École de pilotage Caudron du Crotoy

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École de pilotage Caudron du Crotoy
Histoire
Fondation
Dissolution
transfert à Ambérieu-en-Bugey en 1928
Statut
Type
École de pilotage
Fondateur
Directeur
Edmond de Laët (1874-1942), chef pilote
Localisation
Pays
Ville
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L' École de pilotage Caudron au Crotoy est une école de formation de pilotes professionnels civils, fondée en 1910 par les deux frères Caudron : Gaston ( - ) et René ( - ), originaires de la Somme. Elle est doublée d'une école de pilotes militaires à partir de 1913. C'est aussi un ancien aérodrome avant la Première Guerre mondiale et avant la Seconde Guerre mondiale.

École de pilotage civil[modifier | modifier le code]

Historique[modifier | modifier le code]

Les frères Caudron s'installent ici en juin 1908 et y font bâtir un premier hangar sur le bord de mer le long de la plage de sable fin, pour y construire leur planeur biplan de 60 m2 et le faire voler une centaine de mètres. Ils ouvrent leur école en 1910[1]. Elle devient vite une des écoles les plus réputées de France. C'est ici qu'un bon nombre des futurs as de l'aviation seront brevetés. Ils font le circuit classique : Le Crotoy - Le Touquet - Le Crotoy. Par suite des nombreux capotages dans le sable, seront installés des ateliers de réparation et d'entretien, une cantine, puis un marchand de cartes postales. Le 25 février 1913, l'école de pilotage civile se double d'une école de pilotage militaire. À partir de 1915, quatre grands hangars sont construits en bois et métal[2]. En 1917, elle devient école de bombardement. Elle sera d'ailleurs bombardée le 15 septembre 1918.

Le vendredi 27 août 1920, le roi des Belges Albert vint visiter les installations des frères Caudron. Une foule nombreuse se pressait sur la plage pour acclamer le roi[3].

C'est sur ce terrain que Bessie Coleman, première femme pilote noire aux États-Unis, passe son brevet de pilote le 15 juin 1921.

Matériel[modifier | modifier le code]

Piste[modifier | modifier le code]

La piste est située sur la plage, à marée basse, à environ 1 km au Nord-Ouest de la ville.

Instructeurs civils[modifier | modifier le code]

  • Edmond de Laët, pilote belge né en 1874, brevet civil belge n°34, délivré le 9 mars 1911, brevet civil français n°3109, un peu plus tard. Il fut peut être breveté militaire en 1914. Chef pilote chez Caudron dans les années 1920, et mort le 12 juin 1942[4].
  • Auguste Maïcon (1891-1974), brevet de pilote n°695 du .

Élèves civils célèbres[modifier | modifier le code]

(liste alphabétique non exhaustive)

Personnalités et pilotes civils morts sur ce terrain[modifier | modifier le code]

  • Élise Deroche, le , première femme brevetée pilote. Le jour de son décès, elle n'était pas aux commandes.

École de pilotage militaire[modifier | modifier le code]

L'école est inaugurée le 23 février 1913, après qu'une circulaire du définit les conditions de désignation des futurs pilotes d'aéroplanes qui continuent cependant à être formés par des constructeurs privés. Le 22 octobre 1910 est créée l'Inspection permanente de l'aéronautique militaire qui est placée sous la tutelle du général Roques. Dans l'urgence, le ministre de la guerre autorise dès , le recours aux écoles privées civiles des sociétés Farman, Blériot et Caudron, établies respectivement à Étampes, Buc et au Crotoy, pour la formation du personnel navigant et du personnel au sol[6].

Les appareils commandés se limitent à quatre firmes : Morane-Saulnier pour la chasse, Avions Farman pour la reconnaissance, Caudron pour le réglage de tir et Voisin pour le bombardement.

L'école fut bombardée le 15 septembre 1918, faisant plusieurs victimes.

Matériels[modifier | modifier le code]

Breguet
  • Breguet XIV B.2 : cette section en 1918 compte 8 appareils dont les 747 - 1115 - 1271 - 1513 - 1912.
Caudron
  • Caudron type E N°34, immatriculé CC.3, offert à l'armée par souscription et baptisé Entente cordiale, réceptionné par le SFA en [7].
  • Caudron type E nmr SFA 3, 1911, offert le et baptisé Strasbourg, offert par M. A. Stachling ; pilote : soldat Jacquemart.
  • Caudron G II N° 37[8]
  • Caudron type E N° 41
  • Caudron G III 6307
  • Caudron R.4 et Letord 2 : plusieurs appareils bimoteurs en 1918.
Dorand
Farman
  • Farman F.50 : plusieurs appareils dont le 6670 en . F.35 du au  ; F.52 du au  ; F.215 du 1er janvier au [9].
Nieuport
  • 69 appareils du au
  • 15 du 11 au [10]
Salmson
  • SAL 27 du 6 au [10]
Sopwith
  • Sopwith 1B.2 (version bombardier biplace) dont les 911 - 1174 - 1273 - 3211 - 4080 - de la section Sopwith qui compte en 1918 25 appareils.
Voisin Frères

Piste[modifier | modifier le code]

Sur la plage à marée basse, à 1 km au nord-ouest de la ville, la même que pour les civils.

