Grand Prix automobile des États-Unis 1966

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Grand Prix des États-Unis 1966
Tracé de la course
Données de course
Nombre de tours 108
Longueur du circuit 3,701 km
Distance de course 399,708 km
Conditions de course
Météo froid sec
Affluence plus de 80000 spectateurs
Résultats
Vainqueur Jim Clark,
Lotus-BRM,
h 9 min 40 s 1
(vitesse moyenne : 184,952 km/h)
Pole position Jack Brabham,
Brabham-Repco,
min 8 s 42
(vitesse moyenne : 194,733 km/h)
Record du tour en course John Surtees,
Cooper-Maserati,
min 9 s 67
(vitesse moyenne : 191,239 km/h)

Le Grand Prix des États-Unis 1966 (IXth United States Grand Prix), disputé sur le circuit de Watkins Glen le , est la cent-quarantième-neuvième épreuve du championnat du monde de Formule 1 courue depuis 1950 et la huitième manche du championnat 1966.

Contexte avant la course[modifier | modifier le code]

Le championnat du monde[modifier | modifier le code]

Jack Brabham
Jack Brabham a marqué de son empreinte la saison 1966 ; en plus de ses très nombreux succès en Formule 2, le pilote-constructeur, grâce à ses quatre victoires en championnat, s'est d'ores et déjà adjugé le titre mondial 1966.

Après cinq années de Formule 1 1 500 cm3, formule dérivée de l'ancienne Formule 2 en vigueur de 1957 à 1960, la Commission sportive internationale (C.S.I.) a décidé lors de son comité exécutif de décembre 1963 de porter à trois litres la cylindrée des nouvelles F1, mesure entrée en vigueur le 1er janvier 1966. Le nouveau règlement autorise à nouveau l'utilisation de moteurs suralimentés, avec un coefficient deux pour la cylindrée (soit un maximum de 1 500 cm3 en cas d'utilisation d'un compresseur volumétrique ou d'un turbocompresseur). La réglementation s'appuie sur les points suivants[1] :

  • pas de cylindrée minimale
  • cylindrée maximale : 3 000 cm3 si moteur atmosphérique ou 1 500 cm3 si moteur suralimenté
  • poids minimal : 500 kg (à sec)
  • roues non carénées
  • double circuit de freinage obligatoire
  • arceau de sécurité obligatoire (le haut du cerceau devant dépasser le casque du pilote)
  • démarreur de bord obligatoire
  • carburant commercial obligatoire
  • ravitaillement en huile interdit durant la course
  • distance minimale d'un Grand Prix : 300 km
  • distance maximale d'un Grand Prix : 400 km
  • distance minimale pour être classé : 90% de la distance parcourue par le vainqueur

À l'orée de la saison 1966, la Scuderia Ferrari disposait de nombreux atouts pour faire briller ses couleurs : un puissant moteur V12, éprouvé en endurance, ainsi qu'un duo de pilotes performants avec Lorenzo Bandini et surtout John Surtees, considéré comme l'un des plus rapides du moment et de plus très fin metteur au point. La politique interne de l'écurie a cependant abouti au départ de Surtees, en désaccord avec ses dirigeants, à la fin du printemps, peu après la nette victoire du Britannique au Grand Prix de Belgique[2]. Privée de son chef de file, l'équipe a dès lors connu bien des déboires, seule la victoire de Ludovico Scarfiotti au dernier Grand Prix d'Italie ayant rendu espoir aux tifosi. Les déboires de la Scuderia ont contribué à accentuer la main mise de Jack Brabham sur les grands prix, le pilote-constructeur ayant remporté quatre victoires consécutives et déjoué les pronostics en imposant une monoplace agile et parfaitement au point dotée d'un V8 dérivé d'un moteur Oldsmobile de série dont la souplesse et la fiabilité sont parvenues à compenser le relatif manque de puissance. À deux manches de la fin, le champion australien s'est déjà assuré un troisième titre mondial.

Le circuit[modifier | modifier le code]

Glen
Vue aérienne du circuit de Watkins Glen, quelques kilomètres au sud du lac Seneca.

C'est à l'initiative de l'avocat Cameron Argetsinger, passionné de sport automobile, que le circuit permanent de Watkins Glen a été réalisé, en 1956. Situé au sud du lac Seneca, il fut tout d'abord le théâtre de courses nationales de voitures de sport organisées par le SCCA avant d'accueillir, à partir de 1961, le Grand Prix des États-Unis. Bénéficiant d'un cadre accueillant, d'installations complètes (un grand garage couvert abrite les concurrents depuis 1963) et d'un tracé sélectif, il est très apprécié des pilotes et du public. Le record officiel du circuit est détenu par Graham Hill, le pilote britannique ayant parcouru les 3,7 kilomètres du circuit à 185,3 km/h de moyenne lors de l'édition 1965 du Grand Prix[3].

Monoplaces en lice[modifier | modifier le code]

  • Lotus 33 & 43 "Usine"

Le Team Lotus a préparé trois voitures pour l'épreuve américaine, une 43 à moteur seize cylindres BRM ainsi que deux modèles 33, l'un à moteur V8 Climax FWMV MkIX (1970 cm3, 240 chevaux à 8800 tr/min[4]), l'autre à moteur V8 BRM 2 litres (environ 260 chevaux). Alimenté par injection indirecte Lucas, le seize cylindres développe plus de 400 chevaux à 10000 tr/min mais se révèle très lourd (250 kg[5]), aussi la Lotus 43 accuse-t-elle environ 700 kg sur la balance contre 500 pour les petites 33. Premier pilote, Jim Clark a misé sur la fiabilité du moteur Climax et envisage a priori de disputer la course sur une 33, se réservant la possibilité d'utiliser la 43 confiée à Peter Arundell. La troisième monoplace, dotée du V8 BRM, sera aux mains de Pedro Rodríguez. Les Lotus sont chaussées de pneus Firestone[6].

