Utilisateur:Xor/Heavy metal (musique)

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Heavy metal
Origines stylistiques Rock psychédélique, Musique classique,Blues rock
Origines culturelles Royaume-Uni fin des années 1960
Instruments typiques Guitare électrique - Guitare basse - Batterie (musique)
Popularité Mondialement apprécié.
Scènes régionales mélodeath de Göteborg - Royaume-Uni - Bay Area thrash - Death de Tampa - ...
Voir aussi Liste des groupes de metal par genre

Genres dérivés

Liste des genres de metal

Genres associés

Hard rock

Le heavy metal est un genre musical qui a émergé en tant que style musical dans les années 1970, trouvant son origine dans les groupes de hard rock qui, entre 1967 et 1974, ont mélangé blues et rock pour créer un style hybride, caractérisé par l'utilisation de distorsions de son et leur amplification. Par la suite, d'autres sous-genres de heavy metal sont apparus, auxquels on se réfère simplement par le terme « metal ». Ainsi, « heavy metal » a maintenant deux significations distinctes : le genre musical en lui même, ou alors le heavy metal traditionnel, suivant le style des années 1970, comme c'est le cas pour des groupes tels que Led Zeppelin, Black Sabbath, Deep Purple, Blue Cheer et d'autres.

Le heavy metal a connu un pic de popularité dans les années 1980, durant lesquelles beaucoup de sous-genres existant actuellement ont fait leurs premiers pas. Bien qu'ayant actuellement moins de succès commercial qu'à son apogée, le heavy metal a encore un grand nombre de fans, connus sous le terme de « metalleux ».

« Heavy metal » est une locution d'origine anglo-saxone et s'écrit sans accent. De même, le mot « metal » s'écrit sans accent dans tous les noms de sous-genres où il est employé même s'il est accompagné, comme c'est parfois le cas, d'un adjectif français doté d'une orthographe française (on écrira par exemple « metal symphonique »).

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Les principales caractéristiques du heavy metal sont une guitare prédominante, des rythmes directs, et une approche classique ou symphonique. Néanmoins, les courants musicaux qui dérivent du heavy metal ont adapté chacun à sa façon ces caractéristiques, éludant souvent l'une ou l'autre d'entre elles.

D'après Allmusic.com : « De toutes les myriades de variantes issues du rock & roll, le heavy metal est la plus extrême en matière de volume sonore, et dans l'aspect à la fois machiste et théâtral qu'elle véhicule. Il existe de nombreuses déclinaisons du heavy metal, mais elles restent toutes fidèles à quelques principes : avoir un gros son de guitare basé sur la distorsion, et favoriser les rythmes simples et puissants. »

Instrumentation[modifier | modifier le code]

Un groupe de metal « classique » rassemble un batteur, un bassiste, un guitariste rythmique, un guitariste soliste et un chanteur (qui peut ou non jouer d'un instrument). Les claviers sont utilisés dans certains sous-genres du heavy metal et bannis d'autres, bien que les différents développements du genre aient eu tendance à rendre leur utilisation de plus en plus populaire.

Quoiqu'il en soit, la guitare est l'élément clé du heavy metal. La distorsion est utilisée afin de créer un son puissant, lourd (« heavy » en anglais). Les tous premiers metalleux — au même titre que les musiciens punk — plaisantaient du fait que leur approche simplifiée de la musique provenait avant tout de leur médiocrité technique plutôt que d'une vraie volonté d'innover. Par la suite, les solos et riffs plus compliqués devinrent une composante importante du heavy metal. Les guitaristes se mirent à utiliser des techniques telles que le picking, le tapping ainsi que bien d'autres qui permettent un jeu rapide, et beaucoup de sous-genres se mirent en avant la virtuosité technique plutôt que la simplicité. Parallèlement, avec les développements techniques, de nouvelles façons de modifier le son de guitare furent adoptées.

