14e base de soutien du matériel

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14e base de soutien du matériel
Image illustrative de l’article 14e base de soutien du matériel
Insigne régimentaire de la 14e BSMAT

Création
Pays Drapeau de la France France
Allégeance Armée française
Branche Armée de terre
Rôle Matériel
Effectif environ 400 (en 2020)
Fait partie de Service de la maintenance industrielle terrestre
Garnison Nouâtre
Bruz
Poitiers
Ancienne dénomination Établissement de réserve générale du matériel
Surnom 14e BSMAT
Couleurs Gris plomb et bleu foncé
Devise "Fortiores Una"
[Plus fort ensemble]
Anniversaire Saint Éloi (1er décembre)
Commandant Lieutenant-colonel Yann Panaget[1]
Commandant historique Colonel François Antoni

La 14e base de soutien du matériel (14e BSMAT), est l’unique formation au sein de l'Armée de terre française spécialisée en électronique-armement. Elle est l’une des 3 bases de soutien du matériel (avec la 12e et la 13e BSMAT) de l’arme du Matériel.

Elle est subordonnée au Service de la maintenance industrielle terrestre.

La portion centrale est située, depuis sa recréation le , au camp de Nouâtre en Indre-et-Loire.

Historique du camp de Nouâtre[modifier | modifier le code]

1918 : Présence militaire à Nouâtre[modifier | modifier le code]

Cette présence prend forme le , lorsque le sous-lieutenant JACOB, commandant la compagnie T1 du 5e régiment du Génie, prévenait par courrier monsieur le Maire de Nouâtre qu’il avait reçu l’ordre de faire procéder à l’installation, sur le territoire de la commune, d’un cantonnement destiné à 500 hommes.

1918-1940 : Établissement du Génie pour le matériel et la télégraphie[modifier | modifier le code]

Après l’armistice, la place de Nouâtre, initialement détachement du dépôt de prisonniers de guerre de Tours, devient un dépôt de matériels du Génie et de télégraphie militaire. À ce titre, y est entreposé du matériel destiné à la construction de lignes téléphoniques, télégraphiques ainsi que des effets destinés aux services colombophiles de l’armée française, dans la partie sud-ouest du camp.

Les habitants ont du mal à voir s’établir ces militaires dans leur village, comme en témoignent les plaintes déposées pour dégradation des chemins par les véhicules ou parfois pour tapage nocturne (archives départementales).

Toutefois, les relations se pacifient avec la baisse des effectifs militaires au profit de civils, faisant du camp l’un des plus gros employeurs de la région.

Au cours des années suivantes, le camp se développe et sont édifiés des logements, un château d’eau ainsi qu’une clôture encerclant la soixantaine d’hectares de terrain réquisitionnés par le ministère de la Guerre pour constituer le camp.

1940-1945 : Occupation allemande[modifier | modifier le code]

Devant l’avancée des troupes allemandes, le camp de Nouâtre est évacué le . Il est pris par la Wehrmacht le qui fait main basse sur les biens laissés sur place (piles, cuivre, etc.). 300 hommes de troupe sont stationnés dans l’établissement qui sert, pour la durée de la guerre à l’intendance allemande comme dépôt d’essence, de matériel et de nourriture.

Le , les derniers Allemands quittent le camp et sont remplacés par les forces françaises de l’intérieur (FFI). Ces derniers distribuent le charbon stocké par l’occupant aux agriculteurs afin qu’ils puissent procéder aux travaux des champs en cette fin d’été, cette matière première étant destinée à la production de gazogène en temps de guerre et servant de fertilisant des sols.

Après-guerre : Rattachement à l’arme des Transmissions[modifier | modifier le code]

À la libération, l’établissement est rattaché à l’arme des Transmissions, nouvellement créée, et devient ainsi une annexe de l’établissement central du matériel des Transmissions d’Issy-les-Moulineaux.

À ce titre, on y liquide des stocks laissés par l’occupant allemand ainsi que de vieux stocks français qui sont cédés au Service des Domaines. On y entrepose également du matériel récupéré de la « poche atlantique », d’Algérie, d’Indochine et des surplus américains arrivés par trains entiers en 1946 et 1947.

Faute de personnels, de moyens d’exploitation et de surfaces couvertes, le site n’est, au sortir de la guerre, qu’un immense stock de pièces détachées. Toutefois, le commandement s’emploie à améliorer l’organisation, les effectifs et les conditions de travail sur le site, qui incidemment prend de l’ampleur.

Dans un premier temps, des spécialistes militaires radio, radar, téléphonistes, télégraphistes, groupes électrogènes, appelés et engagés, sont affectés à Nouâtre dans le cadre d’une compagnie support du 6e bataillon de Transmissions de Paris. Les ouvriers existants forment une main d’œuvre d’appoint précieuse et se forment progressivement aux techniques nouvelles.