  • Lotus 25 privée

L'équipe de Tim Parnell a engagé son ancienne Lotus 25 à moteur V8 BRM 2 litres (260 chevaux) et boîte de vitesses Hewland à cinq rapports pour Mike Spence. Elle est équipée de pneus Firestone[6].

  • BRM P83 "Usine"
BRM P83
L'imposante BRM P83, à moteur 16 cylindres.

L'équipe d'Alfred Owen a été fort occupée les jours précédents à réparer ses moteurs 16 cylindres, après les casses successives subies à Monza et à Oulton Park, apparemment dues à la fragilité des carters ; pour pallier ce problème, la qualité d'acier des carters a été améliorée. L'équipe dispose de trois modèles P83 (une pour Graham Hill, une pour Jackie Stewart et un mulet), ainsi que d'un moteur 16 cylindres de rechange. Malgré ses 400 chevaux, la P83 est pénalisée, sur les circuits sinueux, par son encombrement et son poids élevé (environ 700 kg). Les BRM utilisent des pneus Goodyear[7].

  • BRM P261 privée

Bob Bondurant ayant été appelé à piloter la seconde Eagle, c'est à l'Écossais Innes Ireland qu'a été proposée la BRM P261 à moteur deux litres engagée par Bernard White. Cette voiture est chaussée de pneus Goodyear.

  • Brabham BT20 "Usine"

Le triple champion du monde Jack Brabham a renoncé à utiliser sa BT19 qui lui a déjà apporté six victoires cette saison (dont deux hors championnat[8]), au profit de la plus récente BT20, techniquement très proche mais dont le châssis multitubulaire est un peu plus rigide grâce à l'emploi de tubes ronds et non plus ovales. Son coéquipier Denny Hulme dispose également d'une BT20, étrennée lors du Grand Prix de France. Le moteur Repco de ces monoplaces de 540 kg est un V8 alimenté par un système d'injection indirecte Lucas, développant 315 chevaux à 7250 tr/min. La transmission est assurée par une boîte de vitesses Hewland à cinq rapports. Brabham est sous contrat avec le manufacturier Goodyear[9].

  • Ferrari 312 "Usine"

Bien que l'intégration de Moises Solana ait été un moment envisagée pour les épreuves nord-américaines[7], une seule voiture a été expédiée aux États-Unis par la Scuderia Ferrari, pour Lorenzo Bandini. La 312 du pilote italien est la même que celle utilisée à Monza, avec le V12 à 36 soupapes développant 380 chevaux à 9500 tr/min. Dotée d'une structure monocoque et d'une boîte cinq vitesses, cette monoplace pèse 620 kg à vide. L'écurie italienne utilise en priorité des pneus Firestone[2].

  • Cooper T81 "Usine"

L'équipe de Surbiton, dirigée par Roy Salvadori, aligne les mêmes châssis T81 qu'à Monza pour John Surtees et Jochen Rindt. La monoplace de Surtees utilise la version avec distributeurs d'allumage latéraux du moteur V12 Maserati, tandis que celle de son coéquipier est équipée de la dernière version avec distributeurs d'allumage placés au centre du vé, censée améliorer l'aérodynamisme. Rindt semble toutefois mécontent de sa motorisation, la puissance réelle mesurée au banc ressortant à 295 chevaux , soit près de 50 de moins que le précédent modèle. Les deux voitures sont équipées d'une boîte de vitesses ZF à cinq rapports et pèsent 620 kg à vide. Les pneus Dunlop n'ont plus la faveur de la marque, les pilotes préférant généralement utiliser des Firestone ou des Goodyear[10].

  • Cooper T81 privées

Les Cooper T81 vendues en début de saison aux écuries privées sont techniquement identique aux modèles d'usine et reçoivent le même V12 Maserati que celui de Surtees (version 340 chevaux). Celle du Rob Walker Racing Team, confiée à Joseph Siffert, utilise toujours des pneus Dunlop, tandis que celle de Joakim Bonnier est depuis quelques courses chaussée de pneus Firestone[11].

  • Honda RA273 "Usine"
McLaren M2B
La McLaren M2B est équipée d'un moteur V8 Ford initialement conçu pour les courses d'IndyCar.

La monoplace accidentée à Monza n'est pas réparable et l'équipe japonaise aligne deux RA273 flambant neuves pour Richie Ginther (qui semble complètement rétabli de sa sortie de route en Italie) et Ronnie Bucknum. Inspirées pour la partie châssis de la Lotus 38, les Honda sont réalisées en tôle d'aluminium rivetées. Leur moteur V12, alimenté par un système d'injection indirecte Honda et bénéficiant d'une distribution à quatre soupapes par cylindre, est disposé longitudinalement. Il développe 420 chevaux à 10500 tr/min. La boîte de vitesses est à cinq rapports. Puissantes mais imposantes (plus de 2,50 mètres d'empattement), ces monoplaces sont les plus lourdes du plateau, accusant 745 kg à vide sur la balance. elles utilisent exclusivement des pneus Goodyear[12].

  • McLaren M2B "Usine"

À la suite des casses successives des V8 Ford initialement conçus pour les 500 miles d'Indianapolis, adaptés à la F1 trois litres par le motoriste Traco, Bruce McLaren avait dû trouver une alternative et s'était ensuite rabattu sur un V8 Serenissima pour les épreuves européennes, moteur peu performant lui ayant toutefois permis de terminer quelques courses. Des modifications ont depuis été apportées au V8 par les techniciens de Ford et les derniers essais sur banc se sont avérés positifs, la fiabilité ayant été grandement améliorée tandis que la puissance maximale atteint désormais 325 chevaux[13]. Le pilote-constructeur néo-zélandais a donc prévu de l'utiliser pour les derniers grands prix de la saison. Conçue autour d'une structure monocoque englobant le réservoir de carburant, la McLaren M2B est dotée d'une boîte de vitesses ZF à cinq rapports et pèse 530 kg à vide. Elle est chaussées de pneus Firestone[14].

