Ernest Pignon-Ernest

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 13 janvier 2015 à 12:18 et modifiée en dernier par 80.14.185.159 (discuter). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Ernest Pignon-Ernest
Description de cette image, également commentée ci-après
Ernest Pignon-Ernest, en mars 2014
Nom de naissance Ernest Pignon
Naissance
Nice, France
Profession

Ernest Pignon-Ernest, pseudonyme d'Ernest Pignon[1], est un artiste plasticien né en 1942 à Nice.

Il est un des initiateurs, avec Daniel Buren et Gérard Zlotykam de l'art urbain en France[2].

Vie et œuvre

Hanté par les ombres laissées sur les murs, à Nagasaki et à Hiroshima, par les corps volatilisés, il a apposé des images peintes, dessinées, sérigraphiées sur du papier fragile, sur les murs des cités, dans des cabines téléphoniques, images qui se fondent dans l'architecture urbaine, sont acceptées par les populations qui les défendent même de leur dégradation lente (comme à Naples). Les témoignages photographiques accentuent cette fusion et en gardent les traces. Ernest Pignon-Ernest dénonce l'art construit pour les musées et les expositions, ce qui ne l'empêche pas d'y exposer.[Interprétation personnelle ?]

Ernest Pignon-Ernest décrit lui-même son œuvre comme une manière de saisir l'essence d'un lieu. Il puise dans l'histoire du lieu, dans les souvenirs, mais aussi dans la lumière, l'espace. Puis, il vient y inscrire une image élaborée dans son atelier. Cette image est en général le dessin d'une représentation humaine à l'échelle 1, reproduite par sérigraphie. Pignon-Ernest installe lui-même son œuvre dans la ville, durant la nuit. Nourri par un héritage culturel mêlant chrétien et païen, Pignon-Ernest n'hésite pas à s'inspirer et à citer les œuvres de Le Caravage (comme lors de son travail dans les rues de Naples). Son art peut être également engagé, comme la fresque qu'il réalise à la Villeneuve de Grenoble sur la bourse du travail en peignant des affiches du mouvement ouvrier local.[Interprétation personnelle ?]

Ernest Pignon-Ernest à la Maison des Arts de Malakoff, en mars 2014

Après son intervention contre le jumelage de Nice avec Le Cap en 1974, Ernest Pignon-Ernest a joué un rôle important dans la campagne Artistes du monde contre l'apartheid. Il a ainsi, depuis plus de vingt ans, gardé des liens étroits avec l'Afrique du Sud. Parti en 2001 pour Johannesburg avec l'intention d'y mener un projet sur le caractère multiculturel du pays, il a été amené à changer de thème en découvrant sur place la gravité de la pandémie de sida et en écoutant les sollicitations des organisations qui luttent contre l'hécatombe annoncée. Après de nombreuses rencontres dans les hôpitaux, les dispensaires, les crèches et en liaison avec les associations, Pignon-Ernest a élaboré une image faisant un parallèle entre la lutte contre le sida et celle contre l'apartheid, en se référant à la photographie de Sam Nzima représentant un homme portant le corps d'Hector Pieterson, un écolier tué pendant les émeutes de Soweto. Sérigraphiée sur place à plusieurs centaines d'exemplaires, il l'a collée, accompagné des habitants, sur les murs des quartiers particulièrement touchés de Warwick à Durban et de Kliptown à Soweto[3],[4],[5] ,[6].

Il a été membre du Parti communiste français[7] et parmi les fondateurs, en 1977, du Syndicat national des artistes plasticiens CGT.

Il participe régulièrement à des conférences, notamment dans la ville de Gien.[réf. nécessaire]

