La Possession

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La Possession
La Possession
Vue de la commune sur l'Île de la Réunion.
Blason de La Possession
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région La Réunion
Département La Réunion
Arrondissement Saint-Paul
Intercommunalité Territoire de la Côte Ouest
Maire
Mandat
Vanessa Miranville (ex-EELV)
2020-2026
Code postal 97419
Code commune 97408
Démographie
Gentilé Possessionnais
Population
municipale
35 245 hab. (2021 en augmentation de 7,72 % par rapport à 2015)
Densité 298 hab./km2
Géographie
Coordonnées 20° 55′ 35″ sud, 55° 20′ 09″ est
Altitude Min. 0 m
Max. 2 940 m
Superficie 118,35 km2
Type Commune urbaine et littorale
Unité urbaine Saint-Paul
(banlieue)
Aire d'attraction Saint-Denis
(commune de la couronne)
Élections
Départementales La Possession
(bureau centralisateur)
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : La Réunion
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La Possession
Géolocalisation sur la carte : La Réunion
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La Possession
Liens
Site web ville-lapossession.fr

La Possession est une commune française, située dans le département et région de La Réunion.

Ses habitants sont appelés les Possessionnais.

Géographie[modifier | modifier le code]

Localisation[modifier | modifier le code]

Les communes du Port, de Saint-Denis, de Saint-Paul et de Salazie sont limitrophes de La Possession.

Le territoire communal recouvre une grande partie du cirque de Mafate et son point culminant se trouve tout près du sommet du Gros Morne.

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

La Possession est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3]. Elle appartient à l'unité urbaine de Saint-Paul, une agglomération intra-départementale regroupant 3 communes[4] et 173 821 habitants en 2021, dont elle est une commune de la banlieue[5],[6].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Denis, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 6 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 habitants à moins de 700 000 habitants[7],[8].

La commune, bordée par l'océan Indien au nord-ouest, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[9]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[10],[11].

Toponymie[modifier | modifier le code]

Histoire[modifier | modifier le code]

La baie de la Possession a été colonisée depuis 1675 par Jean Marquet (une ravine a été nommée après lui). Une première concession a été attribuée en 1699 à un Portugais des Indes, Texer de Mota, qui planta de la canne à sucre sur une grande partie de la commune actuelle, allant de la Ravine à Marquet à la Ravine à Malheur.

À la Rivière des Galets, une concession a été attribuée au Dr Rivière vers 1797.

En pour l'Ascension, Pierre Dalmond, le vicaire de la paroisse de Saint-Paul dont elle dépend, préside, dans une « chapelle improvisée », la cérémonie d'une Première communion d'enfants qu'il a préparé[12]. Une chapelle est construite dès 1833, elle est remplacée plus tard par une église.

Le village, faisant partie de la commune de Saint-Paul, devient section particulière en 1834.

Le quartier de La Possession en 1889, à la veille de sa transformation en commune.

1872 : le contexte de la naissance de la commune[modifier | modifier le code]

Autour de 1872, les habitants de la Possession revendiquent l’érection en commune de leur localité. Cette revendication prend la forme d’une pétition adressée au Gouverneur. L’argumentaire développé peut être résumé en deux éléments :

  • Premièrement, la Possession bénéficie de tous les éléments pouvant lui permettre d’assurer sa propre gestion. En effet, elle bénéficie de la présence d’un « adjoint spécial », « d’un bureau d’état-civil », « d’une église, une école des frères, une école des sœurs, une police, une gendarmerie, un cimetière ». Des industries telles que des « sucreries, minoterie, boulangerie, batelage» sont installées sur son sol.
  • Le deuxième argument est d’ordre financier. La Possession supporte des charges fiscales trop importantes en versant à Saint-Paul « une somme d’impôt double des dépenses que la mère commune fait pour elle. » Le conseil municipal saint-paulois adopte à l’unanimité moins deux voix (celle des représentants de la Possession) l’érection de la Possession «en commune séparée de la municipalité de Saint-Paul ». Cette demande n’aboutira pas immédiatement.