  • Eagle T1F & T1G "Usine"

Comme à Monza, Dan Gurney dispose de son Eagle T1G à moteur V12 Weslake, à injection directe Lucas. Le système d'alimentation a été amélioré et la puissance maximale atteint maintenant 375 chevaux à 10000 tr/min[13]. Dotée d'une boîte cinq vitesses Hewland, la T1G pèse environ 600 kg à vide. La T1F à moteur quatre cylindres Climax FPF (2,7 litres, 255 chevaux à 8000 tr/min), utilisée par Gurney, aurait dû être aux mains de Phil Hill mais ce dernier souffre d'une hernie discale et a été remplacé par Bob Bondurant. Les Eagle ont une structure monocoque et sont chaussées de pneus Goodyear[15].

Coureurs inscrits[modifier | modifier le code]

Cooper T81
Seul pilote privé engagé, Joakim Bonnier dispose d'une Cooper T81 à moteur Maserati V12.
Liste des pilotes inscrits[16]
no  Pilote Écurie Constructeur Modèle N° châssis Moteur Pneumatiques
1 Jim Clark Team Lotus Lotus Lotus 33
Lotus 43
33 R14
43/1
Coventry Climax FWMV MkIX V8
BRM P75 H16
F
F
2 Peter Arundell Team Lotus Lotus Lotus 43
Lotus 33
43/1
33 R14
BRM P75 H16
Coventry Climax FWMV MkIX V8
F
F
3 Graham Hill Owen Racing Organisation BRM BRM P83 8302 BRM P75 H16 G
4 Jackie Stewart Owen Racing Organisation BRM BRM P83 8303 BRM P75 H16 G
4T Jackie Stewart
Graham Hill
Owen Racing Organisation BRM BRM P83 8301 BRM P75 H16 G
5 Jack Brabham Brabham Racing Organisation Brabham Brabham BT20 F1-1-66 Repco 620 V8 G
6 Denny Hulme Brabham Racing Organisation Brabham Brabham BT20 F1-2-66 Repco 620 V8 G
7 John Surtees Cooper Car Company Cooper Cooper T81 F1-6-66 Maserati 9/F1 V12 F[Note 1]
8 Jochen Rindt Cooper Car Company Cooper Cooper T81 F1-3-66 Maserati 9/F1 V12 G[Note 2]
9 Lorenzo Bandini SpA Ferrari SEFAC Ferrari Ferrari 312 312/0010 Ferrari 218 V12 F
10 Innes Ireland Bernard White Racing BRM BRM P261 2615 BRM P60 V8 G
11 Pedro Rodríguez Team Lotus Lotus Lotus 33 33 R11 BRM P56 V8 F
12 Richie Ginther Honda R&D Company Honda Honda RA273 F102 Honda RA273E V12 G
14 Ronnie Bucknum Honda R&D Company Honda Honda RA273 F103 Honda RA273E V12 G
15 Dan Gurney Anglo-American Racers Eagle Eagle T1G 102 Weslake 58 V12 G
16 Phil Hill
Bob Bondurant
Anglo-American Racers Eagle Eagle T1F 101 Coventry Climax FPF L4 G
17 Bruce McLaren Bruce McLaren Motor Racing McLaren McLaren M2B M2B/1 Ford 406 V8 F
18 Mike Spence Reg Parnell Racing Lotus Lotus 25 25 R3 BRM P56 V8 F
19 Joseph Siffert Rob Walker Racing Team Cooper Cooper T81 F1-2-66 Maserati 9/F1 V12 D
21 Moisés Solana SpA Ferrari SEFAC Ferrari Ferrari 312 312/0011 Ferrari 218 V12 F
22 Joakim Bonnier Joakim Bonnier Racing Team Cooper Cooper T81 F1-5-66 Maserati 9/F1 V12 F
  • Durant les essais, la Lotus 43 de Jim Clark portait le numéro 2, le numéro 1 n'ayant été apposé que le jour de la course, Clark prenant le départ sur cette voiture. La Lotus 33 finalement initialement affectée à Clark portait le numéro 1 pendant les essais et le numéro 2 en course, pour Peter Arundell[7].

Qualifications[modifier | modifier le code]

Deux séances qualificatives de quatre heures chacune sont prévues, les vendredi et samedi précédant la course[17].

Première séance - vendredi 30 septembre[modifier | modifier le code]

