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Bataille de Paraitacène

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Bataille des Diadoques

Informations générales
Date 317 av. J.-C.
Lieu Paraitacène (Médie)
Issue Indécise
Belligérants
Armée d'Antigone,
satrape de Phrygie
Armée du royaume de Macédoine
Commandants
Antigone
Démétrios
Peithon
Néarque
Eumène de Cardia
Peucestas
Eudamos
Antigénès
Teutamos
Forces en présence
33 500 fantassins
10 600 cavaliers
65 éléphants de guerre
35 000 fantassins
6 000 cavaliers
125 éléphants de guerre
Pertes
3 700 morts 540 morts

Guerres des Diadoques

Batailles

Guerres des Diadoques

Coordonnées 32° 38′ nord, 51° 39′ est
Géolocalisation sur la carte : Iran
(Voir situation sur carte : Iran)
Bataille des Diadoques
Géolocalisation sur la carte : Asie
(Voir situation sur carte : Asie)
Bataille des Diadoques
Géolocalisation sur la carte : Monde
(Voir situation sur carte : Monde)
Bataille des Diadoques

La bataille de Paraitacène (317 av. J.-C.) est une bataille des guerres des Diadoques qui font suite à la mort d'Alexandre le Grand. Elle se déroule en Médie et oppose Eumène de Cardia, stratège d'Asie de la régence du royaume de Macédoine, à Antigone le Borgne, satrape de Phrygie et maître de l'Asie Mineure.

Contexte historique

Cette bataille se déroule dans le contexte de la confrontation entre les deux diadoques, Antigone le Borgne et Eumène de Cardia. Antigone entend établir un empire en Anatolie et en Syrie, tandis qu'Eumène reçoit en 319 av. J.-C. de la part de Polyperchon, successeur d'Antipater à la tête de la régence, le titre de « stratège d'Asie » avec pour mission de vaincre Antigone. À partir de 318, Eumène décide de porter la guerre en Haute Asie afin d'éloigner Antigone de ses bases arrière et de faire jonction avec les satrapes des provinces orientales. À l'été 318, Eumène décide de marcher contre Antigone en Médie afin de mettre à profit sa victoire en Babylonie contre Séleucos[1]. Eumène s’avance vers la région de Paraitacène, au nord-est de Suse, car Antigone a quitté la Médie et s’avance en Perse. Eumène veut vaincre son adversaire en une seule bataille rangée mais la difficulté du terrain empêche un affrontement. Antigone peut alors commencer à se retirer vers la Gabiène, une plaine agricole défendue par des barrières naturelles capable de subvenir aux besoins d'une armée. Eumène parvient néanmoins à le rattraper et à ranger son armée en ordre de bataille[2].

Origines et effectifs des troupes

Les deux armées présentent des effectifs et un recrutement comparable : un « noyau dur » de Macédoniens (vétérans ou recrues) qui forment la phalange et la cavalerie des Compagnons, des mercenaires principalement grecs et thraces, un corps d'éléphants de guerre et enfin des levées satrapiques qui composent la cavalerie légère et les tirailleurs. Eumène a en effet incorporé à son « armée royale » les troupes réunies par les satrapes de Haute Asie (et commandées par Peucestas) pour lutter contre Peithon, le satrape de Médie, tandis que celui-ci a rejoint la cause d'Antigone à la tête d'un fort contingent de cavaliers. Les effectifs proposés ici ont été établis à partir d'une étude critique du récit de Diodore de Sicile[3].

Armée d'Eumène

  • Cavalerie lourde :
    • 900 Compagnons : Macédoniens et Asiatiques.
    • 300 gardes des satrapes et 300 gardes d'Eumène : Macédoniens et Asiatiques.
    • 300 (?) cataphractaires bactriens[5].
  • Cavalerie légère :
    • Lanciers [6]: 100 pages macédoniens, 1 500 Indiens.
    • Archers à cheval, javeliniers : 500 colons thraces, 800 Carmaniens, 600 Mésopotamiens, 700 Ariens et Drangiens, 600 Arachosiens, 500 Paropamisades.
  • Éléphants de guerre : 150 éléphants et leurs cornacs indiens.