Il existe un large panel de chant heavy metal. Les aptitudes et styles des chanteurs vont du chant d'opéra pouvant couvrir plusieurs octaves de Rob Halford (Judas Priest) et des mélodies de Bruce Dickinson (Iron Maiden), jusqu'au chant intentionnellement rugueux de Lemmy Kilmister (Motörhead).

En ce qui concerne le son live, le volume sonore est souvent considéré comme un élément capital. Dans la droite lignée de The Who et de Jimi Hendrix, les tous premiers groupes de heavy metal créèrent de nouveaux standards en matière de volume sonore lors des concerts. Tony Iommi, guitariste du groupe pionnier Black Sabbath, est l'un des tous premiers musiciens de heavy metal à souffrir de graves troubles de l'audition du fait du volume sonore déployé lors des concerts de son groupe. Ted Nugent, rockeur originaire de Detroit qui refuse l'étiquette « heavy metal » pour décrire sa musique, et Pete Townshend, guitariste de The Who, qui obtinrent la distinction de « Groupe le plus bruyant du Monde » dans le Livre Guinness des records, sont quasiment sourds. Eudoxis, originaire du Canada, est connu pour avoir la grosse caisse la plus grosse (plus d'1,80 mètre de long) et bruyante, ce qui pour certains est bien la preuve que la taille est quand même importante. Cette fixation propre au heavy metal sur le niveau sonore est brocardée dans le rockumentaire parodique This is Spinal Tap dans lequel le guitariste Nigel Tufnel révèle que ses amplificateurs Marshall ont été modifiés afin de pouvoir être « réglés sur 11 ».

Thèmes[modifier | modifier le code]

Comme pour la plupart des musiques populaires, l'aspect visuel fait partie intégrante du metal. Les couvertures d'albums et les concerts ont une importance quasiment aussi grande dans le cadre de l'exposition au public que la musique elle-même, bien qu'ils ne deviennent que rarement plus importants que cette dernière. Ainsi, dans le monde du heavy metal, beaucoup d'artistes proposent des créations allant au-delà de la simple musique, offrant ainsi un plus large panel d'expériences au public. Le heavy metal peut être de ce fait considéré comme un art aux facettes multiples et non comme une forme d'expression unidimensionnelle. Alors qu'un tableau est une expérience visuelle, le concept développé par un groupe de heavy metal s'exprime à travers le packaging de l'album, le spectacle déployé sur scène, la teneur des paroles des chansons, les costumes du groupe, en plus de la musique elle-même.

Les historiens du rock s'accordent à dire que la musique pop occidentale donne au heavy metal ses textes fantastiques et baroques, qui lui confèrent un aspect « échappatoire du monde réel », et le blues afro-américain son côté plus proche des réalités quotidiennes et des thématiques de la solitude, la perte et la dépression. On peut également remarquer que le heavy metal entretient un lien fort avec la spiritualité à la fois à travers la symbolique et la théorie musicale qu'il développe, puisque les accords et harmonies propres à ce genre mettent en avant l'utilisation de quintes (voir aussi : power chord) — aspect qui n'est pas sans le rapprocher des chants sacrés traditionnels chrétiens.

Si les composantes auditives et thématiques du heavy metal sont principalement ancrées dans la réalité du blues, sa composante visuelle est quant à elle principalement influencée par l'imaginaire de la pop. Les thèmes des ténèbres, du malin, du pouvoir et de l'apocalypse sont les biais par lesquels sont traités les problèmes du monde réel. En réaction au « peace and love » de la culture hippie des années 1960, le heavy metal a développé une contre-culture, où la lumière est supplantée par les ténèbres et les happy ends de la pop sont remplacées par la « dure réalité de la vie en ce bas monde ». Alors que les fans revendiquent la « non négativité » du message véhiculé par le heavy metal, les critiques ont accusé le genre de glorifier le côté obscur de la réalité.

