Étienne de Bourret

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Étienne de Bourret
Sceau d'Étienne de Bourret, 1321-1322.
Collection Douet d'Arcq n°6793.
Fonction
Évêque diocésain
Archidiocèse de Paris
-
Guillaume de Baufet (d)
Biographie
Décès
Activités
Autres informations
Consécrateur
Pierre tombale d'Etienne de Bourret dans le chœur de Notre-Dame de Paris. Dessin de la collection Gaignières.

Étienne de Bourret ou de Bouret est un ecclésiastique français, évêque de Paris de 1320 à sa mort en .

Biographie[modifier | modifier le code]

Étienne de Bourret est parfois appelé de Borest, ce qui a fait penser qu'il est originaire de Borest dans le département de l'Oise. Il semble plutôt avoir des liens familiaux avec Saint-Germain-en-Laye, puisqu'il prévoit par testament une fondation pour financer la desserte d'une chapelle fondée par ses ancêtres à Feuillancourt, hameau de Saint-Germain[1].

Promotion à l'épiscopat[modifier | modifier le code]

Étienne de Bourret est maître des écoles de Poitiers, quand, le , il est élu doyen du chapitre de Chartres. Il est élu évêque de Paris le — son prédécesseur, Guillaume de Baufet, étant mort le  — et sacré le par Guillaume-Pierre Godin, cardinal évêque de Sabine. Il doit attendre jusqu'au pour que le roi de France Philippe V le Long lui délivre le temporel du diocèse[1].

En février 1322, Étienne de Bourret participe au concile provincial présidé par l'archevêque de Sens, Guillaume de Melun[1].

Annulation du mariage du roi[modifier | modifier le code]

La même année, Étienne de Bourret se prononce pour l'annulation de la dispense accordée par le pape Clément V pour le mariage du roi Charles IV le Bel et de Blanche de Bourgogne. Il répond ainsi à la demande du roi, qui a fait enfermer sa femme depuis 1314, accusée d'adultère dans le cadre de l'affaire de la tour de Nesle[1].

Le , la cause est soumise par le roi à l'ordinaire du diocèse de Paris, l'évêque Étienne de Bourret assisté de Jean de Marigny, évêque de Beauvais, et du notaire apostolique Geoffroy du Plessis. Pierre Gauvain, procureur du roi, invoque divers arguments. Après l'audition de nombreux témoins, Étienne de Bourret transmet le dossier le au pape Jean XXII[2]. Celui-ci prononce l'annulation du mariage le [1],[2].

Saint Thomas d'Aquin[modifier | modifier le code]

Le , Étienne de Bourret publie une ordonnance déclarant légitime la doctrine de Thomas d'Aquin, canonisé deux ans auparavant. Il annule ainsi les censures prononcées par ses prédécesseurs sur le siège épiscopal de Paris, en particulier la censure publiée par l'évêque Étienne Tempier en 1277[1],[3],[4],[5],[6],[7],[8]. Il vante même les mérites du nouveau saint[3].

Étienne de Bourret meurt à Avignon le 7 ou le [1].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g Lesort 1938, p. 250.
  2. a et b Guillaume Mollat, « Jean XXII et Charles IV le Bel (1322-1328) », Journal des savants, vol. 2, no 1,‎ , p. 92–106 (lire en ligne, consulté le ).
  3. a et b (en) Leonardas V. Gerulaitis, « The Canonization of Saint Thomas Aquinas », Vivarium, vol. 5, no 1,‎ , p. 25–46 (ISSN 0042-7543, lire en ligne, consulté le ).
  4. Roland Hissette, « Aegidii Romani Opera omnia, III, I: Apologia. Édition et commentaire par Robert Wielockx », Revue philosophique de Louvain, vol. 84, no 62,‎ , p. 266–269 (lire en ligne, consulté le ).
  5. Luca Bianchi, « Conférence de M. Luca Bianchi », Annuaire de l'École pratique des hautes études, section des sciences religieuses, vol. 108, no 104,‎ , p. 389–393 (lire en ligne, consulté le ).
  6. Roland Hissette, « Philosophie et théologie en conflit : saint Thomas a-t-il été condamné par les maîtres parisiens en 1277 ? », Revue théologique de Louvain, vol. 28, no 2,‎ , p. 216–226 (DOI 10.3406/thlou.1997.2883, lire en ligne, consulté le ).
  7. Marta Borgo, « Lire la Somme de théologie dans son ensemble », Revue des sciences philosophiques et théologiques, vol. 101, no 2,‎ , p. 321–360 (ISSN 0035-2209, DOI 10.3917/rspt.1012.0321, lire en ligne, consulté le ).
  8. Alain de Libera, Raison et Foi : Archéologie d'une crise (d'Albert le Grand à Jean-Paul II), Paris, Le Seuil, coll. « L'Ordre philosophique », , 510 p. (ISBN 978-2-02-061287-6, DOI 10.3917/ls.deli.2017.01, lire en ligne), p. 223.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]