Léon Christian

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Léon Christian
Nom de naissance Israël Léon Espir
Naissance
Paris 9e
Décès (à 54 ans)
Paris
Activité principale Acteur
Directeur de théâtre
Régisseur

Léon Christian (né Israël Léon Espir à Paris 9e le et mort à Paris le ) est un acteur, directeur de théâtre et régisseur français.

Il est le mari de Cécilia Darlot, artiste dramatique, et le père de Madeleine Damien (1901-1981), actrice de théâtre et de cinéma.

Biographie

D'une famille d’origine juive, son père Semac David Édouard Espir aura neuf enfants. Pour l’essentiel ce sont des banquiers, marchands, dont l’origine remonte en Avignon (Juif du pape).

Il fut un proche d'andré Antoine, de Coquelin aîné et de jean Coquelin, avec qui il collabora de nombreuses années.

Il quitte à l’âge de 20 ans les « Coulisses de la Rente » et, présenté au comédien edmond Got, devient vite proche de celui-ci[1].

Il débute en 1882 dans l’emploi des amoureux, où il est remarqué par la grande tragédienne Agar, pendant une représentation de Tartuffe au (cercle gaulois)[2] Elle l'engage pour jouer en tournée le rôle de Léopold, dans Les Fourchambault[3], il parcours l’Europe pendant plusieurs années, jouant le grand répertoire classique, et les pièces modernes à succès, de cette période[4].

Il est engagé à Cherbourg pour la saison estivale 1888-1889, pour les drames comédies et vaudevilles, sous le nom de « christian Espir », jeune premier rôle, fort jeune premier[5].

L'année 1890 au Théâtre de l'Ambigu-Comique[6], il est embauché pour 3 ans par M. Rochard, alors directeur de ce théâtre. Il dénoncera son contrat peu après à l'amiable[7] .

On le verra dans Régiment, puis en 1891 au Théâtre des Batignolles, La consigne est de ronfler, puis Les Exilés, dans le rôle de max de Lussières.

Entre 1890 et 1895, il collabore avec le Théâtre-Libre et André Antoine, en qualité de comédien et d’administrateur chargé de la partie scénique, et monte avec lui Le Cuivre[8] , L'Honneur, La Bonne Espérance, La Terre, La Fille sauvage, Le Roi Lear, L'Étoile rouge, Les Fourches caudines, La Rançon, Le Père Goriot, Seul, Myrane, Une journée parlementaire, La Mariotte, Cœur vernis[9], Simone et Maris et leurs filles, autres pièces à succès.

Il jouera 9 pièces, en plus de sa qualité de régisseur.

Antoine était devenu un ami, c'est le seul qui tutoyait Antoine et lui écrivait dans ses lettres « mon vieux[10],[11] ». cécilia Darlot, son épouse, fit également partie du Théâtre-Libre à partir de 1901[12].

En 1891, on le retrouve au Théâtre de la Porte-Saint-Martin, dans Le Voyage dans Paris, pièce à grand spectacle en cinq actes et quinze tableaux et transformations, de MM. Ernest Blum et Raoul Toché, puis en 1892, au même théâtre, Les Deux Orphelines, pièce en 8 tableaux, de d'Ennery et Cormon, musique de Debillemont, musique de ballet de Henri Sené, ballet réglé par Egidio Rossi[13].

En 1893 la tournée, dirigée par Fraizier et Christian, donne Le Député de Bombignac et passe par Fécamp, Niort, Cognac, Le Blanc, Châtellerault, Saintes, Bergerac, Tonneins, Auch, Mont-de-Marsan, Dax, Tarbes, etc[14].

Le , il prend la direction du Théâtre Moncey et inaugure une première pièce, Serge Panine de Georges Ohnet. Suivrons La Belle Limonadière, Le Député de Bombignac, Don Quichotte, Patrie, Rue Blas, Madame Sans-Gène, Le Prêtre, Chez l'avocat [15].

La même année 1894, Le Député de Bombignac est en tournée avec Frédéric Achard. La troupe passe par Agen, Amiens, Autun, Beauvais, Blois, Bourges, Dieppe, Dijon, Châteauroux, Chalon-sur-Saône, Mâcon, Montluçon, Nevers, Niort, Saintes, Roanne, Saint-Amand-Monrond, etc. En juillet 1895, il est nommé directeur artistique des casinos d'Ault et Onival.