Fichier:MetallicaKill'EmAll.jpg
Kill 'em All', 1er album de Metallica

Les thèmes abordés par le heavy metal sont typiquement plus sérieux que ceux propres à la pop des années 1950, 1960 et 1970. Ils tournent souvent autour de la guerre, de la menace atomique, des questions environnementales, et de la propagande religieuse ou politique. Les chansons War Pigs de Black Sabbath, Killer of Giants de Ozzy Osbourne, Hangar 18 (ainsi que Peace sells) de Megadeth, ...And Justice For All (ainsi que Disposable Heroes) de Metallica, et 2 Minutes to Midnight de Iron Maiden sont quelques exemples de contributions au débat public sur les questions de société contemporaines. Les points de vue développés sont souvent très basiques du fait du manichéisme propre au vocabulaire metal qui a plutôt l'habitude de clairement distinguer la lumière des ténèbres, l'espoir du désespoir, ou le bien du mal, ce qui ne laisse pas beaucoup de place aux nuances intermédiaires de gris.

Les influences classiques[modifier | modifier le code]

Fichier:OzzyOsbourneBlizzardofOzz.jpg
The Blizzard of Ozz de Ozzy Osbourne

L’assimilation de la musique classique par le heavy metal s’est faite à travers l’apport des influences de Bach et Paganini, plutôt que de Mozart ou Franz Liszt. Bien que Ritchie Blackmore, guitariste de Deep Purple et Rainbow, ait déjà commencé à expérimenter en piochant dans la musique classique depuis le début des années 1970, c’est la vitesse d’exécution de Edward Van Halen sur le solo de Eruption (sur le premier album de Van Halen en 1978) qui marque un tournant dans le développement de la virtuosité dans le metal. Dans la suite de Van Halen, les influences classiques sur la guitare metal durant les années 1980 viennent du début du XVIIIe siècle, avec pour ligne directrice vitesse et technicité ; en particulier Yngwie Malmsteen, guitariste d’inspiration classique, dont les prouesses techniques ont inspiré une myriade de musiciens neo-classiques.

Des emprunts à la musique baroque furent fréquemment faits et mis au goût du jour à travers une interprétation gothique. Par exemple, dans le morceau Mr. Crowley, (1981) de Ozzy Osbourne et du guitariste Randy Rhoads, l’utilisation conjointe d’un synthétiseur à tonalité d’orgue et de soli de guitare d’inspiration baroque offre une atmosphère particulière aux textes de Ozzy qui traitent de l’occultiste Aleister Crowley. Pour l’introduction de l’album Diary of a Madman (1982), Rhoads a énormément puisé dans l’Étude #6 du guitariste classique cubain Leo Brouwer. Comme bien d’autres guitaristes metal des années 1980, Rhoads s’investit assez sérieusement dans des cours de théorie musicale et participa ainsi à aider la petite industrie des magazines de cours de guitare (comme Guitar for the Practicing MusicianLa Guitare pour le Musicien Pratiquant en français) qui grossit durant cette décennie. Néanmoins, dans la plupart des cas, les musiciens metal qui ont empruntés la technique et la rhétorique classique ne le faisaient pas dans l’optique d’être considérés comme des musiciens classiques.

Fichier:Iron Maiden Powerslave.jpg
Powerslave de Iron Maiden

L’encyclopédie Encarta prétend que « lorsqu’un texte était associé à une musique, Bach pouvait écrire l’exact équivalent musical du contenu textuel ». Les groupes de rock progressif comme Emerson, Lake & Palmer et Yes avaient déjà exploré cette relation avant que le heavy metal n’évolue dans ce sens. Du fait que le heavy metal aborde les thèmes apocalyptiques et utilise l’imagerie du pouvoir et des ténèbres, la capacité à traduire aussi fidèlement que possible en musique les idées portées par les textes est souvent considérée comme vitale pour son authenticité et sa crédibilité. Un bon exemple de réussite dans ce domaine est l’album concept Powerslave d’Iron Maiden. Sa pochette représente une scène qui a pour décor les pyramides égyptiennes et beaucoup des morceaux de l’album traitent de sujets qui nécessitent une musique évoquant la vie et la mort, parmi lesquelles la chanson The Rime of the Ancient Mariner, basée sur le poème de Samuel Taylor Coleridge. Néanmoins, l’album de Rush, A Farewell to Kings, qui date de 1977, incluait déjà un morceau de vingt minutes Xanadu, lui aussi inspiré par Coleridge bien avant le travail de Iron Maiden. Le bassiste Steve Harris a d’ailleurs cité les groupes de rock progressif [1] tels que Rush et Yes comme ayant influencé son jeu.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le terme « heavy metal »[modifier | modifier le code]

