Masque de protection

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Demi-masque FFP3 jetable.

Un masque de protection est un dispositif destiné à protéger l'utilisateur de l'inhalation de poussières nocives, d'agents pathogènes, fumées, vapeurs, ou de gaz. Les masques existent dans une large gamme de types et de tailles utilisées par les militaires, le secteur privé et le public. Ils vont du moins cher, à usage unique, aux masques jetables réutilisables à des modèles à cartouches remplaçables.

Il existe deux catégories d'appareils respiratoires, à savoir les appareils « filtrants », qui forcent l'air contaminé à passer par un élément filtrant, et les appareils « isolants », dans lesquelles de l'air frais est délivré à partir d'une réserve. Dans chaque catégorie, différentes techniques sont utilisées pour réduire ou éliminer les matières nocives en suspension dans l'air.

Développement des masques

Deux ouvrières de maintenance chargées de nettoyer à intervalles réguliers les sommets de 12 haut fourneaux à l'aciérie Gary Works (en), Indiana, pendant la Seconde Guerre mondiale. À titre de précaution, elles portent des masques à oxygène[1].
Port obligatoire d'équipement de protection des voies respiratoires.

Les masques ayant pour fonction de protéger le visage existent depuis longtemps, les humains s'étant vite rendu compte que cette partie vitale du corps est particulièrement fragile.

Les premiers furent probablement de simples morceaux de peau d'animal, en cuir tanné par la suite. Leurs fonctions étaient d'amortir les coups et d'impressionner les ennemis. Les masques de protection évoluèrent avec les progrès de la métallurgie. Les masques de cuir furent prolongés par un rideau de mailles métalliques (cotte de mailles), protégeant plus efficacement le bas du visage et le cou, tout en laissant une plus grande liberté de mouvement au combattant. Ils furent souvent un prolongement, plus au moins mobile, du casque protégeant lui le crâne des coups. Les heaumes des chevaliers du Moyen Âge furent pour l'époque le summum de la protection du visage au combat.[réf. souhaitée]

À la fin du XIXe siècle, l'ingénieur Bricogne fait mettre au point un masque contre les poussières nocives pour les employés des chemins de fer[2]. Au début du XXe siècle, lors des débuts des chars d'assauts, leurs occupants (pilote, tireur) étaient obligés de porter un masque pour se protéger des éclats de peinture et de métal éjectés des parois par les impacts de projectiles à l'extérieur.

Les masques de protection mécanique métalliques comportant une fenêtre pour la vision ne sont actuellement plus utilisés qu'en métallurgie et pour la soudure, et tendent à être remplacés par des masques en matériaux composites beaucoup plus légers. Pour les utilisations sans source de chaleur, le plexiglas en feuille épaisse (1 à 5 mm) est transparent et résistant aux chocs. Parfois, une simple feuille de plastique souple et transparent protège le visage de l'opérateur des projections de liquide corrosif.

Appareil respiratoire filtrant

Des masques filtrants en laine furent utilisés par les premiers inventeurs comme Haslett et Tyndall. La laine est encore utilisée comme filtre aujourd'hui, avec d'autres substances comme le plastique, le verre, la cellulose, et des combinaisons de deux ou plusieurs de ces matériaux. Étant donné que les filtres ne peuvent pas être nettoyés et réutilisés et ont donc une durée de vie limitée, le coût et la disponibilité sont des facteurs clés. Il existe des modèles à usage unique jetables ainsi que des modèles à cartouche.

La norme européenne EN 143 définit les catégories suivantes de filtres qui peuvent être attachés à un masque[3]
Classe Efficacité de la filtration (avec un débit d'air de 95 l/min)
P1 Filtration d'au moins 80 % des particules en suspension
P2 Filtration d'au moins 94 % des particules en suspension
P3 Filtration d'au moins 99,95 % des particules en suspension
La norme européenne EN 149 définit les catégories suivantes de « demi-masques filtrants »[4]
Désignation Efficacité de la filtration (avec un débit d'air de 95 l/min) Fuite vers l'intérieur
FFP1 Filtration d'au moins 80 % des particules en suspension <22 %
FFP2 Filtration d'au moins 94 % des particules en suspension <8 %
FFP3 Filtration d'au moins 99 % des particules en suspension <2 %

Les deux normes européennes imposent d'effectuer des tests de pénétration des filtres avec des aérosols de chlorure de sodium et d'huile de paraffine, après stockage des filtres à 70 °C et −30 °C pendant chaque fois 24 heures. Les normes comprennent également des tests sur la résistance mécanique, la résistance respiratoire et le colmatage. La norme EN 149 teste également les fuites vers l'intérieur entre le masque et le visage (dix sujets humains effectuent cinq exercices chacun et pour au moins huit de ces personnes la moyenne mesurée des fuites vers l'intérieur énumérées ci-dessus ne doit pas être dépassée).

Aux États-Unis les normes du National Institute for Occupational Safety and Health (NIOSH) définissent les catégories suivantes de filtres à particules[5]
Résistance à l'huile Désignation Description
Aucune résistance à l'huile N95 Filtration d'au moins 95 % des particules en suspension
N99 Filtration d'au moins 99 % des particules en suspension
N100 Filtration d'au moins 99,97 % des particules en suspension
Résistant à l'huile jusqu'à 8h R95 Filtration d'au moins 95 % des particules en suspension
R99* Filtration d'au moins 99 % des particules en suspension
R100* Filtration d'au moins 99,97 % des particules en suspension
Résistant à l'huile P95 Filtres au moins 95 % des particules en suspension
P99* Filtration d'au moins 99 % des particules en suspension
P100 Filtration d'au moins 99,97 % des particules en suspension
* aucun masque de ce type n'a été certifié par le NIOSH.
Demi-masque réutilisable.

Avec cartouche

Les masques filtrants à cartouche utilisent une cartouche pour retenir, en plus des particules, les gaz, les composés organiques volatils (COV) et autres vapeurs par absorption ou chimisorption.

Appareil respiratoire isolant

Un appareil respiratoire isolant ou autonome a généralement trois principaux éléments : un réservoir à haute pression, un régulateur de pression, et une connexion d'inhalation (un élément à insérer dans la bouche ; dans le masque ou le demi-masque), reliés entre eux. Il existe deux types d'appareils respiratoires autonomes : en circuit ouvert et circuit fermé.

Notes et références

Annexes

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Articles connexes

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