« Tarō Asō » : différence entre les versions

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Et, après la réforme électorale de [[1994]], la mise en place du nouveau 8{{e}} district (qui comprend les parties de l'ancien 2{{e}} district non comprises dans [[Kitakyūshū]]) et le passage au scrutin uninominal à un tour à partir des [[élection législative japonaise de 1996|élections de 1996]], il obtient la majorité absolue des suffrages à chaque élection, à l'exception de [[élection législative japonaise de 2000|2000]] (tout en réunissant lors de cette élection, face à 4 concurrents, 49,91 % des suffrages)<ref>{{jp}}[http://www.senkyo.janjan.jp/election/2003/99/001583/00001583_6046.html Détail des résultats des élections législatives japonaises de 1996, 2000 et 2003 dans le 8{{e}} district de Fukuoka] sur le site [http://www.senkyo.janjan.jp/ www.senkyo.janjan.jp]</ref>. Lors des [[élection législative japonaise de 2005|dernières élections]], en [[2005]], il a été réélu avec 56,89 % des voix et plus de 57 000 bulletins d'avance sur son principal challenger<ref>{{jp}}[http://www.senkyo.janjan.jp/election/2005/99/000001/00000001_686.html Détail des résultats des élections législatives japonaises de 2000, 2003 et 2005 dans le 8{{e}} district de Fukuoka] sur le site [http://www.senkyo.janjan.jp/ www.senkyo.janjan.jp]</ref>.
Et, après la réforme électorale de [[1994]], la mise en place du nouveau 8{{e}} district (qui comprend les parties de l'ancien 2{{e}} district non comprises dans [[Kitakyūshū]]) et le passage au scrutin uninominal à un tour à partir des [[élection législative japonaise de 1996|élections de 1996]], il obtient la majorité absolue des suffrages à chaque élection, à l'exception de [[élection législative japonaise de 2000|2000]] (tout en réunissant lors de cette élection, face à 4 concurrents, 49,91 % des suffrages)<ref>{{jp}}[http://www.senkyo.janjan.jp/election/2003/99/001583/00001583_6046.html Détail des résultats des élections législatives japonaises de 1996, 2000 et 2003 dans le 8{{e}} district de Fukuoka] sur le site [http://www.senkyo.janjan.jp/ www.senkyo.janjan.jp]</ref>. Lors des [[élection législative japonaise de 2005|dernières élections]], en [[2005]], il a été réélu avec 56,89 % des voix et plus de 57 000 bulletins d'avance sur son principal challenger<ref>{{jp}}[http://www.senkyo.janjan.jp/election/2005/99/000001/00000001_686.html Détail des résultats des élections législatives japonaises de 2000, 2003 et 2005 dans le 8{{e}} district de Fukuoka] sur le site [http://www.senkyo.janjan.jp/ www.senkyo.janjan.jp]</ref>.


===Une ascension relativement rapide===
===Une ascension progressive===
====Les premières responsabilités====
Il rejoignit le cabinet de [[Jun'ichirō Koizumi]] en tant que [[Ministère japonais des Affaires intérieures et des Communications|ministre des Affaires intérieures et des Communications]] en 2003 avant de devenir ministre des Affaires étrangères du Japon le [[31 octobre]] [[2005]].
Tarō Asō obtient son premier poste gouvernemental (sans être toutefois encore membre du [[Cabinet du Japon|Cabinet]]) du {{date|27|décembre|1988}} au {{date|3|juin|1989}}. Il est alors vice-ministre parlementaire auprès du ministre de l'Éducation, des Sports, des Sciences et de la Culture [[Takeo Nishioka]], dans le [[gouvernement Takeshita|gouvernement]] de [[Noboru Takeshita]].


Il est ainsi considéré par la suite, à la fin des [[années 1980]] et au début des [[années 1990]], comme un des spécialistes au sein du [[Parti libéral démocrate (Japon)|PLD]] concernant les dossiers éducatifs. En effet, il est directeur de la division de l'Éducation du parti de [[mars]] à [[décembre]] [[1990]].
Le [[21 août]] [[2006]], Asō a officiellement déclaré sa candidature pour la présidence du [[parti libéral démocrate (Japon)|parti libéral-démocrate]] en lieu et place de Jun'ichirō Koizumi. Il finit deuxième avec 136 voix sur 704 derrière [[Shinzō Abe]] lors de l'élection du 20 septembre 2006<ref>{{en}} [http://www.chinadaily.com.cn/world/2006-09/20/content_693157.htm ''Abe wins party leadership, set to be PM''], [[China Daily]], 20 septembre 2006.</ref>.
Il perd finalement son poste de ministre [[27 août]] [[2007]] suite à un remaniement ministériel, mais devient secrétaire général du PLD<ref>[http://www.french.xinhuanet.com/french/2007-08/27/content_478611.htm ''Japon : Abe nomme de nouveaux membres exécutifs au PLD''], [[Xinhua]], 27 août 2007.</ref>.


====Un intérêt pour les dossiers diplomatiques et économiques====
Après la démission de Shinzō Abe annoncée le [[15 septembre]] [[2007]], Asō se présente une nouvelle fois à la présidence du [[Parti libéral démocrate (Japon)|PLD]], mais un {{no-ref|front « anti-Asō » se forme alors derrière le plus expérimenté mais moins charismatique}} [[Yasuo Fukuda]], qui est largement élu à la tête du parti le [[23 septembre]] par 330 voix contre 197. Tarō Asō est suite à cela mis un temps à l'écart en n'étant nommé ni au [[Gouvernement Fukuda|gouvernement]] ni à un poste clé du parti. Toutefois, Fukuda, qui fait face à une opposition très offensive menant une stratégie de rejet quasi-systématique de toute loi présentée par le gouvernement au sein de la [[Chambre des conseillers (Japon)|Chambre des conseillers]], ce qui l'empêche de mettre en place certaines réformes tandis que plusieurs scandales le rendent impopulaires, remanie en profondeur son gouvernement le {{1er août}} [[2008]] et rassemble derrière lui l'ensemble de ses troupes, dont son ancien rival Tarō Asō. Ce dernier retrouve alors le poste de secrétaire général, et donc de n°2, du PLD, ce qui le met en bonne place pour tenter une fois de plus de prendre la présidence d'un mouvement vieillissant et souffrant d'une grave crise de confiance auprès de l'opinion publique.
Mais ses anciennes fonctions de chef d'un grand groupe industriel et minier, et ses nombreuses affectations passées à l'étranger, l'ont rapidement poussé à s'intéresser, tant à la [[Chambre des représentants du Japon|Chambre des représentants]] qu'au sein du [[Parti libéral démocrate (Japon)|PLD]], aux dossiers économiques, liés au commerce extérieur ou encore aux affaires étrangères. Il est ainsi successivement :
* [[janvier]] - [[novembre]] [[1991]] : président de la Commission spéciale de la [[Chambre des représentants du Japon|Chambre des représentants]] concernant les Problèmes [[houille|houillers]].
* [[novembre]] [[1991]] - [[janvier]] [[1993]] : président de la Commission spéciale de la [[Chambre des représentants du Japon|Chambre des représentants]] chargée des Affaires étrangères.
* [[décembre]] [[1992]] - [[août]] [[1993]] : directeur de la division des Affaires étrangères du [[Parti libéral démocrate (Japon)|PLD]].


====Une valeur montante du PLD====
Le {{1er septembre}} [[2008]], Yasuo Fukuda annonce sa démission de son poste de Premier ministre et de président du PLD. Le {{date|22|septembre|2008}}, Tarō Asō est désigné chef du parti libéral-démocrate par 351 voix sur 527, au détriment des autres candidats [[Kaoru Yosano]], [[Yuriko Koike]], [[Nobuteru Ishihara]] et [[Shigeru Ishiba]]<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/depeches/infojour/reuters.asp?id=79473,Taro Aso sera le nouveau Premier ministre japonais, ''L'Express'', 22 septembre 2008]</ref>, et est ainsi élu [[Premier ministre du Japon]] par la [[Chambre des représentants du Japon|Chambre des représentants]] le [[24 septembre]] [[2008]]<ref>[http://afp.google.com/article/ALeqM5inBnXIYJKqEUqFngXlv7f3ttu1sA AFP, « Japon: Taro Aso élu Premier ministre pour mener la bataille des législatives », 24/09/2008]</ref>.
Partisan au sein du [[Parti libéral démocrate (Japon)|PLD]] de [[Yōhei Kōno]], il fait partie de l'équipe de ce dernier lorsqu'il devient président du parti, d'[[août]] [[1993]] à [[novembre]] [[1995]] (le seul chef du mouvement à n'avoir pas, jusqu'à ce jour, occupé la fonction de [[Premier ministre du Japon|Premier ministre]]). Tarō Asō devient alors secrétaire général adjoint du mouvement, et seconde Kōno (qui est considéré comme l'un des principaux représentants de l'aile gauche du [[Parti libéral démocrate (Japon)|PLD]]) dans ses négociations pour former, à partir de [[juillet]] [[1994]], une alliance avec le [[Parti socialiste japonais]].

Le mauvais score du [[Parti libéral démocrate (Japon)|PLD]] aux élections à la [[Chambre des conseillers (Japon)|Chambre des conseillers]] du {{date|23|juillet|1995]], suivi d'une fronde interne au parti, pousse finalement [[Yōhei Kōno]] a démissionné en [[septembre]] [[1995]] pour être remplacé par [[Ryūtarō Hashimoto]], membre de la faction responsable de la chute de Kōno.

Mais ce changement de direction au sein du grand parti de la droite japonaise n'entrave pas l'ascension politique de Tarō Asō. Hashimoto, devenu [[Premier ministre du Japon|Premier ministre]] en [[janvier]] [[1996]], offre même son premier poste au sein du [[Cabinet du Japon|Cabinet]] à Asō : celui-ci est ainsi nommé ministre d'État et directeur général de l'[[Agence de planification économique (Japon)|Agence de planification économique]] dans le [[gouvernement Hashimoto II|deuxième gouvernement Hashimoto]] du {{date|7|novembre|1996}} au {{date|11|septembre|1997}}. Dans un contexte de [[crise économique asiatique]], Tarō Asō a été confronté pendant le temps où il a occupé cette fonction à la plus faible croissance économique qu'ait jamais connu le [[Japon]] depuis les [[années 1950]] (et donc avant le [[miracle économique japonais|miracle japonais]]). Il a dû ainsi annoncé une prévision de croissance du [[produit intérieur brut|PIB]] de moins de 2 % pour l'année fiscale [[1997]]<ref>{{en}} [http://www.iht.com/articles/1996/12/19/ttrade.t_0.php V. Kattoulas, « Byproduct Of Weak Yen: Japan Posts Big Surplus », 19/12/1996]</ref>.