1884 : un cadre administratif favorable à la naissance d’une nouvelle commune[modifier | modifier le code]

Une deuxième pétition est adressée au conseil général le . On retrouve trace dans les délibérations des conseils municipaux de Saint-Paul en 1882, de cette nouvelle demande. Le gouverneur ordonne alors une enquête «de commodo et incommodo» destinée à examiner les facteurs favorables et défavorables à la réalisation du souhait des habitants. L’enquête est examinée en mai 1883 par le conseil général et rapporté dans sa séance du . La loi du qui réorganise l’administration municipale dans les colonies et les mesures administratives concernant la création de communes vient perturber le déroulement de la procédure. Cette loi est proclamée le par le gouverneur Cuinier[13]. L’article 3 précise la démarche administrative concernant les changements de statut d’une commune : « Toutes les fois qu’il s’agit de transférer le chef-lieu d’une commune, de réunir plusieurs communes en une seule, ou de distraire une section d’une commune, soit pour la réunir à une autre, soit pour l’ériger en commune séparée, le préfet prescrit dans les communes intéressées une enquête sur le projet en lui-même et sur ses conditions. Le préfet devra ordonner cette enquête lorsqu’il aura été saisi d’une demande à cet effet, soit par le conseil municipal de l’une des communes intéressées, soit par le tiers des électeurs inscrits de la commune ou de la section en question. Après cette enquête, les conseils municipaux et les conseils d’arrondissement donnent leur avis, et la proposition est soumise au conseil général. » Le point central de cette loi est l’article 5 : « Il ne peut être procédé à l’érection d’une commune nouvelle qu’en vertu d’une loi, après avis du conseil général et du Conseil d’État ».

1890 : la création de la commune[modifier | modifier le code]

Il faut alors attendre pour que l’affaire soit de nouveau présentée au conseil général. Le rapporteur de la séance résumant alors le contenu de la lettre des pétitionnaires déclare que « […] la situation faite aux habitants de la Possession […] est intolérable.» La loi d’ évoquée plus haut ayant réorganisé l’administration communale a supprimé l’« agence municipale» de la Possession ». Ce qui oblige les habitants à « […] aller à Saint-Paul et de faire près de 30 km pour toutes les formalités relatives aux actes de l’état-civil : décès - naissance - mariage ». L’Administration à la lumière de la nouvelle loi, considérant que toutes les mesures administratives pour la création d’une commune ont été établies avant 1884 va alors favoriser cette demande et la Possession devient commune par la loi du . La Pointe des Galets passe alors sous l’administration de la Possession.

1895 : Détachement du Port[modifier | modifier le code]

Détachement de la Pointe des Galets qui devient la commune du Port

1976 : la liaison avec Saint-Denis[modifier | modifier le code]

 : Livraison de la route du Littoral, qui relie la commune à Saint-Denis.

2004 : sauver un lieu de mémoire du peuplement[modifier | modifier le code]

La limite communale qui sépare Saint-Denis de la Possession se trouve à la Grande-Chaloupe, espace sur lequel se trouve un des Lazarets construit pour l'accueil des populations migrantes dans le cadre de l'engagisme. La commune participe depuis 2004 à la restauration du Lazaret 1, opération qui a pris la forme d'un chantier d'insertion confié à l'association CAP Insertion (association de La Possession) et à CHAM[14], sous la conduite du conseil général de La Réunion. Cette opération, qui est toujours en cours à ce jour, permet aux participants de se former aux techniques traditionnelles de construction et de restauration, permettant ainsi de mêler histoire et insertion professionnelle.

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité

(démission)
Georges Ratinaud CRADS  
Louis Roland Jamin (1918-1969) CRADS  
1964 Morin Dambreville DVD Conseiller général du canton de La Possession (1955 → 1964)
1964 Gabriel Véloupoullé    
Roland Payet DVD Conseiller général du canton de La Possession (1965 → 1973)
Roland Robert (1937-2014) PCR Retraité de l'Éducation nationale
Conseiller général du canton de La Possession (1973 → 2014)
Vice-président du TCO (2001 → 2014)
en cours Vanessa Miranville PÉS puis CREA
(DVG)
Professeur agrégé de mathématiques
3e vice-présidente du TCO (2014 → )

Comme Le Port, La Possession a quitté la communauté de communes préfigurant l'actuelle communauté Intercommunale des Villes Solidaires. Elles ont rejoint avant 2001 la communauté de communes de la Côte Ouest, qui a évolué en communauté d'agglomération en 2002, devenant le territoire de la Côte Ouest. En 2010, la commune de La Possession a été récompensée par le label « Ville Internet @@@ »[15].

