Henri Caruchet

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Henri Caruchet
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Henri Émile Caruchet, né le à Bar-sur-Seine, et mort le à Paris 14e[1], est un artiste-peintre, aquarelliste, illustrateur et poète français, proche du style Art nouveau.

Biographie[modifier | modifier le code]

Formation et vie privée[modifier | modifier le code]

Henri Caruchet est le deuxième fils de Marie-Julie Riedmann et du peintre Eugène Caruchet (auteur de nombreux paysages, il meurt en 1915)[2]. Ses parents habitent Bar-sur-Seine et ont deux autres fils, Gabriel et Marcel.

Il entre en 1892 à l'École nationale des beaux-arts de Paris où il fréquente les cours de Gustave Moreau, Mathias Duval et Ernest Ange Duez[3]. Le , est rapporté dans la plupart des journaux parisiens un « incident » au cours duquel le jeune Caruchet subit un bizutage de la part des anciens qui aurait dégénéré en scandale public[4].

Henri habite au 80 boulevard de Port-Royal. Il fréquente les soirs de La Plume et y donne sans doute lecture de textes (1892).

Le à la mairie du 5e arrondissement de Paris, il se marie avec Jeanne Joséphine Nouguès, fille d'un républicain militant, née à Bruxelles le . Le couple habite 28 rue du Faubourg Saint-Jacques. Son épouse, qui est institutrice en 1896, prend ensuite le nom de « Jeanne Henri Caruchet » et publie quelques ouvrages dont L'Unique Maîtresse et L'Ensemencée (Félix Juven, 1904), qui traite de la question de l'avortement, ainsi que des traductions. Écrivant pour le journal féministe La Fronde, Jeanne meurt le 11 .

En 1898, lui et son épouse signent une pétition nationale en faveur du colonel Picquart.

Le , Henri se marie avec Marie Gabrielle Valentine Edmée Achard à Paris[5].

Durant la Première Guerre mondiale, il illustre de nombreuses cartes postales, notamment aux éditions de la Ligue républicaine de défense nationale. Ces cartes visent alors à critiquer l'armée allemande, ainsi que certaines décisions politiques prises dans le cadre du conflit.

En 1918, Henri Caruchet réclame une aide juridique à l'État, pour régler la succession de son père[6].

En , la galerie Écale à Paris expose une soixantaine de ses aquarelles et sanguines. En , il rejoint l'Union nationale des artistes français et expose chez A. Drouant, rue de Seine.

L'adresse d'Henri Caruchet au moment de son décès est 60 avenue des Gobelins.

Il semble qu'entre les deux guerres, il était proche du Parti socialiste français[réf. nécessaire].

Un illustrateur remarqué[modifier | modifier le code]

Les productions d'Henri Caruchet sont variées. On distingue : des illustrations pour des ouvrages de bibliophilie, des caricatures pour la presse, des tableaux, des croquis pour des objets décoratifs, mais aussi des textes (poèmes, critiques, contes). Il a commis quelques images à caractère érotique qualifiées de « symbolistes ».

Il est sociétaire de la Société nationale des beaux-arts.

Il collabore régulièrement au Gil Blas, au Courrier français où il écrit sous le nom de plume de « Henrik Barsen » ; également au Monde moderne (1898-1899), à la Revue illustrée (1902), au Mois littéraire et pittoresque (1903), Les Annales politiques et littéraires (1907), au Monde illustré (1917), à La Revue des lettres (1925) et à Omnia, revue pratique de l'automobile.

En tant qu'illustrateur de livres, il a composé plusieurs suites dont, parmi les plus remarquées, une destinée à l'exigeant Octave Uzanne pour Voyage autour de sa chambre (1896), et une autre destinée à Pierre Louÿs pour Byblis (1901)[7].

Le Manufacture de Sèvres conserve en ses fonds sept croquis de vases (datés de 1905)[8].

Illustrations[modifier | modifier le code]

Couverture d'Émaux et Camées (1895).
  • Jean Richepin, Les Litanies de la mer, deux compositions gravées à l'eau forte par Mordant, Paris, Charpentier & Calmann Lévy, 1894 — rééd. A. Bélinac, 1903.
  • Théophile Gautier, Émaux et Camées, ornée de cent dix aquarelles, coll. Polychrome, Paris, G. Charpentier et E. Fasquelle, 1895.
  • Octave Uzanne, Voyage autour de sa chambre, 40 Illustrations gravées à l'eau-forte par Frédéric Massé, Paris, Pour les Bibliophiles indépendants - Henri Floury, 1896.
  • Soirée artistique musicale et littéraire, affichette gravée, Société philomathique, 1896.
  • Anatole France, Balthasar et la reine Balkis, suite d'aquarelles, Paris, Librairie Conquet & Carteret succ., 1900.
  • Théophile Gautier, Le Pavillon sur l'eau, préface par Camille Mauclair, compositions en couleurs, Paris , A. Ferroud, 1900.
  • Pierre Louÿs, Byblis, préface de Gilbert de Voisins, compositions en couleurs, Paris, Librairie des amateurs A. Ferroud, 1901.
  • Missel des grandes fêtes, avec 70 compositions, Paris, H. Laurens, 1901.
  • H. Caruchet, L'Almanach, illustré et rehaussé, Paris, Aux dépens de l'auteur, 1902 — tiré à 60 ex.
  • Paul Ginisty, Vers la bonté, Paris, frontispice et fleurons, hors-texte de Paul Steck, Joanin & Cie, 1903.
  • Charles Nodier, La Légende de Sœur Béatrix, compositions en couleurs, Paris, A. Rouquette, 1903.
  • Lucien Perey, Histoire merveilleuse d'une pomme d'api, album cartonné, Paris, Calmann Lévy, 1903.
  • Jean de Villiot [pseud. de Georges Grassal], Parisienne et Peaux-Rouges, suite de 20 illustrations en couleurs[9], coll. « La Flagellation à travers le monde », Paris, Charles Carrington, 1904.
  • J.-H. Rosny, Les Fiançailles d'Yvonne, frontispice et fleurons, hors-texte de Paul Steck, Paris, Joanin & Cie, 1904.
  • Michel Corday, Monsieur, madame et l'auto, Paris, E. Fasquelle, 1907.
  • Michel Corday, Les Casseurs de bois, Paris, E. Fasquelle, 1910.
  • H. Caruchet, Les Feuilles de l'allée, proses, avec un portrait de l'auteur par lui-même, Paris, Aux dépens de l'auteur, 1949.

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Son acte de décès (n° 501) dans les registres de décès du 14e arrondissement de Paris pour l'année 1948.
  2. Archives de l'Aube, moteur de recherche, en ligne.
  3. Il est signalé comme « élève de Duez » par Le Journal du 30 janvier 1895.
  4. Cf. notamment l'article publié dans le Gil Blas, du 21 décembre 1892, page 3.
  5. Leurs fiançailles sont signalées par Le Courrier français en date du 22 août 1907.
  6. JORF, du 30 avril 1918, en ligne.
  7. Il existe une correspondance entre Caruchet, Jeanne et Louÿs, conservée à la Taylor Institution d'Oxford — en ligne.
  8. Notice 01, sur la base Joconde, en ligne.
  9. Exemples de compositions sur le site Le Bibliomane moderne, en ligne.