Littérature de l'Égypte antique

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Représentation du dieu Thot, dieu de l'écriture et Scribe des Dieux, en travail d'écriture.

La littérature de l'Égypte antique est l'une des plus anciennes littératures écrites connues. Les plus anciens témoignages de textes « littéraires », au sens restreint, remontent à la XIIe dynastie (-1991, -1783) ce qui semble tardif par rapport à l'apparition de l'écriture (vers -3200), et les premiers textes complexes attestés au début de l'Ancien Empire (vers -2700). Ce décalage est-il dû aux aléas de la documentation ou à une lente maturation de la littérature écrite qui resta longtemps cantonnée à une transmission orale ? Les spécialistes restent encore divisés sur la question. Cependant bien avant l'apparition des premiers manuscrits véritablement « littéraires », il existe des autobiographies comme celles d'Ouni (XXIIIe siècle avant notre ère) ou des princes de la ville d'Assiout (XXIe siècle avant notre ère), où se manifeste un style poussé, derrière laquelle pointe, consciemment ou non, une intention quasi littéraire.

La littérature égyptienne est très diversifiée puisqu'à côté des textes religieux, on trouve des biographies, des romans, des contes, des textes politiques et philosophiques, de la poésie et des « sagesses ».

Textes religieux[modifier | modifier le code]

En égyptologie, ce que l'on nomme « livre » ou « textes », sont en fait des récits mythiques répartis en plusieurs chapitres, mais qui ne sont pas forcément utilisés comme une entité indivisible. Certains passages peuvent être peints ou gravés sur les parois des temples et des tombeaux.

Principaux corpus funéraires[modifier | modifier le code]

Livres du monde souterrain[modifier | modifier le code]

Ces compositions se trouvent dans les hypogées de la vallée des Rois et servent à guider le roi défunt sur les chemins de l'Au-delà :

Textes profanes[modifier | modifier le code]

Parallèlement à ces textes religieux, la civilisation égyptienne nous a légué des textes profanes, écrits en hiératique sur papyrus. Ces textes sont de nature très variée, concernant aussi bien les sciences que la politique ou encore la littérature.

À partir de la Première Période intermédiaire, et tout au long du Moyen Empire, la littérature produit des textes considérés comme des grands classiques aux époques ultérieures.

Les thèmes chers à la littérature « pessimiste » apparaissent sous le Moyen Empire : invasions étrangères, cycle de la nature déréglé, crue du Nil insuffisante, guerre et famine, misère et anarchie, et finalement guerre civile qui ensanglante le pays. Il s'agit là des évènements qui troublèrent les années obscures de la Première Période intermédiaire.

Parmi ces classiques, on peut citer :

La littérature plus récente datant de la Basse époque voit un grand renouvellement des récits et l'emploi peu à peu généralisé de l'égyptien démotique comme langue d'écriture courante. Parmi les récits attestés à cette époque figure le cycle de Setné, ensemble d'aventures magiques situées sous le règne de Ramsès II et dont le personnage principal s'inspire très librement de la figure de Khâemouaset, l'un des fils de Ramsès II.

Autres[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Damien Agut-Labordère et Michel Chauveau (éd.), Héros, magiciens et sages oubliés de l'Égypte ancienne. Une anthologie de la littérature en égyptien démotique, Paris, Les Belles Lettres, coll. « La Roue à livres », 2011.
  • (de) Wolfgang Kosack: Berliner Hefte zur ägyptischen Literatur 1 - 12: Teil I. 1 - 6/ Teil II. 7 - 12 (2 Bände). Paralleltexte in Hieroglyphen mit Einführungen und Übersetzung. Heft 3: Der Bericht von dem Lebensmüden und seiner Seele, die Hirtengeschichte und das Harfnerlied. Verlag Christoph Brunner, Basel 2015, (ISBN 978-3-906206-11-0).
  • (en) M. Lichtheim, Ancient Egyptian Literature: A Book of Readings, Berkeley / Los Angeles / Londres, 3 volumes, 1975-1980.
  • Gaston Maspero, Les Contes populaires de l'Égypte ancienne, Paris, J. Maisonneuve, 1889.

Articles connexes[modifier | modifier le code]