Jumelages[modifier | modifier le code]

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1961, premier recensement postérieur à la départementalisation de 1946. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[16],[Note 3].

En 2021, la commune comptait 35 245 habitants[Note 4], en augmentation de 7,72 % par rapport à 2015 (La Réunion : +2,4 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1961 1967 1974 1982 1990 1999 2006 2011 2016
6 7837 62610 11211 00215 61421 90426 24230 91132 973
2021 - - - - - - - -
35 245--------
De 1961 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Insee de 1968 à 2006[17] puis à partir de 2006[18])
Histogramme de l'évolution démographique

Infrastructures[modifier | modifier le code]

Centrale thermique du Port-Est.

Enseignement[modifier | modifier le code]

Il y a trois collèges et un lycée sur la commune :

  • Le collège Jean-Albany, qui comptait 1 130 élèves à la rentrée 2005.
  • Le collège Texeira-da-Motta.
  • Le collège R.-Verges, qui comptait 740 élèves à la rentrée 2005.
  • Le lycée Moulin-Joli, qui comptait 1060 élèves à la rentrée 2006.

Culture et patrimoine[modifier | modifier le code]

Espace naturel[modifier | modifier le code]

L'église Notre-Dame de l'Assomption à La Possession

Lieux de cultes[modifier | modifier le code]

  • Église Notre-Dame-de-l'Assomption de La Possession. L'église est dédiée à l'Assomption de Marie.
  • Église Sainte-Catherine-Labouré de Rivière-des-Galets. L'église est dédiée à sainte Catherine Labouré.
  • Église Sainte-Thérèse-d'Avila de Sainte-Thérèse. L'église est dédiée à sainte Thérèse d'Avila.
  • Chapelle de la Nouvelle.
  • Chapelle Notre-Dame-du-Sacré-Cœur de la Ravine à Malheur.
  • Chapelle Sainte-Thérèse-de-l'Enfant-Jésus de Dos-d'Âne.

Gastronomie[modifier | modifier le code]

C'est à La Possession qu'en octobre 2022 fut cuisiné le plus gros rougail saucisse de tous les temps avec 330 KG de saucisses, 110 kilos de tomates, 120 kilos d’oignons, des épices en quantité, 1500 barquettes de 250 grammes de riz et 500 kilos de bois pour faire cuire le tout [19].

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Héraldique[modifier | modifier le code]

Blason Blasonnement :
De gueules au dodo d'argent, au chef d'azur chargé de deux hache adossées d'or.
  • Deux poissons sur les côtés pour la vocation maritime de la commune.
  • Le dodo, au centre.
  • Les haches pour les armes de Mahé de Labourdonnais.
  • Des goélettes, sur le dessus, pour la prise de possession d'antan.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  3. Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
  4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Typologie urbain / rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  2. « Commune urbaine - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  3. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  4. « Unité urbaine 2020 de Saint-Paul », sur insee.fr (consulté le ).
  5. « Base des unités urbaines 2020 », sur insee.fr, (consulté le ).
  6. Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
  7. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Saint-Denis », sur insee.fr (consulté le ).
  8. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  9. « Les communes soumises à la loi littoral. », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr, (consulté le ).
  10. « La loi littoral »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur collectivites-locales.gouv.fr (consulté le ).
  11. « Loi relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral. », sur cohesion-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  12. Amand-René Maupoint (Évêque de Saint-Denis, La Réunion), Madagascar et ses deux premiers évêques, t. 1 et 2 : 1- Monseigneur Dalmond, 2- Monseigneur Monnet, Paris, C. Dillet, , 620 p. (lire en ligne), p. 23.
  13. publiée au « Journal Officiel » du 4 juin 1884
  14. CHAM
  15. Palmarès 2010 des Villes Internet sur le site officiel de l'association. Consulté le 18/12/2009.
  16. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  17. Population selon le sexe et l'âge quinquennal de 1968 à 2013 - Recensements harmonisés - Séries départementales et communales
  18. pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021
  19. La 1ere France TV
  20. « La nouvelle doyenne des Français a 113 ans », sur liberation.fr.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Lazarets de la Grande Chaloupe

La Grande Chaloupe

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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