En 1896, au Théâtre de l'Odéon, il est inspecteur du matériel. Le , André Antoine est nommé codirecteur avec Paul Ginisty de l’Odéon. Il appelle Saint-Germain à la direction de la comédie classique et fait entrer dans la troupe du second Théâtre-Français ses camarades du Théâtre-Libre : Barny, Luce Colas, Arquillière, Janvier, Gémier… Il en engage d’autres, qu’il sait adhérer au modèle de la troupe d’ensemble. léon Christian fait partie des bagages d’Antoine, nommé au poste d’inspecteur du matériel. Il y restera peu de temps comme Antoine. Il écrira à Antoine pour lui raconter ce qui se trame dans son dos pendant que ce dernier est en vacances forcées, lettre visible aux archives du théâtre[16].

En 1898 et 1899, avec son épouse, ils sont en tournées en Orient où ils passent à Constantinople, Smyrne, Salonique etc.[17].

À partir de 1900, ils se lancent avec sa compagne cécilia Darlot, dans une autre tournée en France et à l'étranger avec Frégolina, un spectacle à transformation. Cette pièce sera jouée 5 ans, avant d'être imitée par d'autres artistes, dont une petite fille de 10 ans. Ils passent à Alger en 1904.

En 1900, ils donnent à Madrid et Lisbonne Frégolina. Le journal Le Petit Caporal relate les 60 représentations[18],[19].

Sur la demande d'Henry Bataille en 1899, et la recommandation de Ludovic Trarieux en 1903, il est élevé au grade d'officier d'Académie (Palmes académiques) en janvier 1905, pour service rendu au théâtre et à la langue française dans le monde. Parution au Journal officiel. La décoration lui sera remise en 1912[20].

Saison 1905-1906 : Théâtre des Nouveautés de Montréal, Canada. Une tournée de 8 mois, et 35 pièces jouées.

Le tableau de la troupe est le suivant : Lefrançais, H. Demanne, L. Christian, Petibon, Jean Prévost, Denières, Perron, G. Desplas, Lorett, Mmes Hélène Gondy, C. Ducange, Bienfait, Berthall, Rachel Hoffmann, Bernold, C. Darlot, Lefrançais[21].

De retour en France de 1907 à 1909, le couple est au Théâtre de l'Alcazar de Bruxelles. Léon Christian y est régisseur de la scène, et donne également des cours de théâtre. De son coté Cécilia Darlot est engagée comme comédienne, dans ce même théâtre. Il se produit également au théâtre L'Olympia de Bruxelles la même année[22],[23].

1910 est l'année Chanteclerc au Théâtre de la Porte-Saint-Martin. Il cumule la fonction de comédien et de régisseur général.

La pièce partira également en tournée, d'abord Bruxelles, puis le reste de la Belgique et jusqu'aux Pays-Bas, avant de revenir en France.

La quatrième tournée donnera quatre représentations de premières aux théâtres de la Nature de Cauterets, Carcassonne, Pougues les Eaux, aux Arènes de Béziers et à Vichy. Pour ces représentations, jean Coquelin sera le chien Patou et Joubé le Coq. Léon Christian sera le chien Patou.

La tournée se termine fin mai 1910, après trois mois sur les routes.

De 1911 à 1913, il est engagé au Théâtre de la Porte-Saint-Martin, au poste de régisseur de la scène et de comédien, et son épouse est engagée à l’Ambigu, même direction Hertz et Coquelin.

Dans le même temps en 1912 au Théâtre de Groslay, il est nommé régisseur général[24], la nomination est parue au Journal officiel.

Administrateur des représentations Coquelin pendant les deux dernières années de sa vie, il est un passionné de théâtre, cherchant toujours à apporter aux personnages qu'il interprète leur véritable caractère. Jouer vrai et humain voilà comment on peut résumer son enseignement.  

Ses derniers rôles ont été en 1911 dans La Femme Nue, d’Henri Bataille, pièce en quatre actes, en 1912, La Flambée et La Robe rouge, avec son épouse[25], Les Flambeaux de Henry Bataille[26] en 1913. Puis Cyrano de Bergerac, ou ils sont réunis avec Cécile Darlot son épouse, en «Page[27]».

En février 1911, Leon Christian réalise la mise en scène de L’Enfant de l’Amour pièce écrite par Henry Bataille, et jouée au théâtre de la Porte-Saint-Martin.

Il meurt en 1913, à 54 ans, d'une longue maladie, alors que la pièce est toujours à l'affiche, après 31 ans de carrière.

La profession lui rendra hommage. De nombreux journaux reprendront l'information de son décès, du Figaro jusqu'à La Jeune Turquie. L'association amicale des régisseurs de théâtre, décide de participer activement à l'organisation de la représentation exceptionnelle, au profit de sa fille et de sa veuve.