Il souffle un vent froid lorsque commence la première séance qualificative, mais la piste est sèche. Jack Brabham ne peut disposer de sa monoplace, le nouveau distributeur électrique n’étant pas opérationnel. Alors qu'il a prévu de disputer la course avec sa petite Lotus à moteur V8 Climax[18], Jim Clark commence sa session avec celle à moteur 16 cylindres et se montre le plus rapide en piste au cours de la première heure, mais le vent contraire balayant la ligne droite l’empêche d’améliorer nettement son temps de qualification de l’année précédente, réalisé avec une voiture deux fois moins puissante. Clark est l’un des seuls à attaquer vraiment, la plupart des autres pilotes étant rentrés au stand dans l’attente de meilleures conditions de piste. Les deux BRM de Graham Hill et Jackie Stewart n’ont alors presque pas tourné, les rapports de boîte de vitesses étant inadaptés au circuit et devant être modifiés. Alors que son coéquipier Ronnie Bucknum est bloqué au stand à cause d’un problème de transmission, Richie Ginther parvient à tirer le maximum de sa Honda au cours de la deuxième heure et va être le premier à descendre sous la barre d’une minute et dix secondes au tour. Il est cependant bientôt battu de quelques dixièmes de seconde par John Surtees, qui accomplit un tour à 192,3 km/h de moyenne au volant de sa Cooper. Bruce McLaren a manqué un changement de vitesse et effectué un important surrégime ; le pilote-constructeur est rentré aussitôt à son stand mais à la grande surprise des motoristes de Ford, le V8 n’a subi aucun dommage. Durant la deuxième partie des essais, la plupart des monoplaces sont longtemps immobilisées au garage, où l'on parfait leur mise au point. C'est seulement dans la dernière demi-heure que l'activité en piste va se révéler très intense. Lorenzo Bandini va se montrer extrêmement rapide sur sa Ferrari, bouclant son meilleur tour à 194 km/h de moyenne. Pratiquement sur le même rythme, Surtees va échouer à six centièmes de seconde du pilote italien. Tous deux devancent Hill, sur une BRM parfaitement réglée, tandis que Brabham, longtemps bloqué au stand, parvient en un seul tour lancé à obtenir le quatrième temps, juste devant Ginther. La Lotus à moteur BRM 16 cylindres ayant des problèmes de pression d'huile, Clark a dû terminer les essais au volant de sa modeste Lotus-Climax et pointe seulement au huitième rang, derrière Rindt et Stewart. Le champion écossais devance cependant la Brabham de Denny Hulme, qui a dû composer avec une mauvaise carburation, la Lotus à moteur V8 BRM de Pedro Rodríguez et l'Eagle de Dan Gurney, qui a très peu tourné.

Ferrari 312
La Ferrari 312 de Lorenzo Bandini, meilleur temps de la première séance qualificative.
Résultats de la première séance[18]
Pos. Pilote Écurie Temps Écart
1 Lorenzo Bandini Ferrari 1 min 08 s 67
2 John Surtees Cooper-Maserati 1 min 08 s 73 + 0 s 06
3 Graham Hill BRM 1 min 08 s 87 + 0 s 20
4 Jack Brabham Brabham-Repco 1 min 09 s 27 + 0 s 60
5 Richie Ginther Honda 1 min 09 s 37 + 0 s 70
6 Jochen Rindt Cooper-Maserati 1 min 09 s 83 + 1 s 16
7 Jackie Stewart BRM 1 min 09 s 97 + 1 s 30
8 Jim Clark Lotus-Climax 1 min 10 s 00 + 1 s 33
9 Denny Hulme Brabham-Repco 1 min 11 s 23 + 2 s 56
10 Pedro Rodríguez Lotus-BRM 1 min 11 s 23 + 2 s 56
11 Dan Gurney Eagle-Weslake 1 min 11 s 23 + 2 s 56
12 Joseph Siffert Cooper-Maserati 1 min 11 s 30 + 2 s 63
13 Joakim Bonnier Cooper-Maserati 1 min 11 s 40 + 2 s 73
14 Peter Arundell Lotus-BRM 1 min 12 s 00 + 3 s 33
15 Innes Ireland BRM 1 min 12 s 63 + 3 s 96
16 Mike Spence Lotus-BRM 1 min 12 s 80 + 4 s 17
17 Bruce McLaren McLaren-Ford 1 min 13 s 00 + 4 s 37
18 Bob Bondurant Eagle-Climax 1 min 13 s 27 + 4 s 64
19 Ronnie Bucknum Honda 1 min 16 s 96 + 8 s 29

Deuxième séance - samedi 1er octobre[modifier | modifier le code]

Après d'abondantes pluies matinales, le circuit est détrempé lorsque commence la séance du samedi. Les concurrents en profitent pour essayer différents types de pneus «pluie». Dans ces conditions, Clark opte pour sa monoplace à moteur Climax, plus facile à conduire sur chaussé glissante, mais n'accomplit qu'un seul tour avant de devoir rentrer à cause d'un problème de sélecteur de vitesses ; il récupérera ensuite la version H16 de son coéquipier Arundell, qui se retrouve sans volant pour le reste de la session. Il ne pleut pas mais la piste met du temps à sécher et ce n'est que dans la dernière demi-heure que les performances de la veille vont pouvoir être améliorées. Brabham a tenté de profiter de l'aspiration de la Honda de Ginther et de la BRM de Hill, sans grand bénéfice, et, à vingt minutes de la fin de la séance, c'est sans aide aucune qu'il parvient, à 194,2 km/h de moyenne, à battre de quelques centièmes le temps réalisé par Bandini le vendredi ; temps qu'il améliore aussitôt, fixant la barre à 194,7 km/h[19]. Clark tente immédiatement de riposter mais échoue à un dixième de seconde de l'Australien et, levant le pied pour regagner son stand, constate alors une anomalie de fonctionnement du moteur BRM, de l'huile jaillissant d'une sortie d'échappement. Brabham s'octroie la pole position, la place à l'extérieur de la deuxième ligne dépendant de la décision de Clark de prendre le départ de la course avec la version seize cylindres (BRM a obligeamment proposé de mettre à disposition de l'équipe Lotus son moteur de rechange[15]), Bandini (qui a légèrement amélioré son temps de la veille) pouvant en bénéficier au cas où l'Ecossais persisterait dans sa décision de partir avec la Lotus-Climax, qu'il juge plus fiable[Note 3]. Quatrième de la session, Surtees n'est pas parvenu à égaler son chrono du vendredi. Hill s'est retrouvé quant à lui avec une monoplace au moteur bien moins performant que la veille à cause d'un dysfonctionnement de l'allumage lui coûtant une seconde et demie au tour[13].