Il est par la suite l'éphémère président de la Commission spéciale de la [[Chambre des représentants du Japon|Chambre des représentants]] chargé de la Réforme de la structure fiscale de [[novembre]] à [[décembre]] [[1998]], il retrouve un poste au [[Cabinet du Japon|Cabinet]] en tant que ministre d'État chargé de la politique économique et fiscale du [[23 janvier]] au {{date|26|avril|2001}} dans le [[gouvernement Mori II|second et dernier gouvernement]] de [[Yoshirō Mori]]. Il déclare lors de sa prise de fonction vouloir « plus douce » la dérégulation de l'économie engagée par son prédécesseur [[Fukushiro Nukaga|Fukushirō Nukaga]], mais la chute du cabinet trois mois plus tard l'empêche de réellement faire ses preuves à ce poste<ref>{{en}}[http://findarticles.com/p/articles/mi_m0XPQ/is_/ai_70392795 « 2ND LD: Nukaga resigns over KSD scandal, Aso takes over », ''Kyodo News international'', 29/01/2001]</ref>.

Ainsi, Tarō Asō a occupé tout au long des [[années 1990]] des postes au premier plan de la vie politique japonaise, mais ce n'est véritablement qu'à partir des [[années 2000]], et plus particulièrement sous le gouvernement de [[Jun'ichirō Koizumi]], qu'il va acquérir une forte notoriété.

===Ministre de Koizumi et d'Abe===
====De la rivalité au soutien à Koizumi====
Lorsque [[Yoshirō Mori]] démissionne en [[avril]] [[2001]], le grand favori pour lui succéder est alors l'ancien [[Premier ministre du Japon|Premier ministre]] [[Ryūtarō Hashimoto]], soutenu par « l'establishment » de la haute-administration et des factions internes au parti. Son principal challenger, qui fait bientôt figure d'outsider, est le [[néo-libéralisme|néo-libéral]] [[Jun'ichirō Koizumi]], candidat soutenu par un groupe de réformateurs connus sous le nom de « trio YKK » (alliance formée au début des [[années 1990]] par alors trois jeunes députés réformateurs : [[Taku Yamasaki]], [[Kōichi Katō]] et Koizumi, et longtemps dominée par Katō jusqu'à ce que celui-ci se déconsidère à la fin de l'année [[2000]] pour avoir un temps menacé de voter la [[mention de censure]] présentée par l'opposition à l'encontre du gouvernement Mori)<ref>[http://www.challenges.fr/magazine/0003-001068/le_soleil_levant.html R. Arnaud, « Junichiro Koizumi, Premier ministre japonais : Le soleil levant », ''Challenges'', 15/09/2005]</ref>. Koizumi appelle à une profonde réforme et du [[Japon]] et du parti, passant par une forte dérèglementation et une baisse du rôle de l'État et de l'administration pour ce qui est de la première et par la lutte contre le régime des factions pour la seconde.

Face à ces deux blocs, deux petites candidatures sont présentées aux marges du parti : Tarō Asō soutenu par l'aile gauche (favorable au maintien d'un certain niveau d'État providence tout en reconnaissant la nécessité de réformer le parti) et [[Shizuka Kamei]] soutenu par le clan le plus [[conservatisme|conservateur]]. Asō fait notamment campagne alors pour maintenir et même renforcer les aides de l'État aux régions en difficulté. Finalement, contre la plupart des pronostics qui donnaient Hashimoto gagnant, Koizumi (le favori des sondages) l'emporte lors de l'élection du {{date|24|avril|2001}} par 298 voix de délégués contre 155 à Hashimoto et seulement 31 à Asō (Kamei s'étaient finalement retirés)<ref>{{en}}[http://www.asiasource.org/news/at_mp_02.cfm?newsid=49543 « Japan Elects New LDP President », ''Asia source'', 23/04/2001]</ref>.

Tarō Asō obtient toutefois en consolation de son échec le poste important de président du conseil de recherche politique du [[Parti libéral démocrate (Japon)|PLD]]<ref>{{en}}[http://archives.cnn.com/2001/WORLD/asiapcf/east/04/25/japan.koizumi.win.02/index.html « Koizumi elected as Japan's new PM », ''CNN'', 25/04/2001]</ref>, soit la 3{{e}} plus importante position au sein de l'exécutif du mouvement, après le président et le secrétaire général (ce dernier poste étant alors confié à [[Taku Yamasaki]], autre membre du « trio YKK » et allié donc de Koizumi).

Tout en appelant jusqu'au bout Koizumi à réviser sa politique économique<ref>{{en}}[http://findarticles.com/p/articles/mi_m0XPQ/is_/ai_107135425 « Aso urges Koizumi to show intent to change economic ministers », ''Kyodo News International'', 02/09/2003]</ref>, Asō finit par se rallier à Koizumi, notamment sur les questions de politiques étrangères (il soutient les positions nationalistes décomplexées du Premier ministre et son attitude plus distante voire offensive à l'égard des gouvernements chinois et nord-coréens) ou sur la décentralisation qu'il soutien. Après sa réélection à la tête du parti, Koizumi fait ainsi d'Asō l'un des piliers de son [[gouvernement Koizumi I|gouvernement]] en le nommant [[ministère japonais des Affaires intérieures et des Communications|ministre des Affaires intérieures et des Communications]] le {{date|20|septembre|2003}}, poste qu'il conserve dans le [[gouvernement Koizumi II|second cabinet]] puis au début du [[gouvernement Koizumi III|troisième gouvernement Koizumi]] jusqu'au {{date|31|octobre|2005}}.

====Ministre des Affaires intérieures et des Communications====
Tarō Asō fut essentiellement chargé en tant que ministre des Affaires intérieures et des Communications (qui comprend également la direction des services gouvernementaux des postes) de préparer la [[privatisation]] de la [[Japan Post|poste japonaise]]. Pourtant, le soutien d'Asō, connu pour être un modéré voire un opposant à l'égard de la déréglementation, à cette réforme a pendant longtemps fait l'objet d'interrogations.

Ainsi, alors qu'il n'était pas encore membre du gouvernement, il s'était opposé dans un premier temps au plan de Koizumi de privatisation totale en [[2002]], tout en ne rejetant pas l'idée d'une ouverture partielle du capitale de ''[[Japan Post]]''<ref>{{en}}[http://findarticles.com/p/articles/mi_m0XPQ/is_2002_June_3/ai_86623769?tag=rel.res5 « LDP's Aso blasts Koizumi over postal services deregulation », ''Kyodo News international'', 03/06/2002]</ref>. Et à peine devenu ministre, il s'oppose à la volonté de Koizumi de faire de ce projet l'un des sujets phares de la campagne aux [[élection législative japonaise de 2003|élections législatives de 2003]], et émet dans le même temps des doutes quant à la faisabilité du calendrier émis par le Premier ministre pour l'élaboration de la réforme (Koizumi prévoyait déjà en 2003 de pouvoir faire voter le projet de loi en [[2005]] pour une application en [[2007]])<ref>{{en}}[http://findarticles.com/p/articles/mi_m0XPQ/is_2003_Sept_29/ai_108316691?tag=rel.res3 « Aso against pledging postal privatization in election campaign », ''Kyodo News International'', 29/09/2003]</ref>.

Pourtant, si le projet sort de son champ de compétence directe lors du remaniement ministériel du {{date|27|septembre|2004}} qui voit la création d'un ministère d'État chargé de la privatisation de la poste confié au ministre de la politique économique et fiscale [[Heizō Takenaka]] (partisan convaincu Jun'ichirō Koizumi et de cette privatisation), il continue néanmoins à être l'un des principaux acteurs de la finalisation de cette réforme<ref>[http://www.fr.emb-japan.go.jp/brief/05_jb438.html Japan Brief, FPC, « Le Premier ministre Koizumi remanie son cabinet et nomme de nouveaux dirigeants pour le PLD », ''Ambassade du Japon en France'', 04/10/2004]</ref><ref>{{en}}{{pdf}}[http://www.esri.go.jp/en/workshop/050117/morninge4.pdf « The Point of speech of Minister of Internal Affairs and Communications Taro Aso »], compte rendu de son intervention à la conférence du [[Kantei]] baptisée [http://www.esri.go.jp/en/workshop/050117/050117main-e.html « Privatization of the Postal Services: Fundamental Reform from Public to Private »], le {{date|17|janvier|2005}}.</ref>. Ce n'est qu'une fois le projet de loi sur la privatisation de la poste définitivement voté, le {{date|14|octobre|2005}}, que Tarō Asō a quitté le ministère des Affaires intérieures et des communications, confié à [[Heizō Takenaka]].

====Ministre des Affaires étrangères====
[[Image:Aso and Rice in APEC.jpg|thumb|right|200px|Tarō Asō et la [[Secrétaire d'État des États-Unis|Secrétaire d'État]] [[États-Unis|américaine]] [[Condoleezza Rice]] au sommet de l'[[Coopération économique pour l'Asie-Pacifique|APEC]] en [[2005]]]]
Tarō Asō est ensuite [[ministère japonais des Affaires étrangères|ministre des Affaires étrangères]] dans le [[gouvernement Koizumi III|troisième cabinet Koizumi]] puis dans [[gouvernement Abe|celui]] de [[Shinzō Abe]], du {{date|31|octobre|2005}} au {{date|27|août|2007}}. C'est essentiellement à ce poste qu'il se fait le plus connaître, notamment en raison de ses nombreuses déclarations fracassantes teintées de nationalisme, voire de [[révisionnisme au Japon|révisionnisme]].

