Léon Julliot de La Morandière

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Léon Julliot de La Morandière
Fonctions
Président
Académie des sciences morales et politiques
Membre du Conseil constitutionnel
-
Conseiller d'État
à partir de
Doyen
Faculté de droit de Paris
-
Directeur
Institut de droit comparé (en)
-
Directeur
Maison franco-japonaise
-
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Faculté de droit de Paris
Faculté de droit d'Alger (d)
Université de Strasbourg (d)
Faculté de droit de Rennes
HEC ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Membre de
Conflit
Distinctions

Léon Francis Julliot de La Morandière, né le à Granville et mort le à Paris, est un juriste et universitaire français, membre de l'Académie des sciences morales et politiques à partir de 1946.

Biographie[modifier | modifier le code]

Léon Julliot de La Morandière est né le à Granville et mort le à Paris.

Frappé par la fièvre typhoïde dans sa jeunesse, il renonce à être marin et se consacre au droit[1].

Étudiant à la faculté de droit de Paris, il en est devenu docteur en soutenant en 1909 une thèse principale intitulée « De la réserve mathématique des primes dans l'assurance »[2] puis une thèse complémentaire en 1910 intitulée « De la règle "Nulla poena sine lege" »[3].

Pendant la Première Guerre mondiale, bien que n'ayant pas fait son service militaire, il s'engage dès 1914 et combat comme lieutenant au sein du 7e régiment d'artillerie : il est blessé au genou en et sera déclaré grand mutilé de guerre[1].

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il entre dans la Résistance en intégrant le réseau Combat[4]. Son surnom était alors Lamomo[5]. Il a notamment œuvré à contrecarrer les départs de trains de déportés[4].

Il était le frère de l'historien Charles Julliot de La Morandière (1887-1971).

Activité académique[modifier | modifier le code]

Enseignant principalement le droit privé (droit civil et commercial), il contribue grandement au droit comparé[6].

Tout d'abord chargé de cours à la faculté de droit d'Alger en 1911-1912, Léon Julliot de La Morandière est agrégé de droit privé des facultés de droit à partir de 1912. Il enseigne alors comme professeur de droit civil à Rennes de 1912 à 1914, Strasbourg de 1919 à 1922, puis Paris à partir de 1922 jusqu'en 1955[7]. Il est directeur de la Maison franco-japonaise de 1933 à 1936[8] et devient à Tokyo ami et collectionneur du peintre Tsugouharu Foujita[9].

Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, il est nommé en 1944 doyen de la faculté de droit de Paris, notamment du fait de son engagement dans la Résistance[1].

Il a été directeur de l'Institut de droit comparé de Paris, devenu Centre français de droit comparé, de 1941 à 1968.

Il est élu à l'Académie des sciences morales et politiques en 1946, et en est élu président en 1955. Son épée d’académicien retrace son parcours par ses inspirations japonaises (tsuba, fleurs de cerisier) et la présence des blasons de sa famille et des villes où il a enseigné[4].

Il était membre de l'Académie impériale du Japon, de l'Académie des sciences et des arts de Boston, de l'Académie d'Athènes.

Il était vice-président de l'Association Henri-Capitant des amis de la culture juridique française[10].

Participation à des institutions juridiques[modifier | modifier le code]

Après la Première Guerre mondiale, il est nommé secrétaire général de la Commission chargée de préparer la réintroduction du droit français en Alsace et en Lorraine (1918-1924)[7].

Après la Seconde Guerre mondiale, reconnu à la fois pour ses faits de Résistance et pour ses qualités de juriste, Léon Julliot de La Morandière est appelé dès la Libération à siéger comme membre du Comité juridique auprès du gouvernement provisoire de la République de 1944 à 1946. Cette participation au conseil de l'exécutif se prolonge par une nomination au Conseil d'État comme conseiller d'État en service extraordinaire à partir de 1946. Il siège également au Comité constitutionnel de 1946 à 1958[7]. Il préside en 1945 la commission de réforme du Code civil.

À l'étranger, il est sollicité en 1938 par le gouvernement colombien pour préparer la révision du Code civil[7].

Décorations et distinctions[modifier | modifier le code]

Léon Julliot de La Morandière était docteur honoris causa des universités de Liège, Louvain, Cambridge, Glasgow, Manchester, Salonique, Stockholm, Bâle, Prague, Laval et du Caire.

Il avait reçu des décorations de Tunisie, du Luxembourg, des Pays-Bas, de Grèce, du Japon (Ordre du Soleil levant[5]), d'Italie, de Belgique et du Maroc.

Il était grand officier de la Légion d'honneur (1955).

Il était décoré de la Croix de guerre 1914-1918 avec palme et de la médaille de la Résistance.

Postérité[modifier | modifier le code]

Un lycée porte son nom à Granville[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « Qui était Léon Julliot de La Morandière ? », Ouest-France,‎ (ISSN 0999-2138, lire en ligne)
  2. Léon Julliot de La Morandière, De la réserve mathématique des primes dans l'assurance (Thèse), Université de Paris, , 600 p. (SUDOC 048508098)
  3. Léon Julliot de La Morandière, De la règle "Nulla poena sine lege" (Thèse de droit), Université de Paris, , 221 p. (SUDOC 048508039)
  4. a b c et d Pascale Brassine, « L’épée de la Morandière remise au lycée », sur actu.fr, (consulté le )
  5. a et b Ouest-France, « L'histoire des frères Julliot de la Morandière », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
  6. René David, « Léon Julliot de La Morandière », Revue internationale de droit comparé,‎ , p. 403-407 (ISSN 0035-3337, lire en ligne)
  7. a b c et d Académie des sciences morales et politiques, « CTHS - JULLIOT de LA MORANDIÈRE Léon Francis », sur cths.fr, (consulté le )
  8. « Liste des anciens chercheurs et directeurs en poste à la Maison franco-japonaise », sur Maison franco-japonaise (consulté le ).
  9. Philippe Dufour, « Un exceptionnel ensemble d'œuvres de Foujita », La Gazette Drouot, 29 septembre 2022
  10. René David, « Léon Julliot de la Morandière (1885-1968) », Revue internationale de droit comparé, vol. 21, no 2,‎ , p. 403–407 (DOI 10.3406/ridc.1969.17398, lire en ligne, consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]