Résultats de la deuxième séance[18]
Pos. Pilote Écurie Temps Écart
1 Jack Brabham Brabham-Repco 1 min 08 s 42
2 Jim Clark Lotus-BRM 1 min 08 s 53 + 0 s 11
3 Lorenzo Bandini Ferrari 1 min 08 s 57 + 0 s 15
4 John Surtees Cooper-Maserati 1 min 08 s 80 + 0 s 38
5 Jackie Stewart BRM 1 min 09 s 17 + 0 s 75
6 Denny Hulme Brabham-Repco 1 min 09 s 28 + 0 s 86
7 Richie Ginther Honda 1 min 09 s 43 + 1 s 01
8 Jochen Rindt Cooper-Maserati 1 min 09 s 63 + 1 s 21
9 Graham Hill BRM 1 min 10 s 30 + 1 s 88
10 Pedro Rodríguez Lotus-BRM 1 min 10 s 40 + 1 s 98
11 Peter Arundell Lotus-BRM 1 min 10 s 43 + 2 s 01
12 Bruce McLaren McLaren-Ford 1 min 10 s 57 + 2 s 15
13 Mike Spence Lotus-BRM 1 min 10 s 73 + 2 s 31
14 Joseph Siffert Cooper-Maserati 1 min 10 s 97 + 2 s 55
15 Dan Gurney Eagle-Weslake 1 min 11 s 03 + 2 s 61
16 Bob Bondurant Eagle-Climax 1 min 12 s 40 + 3 s 98
17 Ronnie Bucknum Honda 1 min 12 s 70 + 4 s 28
18 Innes Ireland BRM 1 min 13 s 17 + 4 s 75

Tableau final des qualifications[modifier | modifier le code]

Résultats des qualifications à l'issue des deux séances d'essais
Pos. Pilote Écurie Temps Écart Commentaire
1 Jack Brabham Brabham-Repco 1 min 08 s 42 temps réalisé le samedi
2 Jim Clark Lotus-BRM 1 min 08 s 53 + 0 s 11 temps réalisé le samedi
3 Lorenzo Bandini Ferrari 1 min 08 s 57 + 0 s 15 temps réalisé le samedi
4 John Surtees Cooper-Maserati 1 min 08 s 73 + 0 s 31 temps réalisé le vendredi
5 Graham Hill BRM 1 min 08 s 87 + 0 s 45 temps réalisé le vendredi
6 Jackie Stewart BRM 1 min 09 s 17 + 0 s 75 temps réalisé le samedi
7 Denny Hulme Brabham-Repco 1 min 09 s 28 + 0 s 86 temps réalisé le samedi
8 Richie Ginther Honda 1 min 09 s 37 + 0 s 95 temps réalisé le vendredi
9 Jochen Rindt Cooper-Maserati 1 min 09 s 63 + 1 s 21 temps réalisé le samedi
10 Pedro Rodríguez Lotus-BRM 1 min 10 s 40 + 1 s 98 temps réalisé le samedi
11 Peter Arundell Lotus-BRM 1 min 10 s 43 + 2 s 01 temps réalisé le samedi
12 Bruce McLaren McLaren-Ford 1 min 10 s 57 + 2 s 15 temps réalisé le samedi
13 Mike Spence Lotus-BRM 1 min 10 s 73 + 2 s 31 temps réalisé le samedi
14 Joseph Siffert Cooper-Maserati 1 min 10 s 97 + 2 s 55 temps réalisé le samedi
15 Dan Gurney Eagle-Weslake 1 min 11 s 03 + 2 s 61 temps réalisé le samedi
16 Joakim Bonnier Cooper-Maserati 1 min 11 s 40 + 2 s 98 temps réalisé le vendredi
17 Bob Bondurant Eagle-Climax 1 min 12 s 40 + 3 s 98 temps réalisé le samedi
18 Innes Ireland BRM 1 min 12 s 63 + 4 s 21 temps réalisé le vendredi
19 Ronnie Bucknum Honda 1 min 12 s 70 + 4 s 28 temps réalisé le samedi

Grille de départ[modifier | modifier le code]

Grille de départ du Grand Prix et résultats des qualifications[17]
1re ligne Pos. 2 Pos. 1

Clark
Lotus
1 min 08 s 53

Brabham
Brabham
1 min 08 s 42
2e ligne Pos. 4 Pos. 3

Surtees
Cooper
1 min 08 s 73

Bandini
Ferrari
1 min 08 s 57
3e ligne Pos. 6 Pos. 5

Stewart
BRM
1 min 09 s 17

G. Hill
BRM
1 min 08 s 87
4e ligne Pos. 8 Pos. 7

Ginther
Honda
1 min 09 s 37

Hulme
Brabham
1 min 09 s 28
5e ligne Pos. 10 Pos. 9

Rodríguez
Lotus
1 min 10 s 40

Rindt
Cooper
1 min 09 s 63
6e ligne Pos. 12 Pos. 11

Spence
Lotus
1 min 10 s 73

McLaren
McLaren
1 min 10 s 57
7e ligne Pos. 14 Pos. 13

Gurney
Eagle
1 min 11 s 03

Siffert
Cooper
1 min 10 s 97
8e ligne Pos. 16 Pos. 15

Bondurant
Eagle
1 min 12 s 40

Bonnier
Cooper
1 min 11 s 40
9e ligne Pos. 18 Pos. 17

Bucknum
Honda
1 min 12 s 70

Ireland
BRM
1 min 12 s 63
10e ligne Pos. 19

Arundell
Lotus
temps annulé
  • Auteur du onzième temps sur la Lotus à moteur 16 cylindres BRM, Peter Arundell aurait dû s'élancer de l'intérieur de la sixième ligne. Le Team Lotus ayant demandé à Jim Clark (contre son gré) de prendre le départ avec cette voiture, Arundell s'est vu attribuer la Lotus à moteur V8 Climax initialement affectée à Clark et avec laquelle il n'avait pas tourné. Aussi a-t-il été relégué en fond de grille, son temps de qualification n'ayant pas été pris en compte. Clark avait quant à lui utilisé les deux voitures durant les essais qualificatifs et effectué son meilleur temps avec celle à moteur 16 cylindres, bénéficiant ainsi d'une place en première ligne[13]