Cette représentation en matinée est organisée part Hertz et Coquelin, qui vont réunir le gratin du métier de cette époque, Cécile Sorel, Signoret, Francen, Dranem, Edmée Favart, etc[28].

André Antoine fera à cette occasion une conférence intitulée "souvenirs de Léon Christian".

Parenté

Il est également cousin d'Adolphe Crémieux (homme politique) et de Hector Crémieux (auteur dramatique). Il est également 2e cousin à une génération par alliance de Camille Pissarro.

Bibliographie

Notes et références

  1. « Collection Banq Quebec », sur http://collections.banq.qc.ca,
  2. « Wikipedia », sur http://data.bnf.fr/16258491/theatre-historique_paris_1846-1863/
  3. « Gallica », sur Le Figaro (consulté le )
  4. A. DUMONT, « Gil Blas », https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k75162614/f4.image.r=Leon%20christian%20Les%20Fourchambault?rk=21459;2,‎ , https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k75162614/f4.image.r=Leon%20christian%20Les%20Fourchambault?rk=21459;2 (lire en ligne)
  5. Officiel des artistes, « Officiel des artistes », sur Gallica,
  6. « Gallica », sur Gallica,
  7. « Le Temps », sur http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k232593f/f4.image.r=Théâtre%20libre%20Léon%20christian?rk=42918;4,
  8. « La Vie Theatrale », sur https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5533190q/f43.image.r=%22L%20christian%22?rk=1609450;0
  9. « Gallica », sur http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k75446053/f3.item.r=andré%20antoine%20leon%20christian.zoom
  10. a et b BNF, « Mémoire de Georges Saverne », sur https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb38708034x
  11. a et b Jean François Damien, « Léon Christian Cécilia Darlot Le Théâtre dans la Peau », sur https://www.coollibri.com/,
  12. « Annuaire des artistes et de l'enseignement dramatique et musical », sur https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k124049j/f283.item.r=león%20christian,
  13. « NuméroAnnuaire des artistes et de l'enseignement dramatique et musical », sur http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k124041h/f163.image.r=%22L%20christian%22?rk=2274689;2,
  14. « La Presse », sur Gallica,
  15. « Le petit Parisien », sur https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5172015/f4.image.r=theatre%20moncey%20christian?rk=21459;2,
  16. « Acteurs et Actrices de Paris », sur Gallica,
  17. « Journal de Salonique », sur http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1267902d/f3.image.r=Christian%20salonique%201899?rk=21459;2,
  18. Javier Barreiro, « Théâtre Japonais Madrid », sur https://javierbarreiro.wordpress.com/tag/augusta-berges/
  19. « SALÓN TEATRO JAPONÉS. », sur http://antiguoscafesdemadrid.blogspot.com/2019/10/salon-teatro-japones.html,
  20. « Journal Officiel », sur https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6267023h/f28.image.r=espir?rk=21459;2,
  21. « Programme saison 1905 1906 », sur Banq Quebec Canada,
  22. « Comoedia », sur Gallica,
  23. « L'Etoile Belge », sur BelgicaPress,
  24. « Journal officiel de la république », sur https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6352244s/f9.image.r=got%20Leon%20christian?rk=42918;4
  25. « RetroNews », sur https://www.retronews.fr/journal/comdia/01-novembre-1912/775/2487183/6
  26. « Gallica », sur http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2410523/f4.item.r=%22L%20christian%22.zoom,
  27. « Régie Théâtrale », sur https://www.regietheatrale.com/index/index/programmes/programmes.php?recordID=150&Cyrano%20de%20Bergerac-ROSTAND-1913,
  28. « Le Gaulois », sur Gallica,
  29. « Archive Association Theatrale », sur Bibliothéque Archives Théâtrales
  30. « Régie théâtrale et mise en scène: L'Association des régisseurs de théâtre ... De Françoise Pélisson-Karro », sur https://books.google.fr/books?redir_esc=y&hl=fr&id=wd-jDAAAQBAJ&q=leon+christian#v=snippet&q=leon%20christian&f=false
  31. « Presse universitaire du Septentrion », sur https://books.openedition.org/septentrion/1375?lang=fr#ftn15
  32. « Méli-mélo ! : poésies », sur https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5455212s/f43.image.r=%22leon%20christian%22
  33. Adolphe Thalasso, « Archive », sur https://archive.org/stream/lethtrelibre00thaluoft#page/154/mode/2up (consulté le )