Reignier-Ésery
Reignier-Ésery est une commune française située dans le département de la Haute-Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes. Elle fait partie de l'agglomération transfrontalière du Grand Genève.
Géographie
[modifier | modifier le code]Reignier-Ésery se situe entre La Roche-sur-Foron et Annemasse.
Communes limitrophes
[modifier | modifier le code]Monnetier-Mornex | Arthaz-Pont-Notre-Dame | Nangy | ||
N | Scientrier | |||
O Reignier-Ésery E | ||||
S | ||||
La Muraz | Arbusigny | Pers-Jussy |
Voies de communications et transports
[modifier | modifier le code]- Par la route : l'échangeur entre l'A40 et l'A410 est situé à environ 5 km du village tandis que la D2 passe dans le village.
- Par le train : la gare de Reignier, située sur la ligne Aix-les-Bains-Le-Revard - Annemasse.
- Par l'avion : l'aéroport international de Genève
Urbanisme
[modifier | modifier le code]Typologie
[modifier | modifier le code]Au , Reignier-Ésery est catégorisée petite ville, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[1]. Elle appartient à l'unité urbaine de Genève (SUI)-Annemasse (partie française)[Note 1], une agglomération internationale regroupant 34 communes, dont elle est une commune de la banlieue[Note 2],[2],[3]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Genève - Annemasse (partie française), dont elle est une commune de la couronne[Note 3],[3]. Cette aire, qui regroupe 158 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[4],[5].
Occupation des sols
[modifier | modifier le code]L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (56,8 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (62,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (31,4 %), forêts (25,7 %), terres arables (23,1 %), zones urbanisées (14,3 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (3,1 %), prairies (2,4 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
-
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols en 2018 (CLC) de la commune.
-
Carte orthophotogrammétrique de la commune.
Toponymie
[modifier | modifier le code]Reignier et Ésery sont liées par la convention fusion avec création de communes associées, conformément à la loi du . Cette convention a été validée le et le par les maires respectifs d'Ésery et de Reignier.
La commune porte le nom de Reignier-Ésery depuis [7]. Elle portait le nom de Reignier, malgré la fusion depuis le , avec l'ancienne commune d'Ésery[8].
Le nom de l'ancienne commune de Reignier s'écrit, en francoprovençal, Rnyî (graphie de Conflans) ou Regniér (ORB)[9]. Sur les panneaux de signalisation installés aux entrées de la commune, la forme choisie est R'gny.
Histoire
[modifier | modifier le code]Reignier
[modifier | modifier le code]L’origine très ancienne de Reignier (anciennement Regniacum, ou Reginacum, puis Rignie, Rignier, Regnier, etc.), est attestée par le dolmen de la Pierre aux Fées situé non loin du bourg. Le culte druidique ayant été pratiqué dans la région avant l’occupation romaine et l’évangélisation chrétienne, par des sépultures de l'âge du bronze, ainsi que des vestiges gallo-romains et burgondes. Au cours de la période médiévale, le village de Reignier relève, comme Saint-Romain[Quoi ?], au gouvernement de Faucigny.
Ésery
[modifier | modifier le code]Ésery est une petite commune, à flanc de coteau, qui domine la plaine de Reignier. Elle forme autrefois une seigneurie et possédait deux châteaux forts qui se dressent encore auprès de l'église, l'un au nord en contrebas, désigné sous le nom de château d'Ésery, l'autre au midi et sur la butte, appelé château de Sacconay.
Avant 1103, Armann d'Aisery donne l'église d'Ésery au prieur de Saint-Victor.
Période contemporaine
[modifier | modifier le code]En 1818, Reignier absorbe l'Eculaz appelé aussi Saint-Romain[8].
Lors des débats sur l'avenir du duché de Savoie, en 1860, la population est sensible à l'idée d'une union de la partie nord du duché à la Suisse. Une pétition circule dans cette partie du pays (Chablais, Faucigny, Nord du Genevois) et réunit plus de 13 600 signatures[Note 4], dont 118 pour Les Esserts-Ésery et 257 pour Reignier[12],[13]. Le duché est réuni à la suite d'un plébiscite organisé les et où 99,8 % des Savoyards répondent « oui » à la question « La Savoie veut-elle être réunie à la France ? »[14].
Politique et administration
[modifier | modifier le code]Tendances politiques et résultats
[modifier | modifier le code]Liste des maires
[modifier | modifier le code]Population et société
[modifier | modifier le code]Démographie
[modifier | modifier le code]Les habitants de la commune de Reignier sont appelés les Reignerands et les Reignerandes[8].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[18]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[19].
En 2021, la commune comptait 8 170 habitants[Note 5], en évolution de +7,71 % par rapport à 2015 (Haute-Savoie : +5,99 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
À la suite du dernier recensement effectué par l'INSEE en 2014, il a été établi que la population de la commune s'élève à 7607 habitants[22].