Déroulement de la course[modifier | modifier le code]

Les mécaniciens du Team Lotus ont travaillé d'arrache-pied pour monter le moteur 16 cylindres de réserve de l'équipe BRM sur la monoplace initialement dévolue à Peter Arundell. L'opération a été terminée juste à temps et Colin Chapman a insisté pour que Jim Clark, malgré ses réticences, utilise cette voiture pour la course, désormais porteuse du numéro 1, le numéro 2 étant apposé sur la Lotus à moteur V8 Climax qu'Arundell se voit contraint d'utiliser alors qu'il n'avait pas eu l'occasion de la conduire durant les essais. La Cooper de Jochen Rindt a également reçu un nouveau moteur et a été mise en place au dernier moment sur la grille[7].

Brabham BT20
Jack Brabham utilisait pour la première fois en course sa nouvelle Brabham BT20. Le triple champion du monde s'envolait vers une nouvelle victoire lorsque la casse de la chaîne de distribution a stoppé sa progression.

Le temps est incertain mais la piste est parfaitement sèche lorsque le départ est donné, le dimanche après-midi, devant plus de 80000 spectateurs[20]. Lorenzo Bandini effectue un démarrage foudroyant depuis la deuxième ligne et déborde la Lotus de Jim Clark et la Brabham du champion du monde, abordant le premier virage en tête. Le pilote italien repasse le premier devant les tribunes avec une seconde d'avance sur Clark. Exploitant au mieux la puissance du moteur Honda, Richie Ginther est également très bien parti et occupe le troisième rang, juste devant Jack Brabham et John Surtees (sur Cooper). Viennent ensuite les BRM de Jackie Stewart et Graham Hill et la Brabham de Denny Hulme, le reste du peloton, emmené par Rindt, étant quelques longueurs plus loin. Au cours du deuxième tour, Brabham double Ginther et se rapproche de Clark. Le pilote Honda commence à avoir des problèmes de sélecteur de vitesses et se fait également déborder par Surtees. Alors que Bandini contient Clark, Brabham hausse le rythme et rattrape la Lotus, qu'il dépasse au cours du quatrième tour. Surtees se montre également très rapide et revient sur les hommes de tête, alors que Ginther, toujours en difficulté, se fait déborder de toute part. Bandini et Brabham se détachent progressivement de Clark, désormais menacé par Surtees qui a battu à plusieurs reprises le record de la piste. Tournant à près de 186 kmh de moyenne, l'ex-motard s'empare de la troisième place au cours du neuvième tour. Brabham égale aussitôt le record et prend alors la tête de la course, tandis que Surtees est désormais dans les roues de Bandini. Quatrième, Clark est quelques secondes derrière. Un peu plus loin viennent les BRM de Stewart et Hill. Isolé à la neuvième place, Rindt, qui a doublé Hulme, accuse une quinzaine de secondes de retard sur les trois premiers. Brabham, talonné par Bandini et Surtees, mène toujours lorsque, le trio de tête rattrape les premiers attardés. Brabham et Bandini doublent facilement Arundell, parti dernier au volant d'une monoplace non réglée à sa convenance, mais Surtees ne réussit pas à passer. Il tente de le déborder au virage suivant, mais les deux voitures se touchent et échouent sur le bas-côté. Les dégâts sont insignifiants et les deux hommes reprennent la piste, Surtees préférant toutefois regagner son stand pour une inspection complète, plongeant à la treizième place et perdant près de trois tours ainsi que toute chance de victoire. Brabham et Bandini, pratiquement roues dans roues, comptent alors cinq secondes d'avance sur Clark, lui-même cinq secondes devant Stewart. Hill est un peu plus loin tandis que Rindt, sixième, accuse plus de vingt-cinq secondes de retard sur les leaders. Bandini reprend bientôt l'avantage sur Brabham mais les deux hommes restent soudés l'un à l'autre, tournant sur le même rythme. Clark est maintenant à six secondes, Stewart à quatorze, alors que Hill commence à perdre de plus en plus de terrain et s'apprête à rentrer au stand à cause d'un problème de boîte de vitesses. Rassuré sur le comportement de sa Cooper, Surtees a retrouvé son rythme initial et s'apprête à rattraper une bonne partie de son retard. Jusqu'au trentième tour l'écart entre les deux premiers reste minime, tous deux tournant à une cadence très élevée. C'est cependant Surtees, maintenant douzième, qui va approprier le record du circuit, à plus de 191 km/h de moyenne ! Bandini égale presque le record et parvient à prendre deux secondes d'avance sur Brabham avant que son moteur n'explose au cours du trente-cinquième tour, permettant au champion du monde de retrouver le commandement de la course avec une quinzaine de secondes d'avance sur Clark. Maintenant troisième, Stewart est à une demi-minute, très loin devant Rindt. Sur la Lotus du Reg Parnell Racing, Mike Spence occupe le cinquième rang, juste devant Joseph Siffert (qui pilote la Cooper de Rob Walker), tous deux comptant déjà un tour de retard.

