Océan Atlantique

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 4 mai 2017 à 01:01 et modifiée en dernier par Anael Hagner (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Océan Atlantique
Carte de l'océan Atlantique.
Carte de l'océan Atlantique.
Géographie physique
Type Océan
Coordonnées 0° nord, 25° ouest
Superficie 106 000 000 km2
Largeur
· Maximale 6 879 km
· Minimale 3 017 km
Profondeur
· Moyenne 3 332 m
· Maximale 8 605 m
Volume 354 700 000 km3
Géolocalisation sur la carte : Monde
(Voir situation sur carte : Monde)
Océan Atlantique

L'océan Atlantique est l'un des cinq océans de la Terre. Sa superficie de 106 000 000 km2 en fait le deuxième par la surface derrière l'océan Pacifique. Il s'est formé par l'éloignement de plaques tectoniques il y a 180 millions d'années. Pendant de nombreux siècles, il a constitué le point de départ des explorations européennes. Aujourd'hui, il est toujours une voie de communication importante pour les pays qui le bordent et il occupe évidemment un rôle géopolitique important.

Origine du nom

Attesté dès le XIVe siècle[1],[2], l'adjectif[1],[2] « atlantique » est un emprunt, par l'intermédiaire[1] du latin atlanticus, au grec ancien ατλαντικός[2], atlantikos[1], dérivé de l'oronyme Atlas.

Le nom Atlantique proviendrait du Titan Atlas qui possédait, selon les anciens Grecs, les colonnes supportant (tlaô signifie « porter », « supporter » en grec) la voûte céleste, dont faisaient partie les fameuses Colonnes d'Hercule (désignant aujourd'hui le détroit de Gibraltar), donc, pour les anciens, ce terme désignait avant tout la mer se trouvant au-delà du détroit, par rapport à la Méditerranée. Son nom pourrait aussi provenir du peuple lybique des Atlantes décrit par Hérodote et qui peuplait les rives nord-africaines de l'océan Atlantique et les montagnes de l'Atlas marocain en Afrique du Nord-Ouest.

Géographie physique

Localisation et limites

L'océan Atlantique est situé entre le continent américain et l'Afro-Eurasie, terme désignant l'Europe, l'Asie et l'Afrique comme une même entité. La Terre est composée de cinq océans formant une étendue d'eau salée unique, les limites entre chacun sont donc souvent arbitraires et donnent lieu à certaines controverses (cas des limites entre les océans Atlantique et Arctique notamment[3]). L'océan Atlantique ne déroge pas à cette règle. Les océans Atlantique et Pacifique sont les deux seuls à être en contact avec les quatre autres. L'Organisation hydrographique internationale propose des limites pour les océans. Celles de l'Atlantique, basées principalement sur des caps, sont les suivantes[4]:

L'illustration présente au début de l'article représente l'océan Atlantique sur un planisphère. Comme on le voit sur cette carte, il est souvent partagé entre l'Atlantique nord et l'Atlantique sud, suivant un courant marin qui se situe vers 8° de latitude nord.

L'océan Atlantique compte un grand nombre de mers bordières qui font partie intégrante de l'océan. Cependant, elles ne sont parfois pas comptabilisées dans le calcul de sa superficie.

La largeur de l'océan Atlantique varie entre 2 848 km (entre le Brésil et le Libéria) et 4 830 km (entre les États-Unis et le Maroc).

Superficie

La superficie de l'océan Atlantique est de 82 400 000 km2 sans ses mers, de 92 400 000 km2 avec elles. Selon les sources, l'océan Arctique est compté ou non comme étant une mer bordière de l'océan Atlantique[5]. Une superficie est alors donnée à 106 400 000 km2, celle-ci prenant en compte la superficie de l'océan Arctique (voir Mers bordières).

Océan Superficie Indice de
comparaison
Océan Atlantique 92 400 000 km2 1
Océan Pacifique 180 000 000 km2 1,94
Océan Indien 75 000 000 km2 0,81
Océan Antarctique 20 327 000 km2 0,22
Océan Arctique 14 090 000 km2 0,15

Cet indice de comparaison est calculé en prenant comme référence la superficie de l'océan Atlantique.

Mers bordières

Les mers bordières ou mers adjacentes sont des mers faisant partie de l'océan Atlantique ; cependant, en raison de leur propre configuration et/ou des controverses liées à leur inclusion dans cet ensemble, il arrive que les caractéristiques de l'océan Atlantique soient données avec ou sans ses mers. Parmi ces mers on peut citer la mer Méditerranée ou le golfe du Mexique.