Favorable à une politique étrangère décomplexée, domaine sur lequel il rejoint le plus les [[Premier ministre du Japon|Premier ministres]] [[Jun'ichirō Koizumi]] puis [[Shinzō Abe]], il a notamment défendu les visites annuelles de Koizumi au [[sanctuaire de Yasukuni]] malgré les protestations des pays voisins, dont surtout la [[République populaire de Chine]] et la [[Corée du Sud]], et a même été jusqu'à appeler l'[[Akihito|empereur]] à faire de même<ref>{{en}}[http://www.mutantfrog.com/2006/01/28/foriegn-minister-taro-asos-foot-in-mouth-disease-takes-a-turn-for-the-worse/ « Emperor Should Visit Yasukuni: Aso », ''Nikkei Net'', in le blog Mutant frog, 28/01/2006]</ref>. Il a néanmoins proposer, pour mettre un terme à la polémique, d'enlever son caractère religieux au sanctuaire et de le mettre sous le contrôle de l'État, afin de le transformer définitivement en mémorial de guerre national avec une loi clarifiant quels militaires devraient être honorés et en les séparant des criminels de guerre de classe A à l'origine de la controverse<ref>{{en}}[http://findarticles.com/p/articles/mi_m0WDQ/is_/ai_n26951792 « Aso to propose putting Yasukuni Shrine under effective state control », ''Kyodo news international'', 07/08/2006]</ref>.

En tant que chef de la diplomatie du pays présidant le [[Conseil de sécurité des Nations unies]] au moment de la crise issue de l'[[Essai nucléaire nord-coréen du 9 octobre 2006|essai nucléaire]] réalisé par la [[Corée du Nord]] le {{date|9|octobre|2006}}, Tarō Asō a joué un rôle de premier plan dans l'adoption, le [[14 octobre]] suivant, de la [[Résolution 1718 du Conseil de sécurité des Nations unies|Résolution 1718]] sanctionnant le régime de [[Pyongyang]], appelant à un processus de renoncement de l'arme nucléaire de la part de ce pays et le sommant à revenir à la table des [[pourparlers à six]]<ref>{{en}}[http://www.mofa.go.jp/announce/announce/2006/10/1015.html Déclaration de Tarō Asō sur l'adoption de la résolution 1718 du Conseil de sécurité des Nations unies concernant l'essai nucléaire réalisé par la Corée du Nord, 15/10/2006]</ref><ref name="un">{{Lien web|url=http://www.un.org/apps/news/story.asp?NewsID=20261&Cr=DPRK&Cr1= |titre=Security Council imposes sanctions on DPR Korea after its claimed nuclear test|auteur=''[[Organisation des Nations unies|United Nations]]''|date={{date|14|octobre|2006}}}}</ref>. Il a également été chargé d'annoncer la mise en place de sanctions économiques (passant par un embargo des produits nord-coréens), initialement prévues pour une période de 6 mois mais sans cesse renouvelées depuis lors<ref>{{en}}[http://world.kbs.co.kr/french/news/news_detail.htm?No=22697 « Le Japon prolonge ses sanctions économiques contre la Corée du Nord », 30/09/2008]</ref>.

===La lente conquête du pouvoir===
====La succession de Koizumi====
[[Image:Abe Party President of Japan.jpg|thumb|left|200px|[[Jun'ichirō Koizumi]] (2{{e}} à partir de la gauche) et les trois candidats à sa succession, de g. à d. : Tarō Asō, [[Shinzō Abe]] et [[Sadakazu Tanigaki]]]]
Jun'ichirō Koizumi décide, comme promis lors des élections législatives de 2005, de quitter la politique à l'automne [[2006]]. Une lutte pour sa succession s'engage pour sa succession s'engage entre les poids lourds du gouvernement, les favoris étant : [[Shinzō Abe]] (considéré comme le « dauphin » désigné de Koizumi), [[Sadakazu Tanigaki]] (le ministre des Finances sortant), [[Yasuo Fukuda]] (considéré comme l'éminence grise de Koizumi, qui finalement ne se présentera pas) et Tarō Asō lui-même.

Le [[21 août]] [[2006]], Asō a officiellement déclaré sa candidature pour la présidence du [[parti libéral démocrate (Japon)|parti libéral-démocrate]], et donc pour accéder au poste de [[Premier ministre du Japon|Premier ministre]]. Il a fait campagne sur le thème de la réforme de la constitution pour permettre de transformer définitivement les [[forces d'autodéfense japonaise]] en armée traditionnelle, sur le maintien de positions fermes vis-à-vis de la [[Corée du Nord]] mais également du régime communiste chinois tout en reprenant son idée de laïciser le [[sanctuaire de Yasukuni]]. Sur le plan social, il a défendu l'idée d'augmenter le niveau scolaire des jeunes japonais en réduisant l'âge obligatoire pour être scolarisé de 6 à 5 ou 4 ans, et a également promis de promouvoir la construction de logements plus confortables<ref>{{en}}[http://www.chinadaily.com.cn/world/2006-08/21/content_669878.htm AP, « Japanese FM announces candidacy to PM », ''China Daily'', 21/08/2006]</ref>.

Il finit deuxième avec 136 voix sur 704 derrière [[Shinzō Abe]] (qui a mené dans les sondages tout au long de la campagne) lors de l'élection du {{date|20|septembre|2006]], tout en devançant [[Sadakazu Tanigaki]] qui lui ne réunit que 102 suffrages<ref>{{en}} [http://www.chinadaily.com.cn/world/2006-09/20/content_693157.htm ''Abe wins party leadership, set to be PM''], [[China Daily]], 20 septembre 2006.</ref>. [[Shinzō Abe]] décide, malgré son opposition lors de ce scrutin, de le confirmer au ministère des Affaires étrangères dans son [[gouvernement Abe|cabinet]].

Il perd finalement son poste de ministre le {{date|27|août|2007}} suite à un remaniement ministériel dû essentiellement à la défaite historique du [[Parti libéral démocrate (Japon)|PLD]] aux élections à la [[Chambre des conseillers (Japon)|Chambre des conseillers]], qui désormais est contrôlée par l'opposition. Tarō Asō quitte donc le gouvernement mais devient secrétaire général du PLD<ref>[http://www.french.xinhuanet.com/french/2007-08/27/content_478611.htm ''Japon : Abe nomme de nouveaux membres exécutifs au PLD''], [[Xinhua]], 27 août 2007.</ref>. Ce poste, qui fait de lui officiellement le n°2 du parti mais également, dans la pratique, son chef effectif (le président du mouvement étant concentré sur sa fonction de [[Premier ministre du Japon|Premier ministre]]). Cela lui donne également les moyens d'être en position de force pour briguer une nouvelle fois la présidence du mouvement.

====La succession d'Abe====
Après la démission de Shinzō Abe annoncée le {{date|12|septembre|2007}}, Asō se présente une nouvelle fois à la présidence du [[Parti libéral démocrate (Japon)|PLD]], annonçant sa candidature dès le lendemain. Plusieurs autres candidatures sont envisagées (notamment le ministre des Finances [[Fukushiro Nukaga|Fukushirō Nukaga]]), mais il n'a finalement qu'un seul adversaire : [[Yasuo Fukuda]], fils d'un ancien [[Premier ministre du Japon|Premier ministre]] des [[années 1970]], ancienne éminence grise et ami de [[Jun'ichirō Koizumi]] (qui le soutient activement) et considéré par les caciques du parti comme plus consensuel que le très populiste Asō<ref>{{en}}[http://news.bbc.co.uk/2/hi/asia-pacific/6994283.stm « Rivals confirmed in Japan PM race », ''BBC News'', 15/09/2007]</ref>.

Les deux hommes s'opposent essentiellement sur les questions d'affaires étrangères, [[Yasuo Fukuda]] soutenant un réchauffement des relations avec la [[République populaire de Chine]] et la [[Corée du Sud]] et, plus largement, le renforcement de la coopération dans la région Asie-Pacifique (en favorisant également les négociations plutôt que les sanctions avec la [[Corée du Nord]]), tandis que Tarō Asō considère que, si la coopération économique avec les voisins asiatiques doit être encouragée (afin de lutter contre la pauvreté qui, selon lui, favorise la dictature et le totalitarisme), il ne peut y avoir de négociations sans une attitude ferme de la part du [[Japon]] vis-à-vis des régimes dictatoriaux (dont surtout la [[Corée du Nord]]). De plus, [[Yasuo Fukuda]] considère les relations est-asiatiques comme le principal pilier de la diplomatie japonaise, s'opposant à Asō qui au contraire veut mettre les relations avec les [[États-Unis]] au premier plan. En ce qui concerne le controversé [[sanctuaire de Yasukuni]], [[Yasuo Fukuda]] rejoint la proposition ancienne d'Asō de doter le [[Japon]] d'un mémorial de guerre mais, contrairement à lui, il considère que celui-ci doit être créé ex-nihilo et non pas à partir de Yasukuni. Sur tous les autres sujets, notamment en matière de politique intérieure, les deux candidats ont toutefois présentés des programmes communs : tous deux appellent à continuer les réformes engagées sous les gouvernements de Koizumi tout en tentant de lutter contre les contreparties de ces dernières en accentuant les mesures sociales<ref>{{en}}[http://english.people.com.cn/90001/90777/6263704.html « Japan's ruling party presidential candidates introduce similar policy platforms », ''Xinhua'' in ''People's Daily'', 16/09/2007]</ref>.

Donné dans un premier temps favori, Tarō Asō a rapidement perdu l'avantage au profit de [[Yasuo Fukuda]] (fort du ralliement continu de nombreux poids lourds du parti) et a lui-même admis qu'il n'avait que peu de chance de l'emporter<ref>{{en}}[http://news.bbc.co.uk/2/hi/asia-pacific/6997190.stm « New favourite in Japan's PM race », ''BBC News'', 16/09/2007]</ref>. Au définitif, [[Yasuo Fukuda]] est largement élu à la tête du parti le [[23 septembre]] par 330 voix contre 197<ref>{{en}}[http://voanews.com/english/archive/2007-09/2007-09-23-voa5.cfm?CFID=52542309&CFTOKEN=84033543 N. Martig, « Japan's Ruling Party Chooses New Leader », ''Voa news'', 23/09/2007]</ref>.

Tarō Asō est suite à cela mis un temps à l'écart en n'étant nommé ni au [[Gouvernement Fukuda|gouvernement]] ni à un poste clé du parti. Toutefois, Fukuda - qui fait face à une opposition très offensive menant une stratégie de rejet quasi-systématique de toute loi présentée par le gouvernement au sein de la [[Chambre des conseillers (Japon)|Chambre des conseillers]], ce qui l'empêche de mettre en place certaines réformes, ainsi qu'à plusieurs scandales qui l'ont rendu impopulaires - remanie en profondeur son gouvernement le {{date|1er|août|2008}} et rassemble derrière lui l'ensemble de ses troupes, dont son ancien rival Tarō Asō. Ce dernier retrouve alors le poste de secrétaire général, et donc de n°2, du PLD, ce qui le met à nouveau en bonne place pour tenter une fois de plus de prendre la présidence d'un mouvement vieillissant et souffrant d'une grave crise de confiance auprès de l'opinion publique.

