Raymond-Théodore Troplong

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Raymond-Théodore Troplong
Illustration.
Raymond-Théodore Troplong
Fonctions
Président du Sénat

(16 ans et 2 mois)
Prédécesseur Jérôme Bonaparte
Successeur Adrien Marie Devienne (intérim)
Eugène Rouher
Premier président de la Cour de Cassation

(16 ans, 2 mois et 11 jours)
Prédécesseur Joseph Marie Portalis
Successeur Adrien Marie Devienne
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Saint-Gaudens
Date de décès (à 73 ans)
Lieu de décès 6e arrondissement de Paris
Sépulture Plombières-les-Bains
Nationalité Drapeau de la France Français

Raymond-Théodore Troplong, né le à Saint-Gaudens et mort le à Paris, est un juriste et homme politique français du XIXe siècle.

Biographie[modifier | modifier le code]

Raymond-Théodore Troplong, né en 1795, devient avocat en 1819.

En 1835, il est nommé conseiller à la Cour de Cassation.

En 1840, il devient membre de l'Institut de France, Académie des sciences morales et politiques (section Législation)

En 1846, il est élevé à la dignité de Pair de France.

En 1852, il devient président de la Cour de cassation[1].

Corédacteur du texte initial de la Constitution, il est nommé sénateur le . Il est rapporteur du sénatus-consulte rétablissant l'Empire et légitime le coup d'État de Napoléon III par cet argument :

« La République est virtuellement dans l'Empire à cause du caractère contractuel de l'institution et de la communication et de la délégation expresse du pouvoir par le peuple ; mais l'Empire l'emporte sur la République parce qu'il est aussi la monarchie, c'est-à-dire le gouvernement de tous confié à l'action modératrice d'un seul avec l'hérédité pour condition et la stabilité pour conséquence »

Il remplace le prince Jérôme Bonaparte lorsque celui-ci démissionne de son poste de président du Sénat le . Il conserve cette fonction pendant pratiquement tout le Second Empire, jusqu'à sa mort en 1869.

En 1858, il est nommé par un décret du 1er février membre du Conseil privé de l'Empereur. Il est membre de l'Académie des sciences morales et politiques (section de Législation) de 1840 à1869[2].

Raymond-Théodore Troplong, qui est l'un des principaux juristes de son époque — il a été qualifié de « Portalis du Second Empire » — est l'auteur de nombreux ouvrages de droit, dans lesquels il défend une conception du droit qui fait une très large place à l'étude de la philosophie et de l'histoire. Il connait et discute l'œuvre de Friedrich Carl von Savigny, le fondateur de l'École historique du droit allemande, et défende des positions voisines mais distinctes, ce qui semble prouver, contrairement à ce qu'ont pu dire certains auteurs (Julien Bonnecase, L'École de l'Exégèse en Droit civil, 1924) dont l'influence sur la doctrine juridique française se fait encore sentir de nos jours, l'existence et la fécondité d'une École historique du droit française.

Écrivain au style apprécié, il est par contre fort piètre orateur, ce qui lui vaut les sarcasmes de Prosper Mérimée : « Notre président, si justement nommé Troplong… ».

Il demande à être enterré à sa mort auprès de sa fille unique Joséphine Marie-Louise décédée à Plombières-les-Bains en à l'âge de 8 ans. L’épouse du sénateur et mère de la fillette (1805-1881), repose aussi en ces lieux. Aujourd’hui encore, le Sénat s’occupe de l’entretien du tombeau[3].

Décorations[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • De la souveraineté des ducs de Lorraine sur le Barois mouvant et de l'inaliénabilité de leur domaine dans cette partie de leur États. Grimblot, Nancy, 1832.
  • Droit civil expliqué, Librairie de jurisprudence de H. Talier, Bruxelles, 1833-1835.
  • Des privilèges et hypothèques ou commentaires du titre XVIII du livre III du Code civil, Hingray, Paris, 1833.
  • Commentaire de la vente, 1833.
  • De la vente ou commentaire du titre VI du livre III du Code civil, Hingray, Paris, 1834 (5e éd. mise en rapport avec la loi du sur la transcription, Paris, 1856).
  • De la prescription ou Commentaire du titre XX du livre III du Code civil, Hingray, Paris, 1835.
  • De la nécessité de réformer les études historiques applicables au droit français
  • De l'échange et du louage, commentaire des titres VII et VIII du livre IIl du Code civil, Hingray, Paris. 1840.
  • De l'influence du christianisme sur le droit civil des Romains, Hingray, Paris, 1843.
  • Du contrat de société civile et commerciale, ou Commentaire du titre IX du livre 111 du Code civil, Hingray, Paris, 1843.
  • Des pouvoirs de l'État sur l'enseignement d'après l'Ancien Droit public français, Hingray, Paris, 1844.
  • Du prêt : commentaire du titre X du livre III du Code civil, Hingray, Paris, 1845.
  • Du dépôt et du séquestre et des contrats aléatoires : commentaire des titres XI et XII du Livre III du Code civil, Hingray, Paris, 1845.
  • Du mandat : commentaire du titre XIII du livre III du Code civil, Hingray, Paris, 1846.
  • Du cautionnement et des transactions : commentaire des titres XIV et XV du Livre III du Code civil, Hingray, Paris, 1846.
  • Contraintes par corps en matière civile et de commerce : commentaire du titre XVI du libre III du Code civil, Hingray, Paris, 1847.
  • Du nantissement, du gage et de l'antichrèse : commentaire du titre XVII du livre III du Code civil, Hingray, Paris, 1847.
  • De la propriété d'après le Code civil, Pagnerre, Paris, 1848.
  • Du contrat de mariage et des droits respectifs des époux : commentaire du titre V du livre III dit Code civil, Hingray, Paris, 1850.
  • Des donations entre vifs et des testaments : commentaire du titre II dit livre III du Code civil, Hingray, Paris, 1850.
  • Table alphabétique et analytique dit commentaire du titre V du livre III du Code civil, du contrat de mariage et des droits respectifs des époux, table publiée avec la seconde édition de l'ouvrage, Hingray, Paris, 1851.
  • Du principe d'autorité depuis 1789, les marchands de nouveautés, Paris, 1853.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]