Manifestations culturelles et festivités
[modifier | modifier le code]- Artiste dans la ville - Exposition dans la commune de peintures, sculptures, photographies, dessins... - juin.
- Fête foraine - octobre.
- Foire aux atriaux - octobre.
- La course du Duc d'une distance de 19,580 km qui a lieu tous les cinq ans au mois de décembre pour rejoindre Genève et faire le lien avec la course de l'Escalade.
- Les Rencontres de l'Instant - Festival d'improvisation inter-artistique le 1er week-end de mai[23].
Médias
[modifier | modifier le code]- Télévision locale : TV8 Mont-Blanc.
Culture locale et patrimoine
[modifier | modifier le code]Lieux touristiques et monuments
[modifier | modifier le code]- La Pierre aux Fées : dolmen classé au titre des monuments historiques par arrêté du [24].
- les châteaux
- Château de Polinge[25],[26],[27].
- Château de Boringe (Buringium, Buringho) ou de Pont-sur-Arve (XIIe siècle, remanié dans la seconde moitié du XIIIe siècle, abandonné vers le XVIIe siècle)[28],[29], ancienne paroisse de Saint-Romain. Le château est le centre d'une châtellenie[30].
- Château de Villy (1448, château)[31], près des ruines d'un l'ancien châteaufort (XIIe siècle)[32].
- Château de Magny, hameau de Magny, maison forte du XVIe siècle[33],[34].
- Château de Méran (attesté, maison forte).
- Maison forte de Bellecombe (fin du XIIIe siècle, attestée, maison forte)[35], ancienne paroisse de Saint-Romain. Possédée par la famille de Thoyre, elle passe par mariage au Cholex avant de revenir dans la famille de Thoyre[36]. Vers 1753, il passe à la famille Mareschal de la Valdisère, puis au marquis d'Allinges[36].
- Château d'Ésery[37].
- Château de Sacconay[38].
- les églises
- l'église Saint-Martin de Reignier : mention du premier curé au XIVe siècle. L'ancienne église date peut être de cette période ou serait antérieure. Son clocher étant abîmé il est reconstruit en 1588, puis à nouveau en 1801. Devenue vétuste et moins adapté à la paroisse, celle-ci est détruite en 1860. La nouvelle église était en construction entre 1843 et 1845, selon un plan dit « Halle » d'après Joseph Rouge, curé de Saint-Sigismond, dans un style néoclassique sarde[39].
- l'église Saint-Jean-Baptiste d'Ésery : l'église primitive remonterait au XIe siècle. La première mention d'un curé remonte à 1411. Elle est remaniée au XIXe siècle dans un style néoclassique sarde. En 1964-65, le clocher est restauré. En 1988, l'ensemble de l’église est restaurée[40].
Personnalités liées à la commune
[modifier | modifier le code]- Claude de Granier, mort en 1602 au château de Polinge, prince-évêque de Genève (1579-1602).
- Pierre-Joseph Mongellaz (1795-1860), médecin, syndic et député à la Chambre de Turin de 1848 à 1860.
Héraldique
[modifier | modifier le code]Les armes de Reignier se blasonnent ainsi : D'or au chef de gueules chargée d'une couronne du champ. |
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Henri Baud, Jean-Yves Mariotte, Alain Guerrier, Histoire des communes savoyardes : Le Faucigny, Roanne, Éditions Horvath, , 619 p. (ISBN 2-7171-0159-4), p. 306-316 « Reignier », 320 « Ésery ».
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Site officiel
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Ressource relative à la musique :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Site de la mairie
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes et cartes
[modifier | modifier le code]- Notes
- Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
- Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite de banlieue lorsqu'elle n'est pas ville-centre, à savoir que sa population est inférieure à 50 % de la population de l’agglomération ou de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Genève (SUI)-Annemasse (partie française) comprend une ville-centre et 33 communes de banlieue.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Cette pétition réunit plus de 13 651 signatures dans des villages de la partie nord (aujourd'hui la Haute-Savoie) : 60 communes du Faucigny, 23 du Chablais savoyard et 13 aux environs de Saint-Julien-en-Genevois, soutenue par l’Angleterre[10],[11].
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
- Cartes
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
Références
[modifier | modifier le code]- « La grille communale de densité », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- « Unité urbaine 2020 de Genève (SUI)-Annemasse (partie française) », sur le site de l'Insee (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune de Reignier-Ésery ».
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Genève - Annemasse (partie française) », sur le site de l'Insee (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
- « Reignier-Ésery » sur le site de l'INSEE.
- « Reignier », sur le site de mutualisation des Archives départementales de la Savoie et de la Haute-Savoie - sabaudia.org (consulté en ), Ressources - Les communes.