L'origine du terme heavy metal appliqué à une expression musicale est incertaine. Ce terme avait été utilisé depuis des siècles dans les milieux de la chimie et de la métallurgie et apparaît en tant que tel dans le Oxford English Dictionary. Une des premières apparitions de ce terme dans la culture populaire moderne se fit sous la plume de l'écrivain de la contre-culture William S. Burroughs. Dans son roman de 1962, La Machine molle, il met en scène le personnage de « Uranian Willy, the Heavy Metal Kid » (Uranian Willy, l'enfant Heavy Metal). Son roman suivant, en 1964, Nova Express, développe ce thème plus avant, le heavy metal étant une métaphore pour les drogues qui provoquent une accoutumance. 

« Avec leurs maladies et leurs drogues orgasmiques et leur formes de vie asexuée de parasites — la population Heavy Metal d'Uranus, enveloppée dans une brume froide et bleue de billets de banque vaporisés — et les hommes insectes de Minraud avec la musique metal » (A remplacer par la traduction exacte issue du roman)

Burroughs, William S, (1964). Nova Express. New York: Grove Press. p. 112

Etant donné les dates de publication de ces œuvres, il y a peu de chance que Burroughs ait eu une quelconque intention de faire ainsi allusion à la musique rock; quoi qu'il en soit, les écrits de Burroughs pourraient bien avoir influé sur l'utilisation ultérieure du terme.

La première utilisation du terme « heavy metal » dans les paroles d'une chanson survient dans l'expression «heavy metal thunder » (« tonnerre heavy metal ») dans la chanson de 1968 « Born to be Wild » par Steppenwolf. (Walser 1993, p. 8):

« I like smoke and lightning

Heavy metal thunder
Racin' with the wind
And the feelin' that I'm under »
(« J'aime la fumée et les éclairs
tonnerre heavy metal
Faire la course avec le vent

Et le sentiment qui s’empare alors de moi »)

Le livre The History of Heavy Metal présente ce nom comme un emprunt au « parler hippie », « heavy » qualifiant toute chose associée à une atmosphère puissante, et « metal » désignant plus spécifiquement la nature de cette atmosphère, écrasante et lourde comme le metal.

Le mot « heavy » (signifiant sérieux ou profond) a fait son apparition dans l'argot beatnik/de la contre-culture quelque temps plus tôt, et les références à la « musique lourde (heavy) »—en particulier les variations plus lentes, et plus amplifiées de la musique pop standard—étaient déjà fréquentes; en 1967, Iron Butterfly commença à jouer à Los Angeles, leur nom étant expliqué sur une pochette d'album comme suit: « Iron (en fer) - symbole de lourdeur au niveau du son, Butterfly (papillon)- léger, plaisant et versatile... un objet qui peut être manipulé librement par l'imagination ». Le premier album d'Iron Butterfly en 1968 avait pour titre Heavy. Le fait que Led Zeppelin (dont le nom vient en partie d'une référence à une blague de Keith Moon comme quoi ils « chuteraient comme une masse (jeu de mot sur une expression dans laquelle « lead ballon » a le sens d’objet lourd, mais signifie aussi plus ou moins « ballon dirigeable ») ») ait incorporé un métal lourd (Led = le plomb) dans son nom pourrait bien être l’acte qui ait figé l'utilisation de ce terme.