La reprise des conflits de décolonisation impose la vérification et la remise en état rapide de nombre de ces matériels pour en équiper les corps expéditionnaires créés. De nombreux personnels civils, techniciens et ouvriers sont embauchés et forment, de concert avec les spécialistes militaires, l’embryon d’un établissement maîtrisant les techniques nouvelles.

Dans les années 1950, l’établissement se spécialise dans les travaux de réparation profonde (dits de 4e et 5e échelon) impliquant le démontage complets des matériels pour traiter leurs constituants, changer des composants défectueux et le remontage à neuf.

Dans cette dynamique, de nouveaux ateliers voient le jour (traitement de surfaces, peinture, conditionnement et reprographie).

1er juin 1953 : Établissement de réserve générale du matériel des Transmissions – Sud-Ouest (ERGMT-SO)[modifier | modifier le code]

Ainsi, le , gagnant son autonomie, le camp est constitué en tant qu’établissement de réserve générale du matériel de transmission pour la zone de défense Sud-Ouest. Cette émancipation change la structure de l’ancienne annexe qui fonctionne désormais selon une réglementation intérieure qui lui est propre et gérant librement ses crédits destinés au fonctionnement.

Pour faire face aux nouvelles missions qui lui incombent, l’établissement renforce le service des approvisionnements, agrandit et réorganise les ateliers. Du personnel supplémentaire est embauché montant les effectifs à 11 officiers, 24 sous-officiers, 171 personnels civils et 92 ouvriers saisonniers.

14 août 1958 : Établissement de réserve générale du matériel des Transmissions (ERGMT) - Centre[modifier | modifier le code]

La mise sur pied d’un nouvel ERGMT à Toulouse, chargé de soutenir la zone Sud-Ouest modifie la mission de l’ERGMT de Nouâtre qui devient, le , l’ERGMT Centre.

Dans un effort de décentralisation, le service central décide de confier, à compter du , le ravitaillement direct des établissements régionaux situés dans leur zone de défense. Le camp de Nouâtre soutient, dès lors, les établissements régionaux du matériel des Transmissions des 4e et 5e régions militaires. Il continue néanmoins de ravitailler les autres régions de France ainsi que l’Afrique française du Nord (AFN) sur ordre du Service Central.

Les années 1960 et 1970[modifier | modifier le code]

Les années 1960 voient la fin des conflits liés à la décolonisation de l’empire colonial français et de même que la réduction des plans de réparation de tous les matériels issus de la Seconde guerre mondiale. Une nouvelle ère technologique est amorcée avec la mise en service de matériels de transmissions transistorisés de conception française. Cette évolution nécessite une mise à niveau des techniciens de maintenance.

De plus en plus sophistiqués, ils demandent une multiplication du parc d’appareils de mesure et d’outillages spécialisés.

L’apparition des plaquettes imprimées électroniques va engendrer la mise en place du contrôle et du diagnostic automatique de défauts, qui se généraliseront au cours des années 1970 avec l’apparition de circuits intégrés contrôlés par le système TERAPIE (test et réparation des plaquettes imprimées électroniques) et DIADEME (diagnostic et dépannage des matériels électroniques).

1er janvier 1969 : Établissement de réserve générale du Matériel/Transmissions (ERGM/T) de Nouâtre[modifier | modifier le code]

Le service des Transmissions est intégré au service du Matériel le . Les deux parties du camp de Nouâtre sont réunies sous un seul et même commandement, celui de l’établissement de réserve générale du Matériel/Transmissions de Nouâtre. L’entité dispose alors d’un soutien direct automobile, transmissions, équipement et incendie au profit des organismes de la 13e délégation militaire territoriale.

1er janvier 1973 : Établissement de réserve générale du matériel électronique (ERGM/EL) de Nouâtre[modifier | modifier le code]

Dans le cadre de la réorganisation de l’infrastructure du service du Matériel, l’établissement change d’appellation et devient l’Établissement de réserve générale du Matériel/Électronique de Nouâtre. Il est désormais chargé des opérations de maintenance de niveau technique d’intervention de niveau 3 (NTI 3).

1988 : Cession de bâtiments au collège de Nouâtre[modifier | modifier le code]

Le , le ministère de la Défense aliène une partie de la zone Nord, comprenant le bâtiment de direction et le mess de garnison, au profit du ministère de l’Éducation nationale qui y installe à la rentrée 1989 un collège d’enseignement secondaire.

