Abydos (Égypte)

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Abydos
Ville d'Égypte antique
Abydos (Égypte)
Façade du temple de Séthi Ier
Noms
Nom égyptien ancien Abidjou
Nom actuel Madfounek
Administration
Pays Drapeau de l'Égypte Égypte
Région Haute-Égypte
Nome 8e : Nome de la Grande Terre (tȝ-wr)
Géographie
Coordonnées 26° 11′ 00″ nord, 31° 55′ 00″ est
Localisation
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Abydos
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Abydos
Abydos
U23D58N26G43O49
ȝbḏw

Abydos (Abidjou) est une ancienne ville sainte d'Égypte vouée au culte du dieu Osiris, et située à 70 km au nord-ouest de Thèbes. Aujourd'hui sur le territoire de l'antique Abydos s'élève l'actuelle ville de Madfounek (en).

Les prêtres d'Abydos prétendaient posséder une relique de toute première importance : la tête du dieu Osiris. On y a découvert les tables d'Abydos qui mentionnent deux séries de noms de pharaons allant jusqu'à la XVIIIe dynastie.

Des temples y furent érigés en l'honneur de ce dieu de la résurrection ; Sésostris III y entreprit la construction d'édifices et de temples funéraires, qui seront poursuivis, entre autres, par Séthi Ier et son fils Ramsès II.

Histoire

L'histoire de la cité remonte à la fin de la préhistoire. Elle fut fondée par les dirigeants de la période prédynastique[1], dont la ville, le temple et les tombes ont été retrouvés. Les rois de la Ire dynastie, et certains de la seconde, ont été également enterrés à Abydos ; ils ont rénové et agrandi le temple.

De grandes forteresses ont été construites dans le désert derrière la ville par trois rois de la seconde dynastie. Le temple et la ville ont été continuellement reconstruits à intervalles plus ou moins réguliers jusqu'à la XXXe dynastie, et le cimetière est resté en usage. Lors de la XIIe dynastie, une tombe gigantesque a été taillée dans la pierre pour Sésostris III.

Séthi Ier, sous la XIXe dynastie, a fondé un nouveau temple au sud de la ville en honneur aux anciens rois des précédentes dynasties ; la construction du temple se termina sous Ramsès II, qui en construisit un autre. Mérenptah ajouta un hypogée à Osiris dans le temple de Séthi. Le dernier bâtiment construit était une commande de Nectanébo Ier durant la XXXe dynastie. Depuis les Ptolémées, l'endroit dépérit et aucune construction n'a été initiée depuis[2].

Cultes

Il y avait à Abydos un culte dédié au bélier dès l'époque prédynastique[3] ainsi qu'un culte à Khenty-Imentiou [4] gardien de la nécropole. Ce culte connut son apogée durant la XIIe dynastie pour ensuite disparaître. Anher apparaît durant la XIe dynastie ; et Anubis prend son importance puis son apogée lors de la XVIIIe dynastie. Le culte d'Osiris dans ses diverses formes commence sous la XIIe dynastie et devient le plus important par la suite ; c'est pourquoi une place tout entière lui est dédiée[5]. On connait également un culte aux divinités Knoum et Heqet à partir de la XIIe dynastie[6].

Temples d'Abydos

Grand temple d'Abydos

Depuis la première jusqu'à la XXVIe dynastie, ce sont environ une dizaine de temples qui ont été construits sur le site. Le premier était un enclos d'environ 9 × 15 m, entouré d'un mur de briques séchées, certainement dédié au dieu bélier. Un second temple fut construit, adossé au premier d'environ 1,20 m2. Un téménos délimitait le terrain. Ce mur fut affiné durant la seconde et la troisième dynastie. L'ancien temple fut complètement détruit durant la quatrième dynastie.

Des poteries et des idoles en terre ont été retrouvées, probablement offertes dans les sacrifices décrétés par Khéops dans sa réforme des temples.

Le temple a été reconstruit par Pépi Meryrê durant la VIe dynastie. Il fit placer une grande entrée en pierre devant le temenos, un autre temenos, et une autre entrée ainsi que des colonnes. Son temple mesurait à peu près 1,20 m × 1,50 m à l'intérieur. Lors de la XIe dynastie, Montouhotep Ier ajouta des colonnes et des autels. Peu après, Montouhotep II reconstruisit entièrement le temple, ajoutant un pavement d'environ 13,5 m2. Puis Sésostris Ier au cours de la XIIe dynastie plaça des fondations en pierre sur le pavement de son prédécesseur. Un grand temenos fut posé au dehors, englobant une plus grande surface, et le temple en lui-même était trois fois plus large qu'à l'origine.