Installations

  • 1971 :
    • Les gisants de la commune de Paris (en référence à La Commune de Paris 1871)
    • Métro Charonne, Paris (cette œuvre dénonce la guerre d'Algérie en 1962)
  • 1972 :
    • Les Accidents du travail, Salon de la jeune peinture au Grand Palais (Paris) ; 12 jours d'exposition, 156[8] images d'un homme grandeur nature
    • Les Hommes bloqués, Paris
  • 1974 :
    • Jumelage Nice-Le Cap. Sujet : l'apartheid
    • L’Homme et la Ville, Le Havre
  • 1975 :
    • Sur l’avortement, Tours, Nice, Paris, Avignon
    • Les Immigrés, Avignon
  • 1978-1979 :
    • Rimbaud, Paris et Charleville
  • 1977 :
  • 1982 :
  • 1984 :
    • Les Arbrorigènes, au Jardin des plantes. Des statues vertes de chlorophylle d'hommes et femmes nus, juchées dans des arbres, composées de micro-algues, de mousse de polyuréthane, de végétation naturelle
  • 1988 :
    • Sans titre (Belfort) ; représentation de 46 personnages européens illustres (de Molière à Marlène Dietrich en passant par Goethe ou Picasso…) symbolisant la proximité des cultures latine et germanique, à la frontière desquelles se situe Belfort. Un 47e personnage symbolise une des origines communes des deux cultures, l'Iliade d'Homère.
    • La Déposition-Mise au tombeau-Naples-1, dessin, photographie, signé en bas à droite, 2,15 m (h.) × 1,41 m, réalisé à Naples ; musée municipal (ancien évêché) d'Evreux
    • Naples I, II, III, IV. Incrustations de figures[9] peintes sur papier, sculpturales voire religieuses
  • 1996 :
    • Derrière la vitre, silhouettes sérigraphiées et affichées dans des cabines téléphoniques à Lyon
  • 2002 :
    • Soweto-Warwick-Durban, Afrique du Sud. Le fléau du sida en Afrique
  • 2003 :
  • 2009 :
    • Décorations peintes sur la cathédrale de Montauban (dégradées par des catholiques traditionalistes[10]
  • 2013 :
    • Prison St Paul, Lyon [11]

Expositions

Bibliographie

Ernest Pignon-Ernest en dédicace, en mars 2014

Presse, radio

  • « Entretien avec Ernest Pignon-Ernest »[12] par Elizabeth Barillé, Jean-Luc Hennig, Manuel Jover, Le Monde de l'art, # 2, hiver 2011
  • Trois émissions sur France Culture : « Ça rime à quoi » de Sophie Nauleau, émissions des 25/12/2011 et 01/01/2012, « Comme on nous parle » par Pascale Clark, émission du 27/01/2014.

Notes et références

  1. Pour se différencier d'Édouard Pignon (leurs initiales portèrent à confusion lors d'une exposition conjointe), il redoubla son prénom derrière son nom.
  2. Stéphanie Lemoine et Julien Terral, In situ : un panorama de l'art urbain de 1975 à nos jours, Éditions Alternatives, 2005, p. 10
  3. Ernest Pignon-Ernest : « Je cherche à activer les lieux, à exacerber leur potentiel », Article11 n°5, juillet 2011. Consulté le 29 mars 2014.
  4. Pierre Barbancey, Pignon-Ernest. Soweto - Warwick 2002, Galerie Lelong, 2003 (ISBN 9782868820631)
  5. Didier Fassin (dir.), Afflictions: l'Afrique du sud, de l'apartheid au sida, Karthala Éditions, , 299 p. (ISBN 9782845865693, présentation en ligne), p.18, 273, 283.
  6. Anne Volvey, Myriam Houssay-Holzschuch, « La rue comme palette - Une Pietà sud-africaine, Soweto/Warwick, mai 2002, Ernest Pignon-Ernest », Travaux de l'Institut de Géographie de Reims, 129-130 (2007) 145-174.
  7. Ernest Pignon Ernest 6/6: Le parti communiste reste mon camp - Vidéo Dailymotion
  8. 156 : le nombre d'hommes qui allaient mourir d'un accident du travail pendant les 12 jours de l'exposition…
  9. L'artiste s'inspire des maîtres italiens (Fra Angelico, Michel-Ange, Le Caravage…), qu'il recopie. Il tire des sérigraphies de ses dessins et les affiche en ville. Il étudie la religion à cette occasion.
  10. « Des anges d’Ernest Pignon-Ernest censurés à Montauban », brève de Connaissance des arts (30 juillet 2009) reprise sur le site Prochoix.
  11. Intervention sur les murs de la prison avant que celle-ci ne soit détruite [1].
  12. Sur lemondedelart.fr.

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

Sur les autres projets Wikimedia :