« Alice de Bourbon-Parme (1917-2017) » : différence entre les versions
Création |
(Aucune différence)
|
Version du 16 juin 2014 à 20:38
Titulature |
Princesse de Bourbon-Parme Infante d’Espagne, duchesse de Calabre |
---|---|
Dynastie | Maison de Bourbon-Parme |
Nom de naissance | Alice Maria Teresa Francesca Luisa Pia Anna Valeria di Borbone-Parma[réf. nécessaire] |
Naissance |
Vienne (Autriche-Hongrie) |
Père | Élie de Bourbon-Parme |
Mère | Marie-Anne d’Autriche |
Conjoint | Alphonse, duc de Calabre |
Enfants |
Princesse Thérèse Charles, duc de Calabre Princesse Inès |
Religion | Catholicisme romain |
La princesse Alice de Bourbon-Parme (en italien, principessa Alice di Borbone-Parma), née le à Vienne, en Autriche-Hongrie, est la fille d’Élie de Bourbon-Parme, « duc de Parme et de Plaisance » et de son épouse l’archiduchesse Marie-Anne d’Autriche, princesse de Teschen.
Par son mariage avec le prince Alphonse de Bourbon-Deux-Siciles, la princesse devient l’infante Alice, « duchesse de Calabre », et se fait naturaliser espagnole (doña Alicia de Borbón-Parma y Habsburgo-Lorena). Alice est la mère de l’actuel duc de Calabre, chef de la maison royale de Bourbon-Deux-Siciles et membre de la famille royale espagnole.
Biographie
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/b/b2/Elias_von_Parma_%26_Maria_Anna_von_%C3%96sterreich_Postkarte_1903.jpg/150px-Elias_von_Parma_%26_Maria_Anna_von_%C3%96sterreich_Postkarte_1903.jpg)
Famille
La princesse Alice est le septième enfant du prince Élie de Bourbon-Parme (1880-1959), prétendant aux trônes de Parme et de Plaisance, et de son épouse l’archiduchesse Marie-Anne d’Autriche (1882-1940), princesse de Teschen[1]. Le prince Élie est le fils de Robert Ier, dernier duc régnant de Parme, et de sa première épouse la princesse Marie-Pie de Bourbon-Deux-Siciles[2] ; d’ailleurs, le , le prince devient, à la suite des disparitions de ses frères aînés, le chef de la maison ducale de Bourbon-Parme[3].
Du côté maternel, Alice se rattache aux Habsbourg de Teschen, une branche issue d’un fils de l’empereur Léopold II, l’archiduc Charles-Louis d’Autriche, premier souverain du duché éponyme[4]. En effet, l’archiduchesse Marie-Anne est la fille du dernier duc de Teschen, l’archiduc Frédéric, et de son épouse la princesse Isabelle de Croÿ[5], ce qui fait également d’elle une cousine germaine de la reine Marie-Christine d’Espagne, née princesse de Teschen.
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/0/02/James_II_1633-1701.jpg/180px-James_II_1633-1701.jpg)
Positions dynastiques
Aînée des descendants d’Édouard le Confesseur, roi d’Angleterre et du roi David Ier d’Écosse[6], l’infante Alice peut revendiquer l’héritage jacobite au travers de sa trisaïeule la princesse Marie-Thérèse de Savoie, cinquième enfant du roi Victor-Emmanuel Ier de Sardaigne, le « légitime souverain » jacobite. En effet, si l’on considère illégitime au regard du droit canon (interdiction d’un mariage au 3e degré) la descendance issue du mariage entre la princesse Marie-Béatrice de Savoie (sœur aînée de Marie-Thérèse) et son cousin germain le duc François IV de Modène, Alice, en qualité d’aînée des héritiers de la princesse Marie-Thérèse, pourrait prétendre aux trônes d’Angleterre, d’Écosse et de France selon la tradition jacobite[7],[8]. Toutefois, l’Église catholique ayant reconnu valable cette union, la reconnaissance de ses prétentions par les partisans jacobites reste minoritaire[8].
Fin , à la mort de sa sœur aînée la princesse Marie-Françoise (1906-1994), l’infante Alice devient « légataire fictive » du trône de Navarre[9], en tant qu’héritière des rois de Navarre[6] si l’on tient compte de la traditionnelle loi de succession navaraise de primogéniture à préférence masculine. Dans la même veine, certains regardent la princesse Alice comme l’héritière historique des coprinces laïcs d’Andorre, le même principe de succession ayant régné dans cette principauté jusqu’à la fin du XIXe siècle. Les droits qu’elle aurait sur ces couronnes lui viendraient de la sœur unique du comte de Chambord, la princesse Louise d’Artois, grand-mère paternelle du père d’Alice.