Dirigeants de l'école militaire[modifier | modifier le code]

Instructeurs militaires[modifier | modifier le code]

  • Auguste Maicon (1891-1974), instructeur des premières formations d'élèves pilotes militaires.
  • Victor Guerreau (1888-1974), chef pilote au Crotoy et Avord.

Élèves brevetés pilotes militaires[modifier | modifier le code]

(liste chronologique non exhaustive)

  • Lieutenant Paul Gérard, commandant le camp, brevet de pilote militaire N° 173, du , brevet aéroclub de France : N°857.
  • Lieutenant Alphonse Edmond Louis Le Bihan (1882-1941), élève pilote au 1er groupe, brevet pilote aéroclub de France N°877, brevet pilote militaire N°218 à l'école du Crotoy le . Commandant l'escadrille C.51 du au .
  • Sapeur Paul Georges Defougère, pilote, moniteur de l'école d'aviation, brevet de pilote militaire N°230, brevet de l'aéroclub de France N°1142.
  • Gustave Naudin, brevet pilote militaire N°4818 du .
  • Lieutenant Charles Antoine Tavera (1894-?), élève de l'École spéciale de Saint-Cyr, breveté pilote militaire au Crotoy le , brevet militaire n° 7463.
  • Brigadier Gabriel Pallier sur Caudron 80 FP le .
  • Victor Herlemont (1896-1968), brevet pilote militaire N°9186, le .
  • Robert Philippe, pilote de bombardier sur Sopwith le , brevet de pilote militaire N°11094 du .
  • Sergent Émile Evariste FRICK, entré à l’école du Crotoy le après 25h20 de vol et 108 atterrissages, il passe les épreuves du Brevet Militaire N°6218 le .

Élèves de l'école militaire morts pour la France[modifier | modifier le code]

(liste alphabétique, non exhaustive)

  • Maurice Barre (-), sergent, décédé des suites de ses blessures.
  • Jean Boineaud, sergent mort le à l'hôpital auxiliaire n°44 du Crotoy à la suite d'un accident d'avion.
  • Edouard Boncourt (-), adjudant-pilote, 3e Groupe d'Aviation, décédé des suites de ses blessures reçues dans l'accident de son avion, à l'école d'application de bombardement du Crotoy, à l'hôpital auxiliaire n°44 du Crotoy.
  • Jean Bourdil (- ), 1re Classe, 1er Groupe d'Aviation, accident d'avion au Crotoy.
  • Marcel Claudel (1894-1918), décédé des suites de ses blessures lors du bombardement de l'école le .
  • Albert Cissey, 1re Classe, accident d'avion à l'école de pilotage du Crotoy, mort le .
  • Marcel Claudel, né le , 2e Classe, mort le à l'école de pilotage du Crotoy lors du bombardement de l'école par les Allemands.
  • Robert Clément, maréchal des logis, mort le , accident d'avion.
  • Joseph Compagnon (1889-1918), 2e Classe, décédé de ses blessures lors du bombardement de l'école le 15 septembre 1918.
  • Sydney Bolton Cragg, Second-Lieutenant Australian de la Royal Flyng Corps mort le au Crotoy, âgé de 27 ans.
  • Roger Dix , lieutenant américain mort le au Crotoy.
  • Jean Estradère (1891-1917), caporal 1er Groupe d'Aviation, décédé lors de la chute de son avion à l'école du Crotoy le .
  • Paul Gombault (1886-1916), 1re Classe, 1er Groupe d'Aviation décédé des suites de ses blessures reçues lors de l'accident de son avion, mort le à l'hôpital N° 44 du Crotoy.
  • Jules Jolly, maréchal des logis, mort le à la suite d'une maladie à l'hôpital n°44 du Crotoy.
  • Félix Lambert (1892 - ), 1er Groupe d'Aviation, maréchal des logis, brigadier décédé des suites de ses blessures lors de la chute de son avion (hôpital n°44 du Crotoy).
  • Arthur Langlois , maréchal des logis, 1er Groupe d'Aviation, mort le , accident d'avion à l'école de pilotage du Crotoy.
  • Jean Legrain, mort le Le Crotoy, raison non définie, 1er Groupe d'Aviation.
  • Alphonse Marechet, caporal, mort le accident d'avion.
  • Louis Ollier, maréchal des logis, 1er Groupe d'Aviation, mort le à l'hôpital n°44 du Crotoy, à la suite d'un accident d'avion.
  • Raymond Postel, brigadier, pilote, mort le à l'hôpital n°44 du Crotoy, des suites de l'accident de son avion.
  • J. V. Scanlon, tombes du Commonwealth, décédé au Crotoy le .
  • Robert Sevault ( - ), brigadier, décédé à la suite de la chute de son avion au Crotoy, hôpital auxiliaire n°44.
  • Gaston Simonet, caporal, tué dans un accident d'avion en 1916 date exacte non connue[11].
  • Henri Six, maréchal des logis, caporal, 1er Groupe d'Aviation, mort le à l'hôpital n°44 du Crotoy à la suite d'un accident d'avion.
  • Charles Thomas, sergent, ( - |1915) à l'hôpital auxiliaire n°44 du Crotoy d'un accident d'avion sur la piste du Crotoy.
  • Pierre Tourres, adjudant, tué le à Cahon après avoir évacué en parachute le LeO 451 n° 128  abattu par la Flak.
  • Georges Trouillard, caporal, mort le à la suite d'un accident d'avion lors d'un entraînementau bombardement à l'école d'application de bombardement du Crotoy.
  • Alphonse Wech, caporal, mort le à l'école d'application de bombardement du Crotoy.

