Lohengrin (opéra)

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Lohengrin
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Lohengrin à Oslo
(mise en scène : Johannes Erath, 2015).
Genre opéra
Nbre d'actes 3
Musique Richard Wagner
Livret Richard Wagner
Langue
originale
allemand
Sources
littéraires
Parzival (1210) de Wolfram von Eschenbach - Lohengrin (Anonyme) - Garin le Lorrain (poème épique du XIIe siècle)
Durée (approx.) entre 3 h 07 (Alberto Erede, 1968) et 3 h 52 (Heinz Tietjen, 1937) - (durées constatées au Festival de Bayreuth)
Dates de
composition
1845-1848
Création
Weimar, Drapeau du Grand-duché de Saxe-Weimar-Eisenach Grand-duché de Saxe-Weimar-Eisenach
Création
française
1887
Paris, Eden-Théâtre

Personnages

Lohengrin est un opéra de Richard Wagner.

C'est son sixième opéra et le troisième de ses dix opéras principaux. Il porte la référence WWV 75 du catalogue de ses œuvres. Il fut composé de 1845 à 1848 et créé le à Weimar[1]. Cet « opéra romantique en trois actes » dure environ trois heures et demie.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Personnages[modifier | modifier le code]

Lohengrin à Moscou en 1932 avec Leonid Sobinov.
  • Henri l’Oiseleur (Heinrich der Vogler), roi de Germanie (basse)
  • Lohengrin (ténor)
  • Elsa von Brabant (soprano)
  • Le duc Gottfried, son frère (rôle muet)
  • Friedrich von Telramund, comte brabançon (baryton)
  • Ortrud, sa femme (mezzo-soprano dramatique)
  • Le héraut d’armes du Roi (baryton)
  • Quatre nobles du Brabant (ténors et basses)
  • Quatre pages (sopranos et altos)
  • Comtes et nobles saxons et thuringiens, comtes et nobles brabançons, dames, pages, vassaux, femmes et serfs

Argument[modifier | modifier le code]

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Lieu : un lieu sur l'Escaut sous le duché de Brabant dont le frère d'Elsa est héritier
Époque : au Moyen-Âge, mais sans précision, car Wagner a librement composé son texte avec plusieurs sources médiévales[3]

Il est à noter que, dans cet opéra, les trois règles du théâtre classique sont respectées (dramaturgie). D'abord, il n'y a pas de déplacement : toujours sur l'Escaut (unité de lieu). Ensuite, le drame ne dure que 24 heures (unité de temps). Enfin, l'unité d'action aussi est respectée. Elsa peut-elle garder sa promesse, sans poser la question interdite sur l'origine de son époux ? C'est uniquement ce que Lohengrin ne savait pas. Une fois la promesse rompue, le drame termine de façon tragique[4].

Acte I[modifier | modifier le code]

Henri l'Oiseleur, roi de Germanie, visite le Brabant pour lever des troupes. Les Hongrois ont rompu une trêve de neuf années et menacent le royaume. Le roi dit sa tristesse de voir le duché de Brabant sans chef et dans la discorde. Il demande au comte Friedrich de Telramund de lui faire le récit de la situation.

Telramund prend la parole et dit au roi et à l'assemblée qu'avant de mourir, le duc de Brabant l'avait nommé protecteur de ses deux enfants, Gottfried et Elsa ; un jour, les deux enfants étaient partis en promenade dans la forêt et Elsa était revenue seule. Telramund dit sa conviction qu'Elsa a fait périr son frère et que pour cette raison, il a renoncé à l'épouser et a pris pour femme Ortrud fille de Radbod prince de Frise. Étant le plus proche parent du duc défunt et sa femme étant de la lignée qui autrefois donnait à ce pays ses princes, il réclame l'héritage. En outre, Friedrich de Telramund accuse Elsa d'avoir un amant secret.

Le roi décide de trancher le litige. Elsa s'avance, apparaît lumineuse et pure à l'assistance.

