Behbeit El-Hagara

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Behbeit el-Hagara
Ville d'Égypte antique
Behbeit El-Hagara
Vue des ruines de l'Iséion
Noms
Nom égyptien ancien Per-Heby(t) (Pr-ḥbj.(t)), Heby(t) (Ḥbj.(t))
Nom grec Iseum (grec ancien : Ισεῖον)
Nom arabe Behbeit El-Hagara, (arabe : بهبيت الحجارة)
Administration
Pays Drapeau de l'Égypte Égypte
Région Basse-Égypte
Nome 12e : Nome du Veau divin (Ṯb-nṯrt)
Géographie
Coordonnées 31° 01′ 40″ nord, 31° 17′ 22″ est
Localisation
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Behbeit el-Hagara
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Behbeit el-Hagara

Behbeit El-Hagara (égyptien : Heby(t) ou Per-Heby(t)) est un site archéologique situé dans le douzième nome de Basse-Égypte et qui contient les vestiges d'un ancien temple égyptien dédié à la déesse Isis, connu sous le nom d'Iséion ou Iseum. Le site se trouve le long de la branche Damiette du Nil, à sept kilomètres au nord-est de Sebennytos[1] et à huit kilomètres à l'ouest de Mansourah[2]. Le site est certainement le champ de granit le plus spectaculaire de tout le delta du Nil avec son temple d'Isis.

Histoire[modifier | modifier le code]

Dans l'Antiquité, le site faisait partie du nome de Sebennytos[3], le douzième nome de Basse-Égypte[4]. Les textes égyptiens anciens font référence au site dès le Nouvel Empire (vers 1550-1070 avant notre ère), mais il se peut qu'il s'agisse d'une simple ramification de Sebennytos plutôt que d'une ville à part entière[1].

Des sources aussi anciennes que les textes des pyramides, datant au moins de la Ve dynastie, indiquent qu'Isis était liée à la région de Sebennytos, et qu'elle et son culte pourraient y être originaires[3]. Cependant, aucun temple majeur ne lui a été dédié avant la XXXe dynastie, lorsque ses temples de Philæ et de Behbeit El-Hagara ont commencé à être construits[5] Les deux temples étaient parallèles, Philæ servant de centre de culte principal d'Isis en Haute-Égypte et Behbeit El-Hagara étant son homologue en Basse-Égypte[2].

L'enceinte sacrée était formée d'un mur de briques crues sur 460 mètres de longueur et 300 mètres de large. De cette immense enceinte de briques, il ne reste plus rien.

Au nord-ouest se trouve un marécage couvert de roseaux. Ce serait l'ancien lac sacré du temple.

Le temple proprement dit d'Isis avait 120 mètres de longueur, ou 180 en comprenant le pronaos, et 60 mètres de largeur.

L'Iseum représentait l'un des sanctuaires majeurs de la déesse en Égypte et formait avec celui de Philæ un des centres de pèlerinage très populaires à l'époque gréco-romaine.

Découverte[modifier | modifier le code]

Le site est découvert au début du XVIIIe siècle par Paul Lucas[6]. D'après les relevés des voyageurs du XVIIIe siècle et le plan de la Description de l'Égypte réalisé par les savants de Bonaparte, une grande enceinte délimitait le temple central dédié à la déesse Isis.

Vers 1875, l'Iseum était dans un état de bouleversement complet. Les murs étaient renversés, les blocs entassés les uns sur les autres sur une grande hauteur. Il était impossible de reconnaître dans ce chaos le plan primitif de ce temple dédié à la déesse Isis. L'archéologue Christine Favard-Meeks[7] a proposé une reconstitution historique de ce temple[8].

Toponymie[modifier | modifier le code]

Dans l'Égypte antique, le site a eu plusieurs noms :

Heby
HD58M17 M17 W4
ou
HD58W4O49
ou
HD58M17 M17 O49
Ḥbj[9],[10]
Hebyt
HD58M17 M17 W4X1
O49
ou
HD58W4X1
O49
ou
HD58M17 M17 X1
O49
Ḥbj.t[9],[10]
Per-Heby
O1
Z1
W4D58M17 M17 O49
Pr-ḥbj[11]
Per-Hebyt
O1
Z1
W4X1
O49
ou
O1HD58M17 M17 X1
W4
X1
O49
Pr-ḥbj.t[11]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Steven Snape, (2014), The Complete Cities of Ancient Egypt, Thames & Hudson, p. 195.
  2. a et b Richard H. Wilkinson, (2000), The Complete Temples of Ancient Egypt, Thames & Hudson, p. 104.
  3. a et b (de) Maria Münster, (1968), Untersuchungen zur Göttin Isis vom Alten Reich bis zum Ende des Neuen Reiches, Verlag Bruno Hessling, p. 158.
  4. Richard H. Wilkinson, (2003), The Complete Gods and Goddesses of Ancient Egypt, Thames & Hudson, p. 87.
  5. Richard H. Wilkinson, (2003), The Complete Gods and Goddesses of Ancient Egypt, Thames & Hudson, p. 149.
  6. Lucile Haguet, « Paul Lucas explorateur (1664-1737) ou la réhabilitation d'un « affabulateur » », dans : Christiane Demeulenaere-Douyère (dir.), Explorations et voyages scientifiques de l'Antiquité à nos jours, CTHS, 2008, p. 493-494.
  7. Christine Favard-Meeks sur le site ephe.academia.edu
  8. Étude du temple de Behbeit el-Hagara
  9. a et b Henri Gauthier, Dictionnaire des noms géographiques contenus dans les textes hiéroglyphiques Vol. 4, (lire en ligne), 24
  10. a et b E. A. Wallis Budge, An Egyptian hieroglyphic dictionary: with an index of English words, king list and geological list with indexes, list of hieroglyphic characters, coptic and semitic alphabets, etc. Vol II, John Murray, (lire en ligne), 1021
  11. a et b Henri Gauthier, Dictionnaire des noms géographiques contenus dans les textes hiéroglyphiques Vol. 2, , 110-111 (lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]