Samara

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Samara
(ru) Самара
Blason de Samara
Héraldique
Drapeau de Samara
Drapeau
Samara main.jpg
Administration
Pays Drapeau de la Russie Russie
Région économique Volga
District fédéral Volga
Sujet fédéral Drapeau de l'oblast de Samara Oblast de Samara
Maire Dmitri Azarov (ru)
Code postal 443000 – 443125
Code OKATO 36401
Indicatif +7 846
Démographie
Gentilé Samarien, Samarienne
Population 1 172 348 hab. (2014)
Densité 2 516 hab./km2
Géographie
Coordonnées 53° 12′ nord, 50° 11′ est
Superficie 46 600 ha = 466 km2
Fuseau horaire UTC+04:00
Cours d'eau Volga, Samara
Divers
Fondation 1586
Statut Ville depuis 1688
Ancien(s) nom(s) Kouïbychev (1935-1990)
Localisation
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Samara
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Samara
Liens
Site web city.samara.ru

Samara (en russe : Самара) est une ville de Russie et la capitale administrative de l'oblast de Samara. La ville s'est développée à partir d'une forteresse fondée en 1586[1]. Sa population s'élevait à 1 172 348 d'habitants en 2014, ce qui en fait la sixième ville de Russie, et son agglomération compte environ 2,5 millions d'habitants.

Elle porta le nom de Kouïbychev de 1935 à 1991.

Géographie

Samara est située au bord de la Volga, à 860 km au sud-est de Moscou[2], non loin de la frontière avec le Kazakhstan.

Histoire

La région de Samara est considérée comme le foyer originel des Indo-Européens d'après la théorie des Kourganes.

Depuis les temps les plus éloignés et jusqu'au XVIe siècle, cette région fut sous la domination des tribus nomades, puis de la Horde d'or. En 1552 le tsar Ivan le Terrible prend Kazan, capitale de l'un des États successeurs de la Horde d'Or, et le pouvoir de la couronne russe commence à se propager vers le sud et vers l’est. Presque deux siècles auparavant, en 1367, les négociants italiens mentionnent un village de Samar. En 1586, une forteresse est construite et une garnison y est installée.

Mais pendant deux siècles encore cette région eut mauvaise réputation. Les méandres du fleuve et les vallées servaient d'abri aux pirates qui attaquaient les bateaux de négociants. Cette région fut le théâtre des émeutes dirigées par Stépane Razine (1670-1671) et Yéméliane Pougatchev (1773-1775). Des armées de Cosaques et de paysans échappés au servage s'emparèrent des villes sur la Volga et contrôlèrent d'importants territoires. Les troupes du tsar écrasèrent difficilement les émeutiers. Razine et Pougatchev furent exécutés à Moscou. À partir de la fin du XVIIIe siècle les Jigouli cessèrent de menacer les voyageurs.

Samara est un port important le long de la Volga, artère fluviale majeure pour le transport en Russie, et nœud de communication à l'intersection de la voie ferrée Moscou-Tcheliabinsk. Elle doit faire face à des mouvements d'agitation pendant et après la révolution de 1905 (assassinat du gouverneur Ivan Blok à l'été 1906). Pour avoir hébergé des prisonniers tchèques de la Première Guerre mondiale, alliés aux Armées blanches contre le pouvoir des Soviets — ce fut l'armée dite des « Tchèques blancs » —, Samara fut « punie » et rebaptisée de 1935 à 1991 Kouïbychev, du nom de Valerian Kouïbychev, héros de la Révolution.

La deuxième naissance de Samara est liée à l'année 1941, tragique pour l'Union soviétique, lorsque les troupes hitlériennes s'approchaient de Moscou. On transféra ici des usines évacuées des villes sur le point d'être prises par l'ennemi. C'est alors que furent posées les bases de la future « spécialisation » de l'industrie de la ville : deux usines de construction aéronautique de Voronej et de Moscou, avec tout leur personnel, sont arrivées ici. En , Staline donna l'ordre de transférer à Kouïbychev le gouvernement de l’Union soviétique, l'appareil du Comité central du parti bolchevik et les ambassades. On attendait l’arrivée de Staline. En quelques mois, fut construit pour Staline un bunker — un abri souterrain — profond de 37 mètres, qui existe encore. Samara accueillit des établissements culturels de Moscou, y compris le Théâtre Bolchoï. C'est en mars 1942 que fut créée au théâtre d'opéra et de ballet la célèbre symphonie nº 7 de Chostakovitch (dédiée à Léningrad assiégée) qui participa lui-même à la préparation de la première.