===Le 59{{e}} Premier ministre du Japon===
====L'élection====
Le {{date|1er|septembre|2008}}, [[Yasuo Fukuda]], dont la côte de popularité est descendue en dessous des 30 % de satisfaits, annonce sa démission de son poste de Premier ministre et de président du PLD. Dans une campagne marquée par les réponses à apporter à la forte crise financière et économique que connaît le [[Japon]] (à l'instar de tous les pays industrialisés), Tarō Asō est alors le seul candidat à rejeter l'idée de continuer les restrictions budgétaires et prône au contraire un programme de relance économique passant par une augmentation sur le court terme des dépenses de l'État tout en promettant une baisse des impôts pour relancer la consommation. Favori des sondages tout au long de la campagne, Tarō Asō est désigné le {{date|22|septembre|2008}} chef du parti libéral-démocrate par 351 voix sur 527, au détriment des autres candidats [[Kaoru Yosano]], [[Yuriko Koike]], [[Nobuteru Ishihara]] et [[Shigeru Ishiba]]<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/depeches/infojour/reuters.asp?id=79473,Taro Aso sera le nouveau Premier ministre japonais, ''L'Express'', 22 septembre 2008]</ref>, et est ainsi élu [[Premier ministre du Japon]] par la [[Chambre des représentants du Japon|Chambre des représentants]] le [[24 septembre]] [[2008]]<ref>[http://afp.google.com/article/ALeqM5inBnXIYJKqEUqFngXlv7f3ttu1sA AFP, « Japon: Taro Aso élu Premier ministre pour mener la bataille des législatives », 24/09/2008]</ref>.

Il nomme un [[gouvernement Asgō|gouvernement]] qu'il veut comme l'incarnation d'une modernisation de la politique : 5 de ses 17 ministres n'ont jamais participé à aucun [[Cabinet du Japon|Cabinet]], tandis que la ministre d'État pour les Affaires sociales et l'Égalité des sexes [[Yūko Obuchi]] est, à seulement 34 ans, la plus jeune personne à avoir participé à un gouvernement [[japon]]ais depuis la fin de la [[Seconde guerre mondiale]].

====Un gouvernement dès le départ en difficulté====
Seulement quatre jours après son entrée en fonction, Tarō Asō doit faire face à la démission de son ministre de l'Aménagement du territoire, des Infrastructures et des Transports [[Nariaki Nakayama]], contesté pour des déclarations prônant « l'uniformité ethnique » du [[Japon]] qui ont choqué certaines minorités (dont surtout celle des [[Aïnou]]s)<ref>[http://www.rfi.fr/actufr/articles/105/article_72877.asp F. Charles, « Nariaki Nakayama, le ministre qui ne fait que passer », ''RFI'', 28/09/2008]</ref>.

Bénéficiant d'un état de grâce moins important que prévu (la plupart des sondages faisant état d'un taux de popularité seulement à 50 % au moment de sa prise de fonction) et qui semble de plus déjà s'estomper (un sondage réalisé pour le [[Yomiuri Shinbun|Yomiuri Shimbun]] estimant que désormais 46 % des sondés font confiance au [[Premier ministre du Japon]])<ref>{{en}}[http://ap.google.com/article/ALeqM5hlQO-kyvIEyrc0I90V5l0LFN7JTwD93PE0800 AP, « Poll: Support for Japan PM falls to 46 percent », 13/10/2008]</ref>.

Alors que plusieurs voix s'était élevée au sein de la direction du [[Parti libéral démocrate (Japon)|PLD]] au cours de la campagne pour annoncer que l'élection du nouveau président correspondrait avec l'organisation rapide d'élections législatives anticipées afin de bénéficier de l'état de grâce du nouveau chef du gouvernement, Tarō Asō a finalement annoncé que l'idée d'une dissolution de la [[Chambre des représentants du Japon|Chambre des représentants]] n'était pas une priorité, le gouvernement et la majorité devant se concentrer selon lui tout d'abord dans la mise au point d'un plan de sauvetage de la finance et de l'économie japonaise<ref>[http://www.french.xinhuanet.com/french/2008-10/06/content_734006.htm « Japon : Taro Aso écarte une dissolution immédiate de la Chambre basse », ''Xinhua'', 06/10/2008]</ref>.

====Politique intérieure====
Comme promis lors de sa campagne, l'une des premières annonces de Tarō Asō en tant que [[Premier ministre du Japon|Premier ministre]] a été la promesse d'une baisse rapide des impôts<ref>[http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2008/09/29/01011-20080929FILWWW00291-japon-taro-aso-promet-une-baisse-d-impots.php AFP, « Japon: Aso promet une baisse d'impôts », ''Le Figaro'', 29/09/2008]</ref>.

En ce qui concerne la [[Crise financière globale de septembre-octobre 2008|crise financière mondiale]], qui a touché d'une manière particulièrement forte un [[Japon]] largement lié financièrement aux [[États-Unis]] et fragilisé par une crise économique de longue durée (l'indice [[Nikkei 225]] avait ainsi chuté de 24 % durant la semaine du [[6 octobre|6]] au [[12 octobre]], avant de remonter de plus de 14 % le [[14 octobre]], soit la plus forte hausse jamais connue par l'indice depuis sa création en [[1949]]), le gouvernement a annoncé la possibilité d'injecter des capitaux publics dans les banques régionales qui assurent l'essentiel du financement des petites et moyennes entreprises japonaises, tout en envisageant le gel de certaines ventes d'actions détenues par des établissements publics du pays, en poursuivant la dérégulation des programmes de rachat d'actions des sociétés cotées et en proposant de lancer un autre plan qui viendrait s'ajouter à celui de 1 800 milliards de [[yen]]s (soit environ 12,9 milliards d'[[euro]]s) mis au point avant la crise et avant l'arrivée d'Asō au pouvoir<ref>[http://www.lepoint.fr/actualites-economie/le-japon-vole-a-son-tour-au-secours-de-la-finance/916/0/282416 Reuters, « Le Japon vole à son tour au secours de la finance », ''Le Point'', 14/10/2008]</ref>.

Exerçant toujours, pour l'année [[2008]], la présidence du [[G8]], Tarō Asō a lancé l'idée le {{date|10|octobre|2008}} d'une réunion extraordinaire des chefs d'État ou de gouvernement des huit pays les plus industrialisés afin de réfléchir à des réponses communes à apporter à la situation financière<ref>[http://fr.rian.ru/world/20081013/117693120.html « Sommet extraordinaire du G8 fin octobre au Japon », RIA Novosti, 13/10/2008]</ref>.

====Politique étrangère====
Tarō Asō a voulu tempérer son image de « [[faucon (homonymie)|faucon]] » en matière de politique étrangère en nommant à la tête de la diplomatie japonaise [[Hirofumi Nakasone]], un de ses partisans pourtant connus pour être un ardent défenseur du réchauffement diplomatique avec les pays voisins et notamment avec la [[Corée du Sud]] dont il est considéré comme un spécialiste, ou encore en annonçant peu de temps après son élection qu'il se rendrait en [[République populaire de Chine]] en visite officielle à la fin du mois d'[[octobre]]<ref>[http://www.lejdd.fr/cmc/scanner/international/200840/japon-taro-aso-ira-en-chine-fin-octobre_154343.html?popup « Japon: Taro Aso ira en Chine fin octobre », ''JDD'', 05/10/2008]</ref>.

Il reste néanmoins un ferme partisan du maintien de sanctions contre la [[Corée du Nord]], et a donc condamné la décision américaine de retirer ce pays de la liste des États soutenant le terrorisme tandis que les [[pourparlers à six]] ont connu des avancées considérables au cours des dernières semaines. Tarō Asō a notamment affirmé que le [[Japon]] refuserait toute aide énergétique à la [[Corée du Nord]] tant que le sujet des enlèvements de Japonais par les forces de [[Pyongyang]] pour former des espions du régime au [[japonais]] dans les [[années 1970]] et [[années 1980|1980]] n'aurait pas été règlé<ref>[http://afp.google.com/article/ALeqM5hgeVVwUHfhTWTCjcZTNvN6pB3x7A AFP, « Tokyo refuse toujours de livrer de l'aide énergétique à la Corée du Nord », 14/10/2008]</ref>.


== Controverses ==
== Controverses ==

Version du 14 octobre 2008 à 23:01

Modèle:Infobox Premier Ministre

Tarō Asō (麻生 太郎, Asō Tarō?) est un homme politique japonais né le . Il est le 59e Premier ministre du Japon, à la tête du 92e Cabinet nippon, depuis le .

Il est le 24e président du Parti libéral démocrate (PLD) depuis le , et est élu à la Chambre des représentants - chambre basse de la Diète, le parlement japonais - depuis le , pour l'ancien 2e district électoral de la préfecture de Fukuoka de 1979 à 1983 et de 1986 à 1996 et finalement, suite à la réforme du système électoral de 1994, pour le 8e district de Fukuoka depuis 1996.

Plusieurs fois ministres, il fut surtout ministre des Affaires intérieures et des Communications dans les trois gouvernements de Jun'ichirō Koizumi du au , ainsi que ministre des Affaires étrangères dans le 3e et dernier Cabinet Koizumi et dans celui de Shinzō Abe du au .

Figure importante au sein du PLD depuis le début des années 2000, à la tête de sa propre faction qu'il a créé en 2006 et connu pour ses prises de position populistes et nationalistes, il a longtemps eu la réputation d'un « éternel second ». Secrétaire général du PLD (et donc n°2 du parti) à deux reprises, du 27 août au et du 1er août au , et considéré avec Shinzō Abe et Yasuo Fukuda comme l'un des « dauphins » potentiels de Jun'ichirō Koizumi après le retrait de celui-ci en 2006, il a dû essuyer trois échecs dans ses candidatures à la présidence du PLD (en avril 2001 contre Jun'ichirō Koizumi, en septembre 2006 face à Shinzō Abe et en septembre 2007 contre Yasuo Fukuda), avant de réussir à se faire élire le , lui permettant enfin d'accéder à la fonction suprême de Premier ministre[1].