A la fin des années 1960, la ville de Birmingham au Royaume-Uni était encore un pôle industriel, et étant donnés les nombreux groupes de rock issus de la ville et de ses alentours, tels que Led Zeppelin, The Move, et Black Sabbath), certains suggérèrent que le terme heavy metal pourrait avoir un rapport avec l'activité locale. Les biographies de The Move prétendent que le son heavy metal viendrait de la lourdeur (« heavy » ) de leurs riffs de guitare qui étaient populaires au sein de ces « contrées du metal ».

Fichier:CNINJA.jpg
Couverture de l'album "Club Ninja", sorti en 1986 par Blue Öyster Cult, représentatif de l'utilisation que le groupe fait des symboles alchimiques.

Sandy Pearlman, premier producteur, manager et compositeur de Blue Öyster Cult, prétend qu'il a été la première personne à appliquer le terme « heavy metal » à la musique rock en 1970.

Une hypothèse répandue mais discutée à propos de l'origine du terme fut émise par «  Chas » Chandler, qui était le manager de The Jimi Hendrix Experience en 1969, lors d'une interview accordée à l'émission « Rock and Roll » sur la chaîne PBS TV en 1995. Cette hypothèse veut que « ... c'est [le heavy metal] un terme issu d'un article du New York Times portant sur une prestation de Jimi Hendrix » , et que le chroniqueur y compare le Jimi Hendrix Experience « ... au fait d'écouter du métal lourd tombant du ciel » . Quoiqu'il en soit la source exacte sur laquelle repose cette affirmation n'a pas été clairement identifiée et son exactitude n'est pas avérée.

La première utilisation clairement identifiée du terme « heavy metal » se référant à un style musical remonte à l'exemplaire du mois de mai 1971 du magazine Creem, dans une chronique du Kingdom Come de Sir Lord Baltimore's. On apprend dans cette critique que « Sir Lord Baltimore semble avoir maîtrisé parfaitement tous les trucs et astuces heavy metal ». David Marsh et Lester Bangs, critiques au sein de Creem, utiliseront par la suite fréquemment ce terme dans leurs écrits à propos de groupes tels que Led Zeppelin et Black Sabbath.

Le terme heavy metal a semble-t-il été initialement utilisé comme une « vanne » par de nombreux critiques musicaux mais a rapidement été adopté par les membres de la communauté. D'autres groupes bien établis, tels que Deep Purple, dont les racines viennent de la pop ou du rock progressif, s'approprièrent immédiatement le terme heavy metal, y adjoignant la distorsion et plus d'amplification dans une approche plus agressive.

Les origines (Les années 1960 et le début des années 1970)[modifier | modifier le code]

La musique blues américaine était très populaire et eut beaucoup d'influence parmi les premiers rockers britanniques; des groupes tels que les Rolling Stones et les Yardbirds ont enregistré des reprises de nombreux classiques du blues, accélérant parfois le tempo et utilisant des guitares électriques là où l'original utilisait des guitares acoustiques. (De telles adaptations du blues et d'autres musiques afro-américaines constituait déjà la base du rock and roll des débuts, notamment celui joué par Elvis Presley).

Jouer ce type de blues survolté était alors encouragé par le courant d'expérimentations intellectuelles et artistiques qui apparut quand les musiciens commencèrent à exploiter les opportunités qu'offrait la guitare électrique de produire un son plus fort et dissonant. Là où la batterie blues rock était principalement axée sur des rythmiques simples jouées sur de petits kits de batterie, les batteurs commencèrent à adopter une approche plus musclée, complexe et amplifiée afin de pouvoir rivaliser et être entendus à travers le mur de son de plus en plus fort des guitares; de la même manière, les chanteurs modifièrent leur style et se reposèrent de plus en plus sur les techniques d'amplification, adoptant bien souvent par la même un ton plus dramatique et stylisé. Les progrès simultanés dans les domaines de l'amplification et des technologies d'enregistrement permirent de capturer avec succès sur disque la puissance de cette approche plus "heavy".

