Robert Leullier

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Robert Leullier (Alexandre Louis Henri Robert Leullier), né le 15 septembre 1870 à Lignières-Châtelain (Somme) d'un père notaire, mort le 5 juillet 1922 à Paris (dans le 4e arrondissement)

Ce juriste de formation fut fonctionnaire de l'administration française. Il sera notamment Préfet du Pas-de-Calais à la fin de la Première Guerre mondiale où il préparera la reconstruction.

C'est lui qui en tant que préfet de police du département de la Seine, a inventé en septembre 1921 la « carte d'identité de Français », qui n'était antérieurement que provisoire et limitée aux franges nomades de la population. L'apposition obligatoire des empreintes digitales sur cette carte est fortement dénoncée comme une pratique assimilant l’honnête citoyen aux délinquants et malfaiteurs[1]. Face aux résistances qui apparaissent rapidement dans l'opinion, il ne la rend pas obligatoire mais facultative.

Éléments de biographie[2]

  • 1897 : Thèse intitulée Du Canton, considéré comme organe de décentralisation, avec une introduction historique sur la centralisation à la faculté de droit de l'Université de Paris, thèse pour le doctorat (Publié chez A. Rousseau à Paris (Voir)).
  • Il est d'abord avocat à la Cour d'appel de Paris.
  • 10 novembre 1895 : Il est nommé attaché au cabinet du président du Conseil Léon Bourgeois, qui est aussi Ministre de l’Intérieur
  • avril 1896 : Il est ensuite attaché au cabinet du ministre de l’Intérieur Jean Sarrien.
  • 19 juillet 1898 : Il est nommé Sous-préfet d'Avallon
  • 20 mai 1899 : il devient Secrétaire général de la préfecture de l'Ardèche.
  • 8 janvier 1905 : il est nommé Sous-préfet de Lodève. Les années 1906-1907 seront socialement difficiles avec des grèves dans le nord et dans les autres régions minières, cassées par Clemenceau et avec des troubles dans les régions viticoles du midi. Le 21 juin le sous-préfet Leullier est « grièvement blessé » [3] par des viticulteurs lors d'une attaque de sa sous-préfecture à Lodève. C'est cette année-là que le ministère Clemenceau accepte ou encourage la création d'une association des membres de l'administration préfectorale[4].
  • Il est nommé le 3 novembre 1906 à Dôle (mais non installé, maintenu à Lodève).
  • 24 juillet 1907 : il est Secrétaire général de la préfecture de Meurthe-et-Moselle.
  • 20 novembre 1907 : ayant souhaité d'autres fonctions, il devient chef de cabinet du sous-secrétaire d'État à la présidence du Conseil et à l’Intérieur A. Maujan, mis en disponibilité le 4 février 1908 avant d'être désigné administrateur du Territoire de Belfort (25 mai 1909 – non installé).
  • 19 octobre 1909 : il est nommé Préfet du Gers.
  • 30 juillet 1911 : il décline le poste de consul général pour des raisons familiales.
  • 20 octobre 1911 : il est Préfet de l’Aube puis de l’Aisne (16 juillet 1912) [5] C'est alors que la guerre éclate.
  • 20 février 1918: il est nommé préfet du Pas-de-Calais, l'un des départements qui seront les plus touchés par la guerre. La préfecture doit déménager à Boulogne-sur-Mer avant que l'armée allemande n'investisse la ville. R Leullier réintègre Arras après l'Armistice.
    De là, avec les préfets de la Somme et du Nord et avec les forces alliées pour partie encore sur le terrain, il œuvre à la reconstruction, au désobusage et à l'effacement, autant que possible, des séquelles de guerre dans l'Artois dévasté par 4 ans de conflits et entièrement classé, comme 11 autres départements en Zone rouge.
  • 13 mai 1921 : il est nommé préfet de police succédant à Fernand Raux (nommé le 29 novembre 1917), et il mourra en fonction le 5 juillet 1922.
    Inhumé à Warlus (dans le monument de l'amicale de police[6])
    Il sera remplacé comme Préfet de police par Armand Naudin (nommé du 11 juillet 1922 au 25 aout 1924).

Distinctions

  • Officier de la légion d'Honneur (quand il était préfet de l'Aisne)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Généalogie du Préfet LEULLIER

Bibliographie

  • Bargeton, René ; Dictionnaire biographique des préfets – septembre 1870 – mai 1982, Paris, Archives nationales, 1994.
  • Euloge, Georges-André ; Histoire de la police, des origines à 1940, Paris, Plon, 1985, p. 306.
  • Muzart, Georges ; Soissons pendant la guerre ; Editions : Amiens, 3ème trimestre 1998. 264 p. Soissonnais 14-18. Mémoires de Georges Muzart, nommé maire de Soissons en octobre 1914 puis - selon lui - écarté de la ville par le préfet fin 1916. (livre qui évoque les manœuvres du préfet Leullier)
  • Piazza, Pierre ; « Septembre 1921 : la première carte d’identité des Français et ses enjeux », Genèses, n°54, mars 2004, pp 76-89.
  • Piazza, Pierre ; « Les résistances au projet INES », Cultures & Conflits, 64, hiver 2006, en ligne le 2 avril 2007. Consulté 2 janvier 2010.

Notes et références

  1. Audition de M. Pierre Piazza, Docteur en science politique, auteur de Histoire de la carte nationale d’identité (Paris, Odile Jacob, mars 2004) CNIL, 8 avril 2005, consulté 2010 01 01
  2. Notice biographique, Société française d'histoire de la police
  3. Pierre Henry ; Histoire des préfets, cent cinquante ans d'administration provinciale ; Éditeur : Nouvelles Editions Latines, Paris, 1950 (voir page 261)
  4. Association déclarée le 28 janvier 1908 et reconnue d'utilité publique le 30 pars 1915
  5. Journal de la démocratie républicaine et socialiste, 8 février 1914
  6. (Monument de l'amicale de police, 18, Rue du gal Leclerc à Warlus)