Origines, formation et carrière professionnelle

Origines familiales

Né le à Iizuka dans la préfecture de Fukuoka sur l'île de Kyūshū, Tarō Asō est l'aîné d'une famille de six enfants (trois garçons et trois filles), issue d'une vieille dynastie industrielle et politique[2].

Le groupe industriel familial

Du côté paternel, l'histoire de la famille Asō est liée à celle du groupe industriel Asō Company, surtout connu à l'origine pour ses activités dans l'exploitation de mine de charbon et la métallurgie, mais aujourd'hui essentiellement spécialisé dans la cimenterie et dans les domaines médicaux, environnementaux et de l'immobilier.

Tarō Asō est ainsi l'arrière-petit-fils de Takichi Asō (麻生 太吉, Asō Takichi?, 1857-1933), industriel et concessionnaire minier qui s'est lancé dans l'exploitation houillère en 1872 avant de créer en 1918 le groupe Asō Shoten qui s'est diversifié dans des activités aussi diverses que la construction ferroviaire et navale.

Ce groupe est devenu par la suite Asō Industry Ltd. puis aujourd'hui Asō Company. Les activités concernant le ciment se sont constituées en une entreprise à part entière, Asō Cement Ltd., qui a fusionné en 2001 avec le géant français du secteur des matériaux de construction, Lafarge SA pour se renommer en 2004 Lafarge Asō Cement Co. Ltd[3]. Le groupe Asō Company est actuellement dirigé par le frère cadet de Tarō Asō, Yutaka Asō (麻生泰, Asō Yutaka?), également P-DG de Lafarge Asō Cement Co. Ltd[4].

La compagnie des industries Asō fait partie des nombreuses grandes entreprises japonaises à avoir bénéficier de la main d'œuvre bon marché, et en réalité réduite en esclavage, que constituait les Coréens lors de l'occupation japonaise de la péninsule. À cette époque, le groupe était dirigé par le père de Tarō et Yutaka Asō et, si la responsabilité directe de ces deux derniers ne peut être mise en cause (au moment des faits, Tarō Asō avait moins de 15 ans), de nombreux historiens mais aussi des autorités coréennes et des associations de défense de la mémoire des victimes de l'occupation japonaise de la Corée ont reproché aux dirigeants du groupe Asō de n'avoir jamais formellement reconnu ce passage de l'histoire de l'entreprise[5].

Un important héritage politique

La famille Asō, en plus de ses activités industrielles, s'est aussi fortement impliquée dans la politique. Takichi Asō fut le premier parlementaire de la famille, en tant que membre de la Chambre des représentants de 1898 à 1902 puis de la Chambre des pairs de 1911 à 1925. Le père de Tarō Asō, Takakichi Asō (麻生 太賀吉, Asō Takakichi?, 1911-1980), successeur de Takichi à la tête du groupe Asō, fut également élu à la Chambre des représentants pour l'ancien 2e district électoral de Fukuoka de 1949 à 1955 ainsi qu'un fidèle allié politique des Premier ministres Shigeru Ishiba (son beau-père) et Kakuei Tanaka.

Par sa mère, Kazuko Yoshida (吉田 和子, Yoshida Kazuko?), Tarō Asō est de plus le petit fils de l'ancien 32e Premier ministre du Japon de 1946 à 1947 et de 1948 à 1954, Shigeru Yoshida. Et, par son épouse Chikako Suzuki (鈴木 千賀子, Suzuki Chikako?) (qu'il a épousé en 1983), il est le gendre d'un autre ancien Premier ministre, Zenkō Suzuki, qui a dirigé le Japon de 1980 à 1982.

Des liens avec l'aristocratie

Tarō Asō est apparenté à différentes familles connues de l'aristocratie japonaise, et même à la famille impériale. Par son père, et plus particulièrement par sa grand-mère maternelle, il descend d'une branche cadette du clan féodal Ichinomiya et est notamment le petit-neveu du vicomte {{japonais|Hisākira Kanō|加納 久朗|Kanō Hisākira|1886-1963), cadre de banque un temps emprisonné par les Alliés après la Seconde guerre mondiale, gouverneur de la préfecture de Chiba de 1962 à 1963. Par cette branche Tarō Asō est également le cousin de Kumiko Nakamura, veuve de l'ancien Premier ministre Ryūtarō Hashimoto.

Mais c'est par sa famille maternelle que Tarō Asō dispose de l'ascendance la plus illustre. Ainsi, par sa grand-mère maternelle, épouse de Shigeru Ishiba, il est l'arrière-petit-fils du comte Makino Nobuaki (牧野 伸顕, Nobuaki Makino?, 1861-1949), un diplomate actif durant les ères Meiji et Shōwa notamment en tant que ministre des Affaires étrangères ou bien de représentant du Japon, pays vainqueur après la Première guerre mondiale, à la Conférence de paix de Paris en 1919, et qui s'était très tôt fait remarqué pour ses appels à limiter le rôle politique de l'empereur ainsi que pour le maintien de fortes relations diplomatiques avec le Royaume-Uni et les États-Unis. Et Makino Nobuaki était le fils de Ōkubo Toshimichi, l'un des plus célèbres Samouraïs de l'ère Meiji, souvent considéré comme le dernier samouraï du Japon, qui fut l'un des principaux artisans de la révolte contre le shogunat de 1868 et de la mise en place de la révolution Meiji avant de se retourner contre elle pour protester contre la dispartion totale de la féodalité et de la trop grande occidentalisation du régime et qui fut ainsi l'instigateur de la Rébellion de Satsuma de 1877.

Enfin, la sœur cadette de Tarō Asō, Nobuko Asō (麻生 信子, Asō Nobuko?), a contracté un mariage particulièrement prestigieux puisqu'elle a épousé en 1980 le Prince Tomohito de Mikasa, petit-fils du défunt empereur Taishō et donc cousin germain de l'actuel monarque Akihito, la faisant entrer dans la famille impériale. Elle est désormais titrée « Son Altesse impériale la princesse impériale Tomohito de Mikasa Nobuko » (三笠宮 寬仁 親王妃 信子 殿下, Mikasa-no-miya Tomohito shinnōhi Nobuko denka?)[6]. Le prince Tomohito est connu pour ses positions très conservatrices, voire traditionalistes, et notamment pour avoir défendu, en 2005 et 2006 - en plein débat national pour savoir si la succession au trône pouvait être ouverte aux filles afin de pallier au manque de garçon au sein de la famille impériale - le retour à l'ancien système successoral impérial antérieur à l'empereur Taishō, basé sur l'adoption par l'empereur de fils issus d'une branche cadette mais surtout sur la polygamie[7][8].

Une scolarité soignée

Tarō Asō a suivi toute sa scolarité, du primaire jusqu'au supérieur, au sein de la compagnie scolaire privée Gakushūin, connue pour accueillir depuis l'ère Meiji les enfants de l'aristocratie japonaise mais également ceux des familles de la grande bourgeoisie. Il est diplômé en 1963 de la faculté des sciences politiques et économiques de l'université Gakushūin.

Une fois ce diplôme obtenu, il poursuit ses études à l'étranger, notamment pour parfaire son anglais. Il suit tout d'abord les enseignements de l'Université Stanford à Palo Alto en Californie aux États-Unis, avant de devoir changer dès 1964 pour une autre école anglophone, la London School of Economics au Royaume-Uni, sur pression de son grand-père Shigeru Yoshida qui, selon Asō, aurait craint que ce dernier « s'américanise » et développe un anglais trop teinté de l'accent californien[9].

Au service du groupe familial

Il rejoint le groupe familial, la Asō Industry Ltd., alors dirigée par son père, à la fin de ses études en 1966, et s'expatrie une nouvelle fois pour travailler dans l'extraction et le négoce de diamants en Sierra Leone de 1970 à 1972[10].

Par la suite, après avoir pendant un tant dirigé les activités du groupe récemment implantées au Brésil à São Paulo[11], il prend la succession de son père et préside donc la compagnie Asō de 1973 à 1979. À ce poste, il termine la transition entamée lors de la décennie précédente, à savoir l'abandon des activités minières au profit de la cimenterie.

Intérêts et activités extra-professionnels

Tarō Asō a cultivé, auprès de l'opinion publique japonaise, une image d'homme politique atypique rompant avec celle de simple « héritier politique », image essentiellement entretenue par sa passion affichée pour les mangas, mais également pour avoir pratiquer du ball-trap à haut niveau au point de participer aux Jeux olympiques et enfin par sa foi catholique dans un pays majoritairement shintoiste et bouddhiste.

Rōzen Asō, fan de manga

Tarō Asō est particulièrement connu, aussi bien au Japon qu'à l'étranger, pour sa passion pour les mangas, les bandes dessinées japonaises, entretenue depuis l'enfance. Il a ainsi admis en 2003, dans une interview à un magazine spécialisé, lire entre 10 et 20 mangas par semaine[12]. Il a également profité de ses prérogatives de ministre des Affaires étrangères pour créer le le Prix international du manga, concours récompensant depuis lors une fois par an trois mangaka (dessinateurs de manga) non japonais[13][14].

Cette passion l'a rendu particulièrement populaire auprès des otaku (personne repliée sur elle-même et restant potentiellement cloîtrée chez elle, et se reconnaissant pour leurs passions pour des activités solitaires dont surtout la lecture de mangas) et plus généralement des fans de manga (au point de lui constituer une sérieuse base électorale au sein de cette catégorie de la population, très importante au sein de la jeunesse et des populations urbaines, deux groupes connus pour être généralement indécis dans leurs choix politiques). Une popularité que Tarō Asō entretient, ayant réalisé lors de chacune de ses candidatures à la présidence du PLD un passage remarqué à Akihabara, quartier de Tōkyō connu pour ses nombreuses boutiques de manga et de jeux vidéos et souvent surnommé la « Mecque des otaku »[15].

Cela lui a valu notamment le surnom de Rōzen Asō (ローゼン麻生?), en référence à Rōzen Maiden (ローゼン メイデン?), manga très populaire que Tarō Asō avait été surpris en train de lire à l'aéroport de Tōkyō, en attendant son avion. Il est également parfois surnommé le « ministre du manga » (マンガ大臣, Manga daijin?). Enfin, à Akihabara, un magasin appelé « Notre Tarō » (オレたち の 太郎, Oretachi no Tarō?), entièrement consacré à des produits dérivés (gadgets, patisseries, mangas) à l'honneur de l'actuel Premier ministre, s'est ouvert[16][15].

