Ramón Franco

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Ramón Franco Bahamonde
Ramón Franco
Ramón Franco en 1926.

Naissance
Ferrol, La Corogne
Décès (à 42 ans)
Mer Méditerranée, au large de Majorque
Allégeance Drapeau de l'Espagne Royaume d'Espagne
 République espagnole
Nationalistes espagnols
Arme Service de l'aviation militaire (1919-1930)
Aéronautique militaire (1931-1937)
Aviation nationale (1937-1938)
Grade Lieutenant-colonel
Années de service 19141938
Commandement Escadrille d'hydravions
• Chef supérieur de l'Aéronautique
• Chef de la base aérienne des Baléares
Conflits Guerre du Rif
Guerre d'Espagne
Distinctions Médaille militaire
Autres fonctions Député d'ERC
Famille Francisco Franco

Ramón Franco y Bahamonde Salgado Pardo de Andrade, né en 1896 à Ferrol (Galice) en Espagne, décédé en 1938, est le frère cadet du général Franco. Aviateur célèbre et populaire, il est en 1926 le protagoniste d'un chapitre particulièrement marquant de l'aviation espagnole, en effectuant la traversée de l'Atlantique Sud à bord de l'hydravion « Plus Ultra ».

L'aviateur[modifier | modifier le code]

L'hydravion Plus Ultra avec lequel Ramón Franco a traversé l'Atlantique Sud. Musée de Luján, Argentine

Ramón commence sa carrière comme officier militaire dans l'infanterie et est nommé au Maroc en 1914. En 1920, il rejoint les Forces Aériennes espagnoles. Il est admis à l'école de pilotage et obtient son brevet de pilote. Il est affecté à la base d'hydravions d'Atalayón (Melilla), activité où il se distingue très vite. En 1924, il reçoit la Médaille militaire pour ses interventions dans la Guerre du Rif.

Il participe à des activités qui le rendent célèbre. En 1926, il devient un héros national lorsqu'il pilote l'hydravion Plus Ultra (es) (Dornier Wal) au cours d'un vol transatlantique. Son copilote est Julio Ruiz de Alda ; les autres membres de l'équipage sont l'enseigne de vaisseau Juan Manuel Duran et le mécanicien Pablo Rada. Le Plus Ultra décolle de Palos de la Frontera, dans la province de Huelva (Espagne), le et arrive à Buenos Aires, Argentine le . Il fait entre-temps escale à Gran Canaria, au Cap-Vert, à Pernambouc, à Rio de Janeiro et à Montevideo. Le voyage de 10 270 km est bouclé en 59 heures et 39 minutes.

Route suivie par le Plus Ultra (es) en 1926

L'événement est relaté dans la majorité des grands journaux du monde, certains soulignant le fait que l'aéronef lui-même et l'expertise technique étaient étrangers. Cependant, à travers le monde hispanophone, les aviateurs espagnols sont frénétiquement acclamés, particulièrement en Argentine et en Espagne où des milliers de gens se sont rassemblés dans le square Christophe Colomb de Madrid.

En 1929, il réalise une nouvelle tentative de vol transatlantique, mais cette fois l'avion s'écrase en mer. L'équipage est secouru quelques jours plus tard par un porte-avions de la Royal Navy.

Un Franco républicain[modifier | modifier le code]

Ses convictions républicaines le conduisent en prison sous la dictature de Miguel Primo de Rivera, après une tentative de rébellion contre la Monarchie en décembre 1930. Emprisonné, puis évadé à l'étranger, il retourne en Espagne lors de la proclamation de la République. Élu député aux Cortes pour la Gauche républicaine de Catalogne à Barcelone, il se retire du corps militaire pendant un certain temps, pour se consacrer à la politique.

Il est l'instigateur principal du soulèvement de l'aérodrome de Cuatro Vientos le .

