Théodore Aubanel
Majoral du Félibrige | |
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Joseph Marie Jean Baptiste Théodore Aubanel |
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Charles Aubanel (d) |
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Théodore Aubanel (Teodòr Aubanèu en occitan), né le à Avignon, ville où il meurt le , est un imprimeur et poète d'expression occitane provençale.
Biographie[modifier | modifier le code]
Né dans une famille d'imprimeurs exerçant déjà à Avignon[1] pour le compte du pape et de l'archevêque d'Avignon au XVIIIe siècle, alors que la ville appartient encore aux états pontificaux, Théodore Aubanel a une sœur et deux frères, Joseph et Charles Aubanel (qui a repris avec lui l'imprimerie de leur père[1] et qui était le grand-père du manadier Henri Aubanel).
Il fait ses études dans une école catholique d'Aix-en-Provence avant de revenir travailler dans l'imprimerie familiale. Très catholique, il suit les réunions de la Société de la Foi où il fait la connaissance de Joseph Roumanille[2]. Celui-ci lui présente Frédéric Mistral et Anselme Mathieu. Tous se retrouvent au château de Font-Ségugne pour créer vers et chansons.
C'est là qu'Aubanel rencontre en 1850 Jenny Manivet, dite Zani. Amoureux tous les deux, les jeunes gens n'arrivent pas à s'avouer leur flamme et en 1854, la jeune fille entre au couvent des Filles de la Charité[3]. C'est l'année où les amis de Font-Ségugne fondent le Félibrige dont Aubanel sera le poète le plus profond et le plus désespéré. En 1860, il publie La mióugrano entre duberto (La grenade entr'ouverte) qui reçoit un accueil enthousiaste du monde littéraire et où il chante son amour pour Zani. Mais l'ouvrage est mis à l'index par les catholiques[4] avignonnais dont il se sent si proche et met en danger l'imprimerie familiale très liée à l'archevêché d'Avignon[5]. Marié en 1861, il retrouve un certain bonheur de vivre mais ne publie plus toutes ses œuvres. Il entretient une relation suivie avec Stéphane Mallarmé quand celui est professeur d'anglais au lycée de Tournon-sur-Rhône et correspond avec lui.
Des malentendus avec Roumanille en 1878, au moment où le Félibrige est accusé de séparatisme par certains journaux, l'éloignent du mouvement à partir de 1880. C'est la sortie confidentielle en 1885 d'un autre recueil, ouvertement sensuel, Li fiho d'Avignoun (Les filles d'Avignon) qui précipite sa fin : il est violemment attaqué par le milieu dévot et blâmé par l'archevêque.
Il meurt d'une crise d'apoplexie en . Il est enterré au cimetière Saint-Véran d'Avignon.
Œuvre[modifier | modifier le code]
Avec Roumanille et Mistral, Aubanel est l'un des trois piliers du Félibrige (il en sera majoral à partir de 1876). Aux deux recueils de poésies publiés de son vivant, La mióugrano entre duberto[4] et Li fiho d'Avignoun[3], il faut ajouter un drame en vers, Lou pan dòu pecat (Lo pan dòu pecat, Le pain du péché), joué en 1878, ainsi que des ouvrages posthumes comme le recueil de poésies Lou Rèire-Soulèu (Lo Rèire-Soleu, Le soleil d'outre-tombe) publié en 1899[6], et deux drames : Lou raubatòri (Lo raubatòri, Le rapt) publié en 1928 et Lou pastre (Lo pastre, Le pâtre) publié en 1946 par l'Intercontinentale d'édition avec 16 lithographies originales d'André Jordan.
Ses œuvres complètes sont éditées par la maison Aubanel à Avignon de 1960 à 1963.
- Théodore Aubanel
Son buste dans le Jardin des Félibres à Sceaux (Hauts-de-Seine).
Square Agricol Perdiguier à Avignon
Odonymie[modifier | modifier le code]
(Liste non exhaustive)
- Une rue et une place d'Avignon, « sa ville »
- Une avenue de Bollène
- Un boulevard de Draguignan
- Une rue de Fréjus
- une rue de L'Isle-sur-la-Sorgue
- un boulevard de Miramas
- une rue de Aubignan
- une rue de Baillargues
- une rue de Caumont-sur-Durance
- une rue de Grau-du-Roi
- une rue de L'Isle-sur-la-Sorgue
- une rue de Montpellier
- une rue de Morières-lès-Avignon
- une rue de Nîmes
- une rue de Perpignan, dans le quartier de Les Coves où plusieurs rues rendent hommage aux félibres.
- une rue de Piolenc
- une rue du Pontet
- une rue de Pont-de-Crau
- une rue de Saint Hilaire d'Ozilhan.
- une rue de Roquebrune sur Argens
- une rue de Saint-Martin-de-Crau
- une allée de Saint-Raphaël
- une rue de Saintes-Maries-de-la-Mer
- une rue de Salon-de-Provence
- une allée de Sausset-les-Pins
- un buste (exposé dans le parc des Félibres) et une rue à Sceaux
- une place de Vaison-la-Romaine
- une rue de Vauvert
- une rue de Villeneuve-lès-Avignon, où il possédait une propriété : le mas de Carles.
- une rue de Villeneuve (Alpes-de-Haute-Provence)
- une rue de Vitrolles
- une impasse Mallemort
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Charles Maurras, Théodore Aubanel, Revue indépendante tome XII, Nos 33, 34, 35, juillet-, p. 80-104, 259-280 [2].
- Histoire de Theodore Aubanel [3]
- Notice décrivant le fonds de la famille Aubanel (dont les archives de Théodore Aubanel), consultable aux archives départementales du Vaucluse [4]
Articles connexes[modifier | modifier le code]
Liens externes[modifier | modifier le code]
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Références[modifier | modifier le code]
- « Fonds Aubanel (notice détaillée) », Archives départementales de Vaucluse (consulté le 21 mars 2019)
- « Théodore Aubanel, célèbre poète fondateur du Félibrige. », sur www.notreprovence.fr (consulté le 21 juillet 2017)
- « Théodore Aubanel - Charles Maurras », sur maurras.net (consulté le 21 juillet 2017)
- Encyclopædia Universalis, « THÉODORE AUBANEL », sur Encyclopædia Universalis (consulté le 21 juillet 2017)
- Voir éléments de biographie et extraits dans Anthologie du félibrige provençal (1850 à nos jours) Ch.-P. Julian et P. Fontan, T.1 Les fondateurs du Félibrige et les premiers félibres, Librairie Delagrave, 1920 [1].
- Lou Rèire-soulèu, sur Centre international de l'écrit en langue d'Oc [lire en ligne]