L'océan Arctique est un cas particulier. En effet, il correspond à la définition d'une mer bordière. Selon les ouvrages il est, soit référencé comme un océan à part entière, soit comme une mer bordière de l'océan Atlantique. Ainsi, selon les ouvrages, la superficie de l'océan Atlantique varie selon le « statut » de l'océan Arctique.

Désignation Localisation Superficie
Mer des Caraïbes entre l'Amérique du Sud, Cuba et les Antilles 2 640 000 km2 [6]
Méditerranée entre l'Afrique et l'Europe 2 510 000 km2 [7]
Golfe du Mexique entre le Mexique, Cuba et les États-Unis 1 550 000 km2
Golfe de Gascogne entre la Bretagne et l'Espagne 223 000 km2
Golfe de Guinée à l'ouest de l'Afrique
Mer du Nord entre les îles Britanniques et la Scandinavie 575 000 km2
Mer Baltique entre l'Europe de l'Est et la Scandinavie 364 800 km2
Kattegat entre le Danemark et la Suède 57 500 km2
Mer Noire entre la Turquie, la Roumanie et l'Ukraine 420 000 km2 [8]
Golfe du Saint-Laurent Estuaire du fleuve Saint-Laurent 155 000 km2 [9]
La Manche sépare la France et la Grande-Bretagne 75 000 km2
Mer Celtique entre les îles Britanniques et la Bretagne
Mer d'Azov au nord de la Mer Noire 37 600 km2
Total des mers bordières sans l'océan Arctique
Océan Arctique autour du pôle Nord 14 090 000 km2
Total des mers bordières avec l'océan Arctique

Volume

Son volume est estimé à 323 600 000 km3 sans les mers bordières, 354 700 000 km3 avec elles.

Profondeur

Sa profondeur varie de plus de 8 000 m dans les Caraïbes à moins de 200 m dans la Manche. Sa profondeur moyenne est de 3 926 mètres sans les mers bordières et de 3 332 m avec ces dernières.

Désignation Profondeur maximale
Mer des Caraïbes 8 605 m (Fosse de Milwaukee)
Méditerranée 5 150 m en Mer Ionienne
Golfe du Mexique 4 384 m (abysse Sigsbee (en))
Mer Noire 2 206 m
Mer du Nord 700 m (Skagerrak)
Golfe du Saint-Laurent 530 m
Mer Baltique 459 m
La Manche 171 m
Mer d'Azov 13 m

Formation

L'océan est né pendant l'extinction du Trias-Jurassique. Sa formation résulte de la fragmentation, il y a 180 millions d'années, du supercontinent de la Pangée, suivie de la séparation des continents africain et sud-américain d'une part, eurasien et nord-américain d'autre part. Sa vitesse d'expansion est d'environ deux centimètres par an.

L'océan Atlantique occupe un long bassin s'étendant du nord au sud, borné à l'ouest par les Amériques, à l'est par l'Europe et l'Afrique. Il atteint une profondeur maximale de 8 605 m à la fosse de Milwaukee près de Porto Rico. En son centre se trouve une chaîne montagneuse sous-marine, la dorsale médio-atlantique.

Plancher océanique

La principale caractéristique du fond de l'océan Atlantique est une longue chaîne de montagnes sous-marine appelée la dorsale médio-atlantique. Elle s'étend depuis l'île Jan Mayen au nord jusqu'à environ 58° de latitude sud, pour une largeur maximale de 1 600 km. Le centre de la dorsale est occupé par un fossé profond de plus de 1 000 m et large de 25 à 50 km. De part et d'autre de ce fossé, la dorsale s'élève à moins de 1 500 m au-dessous du niveau de la mer, plusieurs montagnes s'élèvent même au-dessus de l'eau et forment des îles. L'Atlantique sud possède une dorsale additionnelle, la dorsale de Walvis.

La dorsale médio-atlantique partage l'océan Atlantique en deux grandes dépressions dont la profondeur varie entre 3 700 et 5 500 mètres. Des dorsales transverses les divisent en plusieurs bassins.

Îles

L'océan Atlantique comprend de nombreux archipels. Certains sont des parties émergées des continents qui le bordent, d'autres furent générés par la dorsale océanique centrale.