La famille Franco à l'avènement de la République en 1931[modifier | modifier le code]

La famille Franco est représentative des réactions que suscitent les réformes. Nicolás, l'aîné des trois frères, reste dans l'attentisme et essaye de conduire ses affaires au mieux. Francisco lance quelques coups de semonce sans s'engager. Ramón a plus de raisons de se réjouir : grâce à ses positions outrancières, il trouve une sorte de vedettariat politique. Il voyage dans un avion qu'il pilote personnellement, et vole en quelques heures de Madrid à Barcelone ou Séville, les grandes capitales du républicanisme triomphant. Ses positions sont radicales. Il milite pour l'établissement d'une Fédération des républiques ibériques dont la création de la Generalitat de Catalogne lui paraît être la première pierre. Il appartient également à la franc-maçonnerie[1]. Selon Albert Vigneau, Fabius de Champville fit initier Ramón Franco dans la franc-maçonnerie française au sein de la loge maçonnique Plus Ultra[2].

Il est candidat pour l'Andalousie sur la liste républicaine révolutionnaire dont le programme est l'autonomie, la disparition des latifundiums, la distribution de la terre aux paysans, la participation des ouvriers aux bénéfices de l'entreprise, la liberté religieuse, etc., avec des succès très inégaux. Il connaît des réussites électorales, dues sans doute en partie à sa notoriété. Le système des candidatures multiples lui vaut d'être élu à Séville et Barcelone. Il choisit finalement de représenter Barcelone et siège dans la majorité catalane. Mais il ne parvient pas à gagner l'estime de ses pairs et sa carrière politique n'atteindra pas le niveau de ses prouesses d'aviateur.

Très attaqué au Parlement pour ses liens avec les révolutionnaires andalous, il se défend avec maladresse et se déconsidère. Dans Raza (l'œuvre cinématographique de Francisco), son frère est présenté comme un agité, égaré par quelques idées assimilées, ce qui coïncide assez bien avec l'impression généralement produite par Ramón à cette époque.

Sur le plan sentimental aussi, il dérange sa famille, son frère Francisco en tout cas. Il profite de la loi sur le divorce adoptée par la République pour se séparer de sa femme et se remarier en 1935 avec Engracia Moreno, rencontrée à Barcelone. Francisco n'acceptera jamais ce second mariage ni l'enfant qui en naîtra. Cependant, s'il admet mal ce frère qui bouscule en permanence ses convictions profondes, jamais il ne s'en sépare longtemps ni ne le condamne publiquement.

Trois frères du même côté pendant la guerre civile[modifier | modifier le code]

Lorsque la guerre d'Espagne éclate en juillet 1936, Ramón se trouve aux États-Unis en tant qu'attaché de l'Armée de l'air à l'Ambassade d'Espagne. En retournant au pays, malgré son idéologie politique, il s'engage aux côtés des nationalistes. Il est promu au grade de lieutenant-colonel et nommé chef de la base aérienne des îles Baléares.

Accident d'hydravion fatal[modifier | modifier le code]

Le à h 6, près de l'île de Majorque, d'où il entend bombarder la zone républicaine de Valence, son hydravion de fabrication italienne CANT Z.506 Airone[3] s'écrase en mer. L'avion transportait une tonne de bombes et les conditions météorologiques étaient très mauvaises. Ayant pénétré dans un violent orage, l'hydravion devint incontrôlable. Ramón Franco avait très peu d'heures de vol sur ce type d’appareil. D'après le Franco de la collection « Chroniques de l'histoire », l'homme « disparaît en vol comme plusieurs autres pilotes nationalistes que cette tête brûlée avait décidé de rejoindre »[3].

Œuvres littéraires[modifier | modifier le code]

Il est l'auteur de deux livres : De Palos al Plata (1926) et Madrid bajo las bombas (1931).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Gran Logia de España - Masonería Regular - Breve Historia de la Masonería Española
  2. Albert Vigneau, La Loge Maçonnique, Paris, Les Nouvelles Éditions Nationales, 1935. Réédition aux éditions du Trident en 2011, p. 64-65.
  3. a et b Conrad 1997, p. 58.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]