Quand l'Union soviétique voulut construire une très grande usine de production de voitures particulières, une ville à 100 km de Samara fut choisie et baptisée Togliatti du nom de Palmiro Togliatti, chef historique du Parti communiste italien. En effet, cette usine exploitait une technologie italienne (Fiat), pour produire la gamme Lada. C'est pourquoi un modèle de cette gamme a porté le nom de « Lada Samara », un autre le nom de « Jigouli », que sont les collines qui occupent l'autre bord de la Volga face à Togliatti et que l'on rejoint par la route du barrage de Kouïbychev.

Samara est un centre industriel important, notamment pour la production de fusées (usine Progress) et des véhicules spatiaux ; c'est ici que fut construit l'engin qui mit Youri Gagarine en orbite en 1961. Une statue du cosmonaute domine les berges désormais. La ville se trouve au cœur d'un important complexe pétrochimique, hydroélectrique et industriel (constructions mécaniques).

Samara fut encore mise sur le devant de la scène internationale en accueillant le 19e sommet Union européenne-Russie (17 au 18 mai 2007). Ce sommet s'est soldé par un échec car les sujets de discordes entre la Russie et l'Union européenne étaient nombreux[3].

Administration

Samara est divisée en 9 raïons ou arrondissements urbains :

Les raïons urbains de Samara

1. Raïon de Kouïbychev (87 647 habitants en 2014) : situé au sud de la ville sur la rive gauche de la Samara, il est divisé en 5 micro-raïons, et en plusieurs bourgades.
2. Raïon de Samara (30 910 habitants) : c'est le centre-ville situé au sud-ouest, avec la rue de Leningrad (surnommée « l'Arbat »[4] de Samara, la place de la Révolution et la place Khlebnaïa (ou la place du Pain) nommée ainsi en raison du commerce de pain et de céréales qui s'y faisait autrefois.
3. Raïon de Lénine (65 073 habitants) : c'est le centre-ville historique et culturel de la ville, avec ses anciennes artères commerçantes bordées d'hôtels particuliers ou de vieilles maisons de bois. On y trouve la place Kouïbychev, l'une des places les plus étendues d'Europe (17,4 ha), et le jardin Stroukov.
4. Raïon du Chemin de fer (Jeleznodorojny raïon) (120 345 habitants) : c'est ici que se trouve la gare centrale et treize des plus importantes usines de la ville.
5. Raïon d'Octobre (Oktiabrski raïon) (120 345 habitants) : ce quartier comporte un certain nombre de musées et d'établissements d'enseignement, et le jardin botanique de l'université de Samara (40 ha).
6. Raïon du Soviet (Sovietski raïon) (179 972 habitants) : il était situé à la campagne avant-guerre. Il comporte maintenant des universités et des parcs.
7. Raïon Industriel (Prom'chlenny raïon) 276 540 habitants) : il est situé au nord-est de la ville et comprend le parc Youri-Gagarine.
8. Raïon de Kirov (87 647 habitants) : c'est le plus grand district de la ville avec son aéroport no 2 et quinze micro-raïons.
9. Raïon de Krasnaïa Glinka (ou de l'Argile rouge) (86 457 habitants) : il est situé le plus au nord et est recouvert de parcs naturels et de villages pittoresques.

Population

Démographie

La situation démographique de Samara s'est fortement dégradée au cours des années 1990. Alors qu'en 1990, les taux de natalité et de mortalité étaient sensiblement égaux (respectivement 11 et 11,1 pour mille), la natalité a baissé et la mortalité a fortement augmenté. En 2005, le solde naturel accusait un important déficit de 7,1 pour mille (avec un taux de natalité de 9,4 pour mille et un taux de mortalité de 16,5 pour mille).

Recensements (*) ou estimations de la population[5]

Évolution démographique
1811 1840 1856 1897* 1913 1923
4 40013 70024 40089 999106 800147 000
1926* 1931 1939* 1959* 1970* 1979*
171 952222 300390 488806 3561 044 8491 216 233
1989* 2002* 2010* 2012 2013 2014
1 254 4601 157 8801 164 8961 169 1841 171 5981 172 348

Nationalités

Au recensement de 2002, les différentes nationalités [6] se répartissaient ainsi :

Religion

L'église Sainte-Tatiana en hiver
Vue de l'église luthérienne Saint-Georges dans le centre historique de Samara

Samara regroupe plusieurs groupes confessionnels. Le plus important est l'orthodoxie russe avec ses églises colorées et ses monastères, mais il y aussi des églises de Vieux-Croyants, des églises catholiques ou luthériennes, des mosquées, une synagogue et, apparues récemment, des maisons de prières pour les communautés baptistes et pentecôtistes, financées par les États-Unis.