À la question du roi : « Qu'opposes-tu à cette accusation ? », elle ne sait répondre que : « Mon pauvre frère. »

Elle dit ensuite qu'elle en a appelé à Dieu, qu'elle a fait monter jusqu'au ciel un cri plaintif et qu'elle a sombré dans un profond sommeil (« Einsam in trüben Tagen… »/Solitaire dans les jours nuageux ... : Le Rêve d'Elsa).

« Défends-toi », dit le roi.

Elle poursuit son récit en disant qu'elle a vu en rêve un chevalier pur et vaillant qui sut la consoler, et qu'elle veut que ce chevalier soit son défenseur.

Les Brabançons déclarent leur fidélité à Telramund. Le roi propose à l'assemblée des nobles que la dispute soit tranchée par le jugement de Dieu, c'est-à-dire un combat singulier entre le comte et celui qu'Elsa aura désigné comme son défenseur, ce que le comte et la jeune fille acceptent.

Lohengrin par August von Heckel.

« Qui choisis-tu comme défenseur ? » demande le roi.

Elsa répond qu'elle veut la protection de l'envoyé de Dieu, de ce chevalier vu en rêve, qu'elle lui offre en récompense les terres de son père, la couronne et qu'elle l'épousera si telle est sa volonté.

Le héraut appelle le champion d'Elsa, l'appel reste sans réponse. Au deuxième appel, de nouveau un lourd silence qui se prolonge. Elsa supplie le Seigneur de lui envoyer son chevalier pour la secourir. C'est alors que les hommes annoncent une étrange merveille, sur le fleuve, un cygne tire une nacelle, un chevalier à l'armure étincelante s'y tient debout.

Le chevalier s'adresse au cygne, le remercie et lui dit de repartir. L'assemblée s'étonne de ce miracle.

Le chevalier déclare qu'il est venu défendre une jeune fille accusée à tort. Elsa accepte sa protection et promet de l'épouser. Le chevalier l'avertit qu'elle devra lui faire une promesse : jamais, elle ne devra lui demander ni qui il est, ni d'où il vient, ni son nom, ni sa race (« Nie sollst du mich befragen… »)/Tu ne devrais jamais me questionner .... « Comment pourrait-il y avoir de doute plus coupable ? » répond la princesse.

Les nobles brabançons cherchent en vain à dissuader Telramund d'engager le combat. Celui-ci a lieu. Après quelques violents échanges, Telramund est terrassé. « Ta vie m'appartient, déclare le vainqueur à son adversaire, je te la donne, consacre-la au repentir. »

Elsa loue son sauveur, celui-ci lui répond que c'est grâce à son innocence qu'il a remporté la victoire.

Telramund exprime son désespoir et Ortrud se demande qui est celui qui a vaincu son mari.

L'ensemble de l'assistance célèbre le nouveau héros et le porte en triomphe ainsi que sa protégée.

Acte II[modifier | modifier le code]

Dans le château d’Anvers
Doris Soffel dans le rôle d'Ortrud en 2003.

Friedrich et Ortrud vêtus d'habits pauvres et sombres sont assis sur les marches qui conduisent aux portes de l'église.

Telramund se plaint amèrement de sa défaite : « Mon épée est brisée, mon blason détruit, mes ancêtres maudits... J'ai perdu mon honneur, mon honneur, mon honneur est détruit. » Il reproche à son épouse d'en être la responsable : « N'est-ce pas ton témoignage, ton récit qui m'ont conduit à accuser l'innocente ? Ne m'as tu pas menti en disant que tu avais vu s'accomplir le forfait d'Elsa noyant son frère dans l'étang ? »

Ortrud reproche à son mari de n'avoir pas été assez féroce dans le combat, Telramund évoque alors la puissance de Dieu, puissance qu'Ortrud nie.