Morts en 1919[modifier | modifier le code]

  • Albert Cheradam, mort le , accident d'avion.

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Civile
Militaire
  • Généraux Christienne & Lissarague, Histoire de l'aviation militaire française, Paris, Charles Lavauzelle, 1980. (Cote SHD/DAA: G/307/1)
  • Marcel Jullian, La grande bataille dans les airs 1914-1918, Paris, Presses de la Cité, 1967. (Cote SHD/DAA: 491).
  • Eric André, Le général Roques, inspecteur permanent de l'Aéronautique, dans : Revue historique des armées, n°3/1988, p. 57-67
  • Francine de Auer-Véran, sous la direction de Pascal Gallien, Georges Rech et Agnès Chablat-Beylot, Archives de l'aéronautique militaire de la première guerre mondiale , répertoire numérique détaillé de la série A (1914-1919) et guides des sources, château de Vincennes, 2008.
  • Fernand Poidevin, Inauguration de l'École d'Aviation Militaire, , Discours Officiels et comptes rendus de la presse, illust de F. Poidevin, Impr. F. Dumont, Rue, 1913
  • Ouvrage collectif, Les escadrilles de l'aéronautique militaire française - Symbolique et histoire - 1912-1920, publié par le SHAA de Vincennes en 2003.
  • Commandant E Moreau-Bérillon, L'aviation française 1914-1940, ses escadrilles, ses insignes, publié à compte d'auteur en 1970.
  • Frank W.Bailey et Christophe Cony, The French Air Service War Chronology 1914-1918, éditions Grub Street en 2001.
  • Les Armées françaises dans la Grande Guerre publié à partir de 1922 par le Ministère de la Guerre.
  • Daniel Porret, Les "As" français de la Grande Guerre, deux tomes par publié par le SHAA en 1983.
  • Patrick Gmeline, Baron rouge et Cigogne blanche, Presses de la Cité, 2011
  • Encyclopédie illustrée de l'aviation, éditions Atlas en 1986.
  • Henri Guyot : Site Internet "Traditions des escadrilles de l'Armée de l'Air"
  • Jean-Jacques Leclercq : Site Internet "Les Insignes de l'Armée de l'Air"
  • Ministère de la Défense : Site Internet "Mémoires des hommes"
  • SJoël Huret: Site Internet " Pages 14-18 "

Notes et références[modifier | modifier le code]

  • Sous-série 1 A 27-28 Écoles 1 A 27/1: écoles d'Ambérieu Avord... Le Crotoy, Pau et Rue
  • Dossiers SHD, série A
  1. Archives départementales du département de la Somme 8 Fi 4538
  2. Les escadrilles de l'aviation militaires française 1914-1919
  3. Extrait : Pilote de la Somme du 31 août 1920
  4. André Dillien, Ce que nous savons des promotions de navigants militaires belges 1887-1920, dans Registre Historique des pilotes militaires belges de 1887 à 1945
  5. Jacques Moulin, Compilation, liste alphabétique des pilotes aviateurs brevetés en France avant le 2 août 1914 (2009)
  6. Marie-Catherine Dubreil-Villatoux, chargée de recherche au département de l'Armée de l'air du Service historique de la Défense, dans : Archives de l'aéronautique militaire de la première guerre mondiale, répertoire numérique détaillé de la série A (1914-1919), par Francine de Auer-Véran sous la direction de Pascal Gallien, Vincennes, 2008.
  7. le site Albin Denis donne Nmr 4 type E, 1911 offert le 30 janvier 1913, Baptisé Entente Cordiale ; pilote : lieutenant Gérard
  8. Carte postale 1914-1915
  9. Sources les escadrilles militaires françaises de l'aviation, 1914-1919; Dossiers SHD série A€.
  10. a et b Sources, Les escadrilles militaires françaises de l'Aviation 1914-1914, Dossiers SHD série A
  11. Signalé dans l'Aérophile du 15 juin 1916