En outre, en tant que descendante de Louis XIV et de l’infante Marie-Thérèse d’Espagne, et, toujours selon le principe de primogéniture à préférence masculine, la princesse Alice de Bourbon-Parme est l’aînée des représentants généalogiques des rois de Castille, d’Aragon, de Naples et de Siciles au travers des anciennes lois successorales de ces royaumes[réf. nécessaire].
Enfance
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/9/9f/Infante_Alfonso_de_Borbon.png/150px-Infante_Alfonso_de_Borbon.png)
Alors qu’à l’âge de 5 ans la princesse Alice commence à accompagner son père Élie à la chasse dans les domaines familiaux d’Autriche, elle reçoit à 12 ans son premier trophée de chasse, la Glasshütte. En Espagne, le pays de naissance de son époux, elle est l’une des rares à y avoir chassé toute la faune, y compris l’ours et le lynx, aujourd’hui protégés. Également amatrice des canins, l’infante Alice contribue à introduire en Espagne le teckel et le Deutsch Drathaar[10].
Rôle en Espagne
Tante par alliance du roi Juan Carlos Ier, l’infante Alice participe à quelques activités officielles en tant que membre de la famille du roi (la famille royale élargie), notamment à des messes commémoratives[11]. Alors que l’article 57 de la Constitution exclu de la succession au trône toute personne ne descendant pas de Juan Carlos[12], certains considèrent que son fils le « duc de Calabre » peut entrer dans l’ordre de succession[13], en raison des mariages intra-dynastiques.
Mariage et descendance
Selon le rite de la cour espagnole, en l’église des Minimes de Vienne[14], la princesse Alice épouse le don Alphonse de Bourbon (1901-1964), fils de l’infante María de las Mercedes, princesse des Asturies et du prince Charles de Bourbon-Deux-Siciles[15], prince sicilien naturalisé espagnol sous le nom de Carlos de Borbón y Borbón, et fait infant d’Espagne[16]. De leur union naissent trois enfants, titrés princes des Deux-Siciles une fois leur père proclamé « chef de la maison royale de Bourbon-Deux-Siciles » en 1960[17],[18] :
- la princesse Thérèse de Bourbon-Deux-Siciles (née le à Lausanne), duchesse de Salerne[19], devenue doña Teresa de Borbón-Dos Sicilias y Borbón-Parma, qui épouse en 1961 Íñigo Moreno y de Arteaga, douzième marquis de Laula et premier marquis de Laserna (postérité) ;
- le prince Charles de Bourbon-Deux-Siciles (1938), « duc de Calabre » à la mort de son père, fait infant d’Espagne en 1994 par Juan Carlos Ier, qui épouse en 1965 la princesse Anne d’Orléans, « fille de France » (postérité) ;
- la princesse Inès de Bourbon-Deux-Siciles (née le à Lausanne), duchesse de Syracuse[20], devenue doña Inés de Borbón-Dos Sicilias y Borbón-Parma, qui épouse en 1965 Luis Morales Aguado (postérité).
Titres et honneurs
Indirecte | Son Altesse royale |
---|---|
Directe | Votre Altesse royale |
Alternative | Madame |
Titulature
- 13 novembre 1917 — 16 avril 1936 : Son Altesse royale la princesse Alice de Bourbon-Parme
- 16 avril 1936 — 7 janvier 1960 : Son Altesse royale doña Alice de Bourbon-Parme, « infante d’Espagne »
- 7 janvier 1960 — 3 février 1964 : Son Altesse royale la « duchesse de Calabre »
- depuis le 3 février 1964 : Son Altesse royale la « duchesse douairière de Calabre »
Fille du prince Élie de Bourbon-Parme, Alice est une princesse de Bourbon-Parme née et porte le prédicat d’altesse royale[1]. Alors que son père se fait naturaliser espagnol et reçoit le titre de prince de la maison de Bourbon d’Alphonse XIII, le [21], la princesse devient « infante d’Espagne » par mariage[15], sur les bases du décret royal du qui avait fait du prince Alphonse un infant de grâce[16]. Actuellement, avec son fils l’infant Charles, duc de Calabre, ils sont d’ailleurs les seuls membres de la famille royale d’Espagne à être légalement infants de grâce, avec prédicat d’altesse royale[22],[23].
L’infant Alphonse s’étant proclamé chef de la maison de Bourbon-Deux-Siciles à la mort de son oncle le prince Ferdinand-Pie — position également revendiquée par le prince Rénier —, il se fait titrer « duc de Calabre » à l’instar de son prédécesseur[16],[24]. Par la même, Alice de Bourbon-Parme reçoit le titre de « duchesse de Castro », puis, à la mort d’Alphonse en 1964, celui de « duchesse douairière ». Aussi, bien qu’Alice soit souvent titrée « duchesse douairière de Calabre » par la presse espagnole[19],[23],[25] ou par des monarchistes italiens[6], le palais de La Zarzuela préfère quant à lui se référer à elle sous le simple titre d’infante[11].