Participation aux Jeux olympiques

Tarō Asō a fait partie de la délégation japonaise aux Jeux olympiques d'été de 1976 à Montréal, pour le Skeet olympique. Il finit alors 41e sur 68, avec 187 points[17].

Un catholique romain

Tarō Asō est l'un des rares fidèles de l'Église catholique romaine au Japon. Sa famille, et notamment du côté maternel (et donc l'ancien Premier ministre Shigeru Yoshida, son grand-père), est catholique depuis plusieurs générations. Il est d'ailleurs baptisé sous le nom de Francisco (フランシスコ, Furanshisuko?), en l'honneur de saint François Xavier, l'évangélisateur du Japon[2].

Cette foi fait que, contrairement à d'autres hommes politiques japonais qui, comme lui, ont fait leur réputation sur des positions très populistes, il n'a jamais participé aux visites du 15 août au sanctuaire de Yasukuni, sanctuaire shintō de Tōkyō devenu le symbole du nationalisme nippon (du fait que ce lieu de culte honore la mémoire des soldats japonais morts pour le pays, dont 14 Criminels de guerre de classe A et, parmi eux, 7 qui furent condamnés à mort par le tribunal de Tōkyō et exécutés après la Seconde guerre mondiale). En effet, si les commémorations du 15 août en l'honneur de la fin de la Seconde guerre mondiale au Japon donne lieu à des visites du sanctuaire de personnalités nationalistes (dont l'ancien Premier ministre Jun'ichirō Koizumi qui avait été vivement critiqué par les voisins du Japon, dont surtout la Corée du Sud et la Chine, pour avoir visiter le sanctuaire au cours de son mandat), Tarō Asō se démarque en célébrant la fête chrétienne de l'Assomption.

Carrière politique

La conquête difficile d'une assise locale

Tarō Asō se lance en politique à 39 ans, abandonnant alors la tête du groupe Asō à son frère cadet Yutaka.

Il est élu membre de la Chambre des représentants pour la première fois en octobre 1979, dans la circonscription familiale de l'ancien 2e district de Fukuoka. Cette circonscription s'étend alors dans le nord de la préfecture de Fukuoka, du détroit de Kammon (comprenant notamment la moitié occidentale, et la plus résidentielle, de Kitakyūshū) jusqu'aux pays montagneux de l'intérieur de la préfecture, connus pour être un important bassin houiller (jusqu'à la fermeture progressive des mines à partir des années 1970). Élisant 5 représentants, cette circonscription fut longtemps considérée comme un fief de gauche (de 1948 à 1958, de 1960 à 1963 et de 1967 à 1979, il n'y eut qu'un seul député de droite ou PLD dans la circonscription, les 4 autres étant centristes d'opposition, socialistes ou communistes).

Dans ce contexte, Tarō Asō a au départ du mal à s'imposer dans ce district. Lorsqu'il est élu pour la première fois en 1979, il n'arrive qu'en 5e position avec 12,9 % des suffrages, étant tout de même élu vu que le scrutin est encore à cette époque plurinominal. S'il est réélu en 1980 avec plus de facilité, avec 15,5 % des voix, se positionnant cette fois à la seconde place, il est toutefois battu en 1983, arrivant en sixième (le 2e de Fukuoka ne disposait que de 5 sièges de représentants) et dernière position, avec 13,77 % des suffrages exprimés[18].

Ce n'est véritablement qu'à partir des élections de 1986 que Tarō Asō réussit à établir une assise politique locale stable dans sa circonscription. Il arrive en tête en 1986 avec plus du quart des suffrages (soit un résultat particulièrement considérable lors d'un scrutin plurinominal, il réintègre ainsi la Chambre des représentants), en seconde position en 1990 (redescendant alors à 17,77 % des votes) et de nouveau en première position en 1993 qui sont marquées pourtant au plan national par un recul historique de la part du PLD (il recueille 19,27 % des suffrages)[19].

Et, après la réforme électorale de 1994, la mise en place du nouveau 8e district (qui comprend les parties de l'ancien 2e district non comprises dans Kitakyūshū) et le passage au scrutin uninominal à un tour à partir des élections de 1996, il obtient la majorité absolue des suffrages à chaque élection, à l'exception de 2000 (tout en réunissant lors de cette élection, face à 4 concurrents, 49,91 % des suffrages)[20]. Lors des dernières élections, en 2005, il a été réélu avec 56,89 % des voix et plus de 57 000 bulletins d'avance sur son principal challenger[21].

Une ascension progressive

Les premières responsabilités

Tarō Asō obtient son premier poste gouvernemental (sans être toutefois encore membre du Cabinet) du au . Il est alors vice-ministre parlementaire auprès du ministre de l'Éducation, des Sports, des Sciences et de la Culture Takeo Nishioka, dans le gouvernement de Noboru Takeshita.

Il est ainsi considéré par la suite, à la fin des années 1980 et au début des années 1990, comme un des spécialistes au sein du PLD concernant les dossiers éducatifs. En effet, il est directeur de la division de l'Éducation du parti de mars à décembre 1990.

Un intérêt pour les dossiers diplomatiques et économiques

Mais ses anciennes fonctions de chef d'un grand groupe industriel et minier, et ses nombreuses affectations passées à l'étranger, l'ont rapidement poussé à s'intéresser, tant à la Chambre des représentants qu'au sein du PLD, aux dossiers économiques, liés au commerce extérieur ou encore aux affaires étrangères. Il est ainsi successivement :

Une valeur montante du PLD

Partisan au sein du PLD de Yōhei Kōno, il fait partie de l'équipe de ce dernier lorsqu'il devient président du parti, d'août 1993 à novembre 1995 (le seul chef du mouvement à n'avoir pas, jusqu'à ce jour, occupé la fonction de Premier ministre). Tarō Asō devient alors secrétaire général adjoint du mouvement, et seconde Kōno (qui est considéré comme l'un des principaux représentants de l'aile gauche du PLD) dans ses négociations pour former, à partir de juillet 1994, une alliance avec le Parti socialiste japonais.

Le mauvais score du PLD aux élections à la Chambre des conseillers du {{date|23|juillet|1995]], suivi d'une fronde interne au parti, pousse finalement Yōhei Kōno a démissionné en septembre 1995 pour être remplacé par Ryūtarō Hashimoto, membre de la faction responsable de la chute de Kōno.

Mais ce changement de direction au sein du grand parti de la droite japonaise n'entrave pas l'ascension politique de Tarō Asō. Hashimoto, devenu Premier ministre en janvier 1996, offre même son premier poste au sein du Cabinet à Asō : celui-ci est ainsi nommé ministre d'État et directeur général de l'Agence de planification économique dans le deuxième gouvernement Hashimoto du au . Dans un contexte de crise économique asiatique, Tarō Asō a été confronté pendant le temps où il a occupé cette fonction à la plus faible croissance économique qu'ait jamais connu le Japon depuis les années 1950 (et donc avant le miracle japonais). Il a dû ainsi annoncé une prévision de croissance du PIB de moins de 2 % pour l'année fiscale 1997[22].

Il est par la suite l'éphémère président de la Commission spéciale de la Chambre des représentants chargé de la Réforme de la structure fiscale de novembre à décembre 1998, il retrouve un poste au Cabinet en tant que ministre d'État chargé de la politique économique et fiscale du 23 janvier au dans le second et dernier gouvernement de Yoshirō Mori. Il déclare lors de sa prise de fonction vouloir « plus douce » la dérégulation de l'économie engagée par son prédécesseur Fukushirō Nukaga, mais la chute du cabinet trois mois plus tard l'empêche de réellement faire ses preuves à ce poste[23].

Ainsi, Tarō Asō a occupé tout au long des années 1990 des postes au premier plan de la vie politique japonaise, mais ce n'est véritablement qu'à partir des années 2000, et plus particulièrement sous le gouvernement de Jun'ichirō Koizumi, qu'il va acquérir une forte notoriété.

Ministre de Koizumi et d'Abe

De la rivalité au soutien à Koizumi

Lorsque Yoshirō Mori démissionne en avril 2001, le grand favori pour lui succéder est alors l'ancien Premier ministre Ryūtarō Hashimoto, soutenu par « l'establishment » de la haute-administration et des factions internes au parti. Son principal challenger, qui fait bientôt figure d'outsider, est le néo-libéral Jun'ichirō Koizumi, candidat soutenu par un groupe de réformateurs connus sous le nom de « trio YKK » (alliance formée au début des années 1990 par alors trois jeunes députés réformateurs : Taku Yamasaki, Kōichi Katō et Koizumi, et longtemps dominée par Katō jusqu'à ce que celui-ci se déconsidère à la fin de l'année 2000 pour avoir un temps menacé de voter la mention de censure présentée par l'opposition à l'encontre du gouvernement Mori)[24]. Koizumi appelle à une profonde réforme et du Japon et du parti, passant par une forte dérèglementation et une baisse du rôle de l'État et de l'administration pour ce qui est de la première et par la lutte contre le régime des factions pour la seconde.

Face à ces deux blocs, deux petites candidatures sont présentées aux marges du parti : Tarō Asō soutenu par l'aile gauche (favorable au maintien d'un certain niveau d'État providence tout en reconnaissant la nécessité de réformer le parti) et Shizuka Kamei soutenu par le clan le plus conservateur. Asō fait notamment campagne alors pour maintenir et même renforcer les aides de l'État aux régions en difficulté. Finalement, contre la plupart des pronostics qui donnaient Hashimoto gagnant, Koizumi (le favori des sondages) l'emporte lors de l'élection du par 298 voix de délégués contre 155 à Hashimoto et seulement 31 à Asō (Kamei s'étaient finalement retirés)[25].

Tarō Asō obtient toutefois en consolation de son échec le poste important de président du conseil de recherche politique du PLD[26], soit la 3e plus importante position au sein de l'exécutif du mouvement, après le président et le secrétaire général (ce dernier poste étant alors confié à Taku Yamasaki, autre membre du « trio YKK » et allié donc de Koizumi).

Tout en appelant jusqu'au bout Koizumi à réviser sa politique économique[27], Asō finit par se rallier à Koizumi, notamment sur les questions de politiques étrangères (il soutient les positions nationalistes décomplexées du Premier ministre et son attitude plus distante voire offensive à l'égard des gouvernements chinois et nord-coréens) ou sur la décentralisation qu'il soutien. Après sa réélection à la tête du parti, Koizumi fait ainsi d'Asō l'un des piliers de son gouvernement en le nommant ministre des Affaires intérieures et des Communications le , poste qu'il conserve dans le second cabinet puis au début du troisième gouvernement Koizumi jusqu'au .

