Ahmed Abdallah Mohamed Sambi

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Ahmed Abdallah Mohamed Sambi
أحمد عبدالله محمد سامبي
Illustration.
Le président Sambi en 2009.
Fonctions
Président de l'union des Comores

(5 ans)
Élection
Vice-président Ikililou Dhoinine
Idi Nadhoim
Prédécesseur Azali Assoumani
Successeur Ikililou Dhoinine
Biographie
Nom de naissance Ahmed Abdallah Mohamed Sambi
Date de naissance (65 ans)
Lieu de naissance Mutsamudu, Anjouan (Comores)
Nationalité comorienne
Parti politique indépendant (jusqu'en 2013)
Juwa (depuis 2013)
Conjoint Hadjira Djoudi
Enfants 7 enfants
Profession théologien
industriel
Religion Sunnisme

Ba 'Alawi


Ahmed Abdallah Mohamed Sambi
Présidents de l'union des Comores

Ahmed Abdallah Mohamed Sambi (en arabe : أحمد عبدالله محمد سامبي), né le à Mutsamudu (Anjouan, dans l'archipel des Comores), est un chef d'État comorien.

Théologien (il est surnommé « l'Ayatollah ») et industriel dans le secteur de la literie, de la parfumerie et de l'embouteillement, il a exercé les fonctions de député et de président de la Commission des lois à l’Assemblée nationale de 1996 à 1997 avec le Front national pour la justice (FNJ) dont il était un membre fondateur.

En candidat indépendant, Sambi remporte l'élection présidentielle de 2006 avec 58,02 % des voix. Il prend ses fonctions de président de l'union des Comores le .

En 2013, Sambi fonde le parti Juwa qui devient, en quelques années seulement, le plus grand parti politique de l'union des Comores.

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Comorien d'Anjouan ayant des origines arabe hadhrami[1], Sambi qui s'est présenté en candidat indépendant aux élections, a été élu président de l'union des Comores le , premier sur treize autres candidats avec 58,40 % des votes, en tant que candidat d'Anjouan, comme prévu par le système de présidence tournante entre les îles. Il promet de combattre la corruption, de créer des emplois et de construire de meilleurs logements pour la majorité des comoriens qui vivent dans la difficulté.

Après une conférence inter-comorienne, Sambi a convoqué les électeurs comoriens pour un référendum constitutionnel le , approuvé par 93 % des votants. Cette nouvelle Constitution renforce les pouvoirs du président de l'Union, ceux des présidents îles devenant des « gouverneurs » avec une plus large autonomie, les Assemblées des îles des « conseils » et les députés des îles des « conseillers ». Le mandat du président Sambi ainsi que ceux des gouverneurs prendront fin au même moment, conformément à l'harmonisation des élections issue dans la nouvelle Constitution. En effet, sous le calendrier de l'ancienne Constitution, l'union des Comores était condamnée à organiser des élections chaque année.

Il proteste contre la France à l'ONU en pour avoir accordé le statut de département à l'île de Mayotte[2], en violation selon lui du droit international qui reconnaitrait Mayotte comme étant un territoire comorien. En effet, selon les autorités de l'union des Comores, Mayotte est une île comorienne ; la question n'est cependant pas tranchée à l'ONU, qui n'a plus abordé cette question depuis le XXe siècle.

Son mandat expire le mais la Cour constitutionnelle, qui avait annulé la prorogation de son mandat, décrète son maintien au poste de président de l'Union, avec des pouvoirs limités, en attendant la nouvelle élection présidentielle[3].

Son successeur Ikililou Dhoinine, qui était son vice-président depuis 2006, est élu le et lui succède effectivement le . Toujours dans le cadre de la présidence tournante entre les îles, il est le premier président originaire de Mohéli[4].

A l'élection présidentielle de 2016, Sambi soutient officiellement Fahmi Saïd Ibrahim, leader du Parti pour l'Entente comorienne (PEC)[5]. Au deuxième tour de l'élection, le parti Juwa a soutenu Azali Assoumani.

Après avoir critiqué le projet de référendum du président actuel Azali Assoumani, qui prévoit de réviser la Constitution et a décidé de suspendre la Cour constitutionnelle par un simple décret, il est placé en résidence surveillée le [6]. Puis, il a été placé en détention provisoire le 20 août 2018 et ce jusqu'à ce jour ainsi que le Dr. Abdou Salami Abdou, ex-gouverneur de l'île d'Anjouan[7].

Scandales de corruption[modifier | modifier le code]

Ahmed Abdallah Sambi a été accusé d'implication avec son neveu, Anbdou Satar Sambi[8], en 2018 dans une vaste affaire de corruption impliquant un système de vente de passeports (en partie officiels et en partie clandestins et destinés à des apatrides des émirats arabes unies), débouchant sur un détournement de fonds gigantesque de 971 millions de dollars (soit 80 % du produit intérieur brut annuel du pays)[9].

Le lundi 28 novembre 2022, l'ancien président comorien Ahmed Abdallah Sambi a été condamné à la réclusion à perpétuité dans un procès devant la Cour de sûreté de l’État pour « haute trahison » qu'il dénonce comme inéquitable[10],[11].

La Cour de sûreté de l’État est une juridiction d'exception dont les décisions ne peuvent pas faire l'objet d'appel.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Hachim Mohamed Ben Said Adiham, LES SHARIFS DANS L'HISTOIRE DES COMORES, Moroni, KomEDIT / L'Harmattan, (ISBN 978-2-37097-016-9)
  2. Le Monde: Bilan du monde 2011
  3. Rulers.org 26/05/2010
  4. « Le candidat du pouvoir remporte la présidentielle aux Comores », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  5. « Présidentielles de 2016: Fahmi Saïd Ibrahim investi par le parti JUWA », habarizacomores.com,‎ (lire en ligne)
  6. « Aux Comores, l’ancien président Sambi assigné à résidence », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  7. « Comores: l'ancien gouverneur d'Anjouan condamné à douze ans de prison ferme », sur RFI, (consulté le )
  8. « Deux ex-présidents au coeur d'un scandale de vente de passeports aux Comores », sur VOA (consulté le )
  9. « Comores: deux ex-présidents au cœur d'un scandale de vente de passeports », sur la1ere.francetvinfo.fr, .
  10. Le Point magazine, « Comores: l'ex président Ahmed Abdallah Sambi condamné à perpétuité », sur Le Point, (consulté le )
  11. « Comores: l'ex-président Ahmed Abdallah Sambi condamné à la prison à perpétuité », sur RFI, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]