Sans adversaire direct, Brabham lève légèrement le pied, se contentant de contrôler l'écart sur la Lotus de Clark. Le moteur de Spence commence à avoir des ratés et le Britannique est aussitôt rattrapé puis dépassé par Siffert, bientôt imité par Bruce McLaren (auteur d'une belle remontée après un très mauvais départ). Malgré un arrêt au stand pour faire remplacer sa batterie, Spence va dès lors perdre régulièrement du terrain sur ses adversaires. À mi-course, alors que les deux BRM de Stewart (moteur hors d'usage) et Hill (différentiel cassé) viennent de se retirer, Brabham compte quatorze secondes d'avance sur Clark et plus d'une minute sur Rindt. Mais, alors que le pilote australien semble bien parti pour remporter sa cinquième victoire en championnat de la saison, il rentre lentement au stand et abandonne, chaîne de distribution cassée. Clark se retrouve très confortablement installé en tête, Rindt accusant une cinquantaine de secondes de retard sur le champion écossais. Les nombreux incidents de course ont propulsé Siffert (bien qu'à plus de deux tours du leader) à la troisième place, McLaren, quatrième, étant six secondes plus loin. Tous deux sont toutefois menacés par Surtees, revenu en cinquième position, qui leur reprend trois secondes au tour. Hors d'atteinte de ses poursuivant, Clark va dès lors ménager son moteur, ne dépassant plus 9000 tr/min et ne prenant plus aucun risque. Il continue cependant à creuser l'écart sur Rindt. Si les deux premières places semblent jouées, la course-poursuite de Surtees tient le public en haleine. Le Britannique est de loin le plus rapide en piste ; il ne tarde pas à rattraper McLaren et le dépasse facilement. Au passage suivant, c'est au tour de Siffert de céder sa troisième place. Surtees s'en détache rapidement et ne tarde pas à rejoindre Clark, reprenant un de ses deux tours de retard, tandis que Siffert et McLaren se disputent la quatrième place. Malgré le scepticisme de bien des observateurs, le moteur BRM H16 va tenir jusqu'à l'arrivée, offrant à Clark sa première victoire de la saison. Alors qu'il boucle le dernier kilomètre, toujours en seconde position, Rindt tombe en panne sèche et termine sa course en roue libre. Bien que son dernier tour, deux fois trop lent, ne soit pas comptabilisé, il conserve sa deuxième place, devant son coéquipier Surtees qui a réalisé une superbe prestation. Siffert et McLaren terminent roues dans roues, le pilote gardant de justesse l'avantage sur le Néo-Zélandais. Bien que très attardé, Arundell termine sixième et dernier classé.

Classements intermédiaires[modifier | modifier le code]

Classements intermédiaires des monoplaces aux premier, troisième, cinquième, dixième, quinzième, vingtième, trentième, quarantième, cinquantième, soixantième, quatre-vingtième et centième tours[18],[21].

Classement de la course[modifier | modifier le code]

Lotus 43
Première victoire, aux mains de Jim Clark, de la Lotus 43 à moteur BRM 16 cylindres.
Pos Pilote Écurie Tours Temps/Abandon Grille Points
1 1 Jim Clark Lotus-BRM 108 2 h 09 min 40 s 1 2 9
2 8 Jochen Rindt Cooper-Maserati 107 2 h 08 min 58 s 4 (+ 1 tour[Note 4]) 9 6
3 7 John Surtees Cooper-Maserati 107 2 h 10 min 33 s 7 (+ 1 tour) 4 4
4 19 Jo Siffert Cooper-Maserati 105 2 h 10 min 08 s 8 (+ 3 tours) 13 3
5 17 Bruce McLaren McLaren-Ford 105 2 h 10 min 08 s 9 (+ 3 tours) 11 2
6 2 Peter Arundell Lotus-Climax 101 2 h 09 min 44 s 1 (+ 7 tours) 19 1
Abd. 10 Innes Ireland BRM 96 Alternateur 17
Nc. 12 Richie Ginther Honda 81 2 h 10 min 43 s 2 (Non classé) 8
Abd. 18 Mike Spence Lotus-BRM 74 Allumage 12
Abd. 14 Ronnie Bucknum Honda 58 Moteur 18
Nc. 22 Jo Bonnier Cooper-Maserati 57 2 h 09 min 58 s 3 (Non classé) 15
Abd. 5 Jack Brabham Brabham-Repco 55 Distribution 1
Abd. 4 Jackie Stewart BRM 53 Moteur 6
Abd. 3 Graham Hill BRM 52 Différentiel 5
Abd. 9 Lorenzo Bandini Ferrari 34 Moteur 3
Abd. 6 Denny Hulme Brabham-Repco 18 Pression d'huile 7
Abd. 11 Pedro Rodríguez Lotus-BRM 13 Démarreur 10
Abd. 15 Dan Gurney Eagle-Weslake 13 Embrayage 14
Dsq. 16 Bob Bondurant Eagle-Climax 5 Disqualifié (aide extérieure) 16

Légende :

  • Abd.=Abandon

Pole position et record du tour[modifier | modifier le code]

Évolution du meilleur tour en course[modifier | modifier le code]

Le meilleur tour fut amélioré dix-huit fois au cours de l'épreuve[18].

Tours en tête[modifier | modifier le code]

Classement provisoire du championnat à l'issue de la course[modifier | modifier le code]

  • Attribution des points : 9, 6, 4, 3, 2, 1 respectivement aux six premiers de chaque épreuve.
  • Pour la coupe des constructeurs, même barème et seule la voiture la mieux classée de chaque équipe inscrit des points.
  • Seuls les cinq meilleurs résultats sont comptabilisés. Jochen Rindt doit donc décompter les deux points acquis en Grande-Bretagne. Pour la coupe des constructeurs, Brabham-Repco doit décompter les trois points marqués en Belgique, Ferrari le point acquis en Allemagne et Cooper-Maserati les deux points acquis en Grande-Bretagne[17].
Classement des pilotes
Pos. Pilote Écurie Points
MON