Climatologie

L'océan Atlantique influe directement le climat européen. Les dépressions qui circulent en Europe, notamment en France, se forment sur l'Atlantique et circulent d'Ouest en Est, en apportant un temps instable, humide et pluvieux. L'anticyclone des Acores, qui est présent au dessus des Acores, influe aussi la météo européenne en apportant du temps sec et ensoleillé.

Histoire

Histoire géologique

L'ouverture de l'Océan Atlantique commence par une phase de rifting au niveau de l'Atlantique central, lié à des phénomènes distensifs post-varisque. Au Permien, le domaine continental entre l'Amérique et l'Afrique du Nord-ouest subit une surrection qui conduit à un début de dislocation de cette zone continentale. Un important volcanisme a lieu qui conduit à la formation de la Province magmatique centre atlantique. Au Trias s'initie une phase de rifting au niveau des marges du Maroc et de la Nouvelle Écosse[10]. L'accrétion de plancher océanique s'initie dès la fin du Sinémurien[11]et se poursuit jusqu'à aujourd'hui. Enfin, une l'ouverture de l'Atlantique nord a lieu à l'Éocène, il y a environ 50 millions d'années.

Histoire humaine

L'exploration du littoral atlantique a commencé dès que les premières installations humaines se sont établies sur ses côtes. Mais pour la traversée de l'océan, il faut attendre du côté nord-européen le Xe siècle et les explorations audacieuses à partir du Groenland faites par des navigateurs vikings : ils atteignent le continent nord-américain à la hauteur de Terre-NeuveL'Anse aux Meadows), terre qu'ils appellent alors Vinland.

La côte africaine reste inaccessible aux explorateurs antiques et médiévaux au-delà du cap Bojador (Sahara occidental), où l'océan est surnommé mer des Ténèbres. Le Portugais Gil Eanes est le premier à franchir le cap en 1434 et à pouvoir revenir avec son bateau. Il ouvre la voie au contournement du continent africain pour rejoindre les Indes.

La toute première traversée moderne de l'Atlantique est celle de Christophe Colomb et ses équipages en 1492.

Ouverture de voies maritimes vers les autres océans

L'enjeu de ces voies était et est de pouvoir communiquer par voie maritime d'un océan à un autre et ainsi de pouvoir assurer un transport de marchandises et/ou de passagers. Ce sont les grandes puissances européennes qui ont ouvert ces voies afin d'assurer le commerce.

Cap de Bonne-Espérance

Le cap de Bonne-Espérance a été découvert en 1488 par l'explorateur portugais Bartolomeu Dias. La découverte de ce cap et donc de cette route maritime a permis l'ouverture de la route des Indes. Jusqu'en 1869 et l'inauguration du canal de Suez, il s'agissait de l'unique passage maritime entre l'Europe et l'Asie.

Canal de Suez

La construction de ce canal permit de le substituer au cap de Bonne-Espérance pour rejoindre l'Asie. Il faut attendre le début du XXe siècle et la généralisation de la vapeur au détriment de la voile pour voir le trafic maritime entre l'océan Atlantique et l'océan Indien se focaliser sur le canal de Suez.

Détroit de Magellan

En 1492, Christophe Colomb découvre l'Amérique en franchissant l'Atlantique. L'objet de cette exploration n'était pas de découvrir de nouvelles terres, mais de rejoindre les Indes à partir de l'Europe en montrant que la Terre était ronde.

En 1519, Fernand de Magellan s'élance dans son voyage autour du monde. Il longe les côtes de l'Amérique du Sud à la recherche d'un passage vers l'ouest afin de rejoindre les Indes. En il découvre un passage au nord de l'actuel Terre de Feu. Ce passage porte maintenant son nom, le détroit de Magellan.

Ce passage assez étroit n'est plus aujourd'hui utilisé que pour des liaisons locales. Les navires circulant dans cette région passent par le cap Horn.

Cap Horn

En mai 1615, Jacob Le Maire, un marchand hollandais, et Willem Schouten, un navigateur, décident de trouver un passage au sud du détroit de Magellan afin de briser le monopole de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales. Cette expédition découvrit le cap Horn, qu'elle nomma Kapp Hoorn en l’honneur de la ville de Hoorn qui finança l'expédition.

Le cap Horn a longtemps constitué le point de passage obligatoire pour passer de l'Atlantique au Pacifique. Son isolement géographique et la rudesse des conditions climatiques ont entraîné la recherche d'autres parcours pour joindre les deux côtes américaines, notamment celles des États-Unis.

