Capital, Marx écrit que l'homme doit se débarasser du travail comme nécessité au profit du travail réglé de manière rationelle.
  • Montaigne
    • [Liberté] Dans les Essais, Montaigne fait remarquer que certains animaux sont plus intelligents que certains hommes. Entre l'homme et l'animal, il y a une différence de nature. Il s'agit d'un argument objectif. L'homme dépasse la nature. Il est surnaturel.
    • [Devoir] Montaigne, dans les Pensées, écrit que les coutumes et les lois sont diverse selon les sociétés. Il prend l'exemple des mariages entre proches, proscrits en occident mais usuels dans des contrées lointaines. La raison humaine surpasse les loix de la nature.
  • Moodie
    • [Conscience] Steve Taylor a écrit Science et spiritualité et le Docteur Moodie a aussi étudié le sujet. Il décrivent des personnes qui ont fait des crises cardiaques et ont été ranimées. les gens racontent une sortie du corps, un passage dans un tunnel. Au bout du tunnel ils voient une lumière et ils retournent dans leurs corps. Si l'esprit est contrôlé par le cerveau, et que le céphalogramme est plat, alors ceci est un argument spiritualiste.
  • Nagel
    • [conscience] Thomas Nagel écrit un article titré "Quel effet cela fait-il d'être une chauve-souris ?". Il montre qu'il est impossible de démontrer l'origine matérialiste de la conscience scientifiquement. Même si on étudie les chauves-souris, on ne saura vraiment jamais ce que c'est d'en être une.
  • Newton
    • [Temps] Le temps objectif : Pour Newton, le temps est universel et il emporte tout le monde à la même vitesse.
  • Nietzsche
    • [Conscience] Pour lui la conscience, c'est la marque de la débilité de l'homme. Les hommes n'ont pas besoin d'être conscients. Tous les animaux ont une pensée inconsciente mais les hommes sont conscients en raison de leur débilité.
    • [Liberté] Dans Humain, trop humain, Nietzsche explique que le libre-arbitre est une illusion. Nous ne sentons pas nos chaines parce que l'on s'y est habitué. Pour Nietzsche, le fait de se sentir meilleur que les animaux, c'est de l'orgueil. L'orgueil les conduit à penser qu'ils sont libres. L'homme pense maitriser la nature. Pour Descartes, l'homme est comme maître et possesseur de la nature.
    • [Travail]
  • Orwell
    • [Langage] Dans le roman 1984 publié en 1949, George Orwell montre que lorsque la langue est modifiée et que des mots n'existent plus, alors les concepts n'existent plus. Ainsi, le "novlangue" est la seule langue qui diminue. Le personnage de Syme dit qu"à la fin nous rendrons littéralement impossible le crime par la pensée car il n'y aura plus de mots pour l'exprimer".
  • Pascal
    • [Conscience] la conscience est un plus par rapport aux animaux.
    • [Temps] Pascal a écrit Les Pensées. Dans ce livre il essaie de comprendre pourquoi l'humain fuit toujours le présent. Pour l'auteur, l'homme ne vit pas car il est toujours dans le souvenir du passé, la recherche du futur mais jamais dans le présent. Pour Pascal,"nous ne vivons jamais mais nous espérons de vivre". Pascal nous montre que même lorsque le présent est agréable, nous nous tournons sans cesse vers l'avenir. C'est pourquoi nous ne pouvons être heureux.
    • [Temps] Pour Pascal, le malheur des hommes vient du fait qu'ils ne peuvent rester tranquilles dans une chambre.
    • [Vérité] Blaise Pascal dans De l'esprit géometrique et de l'art de persuader publié en 1658 trouve un milieu dans la quête de la vérité. Pour lui, il faudrait dans l'absolu tout prouver mais vu que c'est impossible, il ne faut prouver que ce qui n'est pas évident. Il y a deux excès, tout prouver et ne rien prouver. Il explique, en prenant l'exemple de la géometrie, que "cet ordre [...] consiste non pas à tout définir ni à tout démontrer mais à se tenir dans ce milieu de ne point définir les choses claires et entendues de tous les hommes, et de définir toutes les autres".
