Aller au contenu

Unité d'alcool

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

L'unité d'alcool est une unité de mesure de la quantité d'alcool pur (éthanol, CH3CH2OH) contenue dans un volume donné de boisson alcoolisée. Le nombre d'unités d'alcool contenues dans une bouteille ou une canette apparaît parfois sur les étiquettes de bière, notamment dans les pays anglo-saxons où cette indication est parfois obligatoire.

Volumes équivalents d'un verre de boisson contenant 10 g d'alcool pur (France)
Boisson Volume
du verre
Degré
d'alcool
Masse
d'alcool
Vin, champagne 104 mL 12 % vol 10 g
Pastis pur   28 mL 45 % vol 10 g
Whisky pur   31 mL 40 % vol 10 g
Vin fortifié, apéritif   69 mL 18 % vol 10 g
Bière 250 mL   5 % vol 10 g
Volumes équivalents d'un verre de boisson contenant 13,5 g d'alcool pur (Québec, Canada[1])
Boisson Volume du verre
(mL)
Volume
(once fluide)
Degré
d'alcool
Masse d'alcool
(gramme)
Volume d'alcool
(mL)
Vin, champagne 142 5 12 % vol 13,5 g 17 mL
Pastis 45 % vol
Spiritueux  43 1,5 40 % vol 13,5 g 17 mL
Bière ou cidre 341 12   5 % vol 13,5 g 17 mL

Définition

[modifier | modifier le code]

Une unité d'alcool correspond à 10 grammes d'alcool pur dans la plupart des pays (10 millilitres au Royaume-Uni, soit 8 grammes d'alcool pur)[2],[3]. Un verre standard de débit de boisson contient approximativement une unité d'alcool ; mais ce standard varie selon les pays. En France, les termes verre standard et unité d'alcool sont utilisés de manière synonyme[4].

Étiquette de bière
≈ 1,5 unité d'alcool
(0,33 ✕ 0,8 ✕ 5,8 % = 0,0153 kg soit 15,3 g d'alcool pur)

Un adulte peut métaboliser environ 75 % d'une unité française d'alcool en une heure (ou environ 95 % d'une unité britannique)[5].

Le degré alcoolique est généralement spécifié en volume. Pour obtenir le degré alcoolique en poids, il faut multiplier le degré alcoolique en volume par la densité de l'alcool, soit 0,8.

La masse d'alcool est égale au volume de boisson multiplié par le degré alcoolique en poids, c'est-à-dire par 0,8 × degré alcoolique en volume.

Par exemple, en France, un demi de bière (0,25 litre) à 5 degrés en volume contient :

De même, un verre standard de 4 cl de whisky à 40 degrés contient :

On peut considérer, de façon générale, que les verres de boisson alcoolisée servis dans les débits de boisson[6] contiennent approximativement 1 à 1,5 unité d'alcool, quel que soit le type de boisson. Bien entendu, cette équivalence est grossière et peut varier beaucoup.

Étiquette de bière ≈ 2,2 unités britanniques (0,5 L ✕ 0,045 = 22,5 ml) d'alcool.
  • une demi-pinte (284 ml) de bière britannique avec un degré alcoolique de 3,5 % contient moins d'une unité (≈ 0,8 unité). Mais la plupart des bières sont plus fortes et les pubs servent par exemple des bières allant de 4 % à 5,5 %. Ainsi une pinte (568 ml) de bière à 5 % contient 2,27 unités françaises d'alcool (2,84 unités britanniques) ;
  • une canette de 500 ml de bière à 4,5 % contient 1,8 unité (environ 2,2 unités britanniques : Illustration ci-contre) ;
  • 500 ml d'une bière, très forte, à 8 % contiennent 3,2 unités ;
  • un litre de bière servi à l'Oktoberfest (5,5 % à 6 %) contient de 4,4 à 4,8 unités d'alcool.
  • un verre de 10 cl de vin à 12,5 % contient 1 unité d'alcool ;
  • un ballon (12,5 cl) de vin à 12 % contient 1,2 unité d'alcool ;
  • un grand verre (17,5 cl) de vin à 12 % contient environ 1,68 unité d'alcool. Les verres des débits de boisson sont parfois plus grands, avec une contenance pouvant aller jusqu'à 25 cl, soit alors 2,4 unités d'alcool ;
  • une bouteille standard de 75 cl à 12 % contient 7,2 unités d'alcool, mais avec un taux de 14,5 %, elle contient 8,7 unités.