Ortrud souffle à l'oreille de son mari que si le chevalier au cygne était contraint de dire son nom et son origine, c'en serait fini de sa puissance qu'un magicien lui a péniblement prêtée mais, ajoute-t-elle, personne n'a le pouvoir de lui arracher son secret, hormis Elsa. Il faut donc amener Elsa à le questionner. Pour cela, il faudra éviter d'éveiller la méfiance de la jeune fille. Telramund, avec rage, comprend que c'est par la magie qu'il a été vaincu. Ortrud, qui se targue de s'être plongée dans les arts les plus secrets, lui indique que quiconque doit sa force à la magie se révèle impuissant si on lui ôte ne serait-ce que la plus petite partie du corps.

Ortrud et Telramund se font le serment d'accomplir la vengeance.

Elsa apparaît sur la terrasse. Elle dit sa reconnaissance aux brises qui ont transmis sa plainte jusqu'à son sauveur.

Ortrud demande à Friedrich de s'écarter. Elle se fait plaintive auprès d'Elsa et la rend responsable de son malheur. Elle prétend que si quelque malheureuse folie a conduit son mari à l'accuser à tort d'une faute, son cœur est maintenant déchiré de remords. Elsa pense alors qu'elle estimerait mal les bontés du Tout-Puissant si elle rejetait la femme malheureuse qui la supplie.

Ortrud jubile et s'adresse alors avec un fol enthousiasme aux « dieux humiliés, Wotan et Freia », les prie de l'aider à se venger et d'anéantir les viles croyances des apostats (Imprécations d'Ortrud).

Ortrud se jette aux pieds d'Elsa, qui la prie de se relever. Elsa lui accorde son pardon et lui demande le sien. Elle promet d'intervenir auprès de celui qui sera son époux pour obtenir le retour en grâce de Friedrich et lui enjoint de se joindre à la cérémonie parée de somptueux vêtements.

Ortrud comme pour remercier Elsa se prévaut de ses pouvoirs pour lui conseiller de ne pas accorder une foi aveugle à cet homme mystérieux qui pourrait bien la quitter, car il est venu par magie. Avec horreur, Elsa rejette cette accusation.

Telramund se déclare impuissant à empêcher l'œuvre maléfique de son épouse.

Le jour se lève, les nobles du Brabant se rassemblent. Le héraut proclame le bannissement de Telramund et le mariage d'Elsa avec le chevalier au cygne qui reçoit le titre, non pas de duc, car il y a renoncé, mais de protecteur du Brabant. Dès le lendemain, c'est lui qui conduira les armées du roi à la victoire.

Des nobles brabançons protestent contre ce départ précipité des armées qui les éloignera du pays, mais qui peut s'y opposer ? « Moi », dit Telramund, qui se dévoile. Les nobles sont effrayés de son audace.

Les pages annoncent l'arrivée d'Elsa. La cérémonie commence. Ortrud, richement vêtue, provoque la stupeur de l'assemblée en demandant la préséance et prétend qu'Elsa doit s'incliner devant elle. « Si, dit-elle, un faux jugement a banni son époux, n'est-elle pas l'épouse d'un homme respecté alors que le nom du fiancé d'Elsa est inconnu ? Comment Elsa peut-elle attester sa noblesse et qu'il est de haute lignée ? D'où les flots l'ont-ils apporté et quand la quittera-t-il, pour aller où ? » Ortrud accuse le protecteur d'Elsa de bénéficier de pouvoirs magiques et insinue qu'Elsa elle-même est atteinte par l'inquiétude. Elsa réagit avec vigueur à ces accusations.

Le roi et le protecteur du Brabant apparaissent. « Quelle est cette querelle ? » demande le souverain. Le protecteur du Brabant s'étonne de voir Ortrud en ces lieux. Elsa explique son geste de compassion. Il demande à Elsa si le poison s'est répandu dans son cœur.

