Bourgogne transjurane (province)

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Bourgogne transjurane

814 – XIe siècle

Description de cette image, également commentée ci-après
Les pagi de la Bourgogne transjurane au IXe siècle
Informations générales
Statut

Commandement militaire

Royaume de 888 à 933
Capitale Saint-Maurice
Religion Catholicisme
Histoire et événements
vers 814 Création
843 Traité de Verdun, fin du royaume de Bourgogne, division en deux du territoire
888 Devient le Royaume de Haute-Bourgogne
933 Intégration au Second Royaume de Bourgogne
982 Création du comté de Bourgogne

Entités précédentes :

La Bourgogne transjurane appelée aussi Haute Bourgogne ou encore Bourgogne alémanique est l'une des quatre divisions territoriales du premier royaume de Bourgogne, crées vers 814, caractéristiques de l'administration carolingienne. Il survit à la mort du royaume comme entité administrative dans la Francie médiane, puis devient même pendant quelques décennies (888-933) le royaume Haute-Bourgogne. Il intègre ensuite le royaume d'Arles comme une simple région. La création du comté de Bourgogne en 982 ampute presque de moitié son territoire. La date de sa disparition n'est pas clairement établit mais se situe vraisemblablement au XIe siècle avec la création de nouvelles entités comme les comtés de Savoie ou de Genève.

Sa capitale était située à Saint-Maurice[1].

Limites géographiques[modifier | modifier le code]

La Bourgogne transjurane était composée de:

La bourgogne séquanaise

La "Petite-Bourgogne"

L'ancienne Sapaudie:

Aux Origines: le royaume des Burgondes[modifier | modifier le code]

Le royaume des Burgondes (Regnum Burgundionum), doit son nom au peuple burgonde, venu s’installer en 443 sur les bords du lac Léman en Sapaudie. Gondebaud (mort en 516) et son fils Sigismond (roi en 516-523) sont les souverains les plus marquants de ce royaume. À son apogée, ce royaume occupa un espace considérable : il trouvait ses limites, au nord à Langres, au midi Marseille voire même Perpignan en 508. À l’ouest il s'étendait jusqu’à Gien, et au nord-est jusque sur les bords du lac de Constance. Son existence fut éphémère : de 444 à 534. Les visées franques de Clovis Ier, en 500 ou 501, furent poursuivies par ses fils, Clodomir, roi d'Orléans, lors de plusieurs campagnes militaires qui se sont déroulées entre 532 et 534, Childebert, roi de Paris, et Clotaire, roi de Soissons, qui finissent par mettre un terme au Royaume burgonde.

La futur Bourgogne franque est conquise par les Burgondes vers 476. Mais sous les Burgondes, il n'y a pas encore la partie champenoise ni le Sénonais qui seront adjointe plus tard sous le premier royaume de Bourgogne. En 501 L'Auxerois est conquis par les Francs et détaché du reste de la futur Bourgogne. Elle n'y retournera qu'en 534.

Le royaume de Bourgogne[modifier | modifier le code]

Les Mérovingiens intègrent le Royaume burgonde aux différents royaumes mérovingiens mais lui conservent son individualité. Ses frontières sont néanmoins élargies[2]. Lui sont adjoint:les futurs provinces de l'Orléanais, du Berry, le Senonais, la moitié ouest du Bourbonnais, l'actuel département de l'Aube avec Troyes, le sud et l'est de l'actuelle Ile de France[3]. La Provence est également ajoutée mais sans le secteur d'Aix en Provence, dévolue à Sigebert[4],[5].

La Burgondie apparaît toujours comme une entité géopolitique, au même titre que la Neustrie et l'Austrasie, les Mérovingiens y installent un roi dont les plus connus furent Gontran, et Dagobert. Si la capitale du royaume demeure à Orléans jusqu'au début du VIIIe siècle, c’est à Chalon-sur-Saône, mieux situé, que Gontran et les souverains suivants résideront le plus souvent[6]

Les 4 commandements de Bourgogne

Le royaume de Bourgogne cesse d'apparaître en tant qu’entité géopolitique avec les Carolingiens et va se rétrécir. Elle perd quasiment tout les adjonctions des mérovingiens, plus la Suisse alémanique. Des ajouts du VIe siècle, seul les secteurs de Troyes et de Sens restent encore bourguignon.

Le vaste territoire de l’ancien regnum Burgundiæ est réparti par Charles Martel en quatre commandements, ayant chacun son gouverneur :

Les partages successifs du royaume entre les héritiers détruisent l'unité de la monarchie que Charlemagne et ses aïeux avaient construite. Le traité de Verdun met fin à l'unité de l'empire de Charlemagne et achève l'existence ce premier royaume de Bourgogne. La mutilation que le traité fait subir à la Bourgogne donne naissance, à l’ouest de la Saône, à la Bourgogne franque[8] qui va aboutir au duché de Bourgogne, et à l’est et au sud de cette rivière, à une Bourgogne impériale, lot de l’empereur Lothaire dont le territoire formera le royaume d'Arles.

