Grand Prix automobile des États-Unis 2005

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Grand Prix des États-Unis 2005
Tracé de la course
Données de course
Nombre de tours 73
Longueur du circuit 4,192 km
Distance de course 306,016 km
Résultats
Vainqueur Drapeau de l'Allemagne Michael Schumacher,
Ferrari,
h 29 min 43 s 181
Pole position Drapeau de l'Italie Jarno Trulli,
Toyota,
min 10 s 625
Record du tour en course Drapeau de l'Allemagne Michael Schumacher,
Ferrari,
min 11 s 497

Michael Schumacher gagne son unique Grand Prix de la saison durant cette épreuve.

Le Grand Prix des États-Unis de Formule 1 2005 a eu lieu sur l'Indianapolis Motor Speedway le 19 juin.

Ce Grand Prix figure dans les annales de la Formule 1 comme la course ayant eu le moins de voitures au départ : seulement six. À la demande de Michelin, les quatorze concurrents chaussés par le manufacturier français ont en effet renoncé à prendre le départ de l'épreuve pour des raisons de sécurité en raison d'une incertitude quant à la résistance de leurs pneus dans le banking. Seules les trois écuries équipées par Bridgestone (la Scuderia Ferrari, Jordan Grand Prix et la Scuderia Minardi) ont donc pris part à la course, remportée par Michael Schumacher.

Chronologie des événements[modifier | modifier le code]

Le resurfaçage du banking[modifier | modifier le code]

Tiago Monteiro marque ses premiers points et son unique podium en F1 durant cette épreuve.
Christijan Albers marque ses seuls points durant cette épreuve.
Narain Karthikeyan marque ses seuls points en F1 durant cette épreuve.
Patrick Friesacher marque ses seuls points durant cette épreuve.
Rubens Barrichello signe son dernier podium de cette saison 2005 durant cette épreuve.

Le virage no 13, un banking, constitue l'attraction du circuit d'Indianapolis dans sa version Formule 1. Il s'agit d'un des quatre virages « relevés » de l'ovale original, lesquels soumettent les pneumatiques à des contraintes latérales particulièrement importantes. La piste d'Indianapolis a été resurfacée (puis meulée pour en accroitre le grip[1]) depuis l'édition précédente et les ingénieurs de Michelin n'ont pas été informés de ce nouvel état de fait ; ils ont donc apporté des pneus dont les spécifications ne sont plus adaptées au nouveau revêtement. Bridgestone, dont la société sœur Firestone équipe les voitures IndyCar participant aux 500 miles, en était informé de fait et a apporté des gommes adaptées[1].

Accidents aux essais[modifier | modifier le code]

Les premiers essais du vendredi sont marqués par le violent accident du pilote allemand Ralf Schumacher dans le banking, à la suite d'une crevaison du pneu arrière gauche de sa Toyota. Ricardo Zonta, le troisième pilote de l'écurie japonaise est également victime d'une défaillance du même type peu de temps après dans un autre virage du circuit.

Michelin examine ses gommes et, tout en ne comprenant pas la cause de leur défaillance, conclut à leur incapacité à couvrir la distance totale du Grand Prix en supportant des passages répétés à vitesse normale dans le banking[2]. Décision est prise d'acheminer de France un autre type de pneus (d'une spécification identique à celle utilisée quelques semaines plus tôt lors du Grand Prix d'Espagne), mais des tests réalisés au cours du week-end à l'usine indiquent qu'ils ne seront pas non plus en mesure de participer à la course dans des conditions normales[1].

Tentatives pour sauver la course[modifier | modifier le code]

Samedi : dialogue Michelin-Whiting[modifier | modifier le code]

Avertissant la direction de course de son incapacité à fournir à ses écuries des gommes en mesure de participer normalement à la course, Michelin lui demande que la vitesse des concurrents soient réduites dans le virage no 13 en modifiant la configuration du circuit[2]. Charlie Whiting, le directeur de course de la FIA, prend aux mots les responsables de Michelin, et leur propose donc de demander à leurs pilotes de réduire leur vitesse dans le virage no 13. Whiting explique également que d'autres solutions sont ouvertes à Michelin pour prendre part à la course : participer avec un type de gomme différent de celui utilisé aux essais (interdit par le règlement sportif, et donc susceptibles d'entraîner des pénalités) ou bien changer de pneus à intervalles réguliers pendant la course (solution autorisée en cas de problèmes de sécurité avérés mais avec des pénalités en cas de dépassement du nombre de pneus alloués par rapport au règlement)[2]. Autant de solutions non retenues par Michelin.

