Économie de la République centrafricaine

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Économie de la République centrafricaine
Monnaie Franc CFA
Année fiscale Année calendaire
Organisations internationales UA, OMC
Statistiques
Produit intérieur brut (parité nominale) 3,299 milliards $ (2009)
Croissance du PIB 2,4 % (2009)
PIB par habitant en PPA 450 $ (2012)
PIB par secteur agriculture : 55 % (2001)
industrie : 20 % (2001)
services : 25 % (2001)
Inflation (IPC) 0,9 % (2007)
Pop. sous le seuil de pauvreté 50 % (2004)
Population active 1,926 (2007)
Taux de chômage 8 % (2001)
Commerce extérieur
Exportations 146,7 millions $ (2007)
Biens exportés bois, sucre, café, diamants, pétrole
Importations 237,3 millions $ (2007)
Biens importés produits intermédiaires, produits manufacturés, matériaux de construction, produits agro-alimentaires, produits dérivés du pétrole
Finances publiques
Recettes publiques 334 millions $ (2009)
Dépenses publiques 362 millions $ (2009)
Sources :
https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/ct.html

En République centrafricaine, le revenu par habitant est de 446 dollars en 2012[1]. L'agriculture représente 50 % du PIB. Le pays compte des gisements d'aluminium, de cuivre, d’or, de diamant, d’uranium et des puits de pétrole[2],[3].

Agriculture et exploitation forestière

Les principales cultures sont le manioc (cassave), les bananes, le maïs, le café, le coton et le tabac[4],[5].

Le potentiel des sols est estimé à 15 millions d'hectares[6],[4].

Le nord-ouest et le centre du pays représentent un bassin agricole important pour les cultures de coton et de canne à sucre. Toutefois, la faiblesse des infrastructures et du soutien à la production, qui reste majoritairement extensive, limite très fortement les rendements, très inférieurs à ceux des pays voisins. L'enclavement du pays demeure un handicap important.

En 2009, l’élevage s’appuie sur un cheptel d'environ 15 millions de têtes[7].

L'exploitation forestière contribue largement au PIB, avec d'importantes ressources en bois tropicaux. La forêt centrafricaine couvre une superficie de 3,8 millions d'hectares[8],[9]. Dès le début de la colonisation, on a exploité l'hévéa pour son latex, aujourd'hui les essences sont plus diversifiées. Les moins nobles sont transformées localement par une petite industrie de contreplaqués, tandis que les plus précieuses sont exportées sans transformation sous forme de grumes.

Pétrole

Les premiers forages pétroliers sont réalisés au début des années 1980 par des compagnies pétrolières américaines dont Grynberg RSM du milliardaire américain Jack Grynberg[10].

Le président Patassé attribue un permis d'exploitation à la compagnie américaine Grynberg mais celui-ci expire en 2004[11]. S'ensuit une bataille judiciaire entre le pétrolier américain RSM Production Corporation et le gouvernement centrafricain, ou Jack Grynberg est condamné en son absence à cinq ans de prison et 152 millions d'euros de dommages et intérêts. Le gouvernement américain suit de près la situation sur place[12].

Le pétrole de Gordil, à la frontière tchadienne est concédé par le régime de François Bozizé en 2012 aux Chinois de la China National Petroleum Corporation[13],[14], donnant notamment naissance au site pétrolier de Boromata dans la zone de Birao[15]. Bozizé affirmera : « J’ai été renversé à cause du pétrole » et « J’ai donné le pétrole aux Chinois et c’est devenu un problème »[16],[17].

Un milliard de barils de pétrole seraient présents dans le pays, principalement au nord, près de la frontière avec le Tchad, certains experts parlant de jusqu’à 5 milliards de barils[18].

Quatre sites pétroliers prometteurs sont identifiés, soit Bagara, Doseo, Salamat et Doba/Bango[18].

Uranium

Dans les années 1960, un gisement de bauxite avait été découvert à Bakouma par le Commissariat à l’énergie atomique[3]. La Centrafrique posséderait environ 20,000 tonnes de réserves d'Uranium[19].

Le groupe nucléaire Areva a signé en août 2008 avec le pouvoir de François Bozizé, un contrat de 18 milliards de Francs CFA (27 millions d’euros) sur 5 ans portant sur un projet du gisement d’uranium à Bakouma à 900 km au nord-est de Bangui[20].

Areva a cependant renoncé à l'exploiter en raison de l’insécurité et de la baisse mondiale du cours de l’uranium dû à l’accident nucléaire de Fukushima[21],[22].

Diamants

La production de diamants alluvionnaires de très bonne qualité (diamants de joaillerie) s'établit à environ 500 000 carats bruts par an[19].

La Centrafrique figure en quatrième ou cinquième place mondiale pour leur qualité[23].

La production réelle est difficile à estimer au double environ, il existe une contrebande importante dans ce secteur[24]. La production, le commerce, ainsi que la taille des diamants, sont des activités qui font régulièrement l'objet de plans visant à les nationaliser, ou au contraire à les libéraliser. Les chefs d’État centrafricains ont toujours profité du diamant[25], l'empereur Bokassa les a utilisé à des fins diplomatiques comme lors de l'affaire des diamants. L’exploitation des diamants alimente les différents groupes armés et la violence dans le pays[26].

En 2013, la Centrafrique est suspendue du Processus de Kimberley visant à lutter contre les diamants du sang[27],[28].