  • Paul
    • [Liberté] Saint Paul écrit dans une lettre "je vois le bien et je l'approuve donc je fais le mal que je désapprouve".
  • Piaget
    • [Temps] Pour Jean Piaget, il faut neuf ans pour qu'un enfant acquière la compréhension totale du temps.
    • [Langage] Dans leur ouvrage La psychologie de l'enfant publié en 1966, Jean Piaget et Bärbel Inhelder expliquent qu'il existent qu'il y a une intelligence avant le langage fondée sur la perception et les mouvements.
  • Pinker
    • [Langage] Pour le psychologue cognitiviste Steven Pinker dans l'ouvrage L'instinct du langage publié en 1994, le langage n'est absolument pas la même chose que la pensée car il arrive que le langage ne soit pas à l'image de notre pensée et qu'on ait "voulu dire" autre chose.
  • Platon (427-437)
    • [Conscience] Au Quatrième siècle, Platon défend la thèse spiritualiste. Ses grandes idées sont que les âmes transmigrent après la mort et que l'âme ne provient pas du corps. Il y a deux réalités : celle de l'esprit et celle de la matière. Dès l'antiquité, Platon et Aristote distinguent l'âme et le corps.
    • [Conscience] Dans La République, Platon raconte l'histoire d'un soldat qui s'appelle Er. Er raconte qu'il est mort et qu'il a vu le monde de l'au-delà.
    • [Temps] Dans Le Phédon, il explique que Socrate a accepté sa mort.
    • [Temps] Dans La Politique, Platon écrit que les dieux font le tour du monde dans un sens, et à un moment donné, le monde se retournera dans l'autre sens.
    • [Temps] Pour Platon, il faut faire des enfants pour gagner en éternité.
    • [Temps] Platon était passionné par les mathématiques. Pour lui, en faisant des mathématiques, l'esprit entre dans l'éternité. Platon désigne le monde sensible (soumis au changement) et le monde intelligible (celui des idées). D'autres idées pour Platon : le beau, le juste, le vrai.
    • [Inconscient] Pour Platon, "la pensée est un dialogue intérieur et silencieux de l'âme avec elle-même". La pensée est donc inconsciente.
    • [Langage] Pour Platon, penser sans langage est ainsi impossible. Dans Théétète, Platon explique que "cette image que je me fais de l'âme en train de penser n'est rien d'autre que celle d'un dialogue dans lequel elle se pose à elle-même des questions et elle se pose à elle-même des réponses".
    • [Vérité] L'allégorie de la caverne est issue du livre IV de La République de Platon. Des prisonniers ne peuvent observer que les ombres projetées sur un mur, et n'ont comme unique représentation du monde ces ombres qu'ils croient être des objets. Or, un des prisonniers, d'abord ébloui, découvre le monde tel que nous le connaissons, et, comme il est en posession de la vérité, ses anciens compères le tuent. Il s'agit de l'allégorie de l'ignorance et ce qui nous en fait sortir c'est la philosophie. Les dogmes enferment les hommes qui doivent sortir de leur caverne pour comprendre le monde par eux-mêmes et atteindre la vérité.
    • [Vérité] L'opinion est un jugement incertain admis sans preuves alors que la connaissance nécessite des preuves. Platon écrit dans l'Apologie de Socrate que "la seule chose que je sais c'est que je ne sais rien".
  • Popper
    • [Inconscient] La critique la plus importante d'un épistémologue est celle de Karl Popper. Pour lui, on reconnait une science au fait que c'est une théorie qui peut être réfutée. Il s'agit d'un critère de réfutation ou de falsifiablilité. Freud peut ainsi avoir toujours raison
  • Proust
  • Pyrrhon
