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Livre pauvre

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Un livre pauvre est une création poétique sur papier, manuscrite et illustrée. Son concept a été lancé par Daniel Leuwers en 2002[1],[2], inspiré par les manuscrits enluminés de René Char, que Leuwers fréquentait dans sa jeunesse[3]. Les collections dénombrent, en , plus de 2 200 livres.

Cette appellation est loin de faire l'unanimité du fait de son ambiguïté sémantique : elle ne possède aucun équivalent dans les autres langues que le français.

Sur un support papier qui peut être luxueux ou ordinaire, un ou une poète écrit un texte qui sera prétexte à l'artiste pour créer son illustration ou inversement. Le papier est ensuite soit simplement plié en deux soit plié en accordéon dans la tradition du leporello. La forme permet ainsi d'exposer le livre à la verticale lors des expositions, pour que les visiteurs puissent en faire le tour et le voir dans son ensemble. Lorsque les livres sont conservés dans des vitrines adossées au mur, des miroirs y sont fixés pour permettre de voir l'avers[4]. Quelques intervenants ajoutent au(x) pli(s) des collages, des découpages ou n'hésitent pas à coudre des fils de couleur directement sur le livre. Le nombre d'exemplaires est limité à 4, 5, 6 ou parfois 7 (pour les premières séries)[5] : l'un part pour les réserves du Prieuré de Saint-Cosme qui détient un exemplaire de chaque livre, un autre est consacré à des expositions itinérantes et le reste est partagé entre les différents intervenants. Tous sont des créations originales.

Évolution du projet

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Si les matériaux, les formats et les thèmes sont habituellement proposés par Daniel Leuwers, ce qu'il appelle lui-même les "règles du jeu" sont appelées à changer du fait de la liberté totale qu'il laisse aux acteurs du livre pauvre. Ainsi certains artistes ou poètes utilisent des papiers différents, ne respectent pas le sujet proposé par le titre de la collection, ou s'affranchissent même du recours à un collaborateur : plusieurs créations ne comportent qu'un poème, sans intervention plastique. D'autres évolutions ont aussi eu lieu, comme la multiplication des participations alors que le projet initial n'en prévoyait qu'une par poète et par peintre. Enfin, Michel Butor a renversé l'ordre établi dans un premier temps, en laissant les artistes commencer puis en insérant ses poèmes dans les espaces laissés libres[6] : la pratique s'est rapidement répandue par la suite.

Pourquoi « pauvre »

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Un tel livre ne passe pas par les circuits éditeur - imprimeur - librairie et se situe donc hors du commerce. Ce dernier est également peu coûteux à réaliser : ce sont les principales raisons qui ont conduit au choix de son appellation[1]. Il fait ainsi écho aux autres formes de l'art dit "pauvre" qui se sont principalement développées à la fin du XXe siècle, comme l'Arte Povera ou le théâtre pauvre de Jerzy Grotowski : le dépouillement, la réduction des œuvres à un minimum de matière permettent alors de mettre l'accent sur le procédé mis en œuvre par l'artiste.

Intervenants et collections de livres pauvres

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Si l'appellation livre pauvre ainsi que la première collection (au Prieuré de Saint-Cosme, connu par ailleurs pour avoir accueilli Pierre de Ronsard qui y est enterré) ont été lancées par Daniel Leuwers, d'autres artistes, tel Max Partezana[7] et Aaron Clarke[8] ont suivi le même mouvement par la réalisation d'autres livres pauvres qui ont rejoint, d'abord, la collection de Daniel Leuwers, puis leurs propres collections.

Depuis, d'autres collections de livres pauvres ont été créées par d'autres artistes. Voir le fonds Armand Dupuy de la bibliothèque de livre d'artiste Bibart en Belgique[9] et la collection L3V de la galerie nomade MT-Galerie[10]. Des livres pauvres existent aussi au sein de la collection « Mémoires » d'Éric Coisel[11]. Tout un foisonnement d'artistes pratiquent aujourd'hui et apportent leur pierre à ce concept et cette pratique (liste ci-dessous).

Par ailleurs, la participation était au début limitée à des poètes et artistes francophones mais s'est très vite ouverte à des intervenants venant d'Afrique, du Moyen-Orient, d'Amérique du Nord ou encore d'Asie. Le livre pauvre a également pris une autre dimension internationale lorsqu'ont été réalisées des expositions à travers l'Europe, comme à la Bibliothèque Wittockiana[12], ainsi qu'Outre-Atlantique et sur le continent africain.

Quelques artistes de livres pauvres

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Poètes ou écrivains

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Principales expositions

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Le livre pauvre prend parfois le parti pris de l'hommage à un poète tel Joël Leick avec Aimé Césaire ou Max Partezana avec Arthur Rimbaud[23]. Ou encore avec Guillaume Apollinaire, Charles Baudelaire, Stéphane Mallarmé, Saint-John Perse ou Pierre de Ronsard. Plus récemment, Daniel Leuwers a fait don au Musée Paul-Valéry de Sète de 515 livres pauvres liés à l'œuvre du poète sétois.

Bibliographie et sources

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Bibliographie

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Voir la bibliographie "Sur le livre pauvre" de Daniel Leuwers.

Notes et références

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  1. a et b Voir l'article de Katia Bernstein, « Qu'est-ce qu'un "livre pauvre" ? ».
  2. Voir son texte « Insolente pauvreté », cf. publication dans la revue critique du livre d'artiste Ligature, numéro spécial, septembre 2013 (ISBN 9791091274210).
  3. Daniel Leuwers, Les Très Riches Heures du Livre pauvre, Paris, Gallimard, , 224 p.
  4. C'est notamment le cas lors de l'exposition "Le livre pauvre autour de Paul Valéry", au musée Paul-Valéry de Sète.
  5. a et b Le Livre pauvre, Tarabuste (no 15, supplément revue Triages),
  6. « Les livres de l'or pauvre » [vidéo], sur www.youtube.com, , à partir de 28 min 6 s.
  7. livres d'artistes et les livres pauvres de Max Partezana.
  8. livres pauvres, livres manuscrits et "bouts de papier" d'Aaron Clarke,
  9. « Bibart - fonds armand dupuy », sur bibart.org via Wikiwix (consulté le ).
  10. « L 3 V », sur l3v.blog.free.fr, Marie Thamin (consulté le ).
  11. « Accueil collection mémoires », sur noos.fr (consulté le ).
  12. Daniel Leuwers, « Les "livres pauvres" à la Wittockiana », Arts et Métiers du Livre,‎ mai - juin 2017, p. 17 - 23
  13. Voir le reportage de France 3 "Le Livre pauvre" s'expose au musée de Vendôme et l'article de Ciclic, le réseau du livre et de la littérature en région centre.
  14. Exposition au Prieuré saint-Côme.
  15. Le télégramme, 14 décembre 2012
  16. Ouest-France 8 septembre 2013.
  17. Festival Voix vives de Méditerranée en Méditerranée.
  18. Exposition « Les Livres de l'or pauvre ».
  19. Elisabeth Sourdillat, « Le livre pauvre entre l'Alpha et l'Omega : Une lecture de l'Apocalypse, par Daniel Leuwers », Mobilis,‎ (lire en ligne)
  20. « Le livre pauvre », sur museepaulvalery-sete.fr
  21. « « Le Livre pauvre » au Prieuré Saint-Cosme », sur lanouvellerepublique.fr, (consulté le )
  22. « L’eau et les rêves », sur L’eau et les rêves (consulté le )
  23. Voir le livre pauvre "Arthur Rimbaud".

Articles connexes

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Liens externes

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