Redut (SMP)

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SMP Redut
Redoubt, Redut-Antiterror, Centre R
Idéologie Nationalisme russe
Statut Actif
Fondation
Pays d'origine Drapeau de la Russie Russie
Fondé par Kostiantyn Mirzayants (prétendument)[1]
Actions
Mode opératoire Mercenariat
Opérations clandestines
Zone d'opération Ukraine, Liban, Irak, Syrie, Somalie, Caraïbes, ex-Yougoslavie, Afghanistan, Indonésie
Période d'activité Depuis 2008
Organisation
Chefs principaux Anatoly Karaziya[2]
Membres 200–300 (2019)[3],[4]
+ 1000 (2022)[5]
+ 400 (2023)[6]
Sanctuaire Koubinka (Russie)
Répression
Considéré comme terroriste par Drapeau de l'Ukraine Ukraine

Redut (russe : ЧВК «Редут»), également connue sous le nom de Redoubt, Redut-Antiterror ou Centre R, est une société militaire et de sécurité privée russe (SMP) qui fait partie de la « famille antiterroriste » — qui se compose de SMP portant le même nom, protégeant les opérations commerciales des entreprises russes[7]. Elle est déployée lors de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022[8],[9],[10],[11].

L'entreprise est créée en 2008, à la suite de la fusion de plusieurs petits groupements du service russe de renseignement extérieur, de l'armée de l'air russe et d'unités du ministère russe de la Défense (MoD), qui avaient acquis une expérience de combat dans des missions militaires et de maintien de la paix[12].

Organisation[modifier | modifier le code]

Selon des chercheurs norvégiens du Forsvarets Forskningsinstitutt - FFI (Norwegian Defence Research Establishment), Redut-Antiterror est issu de la SMP Antiterror-Orel, fondée en 2003 par des membres des forces spéciales russes[13]. Il s'agit d'une filiale ou d'une ancienne branche de la ramification Antiterror-Orel Tiger Top Rent Security[14] et recrute principalement des soldats de la 45e brigade spéciale de reconnaissance de la Garde russe. Après avoir subi de lourdes pertes lors de l'offensive de Kiev, les sous-traitants de Redut sont invités à leur base de Koubinka et se voient proposer des contrats par le ministère de la Défense russe, pour servir officiellement dans les forces armées russes. Comme l'affirme l'un des anciens commandants de Redut, le groupe est entièrement contrôlé par le ministère de la Défense russe[12],[6]. Il est divulgué que des représentants de Redut recrutent des condamnés dans des prisons de haute sécurité[15]. En avril 2023, des membres de la formation militaire volontaire de Gazprom « Potok » sont contraints de signer des contrats avec Redut par le ministère de la Défense russe[16],[17],[18],[19].

Les principaux soutiens de l'entreprise seraient Oleg Deripaska et Guennadi Timtchenko, selon les informations fournies par le site gulagu.net fondé par le dissident russe Vladimir Ossetchkine, qui cite un commandant adjoint de Redut témoignant sous couvert. De leurs parts, la SMP a reçu des véhicules blindés de transport de troupes, des casques et des gilets de protection[20],[21].

Zones de déploiement[modifier | modifier le code]

Zones principales[modifier | modifier le code]

Anciennes zones[modifier | modifier le code]

