Ouvrage de Sœtrich

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Ouvrage de Sœtrich
L'usine de l'ouvrage vue en mai 2004.
L'usine de l'ouvrage vue en mai 2004.

Type d'ouvrage Gros ouvrage d'artillerie
Secteur
└─ sous-secteur
secteur fortifié de Thionville
└─ sous-secteur d'Hettange-Grande
Numéro d'ouvrage A 11
Année de construction 1930-
Régiment 168e RIF et 151e RAP
Nombre de blocs 8
Type d'entrée(s) Entrée des munitions (EM)
+
Entrée des hommes (EH)
Effectifs 785 hommes et 20 officiers
Coordonnées 49° 25′ 48″ nord, 6° 10′ 09″ est
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Moselle
Localisation de l'ouvrage
Localisation de l'ouvrage

L'ouvrage de Sœtrich, est un ouvrage fortifié de la ligne Maginot, situé sur la commune de Hettange-Grande, près du village de Sœtrich, dans le département de la Moselle.

C'est un gros ouvrage d'artillerie, comptant huit blocs. Construit à partir de 1930, il a été épargné par les combats de .

Position sur la ligne[modifier | modifier le code]

Faisant partie du sous-secteur d'Ettange dans le secteur fortifié de Thionville, l'ouvrage de Soetrich, portant l'indicatif A 11, est intégré à la « ligne principale de résistance » entre des blockhaus RFM[1] à l'ouest et la casemate CORF d'intervalle de Boust (C 44) à l'est, à portée de tir des canons des gros ouvrages de Rochonvillers (A 8), de Molvange (A 9) et du Kobenbusch (A 13)[2].

Il se trouve à l'extrémité occidentale de la forêt de Cattenom.

Description[modifier | modifier le code]

L'ouvrage est composé en surface de six blocs de combat et de deux blocs d'entrée, avec en souterrain une caserne, une cuisine, des latrines, un poste de secours, des PC, des stocks d'eau, de gazole et de nourriture, des installations de ventilation et de filtrage de l'air, des magasins à munitions (un M 1 et plusieurs M 2) et une usine électrique, le tout relié par des galeries profondément enterrées. Ces galeries sont construites au minimum à 30 mètres de profondeur pour les protéger des bombardements. L'énergie est fournie par quatre groupes électrogènes, composés chacun d'un moteur Diesel SGCM GVU 42 (fournissant 150 chevaux à 375 tr/min)[3] couplé à un alternateur, complétés par un petit groupe auxiliaire (un moteur CLM 1 PJ 65, de 8 ch à 1 000 tr/min)[4] servant à l'éclairage d'urgence de l'usine et au démarrage pneumatique des gros diesels. Le refroidissement des moteurs se fait par circulation d'eau.

Équipage[modifier | modifier le code]

L'équipage de l'ouvrage, sous les ordres du commandant Henger comprenait 605 hommes (dont 20 officiers) appartenant aux 168e RIF et 151e RAP.

Historique[modifier | modifier le code]

L'ouvrage de Soetrich n'est plus utilisé par l'armée qui a fait recouvrir les deux entrées par un amas de terre pour mettre fin aux visites clandestines des dessous de l'ouvrage.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Le niveau de protection d'une casemate de la ligne Maginot dépend de son modèle et de sa période de construction. De 1928 à 1935 sont construits les modèles les plus puissamment protégés : les casemates et ouvrages CORF (Commission d'organisation des régions fortifiées), avec des murs et dalles épais jusqu'à 3,5 mètres de béton). Puis viennent à partir de 1935 les blockhaus MOM (main-d'œuvre militaire), avec de 0,60 à 1,5 m de béton, avec des modèles très variés selon la région : RFM (région fortifiée de Metz), RFL (région fortifiée de la Lauter), 1re, 2e, 20e et 7e RM (région militaire). Les MOM les plus protégés sont appelés FCR (fortification de campagne renforcée). De 1937 à 1940, le STG (Service technique du Génie) standardise les constructions, avec une protection de 1,50 à 2 m de béton.
  2. Jean-Yves Mary et Alain Hohnadel, op. cit., t. 3, p. 87.
  3. La SGCM, Société générale de constructions mécaniques, construisait des moteurs de marine à La Courneuve sous licence MAN. Les moteurs SGCM GVU 42 de Sœtrich ont trois cylindres, chacun avec 11 970 cm3 de cylindrée (un alésage à 285 mm et une course de 420 mm).
  4. Le nom du petit moteur Diesel CLM 1 PJ 65 correspond au fabricant (la Compagnie lilloise de moteurs, installée à Fives-Lille), au nombre de cylindre (un seul fonctionnant en deux temps, mais avec deux pistons en opposition), au modèle (PJ pour « type Peugeot fabriqué sous licence Junkers ») et à son alésage (65 mm de diamètre, soit 700 cm3 de cylindrée).
  5. Jean-Yves Mary et Alain Hohnadel, op. cit., t. 3, p. 92.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Yves Mary, Alain Hohnadel, Jacques Sicard et François Vauviller (ill. Pierre-Albert Leroux), Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 1, Paris, éditions Histoire & collections, coll. « L'Encyclopédie de l'Armée française » (no 2), (réimpr. 2001 et 2005), 182 p. (ISBN 2-908182-88-2).
    • Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 2 : Les formes techniques de la fortification Nord-Est, Paris, Histoire et collections, , 222 p. (ISBN 2-908182-97-1).
    • Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 3 : Le destin tragique de la ligne Maginot, Paris, Histoire et collections, , 246 p. (ISBN 2-913903-88-6).
  • Romain Wagner, Histoire de Soetrich, S.l., Quarto d'Altino, , 220 p. (ISBN 978-2-9554645-1-9).

Liens externes[modifier | modifier le code]

Localisation
Descriptions et photos

Articles connexes[modifier | modifier le code]