Marilyn Horne

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Marilyn Horne
Marilyn Horne en compagnie de son mari Henry Lewis
Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
Université de Californie du Sud
Music Academy of the West (en)
USC Thornton School of Music (en)
Long Beach Polytechnic High School (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité
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Commandeur des Arts et des Lettres‎ ()
Gramophone Award pour l’œuvre de toute une vie (d) ()
Prix Kennedy
National Medal of ArtsVoir et modifier les données sur Wikidata
Archives conservées par

Marilyn Horne est une mezzo-soprano américaine, née à Bradford (Pennsylvanie) le [2].

Biographie

Enfant, elle chante à l'église de la petite communauté californienne où ses parents avaient pris leurs quartiers ; adolescente, elle intègre le Los Angeles Concert Youth Chorus sous la direction de Roger Wagner, où elle se lie d'amitié avec la jeune Marni Nixon. Encore soprano, elle exploite aussi ses dons d'imitatrice pour enregistrer des covers, copies bon marché de chansons à succès de l'époque (comme celles de Peggy Lee) vendues dans les grandes surfaces. Elle étudie le chant avec William Vennard à l'University of Southern California School of Music et participe à plusieurs master classes de la cantatrice Lotte Lehmann[3].

En 1954, elle double Dorothy Dandridge pour le chant dans le film musical Carmen Jones d'Otto Preminger[4] puis, deux ans plus tard, participe à l'enregistrement du Roi et moi, ce qui lui permet de retrouver Marni Nixon qui double quant à elle Deborah Kerr[5].

En 1958, elle part pour l'Allemagne où l'appelle un contrat avec l'Opéra civique de Gelsenkirchen. Elle y chante les grands rôles de soprano lyrique : Minnie dans La fanciulla del West, Mimì dans La Bohème, Antonia dans Les Contes d'Hoffmann. Elle y fait la connaissance du chef d'orchestre et contrebassiste Henry Lewis, qu'elle épouse en 1960 (et dont elle divorcera en 1979).

De retour aux États-Unis, ne se sentant plus aussi à l'aise dans l'aigu, elle décide de travailler plus son registre grave abordant les rôles de mezzo-soprano, tout en conservant une tessiture atteignant le contre-ut (do5).

La cantatrice australienne Joan Sutherland la remarque au cours d'une reprise de l'opéra, alors méconnu, Beatrice di Tenda de Vincenzo Bellini. C'est le début d'une longue collaboration et la consécration de Horne en tant que mezzo-soprano colorature. Le grand succès de Norma, montée au Met de New York en 1964, puis de Sémiramis, l'année suivante, place le duo au premier rang. Horne débute à la Scala en 1969[4] dans Le Siège de Corinthe de Gioachino Rossini, sous la direction de Thomas Schippers. La même année, elle interprète le rôle de Marguerite dans La Damnation de Faust de Berlioz sous la direction de Georges Prêtre.

La pleine maturité n'arrive cependant qu'à partir de 1970 : elle aborde alors Fidès dans Le Prophète de Giacomo Meyerbeer et ce qui deviendra son rôle-fétiche : Tancredi de Rossini, qu'elle chantera jusqu'en 1989.

En 1975, le Met reprend à son intention Rinaldo de Haendel, une œuvre peu représentée à l'époque : sa prestation flamboyante ne fait que confirmer son statut de virtuose (trente ans après, la critique lui attribue toujours la relance de l'opéra baroque). En 1978, elle chante à Venise Orlando furioso d'Antonio Vivaldi pour sa première reprise à l'époque moderne. La production, signée Pier Luigi Pizzi, fera le tour du monde jusqu'en 1989.

Les prises de rôles s'enchainent : Dalila, Eboli, Isabella, Carmen, Orphée au Met, Amnéris à Berlin, Orlando (de Haendel cette fois-ci) à Venise, La Cenerentola à Chicago... jusqu'à ses adieux à la scène en 1998.

Depuis 1997, elle dirige le département vocal de la Music Academy of the West de Santa Barbara.

En , on lui a diagnostiqué un cancer du pancréas, tumeur de pronostic souvent mortel. Elle est traitée par rayons et chimiothérapie au Memorial Sloan-Kettering Cancer Center de New York. En , elle a déclaré être tirée d'affaire[6].

Voix

Douée d'une voix naturellement un rien serrée et peu encline à la pleine extension de son registre de tête, Marilyn Horne a construit son timbre par un travail constant, ré-inventant un registre perdu : celui du contralto rossinien. Vers la fin de sa carrière (officiellement arrêtée en 1998), des lézardes commençaient à devenir évidentes à la surface d'un maçonnage aussi sophistiqué : les différents registres, parfaitement unis jusqu'alors, perdirent leur homogénéité, transformant progressivement les qualités uniques de cette artiste en caricature. Le poitrinage outrancier, les aigus souvent bas (ceci même au sommet de sa carrière) et l'aspect guttural du médium des dernières performances ne pourraient, en aucun cas, effacer le souvenir d'une gloire bien méritée.

Discographie sélective

Décorations

Publications

  • (en) Marilyn Horne, Jane Scovell, Marilyn Horne: My Life, Atheneum Books, 1983, 258 p. (ISBN 068911401X)
  • (en) Marilyn Horne, Jane Scovell, Marilyn Horne: The Song Continues, Baskerville Publishers, 2004, 279 p. (ISBN 1880909715)

Notes et références

  1. « http://archives.nypl.org/mus/30063 »
  2. Certaines sources indiquent 1929.
  3. (en) Biographie sur le site du Kennedy Center
  4. a et b Dictionnaire de la musique : sous la direction de Marc Vignal, Paris, Larousse, , 1516 p. (ISBN 978-2-03-586059-0), p. 666
  5. Contrairement à ce qui a été parfois écrit, elle ne double pas Lady Thiang dans le film (ce qui est confirmé dans le livret de la BO ressortie en CD en 2001) mais dans une version studio enregistrée en 1992 aux côtés de Julie Andrews et Ben Kingsley.
  6. (en) Entretien avec Norman Lebrecht sur la BBC Radio 3, 26 juillet 2010
  7. Archives des nominations et promotions dans l'ordre des Arts et des Lettres.

Liens externes