Canal de Panama

Passage du Nord-Est

Passage du Nord-Ouest

Le passage du Nord-Ouest est situé au nord du Canada et permet de relier l'océan Atlantique et l'océan Pacifique. Ce passage a été recherché pendant des siècles (de 1500 à 1900) ; l'objectif étant de raccourcir la route maritime entre l'Europe et l'Extrême-Orient. Il faut attendre le Norvégien Roald Amundsen pour voir ce passage la première fois franchi en 1906.

Compte tenu de sa situation très nordique et de ses conditions climatiques extrêmes, ce passage n'est pas utilisé pour relier ces deux océans. Cependant l'actuel réchauffement climatique facilite les conditions de navigation sur cette route, ainsi il est envisagé de faire passer les routes maritimes par ce passage[12].

Traversées

Maritimes

Les premières traversées maritimes enregistrées ont été les suivantes :

  • Alain Bombard, naufragé volontaire, traverse l'Atlantique en 1952 ; il a raconté son histoire dans Naufragé volontaire (1958) ;
  • à la nage et à la dérive : Guy Delage en 1995.

Aériennes

Les voies aériennes de l'Atlantique nord sont quotidiennement modifiées pour minimiser le temps de traversée[13].

Les premières traversées aériennes ont été les suivantes[14] :

  • en ballon :
    • en 1978, Double Eagle II, un ballon à hélium, transportant Ben Abruzzo, Maxie Anderson, et Larry Newman, effectue la première gtraversée transatlantique,
    • en 1984, la première traversée transatlantique en solitaire est due à Joe Kittinger à bord de son ballon gonflé à l'hélium Rosie O'Grady's Balloon of Peace,
    • en 1987, la première traversée de l'Atlantique par un ballon à propulsion d'air chaud est effectuée par Per Lindstrand et Richard Branson ;

Télécommunications

Pays riverains

Notes et références

  1. a b c et d « Altantique », dans le Dictionnaire de l'Académie française, sur Centre national de ressources textuelles et lexicales [consulté le 9 octobre 2016].
  2. a b et c Informations lexicographiques et étymologiques d'« atlantique » (sens I, A) dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales [consulté le 9 octobre 2016].
  3. (en) New Encyclopaedia Britannica, vol. 14 - p. 290, Édition 2005 pose, dans l'article Atlantic Ocean, le problème de l'arbitraire conventionnel des lignes de latitude 65°N et du cercle arctique (66°30'N) comme frontières entre les deux océans versus des lignes moins discutables que sont les reliefs sous-marins de la zone ou encore l'observation des différences de température et de salinité des eaux (qui placerait alors la mer de Norvège dans l'océan Atlantique et la mer du Groenland dans l'Arctique). Ainsi, ajoute l'encyclopédie, il y a beaucoup moins d'ambiguïté sur les limites sud de l'Atlantique..
  4. « Limites des Océans et des Mers, 3e édition », Organisation hydrographique internationale, (consulté le ).
  5. Encarta.
  6. Caraïbes.
  7. Msn encarta.
  8. L'encyclopédie de l'agora.
  9. Answer.
  10. (en) Michard, « Continental evolution: The geology of Morocco: Structure, stratigraphy, and tectonics of the Africa-Atlantic-Mediterranean triple junction (Vol. 116). », Springer,‎
  11. Mohamed Sahabi, Daniel Aslanian et Jean-Louis Olivet, « Un nouveau point de départ pour l'histoire de l'Atlantique central », Comptes Rendus Geoscience, vol. 336, no 12,‎ , p. 1041–1052 (DOI 10.1016/j.crte.2004.03.017, lire en ligne, consulté le )
  12. Source: Ambassade de France au Canada.
  13. Mezerette 1960.
  14. Van Hoorebeeck 1965.
  15. http://airandspace.si.edu/research/arch/findaids/bellanca/gmb_sec_3.html.

Annexes

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

  • Jean Mezerette, Dans le ciel de l'Atlantique nord : L'épopée de l'aviation de Lindbergh au jet, Paris, Julliard, coll. « Mappemonde », , 291 p. (ASIN B0014RY86U, présentation en ligne).
  • François Michel, Roches et paysages : Reflets de l'histoire de la Terre, Paris, Orléans, Belin, BRGM éditions, coll. « Pour la science », , 255 p. (ISBN 978-2701140810 et 2701140811).

Articles connexes

Liens externes