Château du Falkenstein

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Château du Falkenstein
Image illustrative de l’article Château du Falkenstein
Château du Falkenstein.
Période ou style Médiéval
Type Château fort
Fin construction Entre 1246 et 1250
Destination initiale Forteresse
Propriétaire actuel État français
Destination actuelle Ruines
Protection Logo monument historique Classé MH (1930)
Coordonnées 49° 00′ 17″ nord, 7° 33′ 56″ est[1]
Pays Drapeau de la France France
Anciennes provinces de France Duché de Lorraine
Région Grand Est
Département Moselle
Commune Philippsbourg
Géolocalisation sur la carte : Moselle
(Voir situation sur carte : Moselle)
Château du Falkenstein
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
(Voir situation sur carte : Grand Est)
Château du Falkenstein
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château du Falkenstein

Le château du Falkenstein se situe dans la commune française de Philippsbourg et le département de la Moselle, au cœur des Vosges du Nord. Ce château semi-troglodyte domine la vallée de la Zinsel.

Toponymie[modifier | modifier le code]

Anciennes mentions : Valkenstein en 1317, Falquestenne en 1489, Falkeinstein en 1566[2].

Historique[modifier | modifier le code]

Le château de Falkenstein, qui date du XIe siècle, était le siège d'un comté et fief immédiat de l'Empire, enclavé dans le palatinat du Rhin. Mentionné dès 1141[3], il fut donné en 1458 au duc de Lorraine Jean, par l'empereur Frédéric, à titre de récompense pour ses services, et à la condition d'en laisser jouir les héritiers mâles du nom. Le comte Guillaume de Falkenstein en vendit la propriété en 1667 au duc Charles IV : celui-ci en investit le prince de Vaudémont Charles-Henri, son fils, qui le transmit à son petit-cousin le duc Léopold (fils du neveu de Charles IV, Charles V) et en reçut l'investiture de l'empereur Charles VI[2].

Ce comté fut réservé avec toutes ses dépendances lors de la cession de la Lorraine à la France, en 1736, ainsi que par le traité définitif de 1738. Il comprenait les villages de Philipsbourg et de Baerenthal, qui furent avec lui réunis à la France en 1794. L'ancienne seigneurie de Falkenstein fut classée, à cette époque, dans le canton de Bitche, auquel elle n'a cessé d'appartenir[2].

Fondation et héritages[modifier | modifier le code]

Le château, édifié par le comte Pierre de Lutzelbourg (de la maison de Bar-Mousson-Montbéliard), est mentionné pour la première fois en 1127. Il est destiné à protéger les possessions du comte situées dans la Forêt Sainte de Haguenau[4].

En 1150, Renaud, fils de Pierre, meurt sans laisser de descendant. Le château est alors partagé entre Folmar de Sarrewerden et la famille de Hohenstaufen. Jacques de Falkenstein apparaît comme témoin dans une charte signée à Haguenau en 1205 et en 1316, Gottfried, Conrad, Heinrich et Jacob de Falkenstein jurent la paix avec la ville de Strasbourg. Une paix castrale est signée en 1335, délimitant le château en trois parts au moyen de murs transversaux.

En 1419, Jean de Finstingen (Fénétrange) se dit seigneur de Falkenstein puisque usufruitier de la part des Sarrewerden ; en 1474 a lieu une convention de pariage entre les Falkenstein : aucune part ne doit être cédée, même à un autre membre de la famille, sans l'accord des autres pariers. Le château revient aux comtes de Deux-Ponts-Bitche en 1479 et en 1482-1483 éclate un conflit pour le non-respect de la convention entre les membres de la famille.

Les Falkenstein sont seuls maîtres du château en 1515 et la modernisation commencée par Balthasar est continuée par ses fils. En 1564, Philippe IV (1538-1590), comte de Hanau-Lichtenberg, achète le château aux enfants et petits-enfants de Balthasar et, quelques mois plus tard, il sera complètement détruit par un incendie, après avoir été frappé par la foudre[3], et ne sera jamais reconstruit.

Un comté fantôme[modifier | modifier le code]

En 1570, une partie du château non détruite continue à être habitée par un garde forestier du comte de Hanau-Lichtenberg. Entre 1570 et 1605 éclate un conflit entre les Hanau-Lichtenberg et le duché de Lorraine, au terme duquel le Falkenstein revient aux Hanau-Lichtenberg en 1606. En 1609 pourtant, l'empereur germanique investit le duc de Lorraine Henri II du fief de Falkenstein[5], qui restera désormais dans cette Maison.