XVIIIe dynastie

La XVIIIe dynastie commença par la chapelle d'Ahmôsis Ier, puis Thoutmôsis III construisit un temple bien plus grand, 60 m × 40 m. Il a également placé un chemin processionnel le long du temple jusqu'au cimetière, surplombé d'un portail de granit. Ramsès III ajouta un grand bâtiment ; et Amasis durant la XXVIe dynastie reconstruisit le temple et plaça à l'intérieur un petit temple monolithique de granit rouge. Les fondations des temples successifs ont été retrouvées parmi cinq mètres de ruines[7].

Temple de Séthi Ier

Représentation murale de Séthi Ier

Le temple de Séthi Ier a été construit sur un terrain neuf, un demi kilomètre au sud de la longue série de temples. C'est le bâtiment que l'on connaît mieux sous le nom de « Grand Temple d'Abydos ».

L'un des objets principaux de l'adoration des premiers rois est le cimetière, qui forme une grande chapelle funéraire et se trouve derrière le temple. Le nom des rois des principales dynasties a été gravé dans des tablettes connues sous le nom de « tables d'Abydos ». Il y avait également sept chapelles dédiées au culte des principales divinités (Séthi Ier divinisé, Ptah, Rê-Horakhty, Amon-Rê, Osiris, Isis et Horus).

Il y avait, derrière, des chambres en rapport avec le culte d'Osiris[8] ; et cela a probablement été source d'inspiration pour l'hypogée célébrant les Mystères d'Osiris, construit par Mérenptah[9]. Le temple était à l'origine long de 165 m, mais il ne reste qu'environ 75 m reconnaissables.

À l'exception de la liste des rois d'un panégyrique sur Ramsès II, les sujets ne sont pas historiques mais mythologiques. Le travail est reconnu pour son raffinement et sa délicatesse.

Les sculptures ont été publiées par les copies à la main d'Auguste Mariette dans son livre Abydos. Le temple adjacent à celui de Ramsès II était plus petit et plus simple architecturalement.

Tombes

Les tombes royales des premières dynasties sont à environ 1,5 km dans le désert, un endroit aujourd'hui connu sous le nom d'Oumm el-Qa'ab. La plus ancienne tombe de cette nécropole fait environ 3 m × 6 m et possède, à l'intérieur, un puits cerné de briques.

Il y en a d'autres, avant le règne du roi Ménès mesurant environ 4,5 m × 75 cm. Après ce souverain la taille des tombes et leur complexité va augmenter. La chambre funéraire est encerclée d'autres pièces qui contiennent les offrandes et les servants. La plus grande des tombes couvre une surface de 2 500 m2. Les pillards ont volé ou détruit le contenu des tombes[10].

Le cimetière privé commença sous la Ire dynastie avec quelques tombes dans la ville. Il prit de l'ampleur sous les XIIe et XIIIe dynasties. Un grand nombre de petites tombes ont été faites entre la XVIIIe et la XXe dynastie, puis jusqu'à l'invasion romaine.

De nombreuses stèles ont été déterrées par les équipes de Mariette, sans enregistrer les emplacements ou les noms[11]. Des fouilles plus tardives ont été faites par Ayrton[12] ; Maclver[13] et Garstang[14].

Forts

Un fort, connu sous le nom de Shunet ez-Zebib, étendu sur 135 m × 75 m de surface, haut de neuf mètres, a été initié par Khâsekhemoui, le dernier roi de la IIe dynastie. Un autre, de dimensions comparables, y est adjoint, probablement plus ancien. Un troisième, plus carré, est aujourd'hui occupé par un couvent copte ; son âge n'a pas pu être évalué avec certitude[15].

Notes

  1. Flinders Petrie, Abydos, ii. 64
  2. Flinders Petrie, Abydos, i. et ii.
  3. St. P. Harvey, « A Decorated Protodynastic Cult Stand from Abydos » dans P. Der Manuelian (éd.), Studies in Honor of William Kelly Simpson I, Boston, 1996, p. 361-378.
  4. J. Spiegel, Der Götter von Abydos, Wiesbaden, 1973, p. 5ff
  5. Flinders Petrie, Abydos, ii. 47
  6. J. Spiegel, 1973, p. 82
  7. Flinders Petrie, Abydos, ii.
  8. Caulfield, Temple of the Kings
  9. Murray, Osireion
  10. Flinders Petrie, Royal Tombs, i. and ii.
  11. Auguste Mariette, Abydos, ii. and iii.
  12. Ayrton, Abydos, iii.
  13. Maclver, El Amrah and Abydos
  14. Garstang, El Arabah
  15. Ayrton, Abydos, iii.

Liens externes

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