Louis d'Évreux

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Gisant de Louis d'Évreux

Louis de France, (né le - mort le à Longpont-sur-Orge), comte d'Évreux, d'Étampes et de Beaumont-le-Roger, fils du roi de France Philippe III le Hardi (1245-1285) et de Marie de Brabant (1254-1321)[1], était un prince français de la dynastie capétienne.

Demi-frère cadet du roi Philippe IV le Bel, il reçut en apanage de celui-ci, en 1298, 1300 ou 1307 (selon les sources...) le comté d'Évreux ainsi que le comté de Longueville qui venait d'être confisqué à Enguerrand de Marigny (1314).

Il est notamment le grand-père de Charles II le Mauvais.

Biographie

Armoiries de Louis d'Évreux

Louis fut élevé avec ses frères et sœurs au château de Vincennes et au Louvre. Il n'avait que neuf ans lorsque son père Philippe III mourut subitement au retour de la désastreuse Croisade d'Aragon. Dans son testament, il gratifiait Louis d'une pension annuelle et perpétuelle de 15 000 livres, assignée sur des terres nobles. En 1297, Philippe IV le Bel lui céda la seigneurie de Beaumont-le-Roger.

Louis d'Évreux fut un personnage discret, brillant surtout par ses qualités de diplomate. Son influence politique réelle est difficilement mesurable.

L'une de ses plus importantes missions diplomatiques fut son rôle de négociateur du Traité d'Athis-sur-Orge en 1305. À l'inverse de nombre de ses contemporains, c'était un prince attaché à la paix. Pour lui, un seigneur du sang n'est véritablement « grand qu'à proportion qu'il est soumis à Dieu, au souverain et aux lois »[2]. Il défendit avec fermeté le droit de l'État contre l'Église et seconda son frère Philippe IV le Bel dans sa lutte contre Boniface VIII. En 1314, il s'opposa à une nouvelle guerre contre les Flamands et poussa son frère à la négociation, ce qui amena à la "convention de Marquette" qui permit de sauvegarder la paix entre la France et la Flandre.

Il participa en 1297 aux campagnes de Flandre, ainsi qu'en 1304 et en 1315. Il se distingua surtout à la victoire de Mons-en-Pévèle.

En , son frère Philippe IV lui donna en apanage le comté d'Évreux, peut-être afin de combler ses difficultés financières. Il reçut en même temps les seigneuries d'Étampes, de Meulan, de Gien, d'Aubigny etc.

En 1308, son nom fut évoqué pour devenir le candidat de la France au trône impérial.

En 1316, à la mort de Louis X le Hutin, Louis se rallia à son neveu le comte de Poitiers dans sa lutte pour l'obtention de la Régence[3]. Devenu roi sous le nom de Philippe V, celui-ci récompensa son oncle en érigeant le comté d'Évreux en pairie. Le comte d'Évreux devient également un conseiller écouté du jeune souverain.

En 1317, il eut un important différent avec son frère Charles de Valois. En effet Évreux avait obtenu le prestigieux mariage d'une de ses filles avec le petit-fils du comte Robert III de Flandre, Louis de Crécy. Mais ce projet fut abandonné après la révolte du père de ce dernier Louis de Nevers. Valois en profita pour obtenir la promesse d'une union entre Louis et une de ses propres filles. Philippe V intervint pour barrer la route à son oncle Valois, et finalement Nevers épousa Marguerite, la deuxième fille du roi de France[4]. Enfin, afin d'apaiser le comte d'Évreux, le roi accorda pour son fils Philippe la main de la petite Jeanne de Navarre, fille du défunt Louis X et prétendante éventuelle à la couronne de France[5]. De cette dernière union, naîtra Charles II le Mauvais.

Souhaitant "quitter le siècle", le comte d'Évreux organisa le partage de ses biens entre ses enfants à l'été 1318 et se retira à l'Abbaye Notre-Dame de Longpont. Il n'y resta que quelques mois et mourut subitement en 1319 à 43 ans. Son frère Valois devint le tuteur de ses deux fils mineurs.

Mariage et enfants

Il épousa en 1301 Marguerite d'Artois (ca 1285 † 1311), fille de Philippe d'Artois et de Blanche de Bretagne, et eut :

Louis dEvreux fut également père naturel d'un fils, Jean, baron de Polissac (-1397), qui eut une descendance.

Il est à l'origine de la maison capétienne d'Évreux-Navarre.

Ascendance

Fiction

Le comte d'Évreux est un personnage secondaire de la série de romans Les Rois maudits de Maurice Druon. Il y apparaît comme un sage et avisé conseiller de son frère Philippe IV, puis de son neveu Philippe V. Dans l'adaptation télévisée de 1972, il est incarné par Robert Party.

Sources

Notes et références

  1. Jiri Louda et Michael MacLagan, Les Dynasties d'Europe, Bordas, 1995 (ISBN 2-04-027115-5) tableau 65, p. 128
  2. http://pagesperso-orange.fr/vieux-marcoussis/Chroniques/evreux.htm
  3. J.Petit, p. 176
  4. Annuaire-bulletin de la Société de l'histoire de France
  5. Jean Petit, p. 177