1994 : Établissement du Matériel (ETAMAT) de Nouâtre[modifier | modifier le code]

Le , l’Établissement Régional du Matériel (ERM) devient donc Établissement du Matériel (ETAMAT), à la suite de la DM no  3576/DEF/EMAT/BOE/ORG/330/DR du modifiant les appellations ERM, ERGM, MCS et MCR en « ETAMAT ».

Pour mener à bien ses missions, l’ETAMAT rassemble une centaine de militaires et 230 personnels civils en 1997 :

Sa production est assurée par le groupement des ateliers (GAT) qui compte 130 personnes environ. Elle est destinée au soutien central, au soutien régional pour l’école d’application du Train (EAT), l’école supérieure d’application du Matériel (ESAM), l’école supérieure d’application des Transmissions (ESAT). Le GAT est composé de l’atelier électronique et de l’atelier multi-technique.

Le premier comprend les cellules des bancs de tests, commutation – faisceaux hertziens, études techniques et maintenance logiciel, liaison par satellites, moyens d’extrémité, maintenance station et IEM, radio. Le second les cellules abris techniques mobiles, autos engins blindés, climatiseurs, machines-outils, peinture, tôlerie, traitement de surfaces, sérigraphie, source énergie, stockage groupe électrogènes

1997 : Cession de 11,5 hectares de la zone nord[modifier | modifier le code]

Une zone industrielle est créée sur cet espace cédé.

1999 : Création de la 14e BSMAT de Poitiers[modifier | modifier le code]

La 14e BSMAT est implantée sur 3 villes différentes :

  • le P.C. de la base est situé à Poitiers ;
  • un détachement à Guéret ;
  • un détachement à Nouâtre.

À la suite de ce nouveau rattachement, les activités du camp de Nouâtre restent inchangées.

31 juin 2005 dissolution de la 14e BSMAT[modifier | modifier le code]

La restructuration de l’arme du Matériel entraine la disparition de la 14e BSMAT.

1er juillet 2005 : rattachement à la 12e base de soutien du Matériel de l’Armée de terre[modifier | modifier le code]

L’établissement de Nouâtre devient un détachement de la 12e base de soutien du Matériel dont la portion centrale est située à Neuvy-Pailloux.

Juillet 2017 : création de la 14e base de soutien du Matériel de Nouâtre[modifier | modifier le code]

La 14e base de soutien du matériel est créée le [2], à partir du détachement de Nouâtre de la 12e base de soutien du Matériel. Cette création se fait dans le cadre du déploiement du modèle « au contact » et du développement du plan de maintien en condition opérationnelle terrestre 2025 (MCO-T 2025), se déroule la cérémonie de création de la 14e base de soutien du Matériel, présidée par le général de corps d’armée Francis Autran, directeur central de la structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres (SIMMT), en présence du général de division Philippe Deschamps, directeur du service de la maintenance industrielle terrestre (SMITer) et du général de brigade Pascal Cavatore, commandant de l’école du matériel et Père de l’arme.

Son commandement est confié au Colonel François Antoni.

Juillet 2017 : création du groupement de commandement et de logistique[modifier | modifier le code]

Le , se tient la cérémonie de création du groupement de commandement et de logistique (GCL).

Juillet 2017 : garde de l'étendard du Matériel[modifier | modifier le code]

En , la 14e BSMAT se voit confier la garde de l’Étendard de l’arme du Matériel pour une année.

 : célébration du centenaire de la présence militaire dans le camp de Nouâtre[modifier | modifier le code]

Le , une cérémonie suivie d'une importante présentation ont permis de montrer les savoir-faire détenus par le personnel civil et militaire du site, ainsi que les matériels soutenus.

 : rattachement d'un détachement et d'une unité élémentaire[modifier | modifier le code]

Les 2 et , se sont tenues les cérémonies de rattachement du détachement de Poitiers (incluant le 14e GMEA) et du 13e GMEA de Bruz.

Juillet 2020 : garde de l'étendard du Matériel[modifier | modifier le code]

Le 02 juillet 2020, la 14e BSMAT se voit confier la garde de l’Étendard de l’arme du Matériel pour une année.

 : passation de commandement du chef de corps[modifier | modifier le code]

Le 07 juillet 2020, se tient à Nouâtre la cérémonie de passation de commandement du chef de corps. Le lieutenant-colonel Raoul Burollet succède au colonel François Antoni et prend le commandement de la 14e base de soutien du Matériel.

Traditions[modifier | modifier le code]

Saint-Éloi : Le 01 décembre

Devise[modifier | modifier le code]

En latin "Fortiores una" - signifiant "Plus fort ensemble".

Insignes[modifier | modifier le code]

L’insigne de la 14e BSMAT (IM no  4857/DEF/EMAT/SHAT/DT2 du ) est homologué sous le numéro : G.4591.

