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Azali Assoumani

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Azali Assoumani
Illustration.
Azali Assoumani en septembre 2023.
Fonctions
Président de l'union des Comores
En fonction depuis le
(5 ans, 6 mois et 30 jours)
Élection 24 mars 2019
Réélection 14 janvier 2024
Prédécesseur Moustadroine Abdou (intérim)
Lui-même

(2 ans, 8 mois et 18 jours)
Élection 11 mai 2016
Vice-président Djaffar Ahmed Saïd
Prédécesseur Ikililou Dhoinine
Successeur Moustadroine Abdou (intérim)
Lui-même

(4 ans)
Élection 14 avril 2002
Prédécesseur Hamadi Madi Boléro (intérim)
Lui-même (président du Comité d'État)
Successeur Ahmed Abdallah Mohamed Sambi
Président de l'Union africaine

(11 mois et 30 jours)
Prédécesseur Macky Sall
Successeur Mohamed Ould Ghazouani
Président du Comité d'État de l'union des Comores
(chef de l'État)

(2 ans, 8 mois et 22 jours)
Premier ministre Bianrifi Tarmidi
Hamada Madi
Prédécesseur Tadjidine ben Saïd Massounde (président de la République, intérim)
Mohamed Taki Abdoulkarim (président de la République)
Successeur Hamadi Madi Boléro (président, intérim)
Lui-même (président)
Biographie
Nom de naissance Azali Boinaheri Assoumani
Date de naissance (65 ans)
Lieu de naissance Mitsoudjé (Territoire des Comores)
Nationalité Comorienne
Parti politique Convention pour le renouveau des Comores
Conjoint Ambari Assoumani
Enfants Nour El Fath Azali
Loukman Azali
Yasser Azali
Ilham Azali
Profession Officier supérieur
Résidence Palais de Beit-Salam

Signature de Azali Assoumani


Présidents de l'union des Comores
Présidents de l'Union africaine

Azali Assoumani, né le à Mitsoudjé, est un officier et homme d'État comorien.

Il accède au pouvoir et devient chef de l'État à l'issue d'un coup d'État le , avant d'être élu président de l'union des Comores en 2002, 2016, 2019 et 2024. Il préside par ailleurs l'Union africaine de à .

Jeunesse et études

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Fils d’une famille d’agriculteurs de Mitsoudjé, dans le sud de l’île de Grande Comore, il entreprend une carrière militaire. En 1995, il est commandant au moment du coup d'état de Bob Denard. Il est un des rares officiers à ne pas participer au putsch et intègre l’École de guerre en France puis l’Académie royale militaire de Meknès au Maroc[1]. De retour aux Comores, il est rapidement promu colonel et se rapproche du milieu politique.

Le putsch de 1999

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Le colonel Azali prend le pouvoir après avoir renversé le président par intérim Tadjidine ben Saïd Massounde lors d'un coup d'État le 30 avril 1999. Les militaires expliquent leur intervention dans la vie politique pour des raisons d'intégrité territoriale puisque le président Massounde négociait avec les représentants de l'île d'Anjouan, une des trois îles qui forment l'union des Comores, une autonomie plus grande, voire l'indépendance. Cependant, une dernière conférence à Antananarivo avait permis de dessiner un consensus entre les trois îles, même si Anjouan tardait à entériner ces accords.

Le , il fait adopter par référendum une nouvelle constitution. Celle-ci instaure une présidence tournante et accorde une large autonomie aux îles de l'archipel, dotées chacune d'une loi fondamentale, d'un drapeau et d'un exécutif. La république fédérale islamique des Comores devient l'union des Comores et le drapeau perd les références religieuses et devient multicolore.

Alors que des élections sont annoncées pour 2002, des heurts plus ou moins violents avec l'opposition ont lieu[2]. Certaines arrestations arbitraires semblent avoir lieu[2]. Souhaitant se présenter à la présidentielle, Assoumani, d'après les termes de la Constitution comorienne, doit se démettre de son mandat de président et laisse la place à Hamadi Madi Boléro le . Le colonel Azali gagne avec 75 % des voix l’élection présidentielle multipartite du et accède au poste de président de l'Union le .

Sa présidence est marquée par un conflit de compétences, une situation de blocage des institutions née du refus du président de l'Union de procéder au transfert des compétences vers les entités autonomes comme le prévoit la constitution de l'Union.