Industrie

Le tissu industriel, qui n'a jamais été très développé par rapport aux pays voisins comme le Cameroun par exemple, a souffert des troubles militaires et politiques successifs, et est aujourd'hui quasiment inexistant. Quelques industries développées dans les années 1970 (manufactures de tissus, de chaussures...) ont disparu. Il subsiste une production locale de bière et de transformation d'aluminium. Le secteur privé emploie environ 11 000 salariés.

Les services publics (eau, électricité, téléphone filaire...), monopoles d'État, sont dans des situations financières difficiles, et les équipements, faute de maintenance et d'investissement, sont pour la plupart vétustes, entraînant des ruptures de service très fréquentes. Le poids important de la dette dans le budget national, et la faiblesse du niveau des ressources propres, rendent la gestion de l'État difficile (non-paiement de salaires des fonctionnaires, grèves et mouvements sociaux) et contribuent à la fragilité des institutions politiques.

Un cadre législatif anachronique voir inexistant, l'absence d'infrastructures de transport et forte corruption, caractérisent l'économie de la République centrafricaine, qui fait également partie d'institutions visant à l'intégration sous-régionale ou régionale comme la CEMAC.

Braconnage et tourisme

La Centrafrique reste un des endroits de la planète où l'on trouve encore une flore et une faune très diversifiées, en particulier une population d'éléphants d'Afrique de forêt. Cette situation reste très fragile du fait du braconnage pour l'ivoire et de la consommation de viande de brousse, mais représente un potentiel cynégétique et d'écotourisme important. Le tourisme reste encore anecdotique, autant du fait de la faiblesse des infrastructures d'accueil et de transport que de l'insécurité qui règne dans le pays.

Entreprises

Plusieurs multinationales françaises sont présentes sur place dont Total, Bolloré, Castel, Areva ou Orange[29],[30],[31].

Références

  1. Centrafrique: une économie dévastée - Radio France Internationale
  2. République centrafricaine, les enjeux pétroliers d’un conflit, Rossa Mousaoui, jeudi, 12 décembre, 2013, l'Humanité.
  3. a et b Le Tchad, clé de la paix en Centrafrique - Thomas Flichy de La Neuville - Les echos - 15.12.2013
  4. a et b République centrafricaine, Aquastat, FAO
  5. Les cultures d'exportation de la République Centrafricaine , Jean-Bernard Suchel, 1967
  6. Problématique de développement agricole en République centrafricaine et perspectives de recherche, Henri OUIKON, Agence Centrafricaine De Développement Agricole, Actes du colloque, 27-31 mai 2002, Garoua, Cameroun
  7. Centrafrique , Banque de France • Rapport annuel de la Zone franc • 2010
  8. p. 13, Atlas Forestier Interactif de la République Centrafricaine, Rapport du World Resources Institute en collaboration avec le ministère des eaux, forêts, chasse et pêche de la république centrafricaine
  9. Rapport sur la situation des peuples autochtones des forets de la République Centrafricaine, janvier 2009, Rainforest Foundation UK
  10. Centrafrique : Une odeur de pétrole, Léopold Nséké, 6 février 2014
  11. Centrafrique : Une odeur de pétrole, Léopold Nséké, février 2012, Afrique Expansion
  12. Hillary Clinton branchée sur Bangui, Africa Intelligence, 7/06/2010
  13. Agonie silencieuse de la Centrafrique, Vincent Munié, Le Monde Diplomatique, octobre 2013
  14. CENTRAFRIQUE-PRESSE.COM, Bozizé accorde l’ancien permis pétrolier de Grynberg aux Chinois
  15. Centrafrique: De la sécurité sur le site pétrolier Boromata
  16. http://www.afrique-asie.fr/menu/afrique/6847-centrafrique-les-raisons-cachees-de-l-intervention-francaise.html
  17. Pourquoi l’Occident devient de plus en plus agressif en Afrique ?
  18. a et b Oil and Natural Gas Exploration and Production: National Security Implications forthe United States and China Africa’s Booming Oil and Natural Gas - David E. Brown
  19. a et b Les défis de la stabilité en Centrafrique, PHILIPPEHUGON, février 2014, Institut de Relations Internationales et Stratégiques
  20. Les raisons pour lesquelles la France intervient en Centrafrique , Ouest-France
  21. La France dans le guêpier centrafricain - Centrafrique - 02/01/2013
  22. Areva reporte l’exploitation de l’uranium en Centrafrique - Claire Fages - RFI
  23. Centrafrique : une économie paralysée, Geopolis, Pierre Magnan, 05/12/2013
  24. Elise Rousseau, « Le Processus de Kimberley et la lutte contre le commerce des "diamants de sang" », Courrier hebdomadaire du CRISP,‎ (lire en ligne)
  25. En Centrafrique, les diamants sont éternels, Anne Guion, 18.10.2013, La Vie
  26. Centrafrique, « les diamants du sang » - Thalia Bayle - 13-05-14
  27. Centrafrique/diamants: ventes bloquées - Le Figaro - 07/06/2013
  28. Les diamants de Centrafrique toujours suspendus du Processus de Kimberley - 22/11/2013 - Jeune Afrique et AFP
  29. La nouvelle image des africains de Bolloré - Jeune Afrique - 09/06/2009
  30. France Télécom lance la 3G+ en Centrafrique
  31. Centrafrique : "Ne pas oublier les intérêts économiques de la France", explique un spécialiste - RTL - Raphaël Bosse-Platière - 14/12/2013

Voir aussi

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