Dimanche : vers un Grand Prix « pirate » ?[modifier | modifier le code]

Le dimanche matin, l'ensemble des directeurs d'écuries (à l'exception notable des représentants de la Scuderia Ferrari) se réunit avec Bernie Ecclestone, les responsables de Michelin et Tony George, le président de l'Indianapolis Motor Speedway, afin de trouver un compromis en mesure de garantir la bonne tenue de la course. La solution qui se dégage est celle de l'installation d'une chicane dans le virage no 13 pour ralentir les voitures et permettre aux pneus Michelin d'effectuer la distance totale prévue. En contrepartie, les pilotes chaussés par le pneumatique Michelin seraient inéligibles à inscrire des points.

Le président de la FIA Max Mosley (absent du Grand Prix, c'est de Londres qu'il est mis au courant du déroulement des événements) refuse catégoriquement cette solution arguant du danger que pourrait représenter le rajout improvisé d'une chicane. S'y ajoutent des considérations juridiques vis-à-vis des assurances, susceptibles de ne pas couvrir des accidents ayant lieu sur un circuit non homologué[1].

L'idée germe chez certains directeurs d'équipe de faire modifier le circuit sans l'accord de la FIA, et donc de disputer une épreuve « pirate », hors championnat, mais sans suite. Dans une interview accordée au mois d'août suivant, le directeur de Minardi Paul Stoddart (qui bien que lié à Bridgestone, souhaitait un compromis en mesure de garantir la présence des pilotes Michelin) révèlera que Mosley a dissuadé les responsables du circuit d'organiser une course sans l'accord de la FIA en les menaçant de représailles[3], version des faits démentie par la FIA[4].

De son côté, la FIA reste ferme et propose aux écuries Michelin de demander à leurs pilotes de ralentir dans le banking (solution rejetée car jugée dangereuse) ou de rentrer aux stands tous les dix tours pour chausser des pneus neufs (solution également rejetée par les équipes Michelin).

La course[modifier | modifier le code]

À quelques minutes du départ, personne ne sait encore ce qui va se passer. Les monoplaces prennent place sur la grille et, à la fin du tour de formation, les sept écuries chaussées par Michelin, soit quatorze voitures, rentrent au stand. Les Ferrari, Jordan et Minardi disputent donc seules la course. Rubens Barrichello prend la tête de la course après le premier ravitaillement, au 27e tour, avant que Michael Schumacher ne reprenne la première position au 49e tour, à la suite d'une directive de course donnée par son écurie, pour remporter son unique victoire de la saison.

Remboursement des billets par Michelin[modifier | modifier le code]

Michelin a remboursé les billets de tous les spectateurs présents pour la course et achète 20 000 billets en vue de les offrir en 2006 aux spectateurs présents en 2005, une manière de promouvoir le Grand Prix des États-Unis.

Qualifications[modifier | modifier le code]