Fichier:BlackSabbathParanoid.jpg
Black Sabbath — Paranoid

La première musique que l'on s'accorde à qualifier de heavy metal nous vint des environs de Birmingham au Royaume-Uni à la fin des années 1960, quand des groupes tels que Led Zeppelin et Black Sabbath adoptèrent une approche ouvertement non conventionnelle des standards du blues et créèrent une musique nouvelle souvent basée sur des arrangements blues. Ces groupes étaient grandement influencés par les musiciens rock psychédélique américains parmi lesquels Jimi Hendrix, pionnier de la guitare blues rock amplifiée et retouchée qui constitua une sorte de pont entre la musique noire américaine et les rockers européens blancs.

Parmi les autres influences souvent citées on trouve Vanilla Fudge, qui a ralenti et "psychédélisé" les morceaux pop, ainsi que les premiers rockers britanniques tels que The Who et The Kinks, qui ont ouvert la porte aux divers style du heavy metal en incluant des power chords ainsi qu'une batterie plus agressive dans la musique rock. Une autre influence clé fur le groupe Cream, première illustration de la formule dite du power trio qui deviendra par la suite un standard du heavy metal.

A la fin 1968, les sonorités heavy blues étaient devenues plus fréquentes—de nombreux fans et spécialistes désignent d'ailleurs la reprise du tube de Eddie Cochran "Summertime Blues", faite cette même année par Blue Cheer, comme étant le premier vrai morceau heavy metal. Les spécialiste des Beatles mettent quant à eux particulièrement en avant les chansons "Helter Skelter", extraite du White Album, et la version single de "Revolution" (datant de 1968), qui définissent de nouveaux standards en matière de distorsion et d'agressivité sur un album de pop. En Novembre 1968, le groupe de Dave Edmunds, Love Sculpture, sortit une version agressive jouée à la guitare de la "Danse du Sabre" de Khachaturian. L'album Truth du Jeff Beck Group (sorti fin 1968) fut un album rock important et influent enregistré juste avant que ne sorte le premier album de Led Zeppelin, ce qui amena certains (et en particulier les fan de blues anglais) a prétendre que Truth était le premier album de heavy metal. "Think About It", single des The Yardbirds sorti en 1968, se doit aussi d'être cité, étant donné que le son qui y est déployé est en tout point similaire à celui qu'emploiera Jimmy Page au sein de Led Zeppelin.

Il faudrait également citer "21st Century Schizoid Man", morceau issu de In the Court of the Crimson King, premier album (sorti en 1969) du groupe de rock progressif King Crimson, qui contient la plupart des éléments thématiques et musicaux caractéristiques du heavy metal—ce qui comprend le son de guitare à la distorsion forte et les soli discordants de Robert Fripp, des textes qui se focalisent sur ce qui ne va pas sur le 21e siècle à venir, une atmosphère sombre et les vocaux artificiellement déformés de Greg Lake.

Quoiqu'il en soit, c'est la sortie de Led Zeppelin en 1969 qui attira l'attention internationale sur une formation d'un genre nouveau. Les premiers groupes de heavy metal—Led Zeppelin, Deep Purple, Uriah Heep, UFO, et Black Sabbath, pour n'en citer que quelques-uns—sont de nos jours souvent appelés groupes de hard rock par la communauté metal actuelle plutôt que de heavy metal, en particulier les groupes dont le son est resté proche de la musique rock traditionnelle. En général, les termes heavy metal et hard rock peuvent être utilisés de manière interchangeable, en particulier lorsqu’on évoque les années 1970. En fait, beaucoup de ces groupes ne sont pas considérés comme des groupes intrinsèquement "heavy metal", mais plutôt comme ayant créé des morceaux ou des oeuvres qui contribuèrent à faire éclore le genre. Par exemple, peu considérerait Jethro Tull comme un groupe de heavy metal, quel que soit le sens que l'on puisse donner à ce terme, mais peu contesterait le fait que leur chanson Aqualung fut l'une des toutes premières compositions heavy metal.