Des indications montrent que l'organisation a fourni des conseillers militaires et des entraîneurs aux unités abkhazes pendant la guerre russo-géorgienne. Le groupe a également participé à des actions au Liban, en Irak, en Syrie, en Somalie, dans les Caraïbes, dans l'ex-Yougoslavie, ainsi qu'en Afghanistan et en Indonésie[23],[24],[25]. Ses services comprenaient le déploiement de tireurs d'élite, de pionniers et de gardes. Des formations Redut ont été déployées pour protéger les convois, les biens immobiliers des entreprises, y compris les installations de production pétrolière, les installations militaires et les diplomates russes. Afin de s'implanter dans l'environnement irakien, l'entreprise a reçu le soutien direct du FSB[26].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (ru) « Расследование «Медузы» о наемниках на войне в Украине » [archive du ], sur Meduza (consulté le )
  2. « Жаба и Минобороны. Как поссорились Евгений Викторович с Сергеем Кужугетовичем » [archive du ], sur The Insider,‎ (consulté le )
  3. (ru) « В Сирии убиты трое наемников из российской ЧВК «Щит». Она занимается охраной объектов, принадлежащих Геннадию Тимченко » [archive du ], sur Meduza (consulté le )
  4. (ru) « Без «Щита» » [archive du ], sur Новая газета - Novayagazeta.ru,‎ (consulté le )
  5. « Vladimir Osechkin about PMC Wagner and PMC Redut » [archive du ], The Odessa Journal, (consulté le )
  6. a b c d et e (en) « A mercenaries' war How Russia's invasion of Ukraine led to a 'secret mobilization' that allowed oligarch Evgeny Prigozhin to win back Putin's favor » [archive du ], Meduza (consulté le )
  7. « РЕГИОНАЛЬНАЯ ОБЩЕСТВЕННАЯ ОРГАНИЗАЦИЯ "ВЕТЕРАНОВ МИРОТВОРЧЕСКИХ МИССИЙ И ЛОКАЛЬНЫХ КОНФЛИКТОВ" » [archive du ], Registry for the Association of Veterans of Peacekeeping and Local Conflict Missions (Zachestnyibiznes) (consulté le )
  8. « Tracing Wagner's Roots » [archive du ], New America (consulté le )
  9. « Private Military Company Redut » [archive du ], OpenSanctions, (consulté le )
  10. « Long sentences passed on 'Redut' mercenaries fighting Russia's war against Ukraine with Finnish citizen's funding » [archive du ], Kharkiv Human Rights Protection Group (consulté le )
  11. « The Emergence of Russian Private Military Companies: A New Tool of Clandestine Warfare » [archive du ], Norwegian Defence Research Establishment (FFI) (consulté le )
  12. a et b « Russian Use of Private Military and Security Companies-the implications for European and Norwegian Security FFI-RAPPORT » [archive du ], ResearchGate (consulté le )
  13. « Analysis: Russian PMCs in the Middle East and Africa » [archive du ], bpb.de, (consulté le )
  14. « Отряд "Тигр" - Top Rent security » [archive du ], Tiger Top Rent Security
  15. a b et c « Convicts in arms » [archive du ], Novaya Gazeta Europe, (consulté le )
  16. « Russian Offensive Campaign Assessment, April 26, 2023 » [archive du ], Institute for the Study of War (ISW), (consulté le )
  17. « ISW says competition between Russian PMCs is growing in Bakhmut » [archive du ], Ukrainska Pravda, (consulté le )
  18. « "Поток" под Бахмутом. Что известно о ЧВК, связанных с "Газпромом" » [archive du ], BBC News Russian,‎ (consulté le )
  19. « It’s not just Wagner At least three Gazprom-linked private military companies now have fighters in Ukraine » [archive du ], Meduza, (consulté le )
  20. (it) svizzera, « Mercenari russi e quel legame con la Svizzera » [archive du ], rsi, (consulté le )
  21. a et b (de) « Die Spur einer Söldnerbande führt auch in die Schweiz » [archive du ], blue News (consulté le )
  22. (en) « Uzbekistan is verifying information about the capture of two of its citizens near Balaklia. They allegedly volunteered for the Russian army » [archive du ], babel.ua, (consulté le )
  23. « From 'Volunteers' to Quasi-PMCs: Retracing the Footprints of Russian Irregulars in the Yugoslav Wars and Post-Soviet Conflicts » [archive du ], Jamestown (consulté le )
  24. « The Role of Private Military Contractors in Russian Foreign Policy » [archive du ], pism.pl (consulté le )
  25. « Inside the Soviet Invasion of Afghanistan and the Seizure of Kabul, December 1979 » [archive du ], Wilson Center (consulté le )
  26. « Putin's Invisible Army » [archive du ], warsawinstitute.org, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]