Depuis 1995, le gouvernement du Royaume-Uni affirme qu'une consommation régulière maximale de 3 à 4 unités par jour pour les hommes, et 2 à 3 unités par jour pour les femmes, est un seuil qui, certes, n'induit pas de risque sanitaire, mais qu'il ne convient ni de recommander ni de franchir[7].

Auparavant (de 1992 à 1995), les conseils fixaient un taux de 21 unités/semaine pour les hommes et 14 unités/semaine pour les femmes, mais ces valeurs ont été changées car une étude a montré un nouveau comportement à risque : nombreux étaient ceux qui économisaient leurs unités pour les « dépenser » durant le week-end. The Guardian écrivait alors, en 2009, que ces limites n'avaient aucun fondement scientifique[8].

Une étude internationale concernant 6 000 hommes et 11 000 femmes a prouvé que les personnes buvant plus de 2 unités d'alcool par jour avaient un risque supplémentaire de fracture comparé aux abstinents. Par exemple, celles buvant plus de 3 unités par jour avait deux fois plus de risque d'avoir une fracture de la hanche[9].

En France, les recommandations de l'Agence nationale de santé publique sont les suivantes[10] :

  • la consommation de boissons alcoolisées ne devrait pas excéder 10 verres standards par semaine (deux verres par jour avec deux jours sans boire d'alcool) ;
  • pour les jeunes et les adolescents, l'option la plus sûre est de ne pas boire du tout ;
  • pour les femmes enceintes, c'est « zéro alcool »[11].


Quantité d'alcool pur (en g ou mL) contenue dans une unité d'alcool (parfois appelée verre standard) selon les définitions de différents pays
Pays Masse d'alcool
(g)
Volume d'alcool
(mL)
Notes
Australie[2],[12] 10 12.7
Autriche[2],[13] 20 25.3
Belgique[14] 10 12.7
Canada[2],[15],[16] 13.6 ou 13.5[1] 17.2 ou 17 [1] verre d'alcool standard au Canada[1].
Danemark[2],[13] 12 15.2
Finlande[17] 12 15.2
France[2] 10 12.7
Allemagne[2],[18] 11 13.8 standardglas défini comme contenant 10 – 12 g (valeur centrale utilisée ici)
Hong Kong[19] 10 12.7
Hongrie 17 21.5
Islande[2],[20] 8 10 áfengiseining défini comme 8 g, équivalent de 10 mL
Irlande[2],[21] 10 12.7
Italie[2] 10 12.7 unita standard définie comme 10 mL
Japon[22],[23] 19.75 25 "unit (tan'i)". Unité conventionnelle du MHLW, basé sur 1 gō (unit) (approx. 180 mL) de sake[24]. Il n'y a pas de "standard".
Japon[23] 10 12.7 "drink (dorinku)". Introduit vers 2011 pour s'aligner sur le référentiel Audit de l'OMS, et éviter l'unité conventionnelle (20 g) donnant une fausse impression d'une "quantité minimum à boire"[25]. N'implique pas d'être un "standard".
Pays-Bas[13] 10 12.7
Nouvelle Zélande[2],[26],[27] 10 12.7
Pologne[2] 10 12.7
Portugal[2] 11 13.8 10 – 12 g (valeur centrale utilisée ici)
Espagne[2] 10 12.7
Suède[28] 12 15.2 standardglas correspondant à 33 cl de bière à 5 %, 13 cl de vin, un verre ou shot de 4 cl de liqueur à 40 %
Suisse[2] 12 15.2
Royaume-Uni[2],[29] 8 10 unit of alcohol définie comme 10 mL mais traité comme équivalent à 8 g
États-Unis[2],[30] 14 17.7 standard drink défini comme 0.6 fl oz (US), soit 14 g