Telramund apparaît, s'adresse à l'assemblée et affirme que le Jugement de Dieu a été faussé et que c'est une ruse de magicien qui a décidé du sort du combat. Il accuse le mystérieux chevalier de sorcellerie et le somme de lui dire son nom et ses origines. Le Protecteur du Brabant réplique qu'il n'a pas à répondre à un homme qui a « oublié l'honneur », ni même au roi, ni même au conseil suprême de tous les princes : selon lui, seule Elsa a la légitimité de l'interroger. Telramund, en aparté, demande à Elsa pour lever tout doute de le laisser pénétrer auprès du chevalier pour qu'il lui enlève une partie de son corps, la pointe d'un doigt. Selon Ortrud ce serait le moyen d'anéantir ses pouvoirs magiques. Elsa assure son fiancé de sa confiance et ils entrent dans l'église.

Acte III[modifier | modifier le code]

Acte III, scène 1 : La chambre nuptiale.
Lohengrin à l'Opéra Garnier en 1891 avec Ernest Van Dyck, Rose Caron et Maurice Renaud.
Premier tableau : la chambre nuptiale

Accompagnés par le fameux chœur nuptial « que les bruits de la fête s'éteignent, que vos cœurs s'enivrent ! Que la chambre parfumée parée pour l'amour vous accueille à présent. », Elsa et son époux pénètrent dans la chambre nuptiale. Ils se déclarent leur amour.

Le chevalier : « Sans nous être vus, nous nous aimions déjà ; si je fus choisi pour être ton défenseur, c'est l'amour qui m'a ouvert la voie vers toi. »

Elsa : « Mais moi, je t'avais déjà vu auparavant, dans ce rêve bienheureux tu étais venu à moi. »

Le chevalier appelle son épouse par son nom « Elsa ».

Elsa : « Qu'il est doux, mon nom qui s'échappe de tes lèvres ! Ne connaîtrai-je pas le doux son du tien ? »

Le chevalier lui parle alors des doux parfums qui enivrent les sens. Elsa se dit prête à partager son secret. Elle sera assez forte pour le préserver. L'époux lui répond que si elle ne chancelle pas devant l'interdiction, il l'estimera au-dessus de toutes les femmes. Il lui dit aussi que pour elle il a renoncé à la destinée la plus noble du monde et que c'est de la lumière et du bonheur qu'il vient. Ces propos inquiètent au plus haut point Elsa qui imagine que son époux la quittera pour retrouver la félicité qu'il a quittée.

Puis elle lui demande où elle peut prendre sa force puisque l'être de son époux est empli de magie. Elle connaît un moment d'égarement, elle croit voir le cygne qui glisse sur les flots.

« Dis-moi ton nom, dit Elsa. D'où es-tu venu ? Quelle est ta race ? » — « Malheur à toi », lui répond le chevalier. Elsa a aperçu Telramund et quatre de ses compagnons qui se tenaient en embuscade dans la pièce voisine. Le chevalier d'un seul coup tue Telramund avec l'épée qu'Elsa lui avait tendue et dit : « Tout notre bonheur est enfui », puis il ordonne aux hommes de main épouvantés de porter le corps devant le tribunal du roi.

Deuxième tableau : la prairie sur les bords de l’Escaut

Les troupes arrivent, le roi remercie les Brabançons d'avoir répondu à son appel et exalte la défense de l'empire.

« Pour la terre germanique, l'épée germanique !
Que soit ainsi préservée la force de l'empire. »

Il demande où est le protecteur du Brabant.

Alors que le cadavre de Telramund est apporté, le mystérieux chevalier déclare que ce n'est pas en compagnon d'armes qu'il se présente, mais en accusateur. Il affirme que c'est en état de légitime défense qu'il a tué le comte. Il accuse sa femme d'avoir trahi sa promesse de ne pas lui demander son nom. Ce nom, il va donc le révéler ainsi que son origine car à sa femme, il ne peut le refuser. Il déclare alors ('Récit du Graal') qu'il vient d'une contrée lointaine où se trouve un château appelé Montsalvat, au centre duquel se trouve un temple lumineux d'une splendeur telle que la terre n'en connaît point. Ce temple abrite un calice sacré, le Graal qui fut apporté par une légion d'anges. Grâce à lui, une foi sainte et pure se répand sur sa chevalerie. « Quiconque, dit-il, a été élu pour servir le Graal est investi d'une force surnaturelle. La bénédiction du Graal est d'une si sublime nature que voilée elle doit fuir le regard des profanes. » Une fois reconnu, le chevalier du Graal est contraint de partir.