Le Heavy Metal Classique (Fin des années 1970, début des années 1980)[modifier | modifier le code]

Fichier:VanHalenVanHalen.jpg
Album de Van Halen

Dans l'histoire du heavy metal, la période qui s'étend de la fin des années 1970 au début des années 1980 fait l'objet de nombreux débats parmi les historiens de la musique. Des groupes comme Blue Öyster Cult atteignirent un certain succès commercial et la scène glam metal de Los Angeles commença à atteindre le public pop—ceci tout particulièrement dans les années 1980. Certains ignorent ou minimisent l'importance de ces groupes, et se focalisent plutôt sur l'émergence des influences classiques—que l'on peut retrouver dans le jeu de Eddie Van Halen, Randy Rhoads et certains de leurs pairs. D'autres continuent de mettre en avant le croisement heureux qui eut lieu à la fin des années 1970 entre le heavy metal et la jeunesse et la rapidité du punk rock (cf. Sex Pistols), et dont le point d'orgue fût la New Wave of British Heavy Metal qui émergea aux alentours de 1980, avec pour leaders des groupes comme Judas Priest et Iron Maiden. Ces deux derniers devinrent tout particulièrement populaires au sein du mouvement Heavy Metal.

Les partisans de ce dernier point de vue, parmi lesquels des musiciens de groupes majeurs de Heavy Metal, pensent que les fondations définitives du style et le son purement heavy metal ont été établis par Judas Priest à travers trois de leurs premiers albums: Sad wings of destiny (1976), Sin after sin (1977), et Stained Class (1978).

Rainbow sont également parfois cités comme ayant ouvert la voie au heavy metal pur et l'on pourrait d'ailleurs en prétendre autant des derniers albums de Deep Purple tels que Burn et Stormbringer, mais ces groupes sont généralement considéré comme jouant du "hard rock". Suivant Judas Priest, les groupes de metal commencèrent rapidement à regarder au-delà de l'utilisation quasi-exclusives des métriques du blues pour incorporer des éléments diatonique dans leurs soli. Cette approche plus complexe s'est depuis répandue au sein de nombreux sous-genres du metal et allant de pair avec ce développement d'une plus grande virtuosité des musiciens, la musique classique et le jazz (via progressive rock) devinrent eux aussi des influences qui furent incorporés au metal.

La virtuosité guitaristique-dont Jimi Hendrix fût le pionnier une génération auparavant-fût véritablement amenée sur le devant de la scène par Eddie Van Halen&mdash, et nombreux sont ceux qui considèrent son solo "Eruption" (Van Halen, 1978) comme étant une référence. Ritchie Blackmore (auparavant membre de Deep Purple), Randy Rhoads (qui joua avec Ozzy Osbourne et Quiet Riot) et Yngwie Malmsteen repoussèrent encore plus loin les limites de la virtuosité guitaristique; dans certains cas, des guitares à cordes de nylon classiques étaient utilisées lors de concerts de heavy metal ainsi que sur certains albums, comme sur "Dee" interprété par Rhoades sur Blizzard of Ozz. Des icônes de la guitare classique telles Liona Boyd furent alors amenées à croiser la route de stars du heavy metal, portées par un élan nouveau de fraternité guitaristique qui vit les guitares traditionnelles et agressives croiser le fer amicalement.

Cette explosion reprendra des proportions plus normales avec la musique de Ronnie James Dio (qui occupa le poste de chanteur au sein de Black Sabbath) et continuera de se décanter à travers Judas Priest et Iron Maiden, qui au final se retrouvent être les incarnations du heavy metal dans sa forme la plus "pure" et la plus fidèle à l'héritage des "anciens"—Jimi Hendrix, Led Zeppelin, Deep Purple, and Black Sabbath.