Références

[modifier | modifier le code]
  1. a b c et d « Les recommandations de consommation d’alcool à faible risque / INSPQ », sur INSPQ (consulté le ).
  2. a b c d e f g h i j k l m n o p et q (en) Kalinowski A, Humphreys K. Governmental standard drink definitions and low-risk alcohol consumption guidelines in 37 countries. Addiction. 2016;111(7):1293-8.
  3. L'alcool, c'est quoi ?, alcoolinfoservice.fr
  4. « L'alcool : définition et repères de consommation », sur ameli.fr, (consulté le )
  5. (en) « Standard drinks », Australian Drug Foundation
  6. Les volumes des verres indiqués sont ceux en usage en France.
  7. (en) Recommandations légales
  8. (en) The great alcohol myth, The Guardian, 26 January 2009.
  9. (en) Kanis JA, Johansson H, Johnell O, et al., « Alcohol intake as a risk factor for fracture », Osteoporosis international : a journal established as result of cooperation between the European Foundation for Osteoporosis and the National Osteoporosis Foundation of the USA, vol. 16, no 7,‎ , p. 737–42 (PMID 15455194, DOI 10.1007/s00198-004-1734-y)
  10. Avis d'experts relatif à l'évolution du discours public en matière de consommation d'alcool en France organisé par Santé publique France et l'Institut national du cancer
  11. Zéro alcool pendant la grossesse
  12. Population Health Division, Australian Government Department of Health and Ageing The Australian Standard Drink
  13. a b et c « Drinking Guidelines: General Population », sur IARD.org, International Alliance for Responsible Drinking (consulté le )
  14. Risques lié à la consommation d'alcool, avis du CSS n° 9438, mai 2018[1]
  15. Canadian Public Health Association. URL: [2]. 2006.
  16. Centre for Addiction and Mental Health / Centre de toxicomanie et de santé mentale Low-Risk Drinking Guidelines
  17. paihdelinkki.fi, How to use alcohol wisely
  18. (de) « Was ist ein Standardglas? » [« What is a standard drink? »], sur Alkohol? Kenn dein Limit., Bundeszentrale für gesundheitliche Aufklärung (consulté le )
  19. Department of Health Alcohol and Health: Hong Kong Situation
  20. Landlæknisembættið, Icelandic Directorate of Health
  21. A. Hope, A Standard Drink in Ireland: What strength?, Health Service Executive, (lire en ligne)
  22. « Audit The Alcohol Use Disorders Identification Test (Second Edition) » [PDF], sur WHO, (consulté le )
  23. a et b (ja) « Audit The Alcohol Use Disorders Identification Test (Second Edition) » [PDF], sur WHO (consulté le ), p. 17
  24. (ja) MHLW, « tips on alcohol use control consultation - Core-Audit » [PDF], sur Japan National Institute of Public Health (consulté le ), p. 48
  25. (ja) « Units of alcoholic drink », sur Japan MHLW e-healthnet (consulté le )
  26. New Zealand Food Safety Authority « https://web.archive.org/web/20080704103437/http://www.nzfsa.govt.nz/consumers/food-safety-topics/food-processing-labelling/food-labelling/fact-sheets/fs-2003-04-alcohol-labelling.htm »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?),
  27. Alcohol Advisory Council of New Zealand (ALAC) What's in a Standard Drink
  28. Standardglas
  29. Prodigy Knowledge (Department of Health) Alcohol and Sensible Drinking « https://web.archive.org/web/20060925004920/http://www.prodigy.nhs.uk/patient_information/pils/alcohol_and_sensible_drinking.pdf »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?),
  30. « Alcohol and Public Health: Frequently Asked Questions », CDC (consulté le )

Articles connexes

[modifier | modifier le code]