Ministre des Affaires intérieures et des Communications

Tarō Asō fut essentiellement chargé en tant que ministre des Affaires intérieures et des Communications (qui comprend également la direction des services gouvernementaux des postes) de préparer la privatisation de la poste japonaise. Pourtant, le soutien d'Asō, connu pour être un modéré voire un opposant à l'égard de la déréglementation, à cette réforme a pendant longtemps fait l'objet d'interrogations.

Ainsi, alors qu'il n'était pas encore membre du gouvernement, il s'était opposé dans un premier temps au plan de Koizumi de privatisation totale en 2002, tout en ne rejetant pas l'idée d'une ouverture partielle du capitale de Japan Post[28]. Et à peine devenu ministre, il s'oppose à la volonté de Koizumi de faire de ce projet l'un des sujets phares de la campagne aux élections législatives de 2003, et émet dans le même temps des doutes quant à la faisabilité du calendrier émis par le Premier ministre pour l'élaboration de la réforme (Koizumi prévoyait déjà en 2003 de pouvoir faire voter le projet de loi en 2005 pour une application en 2007)[29].

Pourtant, si le projet sort de son champ de compétence directe lors du remaniement ministériel du qui voit la création d'un ministère d'État chargé de la privatisation de la poste confié au ministre de la politique économique et fiscale Heizō Takenaka (partisan convaincu Jun'ichirō Koizumi et de cette privatisation), il continue néanmoins à être l'un des principaux acteurs de la finalisation de cette réforme[30][31]. Ce n'est qu'une fois le projet de loi sur la privatisation de la poste définitivement voté, le , que Tarō Asō a quitté le ministère des Affaires intérieures et des communications, confié à Heizō Takenaka.

Ministre des Affaires étrangères

Tarō Asō et la Secrétaire d'État américaine Condoleezza Rice au sommet de l'APEC en 2005

Tarō Asō est ensuite ministre des Affaires étrangères dans le troisième cabinet Koizumi puis dans celui de Shinzō Abe, du au . C'est essentiellement à ce poste qu'il se fait le plus connaître, notamment en raison de ses nombreuses déclarations fracassantes teintées de nationalisme, voire de révisionnisme.

Favorable à une politique étrangère décomplexée, domaine sur lequel il rejoint le plus les Premier ministres Jun'ichirō Koizumi puis Shinzō Abe, il a notamment défendu les visites annuelles de Koizumi au sanctuaire de Yasukuni malgré les protestations des pays voisins, dont surtout la République populaire de Chine et la Corée du Sud, et a même été jusqu'à appeler l'empereur à faire de même[32]. Il a néanmoins proposer, pour mettre un terme à la polémique, d'enlever son caractère religieux au sanctuaire et de le mettre sous le contrôle de l'État, afin de le transformer définitivement en mémorial de guerre national avec une loi clarifiant quels militaires devraient être honorés et en les séparant des criminels de guerre de classe A à l'origine de la controverse[33].

En tant que chef de la diplomatie du pays présidant le Conseil de sécurité des Nations unies au moment de la crise issue de l'essai nucléaire réalisé par la Corée du Nord le , Tarō Asō a joué un rôle de premier plan dans l'adoption, le 14 octobre suivant, de la Résolution 1718 sanctionnant le régime de Pyongyang, appelant à un processus de renoncement de l'arme nucléaire de la part de ce pays et le sommant à revenir à la table des pourparlers à six[34][35]. Il a également été chargé d'annoncer la mise en place de sanctions économiques (passant par un embargo des produits nord-coréens), initialement prévues pour une période de 6 mois mais sans cesse renouvelées depuis lors[36].

La lente conquête du pouvoir

La succession de Koizumi

Fichier:Abe Party President of Japan.jpg
Jun'ichirō Koizumi (2e à partir de la gauche) et les trois candidats à sa succession, de g. à d. : Tarō Asō, Shinzō Abe et Sadakazu Tanigaki

Jun'ichirō Koizumi décide, comme promis lors des élections législatives de 2005, de quitter la politique à l'automne 2006. Une lutte pour sa succession s'engage pour sa succession s'engage entre les poids lourds du gouvernement, les favoris étant : Shinzō Abe (considéré comme le « dauphin » désigné de Koizumi), Sadakazu Tanigaki (le ministre des Finances sortant), Yasuo Fukuda (considéré comme l'éminence grise de Koizumi, qui finalement ne se présentera pas) et Tarō Asō lui-même.

Le 21 août 2006, Asō a officiellement déclaré sa candidature pour la présidence du parti libéral-démocrate, et donc pour accéder au poste de Premier ministre. Il a fait campagne sur le thème de la réforme de la constitution pour permettre de transformer définitivement les forces d'autodéfense japonaise en armée traditionnelle, sur le maintien de positions fermes vis-à-vis de la Corée du Nord mais également du régime communiste chinois tout en reprenant son idée de laïciser le sanctuaire de Yasukuni. Sur le plan social, il a défendu l'idée d'augmenter le niveau scolaire des jeunes japonais en réduisant l'âge obligatoire pour être scolarisé de 6 à 5 ou 4 ans, et a également promis de promouvoir la construction de logements plus confortables[37].

Il finit deuxième avec 136 voix sur 704 derrière Shinzō Abe (qui a mené dans les sondages tout au long de la campagne) lors de l'élection du {{date|20|septembre|2006]], tout en devançant Sadakazu Tanigaki qui lui ne réunit que 102 suffrages[38]. Shinzō Abe décide, malgré son opposition lors de ce scrutin, de le confirmer au ministère des Affaires étrangères dans son cabinet.

Il perd finalement son poste de ministre le suite à un remaniement ministériel dû essentiellement à la défaite historique du PLD aux élections à la Chambre des conseillers, qui désormais est contrôlée par l'opposition. Tarō Asō quitte donc le gouvernement mais devient secrétaire général du PLD[39]. Ce poste, qui fait de lui officiellement le n°2 du parti mais également, dans la pratique, son chef effectif (le président du mouvement étant concentré sur sa fonction de Premier ministre). Cela lui donne également les moyens d'être en position de force pour briguer une nouvelle fois la présidence du mouvement.

La succession d'Abe

Après la démission de Shinzō Abe annoncée le , Asō se présente une nouvelle fois à la présidence du PLD, annonçant sa candidature dès le lendemain. Plusieurs autres candidatures sont envisagées (notamment le ministre des Finances Fukushirō Nukaga), mais il n'a finalement qu'un seul adversaire : Yasuo Fukuda, fils d'un ancien Premier ministre des années 1970, ancienne éminence grise et ami de Jun'ichirō Koizumi (qui le soutient activement) et considéré par les caciques du parti comme plus consensuel que le très populiste Asō[40].

Les deux hommes s'opposent essentiellement sur les questions d'affaires étrangères, Yasuo Fukuda soutenant un réchauffement des relations avec la République populaire de Chine et la Corée du Sud et, plus largement, le renforcement de la coopération dans la région Asie-Pacifique (en favorisant également les négociations plutôt que les sanctions avec la Corée du Nord), tandis que Tarō Asō considère que, si la coopération économique avec les voisins asiatiques doit être encouragée (afin de lutter contre la pauvreté qui, selon lui, favorise la dictature et le totalitarisme), il ne peut y avoir de négociations sans une attitude ferme de la part du Japon vis-à-vis des régimes dictatoriaux (dont surtout la Corée du Nord). De plus, Yasuo Fukuda considère les relations est-asiatiques comme le principal pilier de la diplomatie japonaise, s'opposant à Asō qui au contraire veut mettre les relations avec les États-Unis au premier plan. En ce qui concerne le controversé sanctuaire de Yasukuni, Yasuo Fukuda rejoint la proposition ancienne d'Asō de doter le Japon d'un mémorial de guerre mais, contrairement à lui, il considère que celui-ci doit être créé ex-nihilo et non pas à partir de Yasukuni. Sur tous les autres sujets, notamment en matière de politique intérieure, les deux candidats ont toutefois présentés des programmes communs : tous deux appellent à continuer les réformes engagées sous les gouvernements de Koizumi tout en tentant de lutter contre les contreparties de ces dernières en accentuant les mesures sociales[41].

Donné dans un premier temps favori, Tarō Asō a rapidement perdu l'avantage au profit de Yasuo Fukuda (fort du ralliement continu de nombreux poids lourds du parti) et a lui-même admis qu'il n'avait que peu de chance de l'emporter[42]. Au définitif, Yasuo Fukuda est largement élu à la tête du parti le 23 septembre par 330 voix contre 197[43].

Tarō Asō est suite à cela mis un temps à l'écart en n'étant nommé ni au gouvernement ni à un poste clé du parti. Toutefois, Fukuda - qui fait face à une opposition très offensive menant une stratégie de rejet quasi-systématique de toute loi présentée par le gouvernement au sein de la Chambre des conseillers, ce qui l'empêche de mettre en place certaines réformes, ainsi qu'à plusieurs scandales qui l'ont rendu impopulaires - remanie en profondeur son gouvernement le et rassemble derrière lui l'ensemble de ses troupes, dont son ancien rival Tarō Asō. Ce dernier retrouve alors le poste de secrétaire général, et donc de n°2, du PLD, ce qui le met à nouveau en bonne place pour tenter une fois de plus de prendre la présidence d'un mouvement vieillissant et souffrant d'une grave crise de confiance auprès de l'opinion publique.

Le 59e Premier ministre du Japon

L'élection

Le , Yasuo Fukuda, dont la côte de popularité est descendue en dessous des 30 % de satisfaits, annonce sa démission de son poste de Premier ministre et de président du PLD. Dans une campagne marquée par les réponses à apporter à la forte crise financière et économique que connaît le Japon (à l'instar de tous les pays industrialisés), Tarō Asō est alors le seul candidat à rejeter l'idée de continuer les restrictions budgétaires et prône au contraire un programme de relance économique passant par une augmentation sur le court terme des dépenses de l'État tout en promettant une baisse des impôts pour relancer la consommation. Favori des sondages tout au long de la campagne, Tarō Asō est désigné le chef du parti libéral-démocrate par 351 voix sur 527, au détriment des autres candidats Kaoru Yosano, Yuriko Koike, Nobuteru Ishihara et Shigeru Ishiba[44], et est ainsi élu Premier ministre du Japon par la Chambre des représentants le 24 septembre 2008[45].

