Louis d'Orléans (1845-1866)
Titulature |
Prince d’Orléans Prince de Condé |
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Dynastie | Maison d’Orléans |
Naissance |
Saint-Cloud (France) |
Décès |
(à 20 ans) Sydney (Australie) |
Sépulture | Nécropole royale de Dreux |
Père | Henri d’Orléans, duc d’Aumale |
Mère | Marie-Caroline des Deux-Siciles |
Religion | Catholicisme romain |
Louis Philippe Marie Léopold d’Orléans, prince de Condé, né le à Saint-Cloud, en France, et décédé le à Sydney, en Australie, est un prince français de la maison d’Orléans, fils du duc d’Aumale, et premier membre de sa famille à visiter l’Australie.
Famille
Louis-Philippe Marie Léopold d’Orléans est le premier fils de Henri d’Orléans, titré duc d’Aumale par Louis XVIII à sa naissance et de son épouse, Marie-Caroline de Bourbon-Siciles, princesse des Deux-Siciles.
Par son père, il est le petit-fils de Louis-Philippe, roi des Français et de Marie-Amélie de Bourbon-Siciles, princesse des Deux-Siciles ; tandis que par sa mère, il est le petit-fils de Léopold de Bourbon-Siciles, fils du roi Ferdinand Ier des Deux-Siciles et de Marie-Caroline d'Autriche, fille de Marie-Thérèse d’Autriche.
Biographie
Enfance
Louis est né le au château de Saint-Cloud. Il reçoit dès sa naissance le titre de prince de Condé, en tant que fils aîné du duc d’Aumale, héritier des princes de Condé. Le dernier des Condé, Louis VI s’étant suicidé en 1830, il laisse son immense fortune à son filleul, le père de Louis. Il est rapidement surnommé « le petit Condé » par la famille royale[1].
Après le déclenchement de la révolution de février 1848, sa famille s’exile en Angleterre auprès de la reine Victoria. L’ancienne famille royale s’établit près de Twickenham, et ne tarde pas à y acheter une demeure qui deviendra l’Orleans House. Il étudiera à la Royal High School d’Édimbourg, où il aura notamment pour professeur Leonhard Schmitz[1].
Voyage en Australie
À 20 ans, son père lui arrange un tour du monde en dix-huit mois ; il espérait qu’un séjour dans des climats non-européens améliorerait la santé fragile de son fils. En collaboration avec son médecin, le docteur Paul Gingeot, Louis et son cousin Ferdinand d’Orléans, duc d’Alençon, embarquent le à Southampton sur le Mongolia, un navire de l’armateur britannique P&O à destination de l’Égypte. L’itinéraire prévoyait des escales à Ceylan, en Australie, en Nouvelle-Zélande, à Java, en Chine, au Japon et aussi aux Indes. Louis était particulièrement intéressé par l’Australie, notamment à cause de sa nature exotique, pour laquelle il vouait une fascination.
En 1866, le canal de Suez n’était pas encore achevé, ils ont donc débarqué à Alexandrie pour prendre un train jusqu’à Suez via Le Caire, où ils rejoindraient un navire plus modeste de la P&O, le Bengal. Son cousin le duc d’Alençon les abandonne à Alexandrie pour visiter le pays, tandis que Louis et le docteur Gingeot poursuivent leur voyage jusqu’à Manille, après un court séjour à Ceylan.
Ils continuèrent à bord du Bombay[1] et le , ils atteignent la baie de King George Sound sur la côte sud-ouest de l’Australie. Louis est accompagné jusqu’à Albany par Alexander Campbell, magistrat et riche homme d’affaires originaire du Queensland.
Le , ils a atteignent Melbourne. Louis, pressé d’arriver à Sydney, décide de visiter la ville sur le chemin du retour. Ils poursuivent donc leur route, en passant par l’Australie méridionale et Victoria, ils atteignent la Nouvelle-Galles du Sud après être passé par le cap Howe et les Alpes australiennes. Le ils accostent à Port-Jackson, Louis est très impressionné par la ville et la compare avec les vieilles villes d’Europe.
Bien que le gouverneur de Nouvelle-Galles du Sud, le baron Lisgar, ait offert un logement à Louis et à sa petite suite, il décide de s’installer à l’hôtel Petty, non loin de l’église Saint-Philippe de Sydney. Durant cinq semaines, l’état de santé de Louis s’améliore, lui permettant de visiter la ville, et notamment l’université de Sydney, l’Australian Museum, les jardins botaniques et le Sydney Hospital. Là, il rencontre des personnalités locales comme Édouard Thomson, le chancelier de l’université de Sydney, et Charles Moore, le directeur des jardins botaniques. Il mène d’autres excursions à Parramatta, à Windsor et à Kurrajong.
Décès et enterrement
Le , il apprend dans les journaux la mort de sa grand-mère Marie-Amélie de Bourbon-Siciles. Cette nouvelle l’accable, et le froid n’arrange rien à son état. Le docteur Gingeot lui ordonne alors de prendre du repos, mais Louis ignore la prescription.
Après une brève amélioration, son état de santé s’est rapidement détérioré. Finalement, Louis décède dans la soirée du , d’une tuberculose, en présence du docteur Gingeot, de son valet et de l’archidiacre McEncroe, qui lui donne l’extrême-onction. Après sa mort, Marie-Caroline reste tuberculose. Après sa mort, le titre de prince de Condé ne sera plus jamais porté. Sa mère restera inconsolable.
Le , le Sea Star appareille en direction de Londres avec les restes du prince ; il arrive à Londres le . En 1871, après de la Commune de Paris, la famille d’Orléans rentre en France et en 1885, l’urne contenant le cœur du prince de Condé est placé dans la chapelle du château de Chantilly placé. Ses restes sont transférés dans la chapelle Saint-Louis de Dreux, nécropole de la famille d’Orléans. Louis d’Orléans est resté dans l’histoire comme le premier prince à avoir posé le pied sur le sol australien, puisque la première visite d’un membre de la famille royale britannique n’interviendra qu’en 1867 : c’est le prince Alfred du Royaume-Uni, à l’occasion de son tour du monde, qui le second débarquera en Australie.
Notes et références
- (en) Ivan Barko, « Le petit Condé : mort à Sydney du premier visiteur royal de l’Australie », Explorations - Journal of French-Australian Connections, no 35, , p. 26–32 (lire en ligne).