En 1623, le château est ruiné par les troupes de Mansfeld durant la guerre de Trente Ans, de telle sorte que les gardes forestiers ne peuvent plus y demeurer et en 1676-1677 a lieu sa destruction définitive par les troupes françaises de Montclar. L'arrière-petit-neveu de Henri II, le prince de Vaudémont, est pourtant investi du titre purement honorifique de « comte de Falkenstein ».

François III de Lorraine, lorsqu'il renonce au duché de Lorraine et avant de devenir empereur, s'intitule toujours « comte de Falkenstein » pour siéger aux diètes d'Empire ; le titre n'est plus alors assorti d'aucune possession territoriale réelle.

Description[modifier | modifier le code]

Il faut remarquer le portail d'entrée, les vestiges du donjon, les salles troglodytiques et la tour du puits, qui avait trois fonctions : protéger le puits, défendre les abords, et servir, au niveau supérieur, d'habitation. À proximité se trouvent les ruines du château du Helfenstein. Les ruines, propriété de l'État, sont classées monument historique[6] depuis le .

Après quelques années de travaux de sécurisation du site, les ruines sont désormais ouvertes au public depuis 2013[7].

On peut voir sur le site du château qui était encore habité au XVIe siècle[3] un emplacement de monte-charge ayant permis d'élever les matériaux de construction à hauteur voulue[8], ainsi qu'au sommet de l'actuel tour d'habitation (XVe siècle) un lave-mains. Ce dernier était alimenté en eau par un réservoir ou une fontaine placée dans une niche au-dessus d'un évier. L'eau s'écoulait par la bouche d'un masque humain, décoratif et apotropaïque[3], encadré de deux blasons.

Légendes[modifier | modifier le code]

Une première légende raconte que lors de l'incendie de 1564, le château a brûlé durant cinq jours et cinq nuits.

Une seconde légende[9] veut que, dans la cave, un tonnelier-fantôme vienne quelquefois frapper à minuit, autant de coups de maillet qu'il y aura de barriques de vin dans l'année…

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Coordonnées vérifiées sur Géoportail et Google Maps
  2. a b et c Ernest de Bouteiller, Dictionnaire topographique de l'ancien département de la Moselle, rédigé en 1868.
  3. a b c et d Mengus 2021, p. 240.
  4. Surnommée « forêt sainte » du fait qu'elle conserve de nombreuses traces de son passé dont près de 450 tumulus préhistoriques et un arbre mythique, le « Gros chêne », associé à la légende de saint Arbogast.
  5. Investiture du fief de Falkenstein par Rodolphe II en faveur de Henri de Lorraine ; .
  6. Notice no IA00037995, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  7. Site internet de la commune de Philippsbourg.
  8. Nicolas Mengus, Châteaux forts au Moyen Âge, Rennes, Éditions Ouest-France, , 283 p. (ISBN 978-2-7373-8461-5), p. 76.
  9. Guide Vert Michelin 1951-1952

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Château du Falkenstein, Vosges du Nord
  • André Lerch, Châteaux-rochers des Vosges et du Palatinat, t. I 93/96 – II 97/100 : Structures et techniques, Strasbourg, Châteaux-forts d’Europe, , 436 p. (ISSN 1253-6008)
    97/100 Index des illustrations, Éditions du Centre d'étude des châteaux-forts :
    • « Falkenstein », tome I : p. 11-15-36-83-86-95-102-107-116-121-135-139-156-157-185-186 ;
    • « Falkenstein  », tome II : p. 229-231-232-272-273-280-281-283-284-289-293-294-298-304-311-324-356-368-370-371-372-373-390-398-399-401-409-426
  • Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du Moyen Âge en France, Strasbourg, Éditions Publitotal, , 28e éd. (1re éd. 1979), 1304 p. (ISBN 2-86535-070-3, OCLC 1078727877), p. 897, Philippsbourg
  • Château du Falkenstein, sur www.chateauxfortsalsace.com/
  • Travaux de mise en sécurité des châteaux des Vosges du Nord : château du Waldeck et château de Falkenstein
  • Le château du Falkenstein, sur www.pop.culture.gouv.fr/
  • Parc naturel régional des Vosges du Nord. Les châteaux forts, Clermont-Ferrand, A.R.P.E.G.E, , 223 p.
    Itinéraires 20 : L’ouvrage fait partie de la collection des guides naturels de France et présente 33 châteaux-forts (sur les 35 du parc) qui vous accueillent, avec en introduction : L’histoire, L’architecture, La vie quotidienne, Jardins et plantes cultivées, Le démantèlement des châteaux, Le château fort dans notre environnement : Philippsbourg, château du Falkenstein, pp.95 à 102
  • Articles connexes[modifier | modifier le code]

    Sur les autres projets Wikimedia :

    Liens externes[modifier | modifier le code]