    • [Vérité] Dans la Vie et doctrines des philosophes illustres publié au 3ème siècle après J-C, Diogène Laerce écrit sur Pyrrhon que ce dernier tire des Indes sa philosophie. Pour lui "on ne peut connaître aucune vérité et il faut suspendre son jugement"
  • Rolland
    • [Religion] Romain Rolland écrit que l'homme est religieux par "sentiment océanique" qui fait se sentir uni à l'univers.
  • Rousseau
    • [Conscience] dans Émile ou De l'éducation (1762), "Conscience, Conscience ! Instinct divin, immortelle et céléste voix ; guide assurée d'un être ignorant et borné mais intelligent et libre, juge infaillible du bien et du mal". Pour lui la conscience est divine et immortelle.
    • [Temps] L'expérience de Rousseau : Il existe un lieu où l'âme sort du temps. C'est une expérience divine. Le bonheur provient du fait d'être.
    • [Liberté] Pour Rousseau, le fait que nous soyons libres prouve pour que notre âme est immatérielle, car la matière est soumise aux lois mécaniques. Tout est soumis aux lois de la necessité. Quelque chose en nous n'est pas produit par les lois physiques. C'est la thèse du libre-arbitre. Pour Rousseau, la volonté humaine peut aller contre la nature. On peut par exemple faire une grève de la faim.
    • [Liberté] Pour Rousseau, le contrat social asservit l'homme, "L'homme est né libre et partout il est dans les fers" écrit-il au début de son ouvrage Du Contrat Social.
    • [Langage] Dans l'ouvrage Discours sur l'origine et les fondementes de l'inégalité parmi les hommes, publié en 1791, Rousseau explique que les "idées générales" ne peuvent qu'introduire dans l'esprit qu'à l'aide des mots Il explique que pour dessiner un arbre, il faut avoir en tête l'idée générale d'arbre. Il écrit que "sitôt que l'imagination s'arrête, l'esprit ne marche plus qu'à l'aide du discours". Il prend aussi l’exemple du triangle car si on se le figure, ce sera un triangle précis et pas un autre. La définition du triangle permet de comprendre ce qu’est l’idée générale de triangle.
    • [Religion] Dans Émile ou de l'éducation, Rousseau explique que les dogmes particuliers "embrouillent" notre passion du grand être. Comment on s'habille n'a aucune importance. Il dit que "le culte que dieu demande est le culte du coeur". Le monde est tellement bien organisé qu’il y a forcément un être suprême.
  • Saint Augustin
    • [Temps] Saint Augustin, qui est un philosophe kabyle du 3ème, 4ème siècle après J-C dans Les Confessions définit le temps de manière circulaire. Thèse idéaliste : le temps dépend de la conscience, c'est une idée.
    • [Temps] Saint Augustin dit qu'il y a trois présents : - le présent du passé (la mémoire), - le présent du présent (l'attention et la perception), et le présent du futur (les attentes et les projets).
  • Sapir
    • Dans l'ouvrage Selected writings in language, culture and personality publié en 1949, Edward Sapir explique que les êtres humains sont à la merci de la langue.
  • Sartre
    • [Temps] Sartre pense que l'exisistence précède l'essence. Pour Sartre, c'est notre projet présent qui donne sens au passé. Nos choix actuels éclairent notre passé.
    • [Vérité] Le philosophe est à la recherche de la vérité. Sartre explique que quand nous choisissons, nous choisissons pour l'humanité entière.
  • Saussure
    • [Langage] Dans ses Éléments de linguistique générale, le linguiste Ferdinand de Saussure explique que "la pensée est le recto et le son le verso. On ne peut découper le recto sans découper en même temps le verso, de même dans la langue on ne saurait isoler le son de la pensée ni la pensée du son". Le concept représente le signifié qui est complémentaire au son qui est le signifiant.
  • Schopenhauer