« Écoutez maintenant la réponse à la question interdite !
Par le Graal je fus envoyé à vous :
Mon père Parsifal en porte la couronne
Son chevalier je suis et j'ai nom Lohengrin. »

Lohengrin doit partir ; le cygne tirant la nacelle apparaît sur l'Escaut. Elsa est sur le point de s'effondrer et laisse éclater son désespoir. Au roi, Lohengrin promet la victoire sur ses ennemis. Il annonce à Elsa ('Adieux de Lohengrin') que plus tard, Gottfried reviendra et remet à Elsa à l'intention de son frère un cor qui lui viendra en aide dans les moments de danger, une épée qui lui apportera la victoire et un anneau pour lui rappeler le souvenir de celui qui vint au secours de sa sœur dans la détresse. Ortrud clame avoir accompli la métamorphose du jeune duc en cygne, aux cris indignés de la foule, elle dit que c'est ainsi que se vengent les dieux qui ont été répudiés.

Lohengrin entre alors en prière : à la place du cygne apparaît alors un jeune homme, c'est Gottfried que Lohengrin présente à l'assemblée : « Voici le duc de Brabant, qu'il soit nommé votre chef. »

Ortrud s'effondre, Lohengrin monte dans la nacelle qui s'éloigne d'elle-même. « Malheur ! » s'exclame l'assemblée. Elsa s'effondre, inanimée, dans les bras de son frère tandis que Lohengrin disparaît à jamais.

Sources de l’argument[modifier | modifier le code]

L'histoire du « chevalier au cygne » provient de la littérature médiévale allemande[5], notamment de Parzival de Wolfram von Eschenbach et sa suite anonyme, Lohengrin, elle-même inspirée de la saga de Garin le Lorrain, la 2e branche (chanson de geste) du cycle Geste des Lorrains[6].

L'intrigue de l'opéra remonte à l'année 933[7], lorsque le roi Henri l’Oiseleur a vaincu les Hongrois dans la bataille de Riade. Le discours d'Henri dans le premier acte fait référence au discours du roi au peuple saxon transmis par Widukind de Corvey. Wagner l'a déplacé à Anvers afin de pouvoir relier l'événement historique à la légende du chevalier au cygne, originaire de la Basse-Rhénanie. A cette époque, Anvers faisait part de la Toxandrie qui appartenait au Saint Empire romain germanique.

Réception de l’opéra[modifier | modifier le code]

À la création, Lohengrin fut un succès immédiat[8].

Popularité[modifier | modifier le code]

Plusieurs extraits sont devenus célèbres : le prélude du premier acte ; le prélude du troisième acte ; l'air de Lohengrin In fernem Land ; la marche nuptiale, connue en général sous le nom de Voici la mariée (Treulich gefürt)[9],[10], jouée traditionnellement lors des mariages en Occident, comme celle de Felix Mendelssohn dans le troisième acte du Songe d’une nuit d’été.

Proust fait référence à Lohengrin à de nombreuses reprises dans le cycle romanesque À la recherche du temps perdu (Du côté de chez Swann[11], À l'ombre des jeunes filles en fleurs[12], Le Côté de Guermantes[13], La Prisonnière[14], Albertine Disparue[15]).

Influence sur Louis II de Bavière[modifier | modifier le code]

Château de Neuschwanstein: La maison des dames (à gauche) avec balcon d'Elsa de Brabant, la façade du palais central et la maison des chevaliers (à droite), vues depuis l'emplacement de la chapelle non réalisée. L'escalier a été fait pour le cortège de mariage à la cathédrale.