Honneurs
![]() |
Dame de l’ordre royal des dames nobles de la Reine Marie-Louise (royaume d’Espagne) |
![]() |
Dame grand-croix de justice de l’ordre sacré et militaire constantinien de Saint-Georges (ordre dynastique de la branche de Calabre de la maison de Bourbon-Siciles) |
Ascendance
Bibliographie
- Juan Balansó (trad. Chantal de Badts de Cugnac), Les Bourbons de Parme : histoire des infants d’Espagne, ducs de Parme, Biarritz, J. et D., , 237 p. (ISBN 2-84127-100-5)
- Chantal de Badts de Cugnac et Guy Coutant de Saisseval, Le Petit Gotha, Paris, Éditions Le Petit Gotha, coll. « Petit Gotha », (1re éd. 1993), 989 p. (ISBN 2-9507974-3-1)
Notes et références
- (es)/(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu des articles intitulés en espagnol « Alicia de Borbón » (voir la liste des auteurs) et en anglais « Infanta Alicia, Duchess of Calabria » (voir la liste des auteurs).
- Badts de Cugnac et Coutant de Saisseval 2002, p. 585
- Badts de Cugnac et Coutant de Saisseval 2002, p. 578
- Badts de Cugnac et Coutant de Saisseval 2002, p. 579
- Badts de Cugnac et Coutant de Saisseval 2002, p. 254
- Badts de Cugnac et Coutant de Saisseval 2002, p. 255-256
- (en) « Genealogy of the House of Bourbon-Two Sicilies », Real Casa di Borbone delle Due Sicilie, (lire en ligne, consulté le )
- Sixte-Henri de Bourbon-Parme, Une double monarchie sauverait la Belgique : Observations d’un ami du Royaume. Essai politique, Paris, Godefroy de Bouillon, , 163 p. (ISBN 2841912531), p. 101
- (en) « The Infanta Alicia of Spain », The Jacobite Heritage, (lire en ligne, consulté le )
- Cercle d’études des dynasties royales européennes, Le royaume d’Espagne, vol. IV, Paris, CEDRE, coll. « Les manuscrits du CEDRE » (no 18), 236 p., p. 132-133
- (es) Marga Cavadas, « S.A.R. la Infanta Dª Alicia celebra su 95 cumpleaños », El Coto de Caza, (lire en ligne, consulté le )
- (es) « Misa conmemorativa del centenario del nacimiento de Su Alteza Real Don Juan de Borbón, Conde de Barcelona », Casa de Su Majestad El Rey, (lire en ligne, consulté le )
- (es) « El Orden de Sucesión », Casa de Su Majestad El Rey, (lire en ligne, consulté le )
- (es) Raquel Quílez, « La Constitución continúa discrimando en la línea sucesoria », El Mundo, (lire en ligne, consulté le )
- (es) José de Mayoralgo y Lodo, « Año 1936 », Movimiento nobiliario, (lire en ligne [PDF], consulté le )
- Badts de Cugnac et Coutant de Saisseval 2002, p. 585-586
- Badts de Cugnac et Coutant de Saisseval 2002, p. 402
- Badts de Cugnac et Coutant de Saisseval 2002, p. 403, 404 et 405
- (es) Carlos Robles do Campo, « Los Infantes de España tras la derogación de la Ley Sálica (1830) », dans Real Academia Matritense de Heráldica y Genealogía, Anales de la Real Academia Matritense de Heráldica y Genealogía, vol. XII, Madrid, La Academia, , 451 p. (ISSN 1133-1240), p. 365
- (es) Fernando Moreno, « Fallece un sobrino del Rey en un trágico accidente de moto », Vanitatis, (lire en ligne, consulté le )
- (es) Eduardo Verbo, « Una Borbón, apoyo de García Revenga, el otro imputado de Nóos », El Mundo, (lire en ligne, consulté le )
- Badts de Cugnac et Coutant de Saisseval 2002, p. 584
- (es) Almudena Martínez Fornés, « El Infante Don Carlos celebra hoy su setenta cumpleaños », ABC, (lire en ligne, consulté le )
- (es) « Los tratamientos de la Familia Real Española en los medios de comunicación », El Protocolo, (lire en ligne, consulté le )
- Badts de Cugnac et Coutant de Saisseval 2002, p. 403
- (es) Rafael Leopoldo Aguilera, « La Casa Real y las cofradías », El Almería, (lire en ligne, consulté le )