La Constitution de l'union des Comores dispose que le chef de l'État doit être issu d'une île différente de celle de son prédécesseur. Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, originaire de l'île d'Anjouan, succède au président Assoumani le .

En 2009, Azali Assoumani publie un livre intitulé Quand j’étais président, exposant son irréprochabilité du fait d'avoir quitté la présidence après son mandat, à l'inverse de nombreux chefs d’État africains qui préfèrent s'y accrocher et faire sombrer leur pays dans la dictature[1].

Retour au pouvoir en 2016

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Pourtant, Azali Assoumani se porte de nouveau candidat à la présidence de l'Union lors du scrutin de 2016. Au premier tour, le , il arrive troisième des suffrages avec 14,96 %[3], avant d'être élu président de l'Union au second tour le avec 40,98 % des suffrages[4]. Cependant, des recours ont été déposés par Azali Assoumani et son concurrent Mohamed Ali Soilihi[5] en raison de dysfonctionnements, soupçons de tentatives de fraudes rencontrées au deuxième tour. Il est demandé l'annulation de la plupart des bureaux de vote sur l'ensemble de l'île d'Anjouan. De ce fait, un troisième tour a eu lieu le . Le , la Cour constitutionnelle proclame la victoire d'Azali Assoumani avec 41,43 % des suffrages[6]. Il succède à Ikililou Dhoinine le 26 mai 2016. Il est élu pour 5 ans avec, à ses côtés comme premier vice-président, Djaffar Ahmed Said, ancien procureur général puis directeur général des affaires judiciaires ; les deux autres vice-présidents sont Moustadroine Aboudou (Anjouan) et Abdallah Said Sarouma (Mohéli).

Élections de 2019 et modification de la Constitution en sa faveur

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Il est accusé par ses opposants d'avoir modifié la constitution pour se maintenir au pouvoir jusqu'en 2029. Par ailleurs, la fermeture de la Cour constitutionnelle et de la Cour anticorruption ont conduit l'Union européenne à suspendre totalement sa coopération avec les Comores[7]. A l'époque, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’inquiète lui aussi des « restrictions persistantes des libertés civiles et des droits démocratiques » dans l’archipel[1]. Il fait également arrêter son principal opposant, l’ancien président Ahmed Abdallah Sambi, condamné à la prison à vie quatre ans plus tard pour détournement de fonds[1].

Le 13 février 2019, Assoumani quitte ses fonctions en vue de participer à l'élection présidentielle du 24 mars[8]. Il est élu dès le premier tour[9]. Le scrutin présidentiel est entaché d’irrégularités, et la mission d’observation de l’Union africaine (UA) note « des troubles et des saccages d’urnes causant la fermeture anticipée de bureaux de vote »[1]. Azali Assoumani ironisera quelques mois plus tard en meeting : « Si tu es vaincu aux élections, ne crie pas à la fraude même si elle se révèle vraie. Car si on t’a volé, c’est par la volonté de Dieu »[1].

Il reprend donc ses fonctions présidentielles pour un 3e mandat le 3 avril 2019[10].

En mai 2022, Azali Assoumani reçoit la distinction continentale du Trophée de l’Africanité par l'ambassade du Maroc aux Comores[11].

Le 18 février 2023, Azali Assoumani succède au président sénégalais Macky Sall à la tête de l'Union africaine, grâce au soutien d'Emmanuel Macron. Le mandat dure un an[12].

Élection de 2024

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En novembre 2023, Azali Assoumani déclare officiellement sa candidature à la présidentielle du 14 janvier 2024, pour un 4e mandat[13]. En décembre 2023, il fait démettre de ses fonctions Harimia Ahmed, la haute magistrate chargée du suivi des élections, un mois avant le scrutin[1]. Les cinq candidats d'opposition autorisés à se présenter contre lui ont conclu un accord visant à former un front commun contre lui au 2e tour, poussant Azali à adopter comme slogan de campagne « Gwa Ndzima » (« d’un seul coup » en langue shingazidja)[1]. Donné favori par certains médias, sa candidature est toutefois contestée et il se fait même chasser par la foule lors de certaines tournées électorales[1].