Il nomme un gouvernement qu'il veut comme l'incarnation d'une modernisation de la politique : 5 de ses 17 ministres n'ont jamais participé à aucun Cabinet, tandis que la ministre d'État pour les Affaires sociales et l'Égalité des sexes Yūko Obuchi est, à seulement 34 ans, la plus jeune personne à avoir participé à un gouvernement japonais depuis la fin de la Seconde guerre mondiale.

Un gouvernement dès le départ en difficulté

Seulement quatre jours après son entrée en fonction, Tarō Asō doit faire face à la démission de son ministre de l'Aménagement du territoire, des Infrastructures et des Transports Nariaki Nakayama, contesté pour des déclarations prônant « l'uniformité ethnique » du Japon qui ont choqué certaines minorités (dont surtout celle des Aïnous)[46].

Bénéficiant d'un état de grâce moins important que prévu (la plupart des sondages faisant état d'un taux de popularité seulement à 50 % au moment de sa prise de fonction) et qui semble de plus déjà s'estomper (un sondage réalisé pour le Yomiuri Shimbun estimant que désormais 46 % des sondés font confiance au Premier ministre du Japon)[47].

Alors que plusieurs voix s'était élevée au sein de la direction du PLD au cours de la campagne pour annoncer que l'élection du nouveau président correspondrait avec l'organisation rapide d'élections législatives anticipées afin de bénéficier de l'état de grâce du nouveau chef du gouvernement, Tarō Asō a finalement annoncé que l'idée d'une dissolution de la Chambre des représentants n'était pas une priorité, le gouvernement et la majorité devant se concentrer selon lui tout d'abord dans la mise au point d'un plan de sauvetage de la finance et de l'économie japonaise[48].

Politique intérieure

Comme promis lors de sa campagne, l'une des premières annonces de Tarō Asō en tant que Premier ministre a été la promesse d'une baisse rapide des impôts[49].

En ce qui concerne la crise financière mondiale, qui a touché d'une manière particulièrement forte un Japon largement lié financièrement aux États-Unis et fragilisé par une crise économique de longue durée (l'indice Nikkei 225 avait ainsi chuté de 24 % durant la semaine du 6 au 12 octobre, avant de remonter de plus de 14 % le 14 octobre, soit la plus forte hausse jamais connue par l'indice depuis sa création en 1949), le gouvernement a annoncé la possibilité d'injecter des capitaux publics dans les banques régionales qui assurent l'essentiel du financement des petites et moyennes entreprises japonaises, tout en envisageant le gel de certaines ventes d'actions détenues par des établissements publics du pays, en poursuivant la dérégulation des programmes de rachat d'actions des sociétés cotées et en proposant de lancer un autre plan qui viendrait s'ajouter à celui de 1 800 milliards de yens (soit environ 12,9 milliards d'euros) mis au point avant la crise et avant l'arrivée d'Asō au pouvoir[50].

Exerçant toujours, pour l'année 2008, la présidence du G8, Tarō Asō a lancé l'idée le d'une réunion extraordinaire des chefs d'État ou de gouvernement des huit pays les plus industrialisés afin de réfléchir à des réponses communes à apporter à la situation financière[51].

Politique étrangère

Tarō Asō a voulu tempérer son image de « faucon » en matière de politique étrangère en nommant à la tête de la diplomatie japonaise Hirofumi Nakasone, un de ses partisans pourtant connus pour être un ardent défenseur du réchauffement diplomatique avec les pays voisins et notamment avec la Corée du Sud dont il est considéré comme un spécialiste, ou encore en annonçant peu de temps après son élection qu'il se rendrait en République populaire de Chine en visite officielle à la fin du mois d'octobre[52].

Il reste néanmoins un ferme partisan du maintien de sanctions contre la Corée du Nord, et a donc condamné la décision américaine de retirer ce pays de la liste des États soutenant le terrorisme tandis que les pourparlers à six ont connu des avancées considérables au cours des dernières semaines. Tarō Asō a notamment affirmé que le Japon refuserait toute aide énergétique à la Corée du Nord tant que le sujet des enlèvements de Japonais par les forces de Pyongyang pour former des espions du régime au japonais dans les années 1970 et 1980 n'aurait pas été règlé[53].

Controverses

  • Le 15 octobre 2005, Asō fit une déclaration décrivant le Japon comme « une nation, une civilisation, une langue, une culture et une race [..] » lors d'un discours durant la cérémonie d'ouverture du Musée national de Kyūshū à Dazaifu.[54]

Notes et références

  1. Reuters, « Le nationaliste Taro Aso prend la tête du gouvernement », France 24, 22/09/2008
  2. a et b (en)Profil et membres de la famille de Tarō Asō, blog Abductionpolitics.net
  3. (en)Historique de la compagnie Aso sur le site de LAFARGE ASO CEMENT
  4. (en)Profil de l'entreprise sur le site de LAFARGE ASO CEMENT
  5. (en)C. Reed, « Hard labor for Japan's foreign minister », Asia Times, 03/05/2006
  6. (en) Biographie du prince et de la princesse Tomohito de Mikasa sur le site de l'Agence impériale du Japon
  7. (en)J.McCurry, « Bring back concubines, urges emperor's cousin », The Guardian, 04/11/2005
  8. (en)« ROYAL NEWS: JANUARY 2006 », Brève du 9 janvier 2006
  9. (en)Discours de Tarō Asō, alors ministre des Affaires étrangères, à l'occasion du 75e anniversaire de la Woodrow Wilson School, à Tōkyō le 7 avril 2006
  10. (en)Discours de Tarō Asō, alors ministre des Affaires étrangères, devant le Japan National Press Club à propos de l'aide officielle au développement, le 19 janvier 2006
  11. (en)Discours de Tarō Asō, alors ministre des Affaires étrangères, à propos des relations diplomatiques entre le Japon et l'Amérique latine, le 6 juillet 2007
  12. (ja) « 麻生太郎 コミックを語る (Taro Aso parle de mangas) », Big Comic Original, publication originale : Shogakukan, 02/07/2003, Repris par le Bureau de Taro Aso le 22/12/2007]
  13. (ja) « Hobby et profit? Le ministre Asō établit le diplomatique "Prix international du manga" », Tōkyō Shinbun, 22/05/2007
  14. (en) Rapport de la conférence de presse du 22 mai 2007, Ministère des Affaires étrangères japonais.
  15. a et b M. Simon, « Taro Aso, "ministre du manga" », L'Express, 23/09/2008
  16. (ja) Satoko.u, « 「マンガ大臣」新総裁に【フランス情報】 (Le « Ministre du manga » nouveau président [du PLD - France information) », North star, 24/09/2008]
  17. (en)(fr)[PDF]CIO, Rapport officiel des Jeux olympiques de 1976, Vol.3, p.582 (p. 562 du pdf)
  18. (ja)Détail des résultats des élections législatives japonaises de 1979, 1980 et 1983 dans le 2e district de Fukuoka sur le site www.senkyo.janjan.jp
  19. (ja)Détail des résultats des élections législatives japonaises de 1986, 1990 et 1993 dans le 2e district de Fukuoka sur le site www.senkyo.janjan.jp
  20. (ja)Détail des résultats des élections législatives japonaises de 1996, 2000 et 2003 dans le 8e district de Fukuoka sur le site www.senkyo.janjan.jp
  21. (ja)Détail des résultats des élections législatives japonaises de 2000, 2003 et 2005 dans le 8e district de Fukuoka sur le site www.senkyo.janjan.jp
  22. (en) V. Kattoulas, « Byproduct Of Weak Yen: Japan Posts Big Surplus », 19/12/1996
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  24. R. Arnaud, « Junichiro Koizumi, Premier ministre japonais : Le soleil levant », Challenges, 15/09/2005
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  29. (en)« Aso against pledging postal privatization in election campaign », Kyodo News International, 29/09/2003
  30. Japan Brief, FPC, « Le Premier ministre Koizumi remanie son cabinet et nomme de nouveaux dirigeants pour le PLD », Ambassade du Japon en France, 04/10/2004
  31. (en)[PDF]« The Point of speech of Minister of Internal Affairs and Communications Taro Aso », compte rendu de son intervention à la conférence du Kantei baptisée « Privatization of the Postal Services: Fundamental Reform from Public to Private », le .
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  33. (en)« Aso to propose putting Yasukuni Shrine under effective state control », Kyodo news international, 07/08/2006
  34. (en)Déclaration de Tarō Asō sur l'adoption de la résolution 1718 du Conseil de sécurité des Nations unies concernant l'essai nucléaire réalisé par la Corée du Nord, 15/10/2006
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  40. (en)« Rivals confirmed in Japan PM race », BBC News, 15/09/2007
  41. (en)« Japan's ruling party presidential candidates introduce similar policy platforms », Xinhua in People's Daily, 16/09/2007
  42. (en)« New favourite in Japan's PM race », BBC News, 16/09/2007
  43. (en)N. Martig, « Japan's Ruling Party Chooses New Leader », Voa news, 23/09/2007
  44. Aso sera le nouveau Premier ministre japonais, L'Express, 22 septembre 2008
  45. AFP, « Japon: Taro Aso élu Premier ministre pour mener la bataille des législatives », 24/09/2008
  46. F. Charles, « Nariaki Nakayama, le ministre qui ne fait que passer », RFI, 28/09/2008
  47. (en)AP, « Poll: Support for Japan PM falls to 46 percent », 13/10/2008
  48. « Japon : Taro Aso écarte une dissolution immédiate de la Chambre basse », Xinhua, 06/10/2008
  49. AFP, « Japon: Aso promet une baisse d'impôts », Le Figaro, 29/09/2008
  50. Reuters, « Le Japon vole à son tour au secours de la finance », Le Point, 14/10/2008
  51. « Sommet extraordinaire du G8 fin octobre au Japon », RIA Novosti, 13/10/2008
  52. « Japon: Taro Aso ira en Chine fin octobre », JDD, 05/10/2008
  53. AFP, « Tokyo refuse toujours de livrer de l'aide énergétique à la Corée du Nord », 14/10/2008
  54. (en) www.japantoday.com Japan Today - article du 17 octobre 2005.
  55. (en) japantimes Japan Times - article du 5 février 2005.

Lien externe

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