Pos Pilote Écurie Temps Écart
1 16 Drapeau de l'Italie Jarno Trulli Toyota 1 min 10 s 625
2 9 Drapeau de la Finlande Kimi Räikkönen McLaren-Mercedes 1 min 10 s 694 + 0 s 069
3 3 Drapeau du Royaume-Uni Jenson Button BAR-Honda 1 min 11 s 277 + 0 s 652
4 6 Drapeau de l'Italie Giancarlo Fisichella Renault 1 min 11 s 290 + 0 s 665
5 1 Drapeau de l'Allemagne Michael Schumacher Ferrari 1 min 11 s 369 + 0 s 744
6 5 Drapeau de l'Espagne Fernando Alonso Renault 1 min 11 s 380 + 0 s 755
7 2 Drapeau du Brésil Rubens Barrichello Ferrari 1 min 11 s 431 + 0 s 806
8 4 Drapeau du Japon Takuma Satō BAR-Honda 1 min 11 s 497 + 0 s 872
9 7 Drapeau de l'Australie Mark Webber Williams-BMW 1 min 11 s 527 + 0 s 902
10 12 Drapeau du Brésil Felipe Massa Sauber-Petronas 1 min 11 s 555 + 0 s 930
11 10 Drapeau de la Colombie Juan Pablo Montoya McLaren-Mercedes 1 min 11 s 681 + 1 s 056
12 11 Drapeau du Canada Jacques Villeneuve Sauber-Petronas 1 min 11 s 691 + 1 s 066
13 17 Drapeau du Brésil Ricardo Zonta Toyota 1 min 11 s 754 + 1 s 129
14 15 Drapeau de l'Autriche Christian Klien Red Bull-Cosworth 1 min 12 s 132 + 1 s 507
15 8 Drapeau de l'Allemagne Nick Heidfeld Williams-BMW 1 min 12 s 430 + 1 s 805
16 14 Drapeau du Royaume-Uni David Coulthard Red Bull-Cosworth 1 min 12 s 682 + 2 s 057
17 18 Drapeau du Portugal Tiago Monteiro Jordan-Toyota 1 min 13 s 462 + 2 s 837
18 21 Drapeau des Pays-Bas Christijan Albers Minardi-Cosworth 1 min 13 s 632 + 3 s 007
19 19 Drapeau de l'Inde Narain Karthikeyan Jordan-Toyota 1 min 13 s 776 + 3 s 151
20 20 Drapeau de l'Autriche Patrick Friesacher Minardi-Cosworth 1 min 14 s 494 + 3 s 869
  • Accidenté lors des essais du vendredi, Ralf Schumacher est remplacé chez Toyota pour le reste du week-end par Ricardo Zonta, qui avait également participé aux essais du vendredi, mais en qualité de troisième pilote.

Classement[modifier | modifier le code]

Classement[5]
Pos Pilote Écurie Tours Temps/Abandon Grille Points
1 1 Drapeau de l'Allemagne Michael Schumacher Ferrari 73 1 h 29 min 43 s 181 (204,648 km/h) 5 10
2 2 Drapeau du Brésil Rubens Barrichello Ferrari 73 + 1 s 522 7 8
3 18 Drapeau du Portugal Tiago Monteiro Jordan-Toyota 72 + 1 tour 17 6
4 19 Drapeau de l'Inde Narain Karthikeyan Jordan-Toyota 72 + 1 tour 19 5
5 21 Drapeau des Pays-Bas Christijan Albers Minardi-Cosworth 71 + 2 tours 18 4
6 20 Drapeau de l'Autriche Patrick Friesacher Minardi-Cosworth 71 + 2 tours 20 3
Np. 16 Drapeau de l'Italie Jarno Trulli Toyota 0 Non partant 1
Np. 9 Drapeau de la Finlande Kimi Räikkönen McLaren-Mercedes 0 Non partant 2
Np. 3 Drapeau du Royaume-Uni Jenson Button BAR-Honda 0 Non partant 3
Np. 6 Drapeau de l'Italie Giancarlo Fisichella Renault 0 Non partant 4
Np. 5 Drapeau de l'Espagne Fernando Alonso Renault 0 Non partant 6
Np. 4 Drapeau du Japon Takuma Satō BAR-Honda 0 Non partant 8
Np. 7 Drapeau de l'Australie Mark Webber Williams-BMW 0 Non partant 9
Np. 12 Drapeau du Brésil Felipe Massa Sauber-Petronas 0 Non partant 10
Np. 10 Drapeau de la Colombie Juan Pablo Montoya McLaren-Mercedes 0 Non partant 11
Np. 11 Drapeau du Canada Jacques Villeneuve Sauber-Petronas 0 Non partant 12
Np. 17 Drapeau du Brésil Ricardo Zonta Toyota 0 Non partant 13
Np. 15 Drapeau de l'Autriche Christian Klien Red Bull-Cosworth 0 Non partant 14
Np. 8 Drapeau de l'Allemagne Nick Heidfeld Williams-BMW 0 Non partant 15
Np. 14 Drapeau du Royaume-Uni David Coulthard Red Bull-Cosworth 0 Non partant 16

Pole position et record du tour[modifier | modifier le code]

Tours en tête[modifier | modifier le code]

Statistiques[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d (en) A question of tyre safety - GrandPrix.com, 29 juin 2005
  2. a b et c (en) Letter from Representatives of Michelin to Charlie Whiting, the FIA Formula One Race Director - FIA, 19 juin 2005 (voir archive)
  3. (en) Stoddart comments on US Grand Prix - Motorsport.com, 22 juin 2005
  4. (en) FIA denies Stoddart claim - GrandPrix.com, 23 juin 2005
  5. « États-Unis 2005 - Classement », sur statsf1.com (consulté le ).