- Lexique Français : Francoprovençal du nom des communes de Savoie : Lé Kmoune in Savoué, Bruxelles, Parlement européen, , 43 p. (ISBN 978-2-7466-3902-7, lire en ligne), p. 16Préface de Louis Terreaux, membre de l'Académie de Savoie, publié au Parlement européen à l'initiative de la députée Malika Benarab-Attou..
- Luc Monnier, L'annexion de la Savoie à France et la politique suisse, 1860, A. Jullien, , p. 98.
- Paul Guichonnet (préf. Henri Baud), Histoire de l'annexion de la Savoie à la France et ses dossiers secrets, Roanne, Éditions Horvath, , 354 p. (ISBN 978-2-7171-0235-2), p. 163.
- Manifestes et déclarations de la Savoie du Nord, Genève, Imprimerie-Lithographie Vaney, , 152 p. (lire en ligne), p. 36-37.
- Paul Guichonnet (préf. Henri Baud), Histoire de l'annexion de la Savoie à la France et ses dossiers secrets, Roanne, Éditions Horvath, , 354 p. (ISBN 978-2-7171-0235-2), p. 167.
- Paul Guichonnet, Nouvelle encyclopédie de la Haute-Savoie : Hier et aujourd'hui, La Fontaine de Siloé, , 399 p. (lire en ligne), p. 18.
- Histoire de la commune : Les maires de Reignier et Ésery, sur reignier-esery.com
- Mathieu Gaillac, « Qui est Lucas Pugin, le nouveau maire de Reignier-Esery ? », Le Messager, (lire en ligne)
- Notice RAPHOZ Émile, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 30 novembre 2010
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- « Populations légales 2014 Commune de Reignier-Ésery (74220) » (consulté le ).
- http://rencontres-instant.com
- « Dolmen dit La-Pierre-aux-Fées », notice no PA00118421, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Château de Polinge
- Georges Chapier, Châteaux Savoyards : Faucigny, Chablais, Tarentaise, Maurienne, Savoie propre, Genevois, La Découvrance, coll. « L'amateur Averti », , 410 p. (ISBN 978-2-84265-326-2), p. 13, 33-35.
- Lucien Guy, « Les anciens châteaux du Faucigny », Mémoires & documents, vol. 47, , p. 176-181 (lire en ligne).
- Lucien Guy, « Les anciens châteaux du Faucigny », Mémoires & documents, vol. 47, , p. 166-169 (lire en ligne).
- Georges Chapier, Châteaux Savoyards : Faucigny, Chablais, Tarentaise, Maurienne, Savoie propre, Genevois, La Découvrance, coll. « L'amateur Averti », , 410 p. (ISBN 978-2-84265-326-2), p. 30-33.
- Paul Guichonnet, Histoire d'Arthaz-Pont-Notre-Dame, t. 92-93, Académie salésienne, coll. « Mémoires et document », , 319 p. (lire en ligne), p. 76.
- Georges Chapier, Châteaux Savoyards : Faucigny, Chablais, Tarentaise, Maurienne, Savoie propre, Genevois, La Découvrance, coll. « L'amateur Averti », , 410 p. (ISBN 978-2-84265-326-2), p. 42.
- Lucien Guy, « Les anciens châteaux du Faucigny », Mémoires & documents, vol. 47, , p. 160-163 (lire en ligne).
- Georges Chapier, Châteaux Savoyards : Faucigny, Chablais, Tarentaise, Maurienne, Savoie propre, Genevois, La Découvrance, coll. « L'amateur Averti », , 410 p. (ISBN 978-2-84265-326-2), p. 38.
- Lucien Guy, « Les anciens châteaux du Faucigny », Mémoires & documents, vol. 47, , p. 182-184 (lire en ligne).
- Lucien Guy, « Les anciens châteaux du Faucigny », Mémoires & documents, vol. 47, , p. 169-171 (lire en ligne).
- A. Rouget, A. Vachez, Monuments historiques de France publiés par départements : Haute-Savoie, Lyon, 1895, 61 planches, 24,5 × 31,5 cm, Archives départementales de la Savoie.
- Lucien Guy, « Les anciens châteaux du Faucigny », Mémoires & documents, vol. 47, , p. 171-174 (lire en ligne).
- Lucien Guy, « Les anciens châteaux du Faucigny », Mémoires & documents, vol. 47, , p. 174-175 (lire en ligne).
- [PDF] Claude Constantin de Magny - Paroisse de Reignier : Saint Jean XXIII d'Arve et Salève, « L’Église de Reignier », sur diocese-annecy.fr, (consulté en ).
- [PDF] Claude Constantin de Magny - Paroisse de Reignier : Saint Jean XXIII d'Arve et Salève, « L’Église d'Ésery », sur diocese-annecy.fr, (consulté en ).