La description héraldique est la suivante :

Écu triangulaire argent à une route dentée d’argent partie en cœur de gris plomb et d’azur chargée de deux canons en sautoir d’or surmontés d’une grenade d’argent à neuf flammes fermées.

Chargé en pointe, brochant une partie de la roue, d’un écu français ancien, tiercé en pairle aux armes de Poitiers, de Nouâtre et de Guéret surmontant un essieu d’argent chargé du nombre « 14 » du même au lames de ressort de turquin.

Fanion[modifier | modifier le code]

Le fanion est constitué :

  • des parties flottantes, le tablier : surface carrée, de 50 centimètres de côté, taillé gris plomb côté hampe, et bleu foncé au flottant ;

Les surfaces, réalisées en deux épaisseurs, ont des bords garnis de franges de 4 cm. Elles reçoivent les inscriptions suivantes :

  • l’avers, face de l’emblème vue hampe à gauche, porte en son centre l’attribut du Matériel d’argent et d’or. Il porte la mention :

14e BASE DE SOUTIEN (au-dessus de l’attribut)

DU MATÉRIEL (en dessous de l’attribut)

  • le revers, face de l’emblème vue hampe à droite, porte en son centre une reproduction de l’insigne de la 14e BSMAT.
  • de la partie rigide, la hampe, qui supporte l’enseigne : un fer de lance.

Missions[modifier | modifier le code]

Base de soutien de la métropole, de l’outre-mer, comme des théâtres d'opérations extérieures, la 14e BSMAT a une compétence en électronique armement de troisième niveau (NTI3). Sa mission consiste, hors opérations extérieures, à soutenir toutes les formations implantées sur le territoire en matière de télécommunication de théâtre et d’électronique armement.

Cette mission comporte 4 dimensions :

Réparer[modifier | modifier le code]

Le 11e groupement de maintenance électronique armement réalise des opérations de réparation et d’entretien de haute technicité sur différents types de matériels « télécommunication, métrologie, climatisation, groupe électrogène et abris techniques mobiles». In fine, il s’agit de constituer et de maintenir le parc de gestion dynamique ainsi que de garantir le remplacement et le renforcement des parcs de service permanents des forces. Il répond également à toutes sollicitations d’opérations réactives au profit des forces en opérations intérieures et extérieures.

Approvisionner[modifier | modifier le code]

Le 12e groupement des approvisionnements assure la fonction d’entrepôt central « électronique-armement » et de stockeur avancé pour le SMITer, ainsi que la fonction d’opérateur logistique du MCO terrestre pour ces mêmes matériels. Cette mission consiste à assurer la réception, le stockage, la distribution et l’élimination des rechanges et matériels complets « électronique-armement » détenus au titre de la Gestion Logistique des Biens.

Étudier[modifier | modifier le code]

La 14e BSMAT participe aux études ordonnées par l’État-major du SMITer portant sur la réparation, la modification et l’aménagement des matériels dont il est établissement de marque.

Former[modifier | modifier le code]

La 14e BSMAT participe à l'ensemble des opérations des armées en envoyant en permanence des modules de maintenance adaptés aux besoins. Ses personnels sont déployés en métropole, en outre-mer et sur les théâtres et participent au soutien des forces.

Organisation[modifier | modifier le code]

A l’été 2018, la 14e base de soutien du Matériel sera forte d'environ 400 personnes et sera implantée sur 3 sites différents : Nouâtre, Bruz et Poitiers.

Nouâtre[modifier | modifier le code]

Nouâtre compte environ 230 personnels (2020)

  • l'état-major du régiment : planification de la maintenance, des opérations extérieures, et de l'entrainement, gestion du personnel militaire et civil, logistique ;
  • groupement de commandement et de logistique (GCL) ;
  • 11e groupement de maintenance électronique armement (GMEA) : opérations de réparation et d’entretien de haute technicité sur différents types de matériels « télécommunication, métrologie, climatisation, groupe électrogène et abris techniques mobiles»  ;
  • 12e groupement des approvisionnements (GAP).

Bruz[modifier | modifier le code]

Bruz compte environ 70 personnels (2020)

  • 13e groupement de maintenance électronique armement (GMEA) : maintenance optique, optronique, détection électromagnétique et hydraulique

Poitiers[modifier | modifier le code]

Poitiers compte environ 100 personnels (2020)

  • 14e groupement de maintenance électronique armement (GMEA) : maintenance industrielle NTI3 de l’armement individuel et collectif, bourrellerie et caisses d'emballage et de transport

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Passation de commandement à la base militaire de Nouâtre », sur www.lanouvellerepublique.fr, (consulté le ).
  2. « Armées : la base de Nouâtre monte en puissance », sur www.lanouvellerepublique.fr, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]