  • Orthodoxie : La première église fut construite au XVIe siècle, lorsque l'endroit fut fortifié. Il y avait 7 églises en 1787 et déjà 46 à la fin du XIXe siècle. Un peu avant le milieu du XIXe siècle, les Vieux-Croyants locaux s'unirent à l'Église orthodoxe synodale, en conservant leurs rites. Ces « traditionalistes » orthodoxes construisirent deux magnifiques églises. Les églises orthodoxes, dont beaucoup disparurent ou souffrirent, lors de la persécution athée du régime communiste de Staline, font aujourd'hui l'ornement de la ville.
  • Catholicisme : La plus ancienne paroisse catholique de la ville est celle de l'église du Sacré-Cœur.
  • Luthéranisme : L'église luthérienne la plus ancienne est la ravissante église néo-gothique de couleur rose Saint-Georges, à l'origine pour la communauté des Allemands de la Volga, construite en 1865.
  • Islam : Les Tatars musulmans s'installèrent dans la région dès le XVIe siècle et leur première mosquée fut construite en 1856. Le conseil municipal permit l'édification d'une seconde mosquée en 1907. Elles furent fermées toutes les deux en 1930. L'une d'elle rouvrit à la fin des années 1960. Une nouvelle mosquée a été construite en 1999, la plus haute d'Europe.
  • Judaïsme : En 1875, la communauté israélite était composée de 30 familles, en 1900 de 1547 personnes. On entreprit de construire une synagogue en 1903. Achevée en 1908, c'était la plus importante de la région de la Volga. Elle ferma en 1929 et fut transformée en maison de la culture, puis en boulangerie industrielle. Elle est à moitié en ruines aujourd'hui.

Culture

Climat

Le climat de Samara est de type continental humide (Dfb selon la classification de Köppen), caractérisé par de forts contrastes thermiques entre l'hiver et l'été. La neige recouvre le sol en moyenne 146 jours par an entre fin octobre et début avril. La hauteur de neige peut atteindre 91 cm au milieu de l'hiver. Le total annuel moyen des précipitations atteint 567 mm.

  • Température record la plus froide : −43,0 °C (janvier 1942)
  • Température record la plus chaude : 39,0 °C (juillet 1984)
  • Nombre moyen de jours avec de la neige dans l'année : 116
  • Nombre moyen de jours de pluie dans l'année : 117
  • Nombre moyen de jours avec de l'orage dans l'année : 27
  • Nombre moyen de jours avec du blizzard dans l'année : 21
Relevé météorologique de Samara
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) −14,2 −13,8 −7,6 2,7 9,6 14,3 16 13,8 8,7 2 −5,2 −11,1 1,3
Température moyenne (°C) −11,1 −10,4 −4,1 6,9 14,8 19,4 20,9 18,6 12,9 5,1 −2,9 −8,2 5,2
Température maximale moyenne (°C) −7,8 −6,6 −0,3 11,8 20,6 25 26,3 24,3 18,2 8,9 −0,3 −5,3 9,6
Précipitations (mm) 47 41 31 40 36 60 58 53 46 51 51 53 567
Source : Le climat à Samara (en °C et mm, moyenne mensuelles) Pogoda.ru.net


Jumelages

Voir aussi

Notes et références

  1. Olivier Perrin, « Samara, une ville au sommet », Le Monde, 18 mai 2007.
  2. Distance à vol d'oiseau ou distance orthodromique.
  3. Richard Werly, « A Samara, la Russie divise l'Union européenne », Le Monde, 18 mai 2007.
  4. Rue piétonnière pittoresque de Moscou.
  5. « Recensements et estimations de la population depuis 1897 sur », sur pop-stat.mashke.org(ru) « Office fédéral de statistiques, Recensement de la population russe de 2010 », sur www.ru(ru) « Population résidente par municipalité de la Fédération de Russie au 1er janvier 2012 » [rar], sur gks.ru(ru) « Population résidente par municipalité de la Fédération de Russie au 1er janvier 2013 » [rar], sur gks.ru
  6. En Russie en distingue la nationalité (origine déclarée) de la citoyenneté (appartenance à l'État).

Liens externes

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