Armée d'Antigone

  • Infanterie légère : 5 500 tirailleurs dont 1 000 peltastes thraces et 1 000 archers et frondeurs asiatiques.
  • Cavalerie lourde :
    • 1 000 Compagnons : Macédoniens et Asiatiques.
    • 300 gardes d'Antigone : Macédoniens et Asiatiques.
    • 800 asthippoi (contre-cavaliers) mèdes.
  • Cavalerie légère :
    • Lanciers : 1 500 thraces, 1 500 mèdes, 1 000 mercenaires, 150 (?) pages macédoniens.
    • Javeliniers : 1 000 Phrygiens et Lydiens, 2 200 Tarentins[8], 400 javeliniers d'origines diverses.
    • Archers à cheval : 1 000 mèdes et Arméniens
  • Éléphants de guerre : 65 éléphants et leurs cornacs indiens.

Déroulement de la bataille

Antigone dispose son armée de façon oblique[9], conformément aux principes utilisés par Alexandre. Il déploie sa cavalerie légère sur l'aile gauche en position avancée, tandis que la cavalerie lourde et l'infanterie légère restent en retrait sur l'aile droite. Les phalanges occupent le centre du dispositif tandis que les éléphants sont disséminés au devant des différentes lignes, avec des troupes légères remplissant les intervalles.

Eumène dispose ses phalanges au centre de son armée, accompagnées du corps d'élite des Argyraspides commandé par Antigénès. Le flanc gauche, positionné en retrait sur la colline avoisinante, est constitué de cavaliers légers, d'éléphants[10] et de mercenaires. Le flanc droit, constitué par la cavalerie lourde, est dirigé par Eumène en personne.

Antigone envoie sa cavalerie légère à l’assaut des lignes adverses, rapidement dispersée par une attaque de flanc menée par des escadrons de cavalerie légère depuis l’aile gauche d’Eumène. Au centre du champ de bataille, l’affrontement des phalanges tourne aussi en faveur d’Eumène, grâce à la supériorité des vétérans Argyraspides qui, malgré (ou grâce à) leur âge avancé, semblent invincibles et entament largement les forces d’Antigone. Cependant, ce dernier remarque que l’avancée des Argyraspides les a coupés de leurs lignes arrière et reprend l'initiative en faisant charger ses cavaliers lourds dans la brèche ainsi constituée. La bataille ralentit alors, les deux camps cherchant à récupérer leurs blessés. À la tombée du jour, les deux armées battent en retraite.

Conséquences

Antigone revendique la victoire car il est resté maître du champ de bataille et peut disposer des funérailles[11], malgré la perte de quelque 3 700 soldats et 4 000 blessés. Eumène a lui perdu seulement 540 soldats pour 1 000 blessés. Eumène décide se retirer pour hiverner en Gabiène tandis qu'Antigone s'abstient de le poursuivre et retourne en Médie[12]. Cette bataille sert donc de répétition générale à la bataille de Gabiène du début de l'année 316.

Notes et références

  1. Diodore, XIX, 18, 4-7 ; Plutarque, Eumène, 14, 2.
  2. Diodore XIX, 29-31.
  3. Diodore, XIX, 29-31. Voir R. Berg et M. Herman, Diadochoi, GMT Games, coll. « Great Battles of History », , p. 5-6 ; Richard A. Billows, Antigonos the One-Eyed and the creation of Hellenistic State, University of California Press, , 515 p. (ISBN 0-520-20880-3, présentation en ligne).
  4. Diodore ne mentionne pas spécifiquement que ces troupes sont armés à la macédonienne
  5. La présence de ces cataphractaires est probable mais pas complètement attestée par les sources.
  6. Les lanciers ou sarissophores sont un corps de cavalerie intermédiaire classé ici par commodité avec la cavalerie légère.
  7. Ces recrues ont été confiées à Antigone par Antipater.
  8. Ces Tarentins ont été amenés par la flotte d'Antigone, mais ce terme désigne de manière générique des cavaliers entrainés pour la guerre de harcèlement.
  9. Diodore, XIX, 29, 7.
  10. Eudamos, satrape d'Inde, a amené avec lui un corps de 120 éléphants ; mais tous ne sont peut-être pas alignés durant la bataille : Diodore, XIX, 15, 5.
  11. Diodore, XIX, 31, 4.
  12. Diodore, XIX, 32-2 ; 37-1.

Annexes

Sources antiques

Bibliographie

  • (en) A.M Devine, « Diodoru' account of the Battles of Paraitecene and Gabiene », Ancient World, no 12,‎ , p. 75-96