Le 16 janvier 2024, Azali Assoumani est déclaré vainqueur du premier tour de l'élection présidentielle avec 62,97% des voix, résultats du scrutin annoncés par la commission électorale[14]. Le 24 janvier, la Cour suprême valide la victoire d’Azali Assoumani, tandis que l’opposition rejette les résultats « en bloc » du fait de nombreuses irrégularités qui constituent selon eux la preuve d'une fraude à grande échelle[15]. Le 26 mai, Azali Assoumani prête serment pour son quatrième mandat[16].

Le 7 août 2024, Azali Assoumani nomme son fils et successeur présumé Nour El Fath « secrétaire général du gouvernement » avec des pouvoirs majeurs (comme la ratification ou non de tous les décrets ministériels), lui permettant d'intervenir à plusieurs étapes du processus décisionnel gouvernemental[17], c'est-à-dire quasiment un rôle de premier ministre. De nombreux commentateurs s'inquiètent d'une dérive monarchique de la présidence Azali[18].

Le 13 septembre 2024, Azali Assoumani est légèrement blessé à la tête lors d'une l’attaque à l'arme blanche[19]. Son agresseur, arrêté dans la foulée, est retrouvé mort le lendemain[20].

En 2022, sur invitation de son homologue Paul Biya, Assoumani assiste à l'ouverture de la Coupe d'Afrique des nations de football 2021 au stade de football d'Olembe à Yaoundé au Cameroun[21].

Il préside l'Union Africaine de février 2023 à février 2024[12], une présidence marquée par de bonnes relations avec les autres pays mais une certaine faiblesse sur les dossiers majeurs comme la sécurité ou les influences étrangères[1].

Liens externes

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Articles connexes

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Notes et références

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  1. a b c d e f g h i et j Noé Hochet-Bodin, « Aux Comores, Azali Assoumani, ancien putschiste et président en quête de réélection », sur le Monde, .
  2. a et b « Comores, Couvre la période allant de janvier à décembre 2002 », Amnesty International
  3. « Présidentielle aux comores: les qualifiés au second tour connus », sur rfi.fr,
  4. « Comores : L'ex putschiste Azali Assoumani élu président », sur bfmtv.com,
  5. « Comores: Mohamed Ali Soilihi et Azali Assoumani ont déposé des recours », sur rfi.fr,
  6. « Comores : Azali Assoumani élu nouveau président », sur rfi.fr,
  7. Azali Assoumani, interviewé par Tanguy Berthemet, « Azali Assoumani : "Les Comoriens ne seront jamais illégaux à Mayotte !" », Le Figaro, 17-18 novembre 2018, p. 18.
  8. « L'actualité régionale 14 Février - Mayotte la 1ère », sur Mayotte la 1ère (consulté le )
  9. « Elections aux Comores : Azali Assoumani est élu dès le premier tour avec 60,7% - Mayotte la 1ère », sur Mayotte la 1ère (consulté le )
  10. « Comores: sitôt réélu, le président reprend ses fonctions sans attendre son investiture », sur TV5 Monde (consulté le )
  11. « Le Président des Comores Azali Assoumani reçoit la Distinction Continentale du Trophée de l’Africanité », sur Financial Afrik (consulté le )
  12. a et b Esdras Ndikumana, « Les défis qui attendent Azali Assoumani, le nouveau président comorien de l'Union africaine », Radio France internationale,
  13. « Comores: trois poids lourds se déclarent candidats pour la présidentielle, dont le président Azali », sur Le Monde, (consulté le )
  14. « Afrique / Présidentielle aux Comores: Azali Assoumani déclaré vainqueur au premier tour », sur RFI, (consulté le )
  15. « Comores : la Cour suprême valide l’élection d’Azali Assoumani, l’opposition rejette les résultats « en bloc » », sur lemonde.fr, (consulté le )
  16. « Comoros President sworn in for fourth term after disputed poll », sur Reuters.com, (consulté le )
  17. « Comoros president grants sweeping new powers to his son », sur Reuters.com, (consulté le )
  18. AFP, « Le président des Comores accorde de nouveaux pouvoirs à son fils », sur voaafrique.com, .
  19. AFP, « Afrique Comores: le président Azali Assoumani blessé lors d'une attaque à l'arme blanche », sur rfi.fr, Radio France International, (consulté le ).
  20. « Aux Comores, le président, Azali Assoumani, légèrement blessé dans une attaque au couteau ; son agresseur est mort », Le Monde Afrique,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  21. Grégoire Djarmaila, « Le président comorien, témoin de l'histoire », quotidien,‎ , p. 4