    • [Conscience] Il pense que "les plus conscients sont les plus malheureux".
    • [Temps] Dans son Essai sur le libre arbitre, Schopenhauer explique qu'on est le produit du passé. Le caractère de l'homme est invariable, et "volera un jour volera toujours".
  • Sextus Empiricus
    • [Vérité] Sextus Empiricus, discipe du 2ème siècle après J-C de Pyrrhon écrit dans ses Esquisses Pyrhoniennes lmes arguments du sceptiscisme. Le chapitre se nomme "Des cinq modes" et il y a donc cinq arguments présentés : le désaccord, la régréssion à l'infini, le caractère relatif de la vérité, l'hypothétique et le diallèle. Nécessitant l'assentiment de tous, une conviction n'est donc pas une vérité car elle se heurte à ces cinq obstacles.
  • Siffre
    • [Temps] Pour l'explorateur Michel Siffre, le repère temporel est très dur à avoir quand on est seul dans un souterrain par exemple.
  • Spinoza
    • [Conscience] La philosophie de Spinoza a pour but de ressembler à une démarche scientifique.
    • [Liberté] Spinoza dans l'Éthique en 1677 écrit que les partisans du libre-arbitre "conçoivent l'homme dans la nature comme un empire dans l'empire". Il s'agit d'une analogie politique du libre-arbitre. Ils pensent que l'homme n'obéit pas à la nature mais à ses propres lois. Si un empire se crée au milieu d'un grand empire, alors le grand empire le détruira.
  • Taylor
    • Steve Taylor a écrit Science et spiritualité et le Docteur Moodie a aussi étudié le sujet. Il décrivent des personnes qui ont fait des crises cardiaques et ont été ranimées. les gens racontent une sortie du corps, un passage dans un tunnel. Au bout du tunnel ils voient une lumière et ils retournent dans leurs corps. Si l'esprit est contrôlé par le cerveau, et que le céphalogramme est plat, alors ceci est un argument spiritualiste.
  • Thomas d'Aquin
    • [Vérité] Thomas d'Aquin écrit que "la vérité est en notre esprit tant qu'elle est adéquate à la réalité pure".
  • Valéry
    • [Conscience] Paul Valéry disait que "revenir à soi, c'est revenir au monde"
  • Vasubandhu
    • [Conscience] La matière n'existe pas. La réalité de ce que je touche tient à l'existence de l'esprit et non à celle de la matière. il est moniste spiritualiste.
  • Wittgenstein
    • [Temps] Pour Wittgenstein, "si l'on entend par éternité non la durée infinie mais l'intemporalité, alors a la vie éternelle celui qui vit dans le présent".
  • Whorf
    • Benjamin Lee Worf dans Language, thought and reality explique le système linguistique de chaque langue est formateur d'idées, et on se fait une image de l'univers selon notre propre langue.
  • Zhuangzi
    • [Conscience] j'ai rêvé que j'étais un papillon. Suis-je un papillon qui rêve de moi ou moi qui rêve d'un papillon ?

Index des citations[modifier | modifier le code]

Conscience[modifier | modifier le code]

"les plus conscients sont les plus malheureux". Schopenhauer, [?]

"Conscience, Conscience ! Instinct divin, immortelle et céléste voix ; guide assurée d'un être ignorant et borné mais intelligent et libre, juge infaillible du bien et du mal". Jean-Jacques Rousseau, Émile ou de l'éducation

"Li'ntuition (plus ou moins complète, plus ou moins claire) qu'à l'esprit de ses états et de ses actes." André Lalande, Vocabulaire de la philosophie

"nous ne vivons jamais mais nous espérons de vivre." Blaise Pascal, [?]

"Le temps de la vie de l'homme, un instant ; sa substance fluente". Marc-Aurèle, [?]

"Si l'on entend par éternité non la durée infinie mais l'intemporalité, alors a la vie éternelle celui qui vit dans le présent." Ludwig Wittgenstein, [?]

Le temps est "le mouvement selon l'avant et l'après". Aristote, [?]

"Les œuvres ne sont pas faites pour les hommes, mais pour le monde." Hannah Arendt, [?]