Le jeune roi Louis II de Bavière fut très touché par cet opéra féerique. Il fit construire plus tard un château tout droit sorti d'un conte de fées, qu'il nomma Neuschwanstein (« le nouveau rocher du cygne »). La scène d'ouverture de l'opéra peut être interprétée comme une exhortation à peine voilée, adressée à un prince allemand, de réunifier l'Allemagne sous son drapeau. La maison des femmes de gauche (avec un balcon couvert pour Elsa), le palais central et la chapelle projetée suivent ainsi exactement les indications scéniques de Wagner pour la toile de fond du château d'Anvers dans le second acte de Lohengrin.

À partir de 1864, Wagner ne s'opposa pas à ce que la figure de ce prince anonyme devienne celle du jeune roi de Bavière. Car ce fut le mécénat de Louis II qui sauva Wagner de la faillite. Le roi donna à Wagner les moyens de construire un théâtre d’opéra, le palais des festivals de Bayreuth, puis d’y monter en 1876 son cycle de quatre opéras L'Anneau du Nibelung et en 1882 sa dernière œuvre, Parsifal.

Discographie et Vidéographie[modifier | modifier le code]

Les chanteurs mentionnés interprètent respectivement Lohengrin, Elsa, Heinrich, Telramund et Ortrud.

Les préludes sont des extraits populaires sur les disques de musique pour orchestre (sans chanteurs), alors que le chœur nuptial apparaît dans beaucoup de compilations de musique pour cérémonies de mariage.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b François-René Tranchefort, L'Opéra, Paris, Éditions du Seuil, , 634 p. (ISBN 2-02-006574-6), p. 208.
  2. Yannick Simon, « Monet au théâtre des Arts pour la première de Lohengrin », Normandie Impressionniste, Magazine éphémère, no 1,‎ (ISBN 978-2-87775-977-9, lire en ligne)
  3. Jean-Michel Dhuz, « Lohengrin, première étape de la réforme wagnérienne », Radio classique,‎ (lire en ligne)
  4. Timothée Picard, Wagner, une question européenne, 4e partie [lire en ligne]
  5. Tristan MVRW, « LOHENGRIN WWV75 : AUX SOURCES DES LEGENDES DE "LOHENGRIN" », sur LE MUSEE VIRTUEL RICHARD WAGNER (consulté le )
  6. Laurence Harf-Lancner, « Du Chevalier au cygne au Lohengrin de Wagner », dans Le Moyen Âge en musique : Interprétations, transpositions, inventions, Presses universitaires de Rennes, coll. « Interférences », (ISBN 978-2-7535-5763-5, lire en ligne), p. 119–129
  7. « Opéra. Mais de quoi Lohengrin est-il le nom ? », sur L'Humanité, (consulté le )
  8. Albert Lavignac, « Le Voyage artistique à Bayreuth », sur fr.wikisource.org, (consulté le )
  9. [vidéo] Disponible sur YouTube (avec partition) à partir de 3m13s
  10. [vidéo] Disponible sur YouTube (exécution de l'acte III)
  11. Marcel Proust, « Du côté de chez Swann », sur fr.wikisource.org, (consulté le ), p. 240
  12. Marcel Proust, « À l'ombre des jeunes filles en fleur », sur fr.wikisource.org, (consulté le ), p. 9
  13. Marcel Proust, « Le Côté de Guermantes », sur fr.wikisource.org, (consulté le ), p. 69
  14. Marcel Proust, « La Prisonnière », sur fr.wikisource.org, (consulté le ), p. 200
  15. Marcel Proust, « Albertine disparue », sur fr.wikisource.org, (consulté le ), p. 319
  16. « Lohengrin - Richard Wagner - Critique DVD », sur Tutti-magazine (consulté le )
  17. (en-US) Lucas Irom, « DVD, critique. WAGNER : Lohengrin – 1 dvd DEUTSCHE GRAMMOPHON (Thielemann, Beczala, Meier… Bayreuth juillet 2018) | Classique News » (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]