Le système carolingien[modifier | modifier le code]

En l’an 800, Charlemagne instaure un ordre nouveau où dignitaires laïcs et évêques doivent être soumis au pouvoir central[9]. Le fonctionnaire impérial ou comte palatin est doté d’amples pouvoirs administratifs sur un pagus, terme qui désigne une subdivision d'anciens territoires héritée de l'occupation romaine.

Si l'Église maintient l'unicité de ses diocèses, les anciennes civitas se retrouvent alors partagées entre plusieurs comtes régnant parfois sur plusieurs pagi qui peuvent eux-mêmes être redivisés en plus petites entités : centaine, vicairie et ban. Le pays de Bourgogne se retrouve aussi divisé en pagi gouvernés par des comtes ou évêques.

Partages de la Francie à la fin du IXe siècle[modifier | modifier le code]

Après le décès de Lothaire le à Prüm[10] et le premier partage de son royaume la Bourgogne se trouve redivisée trois fois en quatre décennies.

Partages de la Bourgogne[modifier | modifier le code]

Pagi de la Bourgogne transjuranne[modifier | modifier le code]

Les pagi de la Bourgogne transjurane s'étendent sur le territoire actuel de la Suisse, de la Haute-Savoie et de la Franche-Comté en France, et le Val d'Aoste en Italie.

Abbaye d'Agaune[modifier | modifier le code]

L'histoire de la Bourgogne transjurane est inséparable de celle de l'abbaye Saint-Maurice d'Agaune fondée en 515 par le futur roi burgonde Saint Sigismond. Au IXe siècle sous la direction d’Hucbert beau-frère de Lothaire II, l'abbaye échappe aux évêques de Sion et devient un abbatiat laïc[11]. Tué en 864 dans une bataille à Orbe, celui-ci est remplacé par son vainqueur, Conrad, comte d'Auxerre. Les rois de Bourgogne, de Rodolphe Ier à Rodolphe III, dirigent ensuite l'institution en tant qu'abbés laïcs faisant de celle-ci une résidence royale jusqu’à ce que celui-ci décide en 1032 une restitution complète des biens au monastère.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Louis-Pierre Anquetil, Histoire de France depuis les Gaulois jusqu'à la mort de Louis XVI, Janet et Cotelle, (lire en ligne)
  2. Statistique générale de la France, (lire en ligne)
  3. Gabriel Daniel, Histoire de France: depuis l'etablissement de la monarchie françoise dan les Gaules, dediée au Roy, Chez Joseph Derbaix, (lire en ligne)
  4. François Le Maire, Histoire et antiquités de la ville et duché d'Orléans... par M. François Le Maire, (lire en ligne)
  5. Jean Eugène Bimbenet, Histoire de la ville d'Orléans, H. Herluison, (lire en ligne)
  6. Société d'agriculture, sciences, belles-lettres et arts d'Orléans, Bulletin des sciences, physiques, médicales et d'agriculture d'Orléans, (lire en ligne)
  7. Joseph Calmette, Les Grands Ducs de Bourgogne, Albin Michel, coll. « Club des librairies de France », , 396 p., p. 15
    En raison de sa date de publication, cet ouvrage ne dispose pas d'isbn
    son demi-frère Childebrand devient gouverneur de la Bourgogne franque.
    .
  8. Régine Le Jan, LA ROYAUTÉ ET LES ÉLITES DANS L’EUROPE CAROLINGIENNE (DU DÉBUT DU IXE AUX ENVIRONS DE 920), Lille, Publications de l’Institut de recherches historiques du Septentrion, , 530 p., p. 383
  9. « La Bourgogne », sur Lumiere-du-moyen-age (consulté le )
  10. Généalogie de Lothaire Ier sur le site de la Fondation pour la généalogie médiévale.
  11. François Demotz 2008, p. 177.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • François Demotz, La Bourgogne, dernier des royaumes carolingiens (855-1056). Roi, pouvoirs et élites autour du Léman, Lausanne, Société d’histoire de la Suisse romande, , 764 p. (ISBN 978-2-94006-606-3) . Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Adolphe Gros (préf. J.Désormaux), Dictionnaire étymologique des noms de lieu de la Savoie, Belley, imprimerie Chaduc, , 630 p. (ASIN B00F1U2RVY) . Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Thérèse Leguay et Jean-Pierre Leguay, Histoire de la Savoie, Paris, Éditions Jean-paul Gisserot, , 128 p. (ISBN 978-2-87747-804-5). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Robert Parisot, Le royaume de Lorraine sous les Carolingiens (843-923), Lausanne, A. Picard et fils, , 820 p. (ISBN 978-5519128377) . Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Christian Regat, François Aubert, Châteaux de Haute-Savoie : Chablais, Faucigny, Genevois, Cabèdita, , 193 p. (ISBN 978-2-8829-5117-5), p. 20.