BEL

FRA

GBR

NL

ALL

ITA

USA

MEX
1 Jack Brabham Brabham 39 - 3 9 9 9 9 - -
2 Jochen Rindt Cooper 22 (24) - 6 3 (2) - 4 3 6
3 John Surtees Ferrari & Cooper¹ 19 - 9 - - - -
4 Graham Hill BRM 17 4 - - 4 6 3 - -
5 Jim Clark Lotus 16 - - - 3 4 - - 9
6 Jackie Stewart BRM 14 9 - - - 3 2 - -
Denny Hulme Brabham 14 - - 4 6 - - 4 -
8 Mike Parkes Ferrari 12 - - 6 - - - 6 -
Lorenzo Bandini Ferrari 12 6 4 - - 1 1 - -
10 Ludovico Scarfiotti Ferrari 9 - - - - - - 9 -
11 Mike Spence Lotus 4 - - - - 2 - 2 -
12 Bob Bondurant BRM 3 3 - - - - - - -
Joseph Siffert Cooper 3 - - - - - - - 3
Bruce McLaren McLaren 3 - - - 1 - - - 2
15 Richie Ginther Cooper 2 - 2 - - - - - -
Dan Gurney Eagle 2 - - 2 - - - - -
17 John Taylor Brabham 1 - - 1 - - - - -
Bob Anderson Brabham 1 - - - - - - 1 -
Peter Arundell Lotus 1 - - - - - - - 1
Coupe des constructeurs
Pos. Écurie Points
MON

BEL

FRA

GBR

NL

ALL

ITA

USA

MEX
1 Brabham-Repco 40 (43) - (3) 9 9 9 9 4 -
2 Ferrari 31 (32) 6 9 6 - 1 (1) 9 -
3 Cooper-Maserati 24 (26) - 6 3 (2) - 6 3 6
4 BRM 22 9 - - 4 6 3 - -
5 Lotus-BRM 13 - - - - 2 - 2 9
6 Lotus-Climax 8 - - - 3 4 - - 1
7 Eagle-Climax 2 - - 2 - - - - -
McLaren-Ford 2 - - - - - - - 2
9 Brabham-BRM 1 - - 1 - - - - -
McLaren-Serenissima 1 - - - 1 - - - -
Brabham-Climax 1 - - - - - - 1 -

À noter[modifier | modifier le code]

  • 20e victoire en championnat du monde pour Jim Clark.
  • 25e victoire en championnat du monde pour Lotus en tant que constructeur.
  • 14e victoire en championnat du monde pour BRM en tant que motoriste.
  • Bob Bondurant est disqualifié pour avoir reçu une aide extérieure : poussé au démarrage de la course.
  • À l'issue de cette course, l'écurie Brabham remporte la coupe des constructeurs.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. John Surtees a également utilisé des pneus Goodyear lors des essais.
  2. Jochen Rindt a également utilisé des pneus Firestone lors des essais.
  3. Aux USA, seul le temps réalisé sur la voiture utilisée en course est retenu pour l'établissement de la grille de départ ; au cas où Clark choisirait de courir avec la Lotus-Climax, il serait crédité de son chrono du vendredi (1 min 10 s 00) et devrait alors s'élancer en neuvième position, depuis la cinquième ligne.
  4. Tombé en panne sèche en fin de course, Jochen Rindt est parvenu à terminer le 108e tour au ralenti, mais trop lentement pour que celui-ci soit comptabilisé ; aussi est-il classé à un tour du vainqueur.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Johnny Rives, Gérard Flocon et Christian Moity, La fabuleuse histoire de la formule 1, Éditions Nathan, , 707 p. (ISBN 2-09-286450-5)
  2. a et b Alan Henry, Ferrari : Les monoplaces de Grand Prix, Editions ACLA, , 319 p. (ISBN 2-86519-043-9)
  3. L'année automobile no 13 1965-1966, Lausanne, Edita S.A., , 224 p.
  4. Patrick Michel, « La famille Coventry Climax : Le roi est mort, vive le roi ! », Revue auto passion, no 25,‎
  5. Yves Kaltenbach, « Le 16 cylindres en compétition : BRM H16 - 1966-67 », Revue Automobile historique, no 13,‎
  6. a et b Pierre Abeillon, « Lotus 25 et 33 : Toujours une saison d'avance », Revue Automobile historique, no 2,‎
  7. a b c et d (en) Michael Tee, « 8th United States Grand Prix : A Win for Clark - Lotus and B.R.M. H16 », Magazine MotorSport, no 11 Vol.XLII,‎
  8. Christian Moity et Serge Bellu, « La galerie des championnes : 1966/67 : les Brabham-Repco V8 », Revue L'Automobile, no 396,‎
  9. Pierre Ménard, « Brabham BT19, BT20 & BT24 : Triomphe de la simplicité », Revue Automobile historique, no 37,‎
  10. Gérard Gamand, « Cooper 1966-1968 : La lente agonie de la Formule 1 », Revue Autodiva, no 11,‎
  11. Olivier Favre, « Joakim Bonnier : Un seigneur en mission », Revue Automobile historique, no 44,‎
  12. Yves Kaltenbach, « Honda - Formule 1 : 3 litres 1966-1968 », Revue Automobile historique, no 11,‎
  13. a b c et d Revue Sport Auto no 58 -
  14. Doug Nye, McLaren : Formule 1, Can-Am, Indy, Editions ACLA, , 270 p. (ISBN 2-86519-039-0)
  15. a et b Revue L'Automobile no 247 - novembre 1966
  16. (en) Bruce Jones, The complete Encyclopedia of Formula One, Colour Library Direct, , 647 p. (ISBN 1-84100-064-7)
  17. a b c et d (en) Mike Lang, Grand Prix volume 2, Haynes Publishing Group, , 260 p. (ISBN 0-85429-321-3)
  18. a b c d et e (en) Autocourse : The Review of International Motor Sport 1966, Autocourse Publications Ltd, , 216 p.
  19. (en) Automobile Year no 14 1966-1967, Lausanne, Edita S.A., , 282 p.
  20. Revue Moteurs n°58 - novembre-décembre 1966
  21. Edmond Cohin, L'historique de la course automobile, Editions Larivière, , 882 p.