« Autisme » : différence entre les versions

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{{Infobox Maladie
{{Infobox Maladie
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L' '''autisme''' est un [[trouble]] du [[développement]] caractérisé par une [[Relation humaine|interaction sociale]] et [[communication]] déstabilisées, et par un [[comportement]] restreint et répétitif. Ces signes se développent tout d'abord durant l'enfance dès l'âge de trois ans<ref name=DSM-IV-TR-299.00>{{ouvrage|titre=Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux|édition=4{{ème}}, révision textuelle ([[DSM-IV-TR]]) |auteur=Association Américaine de Psychiatrie|année=2000|isbn=0-89042-025-4}}</ref>. L'autisme affecte le processus d'information du [[cerveau humain|cerveau]] au niveau des [[synapses]] ; cependant, la manière dont cette affection survient reste inconnue<ref name=Levy>{{ouvrage|langue=anglais|auteur=Levy SE, Mandell DS, Schultz RT |titre=Autisme |journal=Lancet |volume=374 |pages=1627–38 |année=2009 |pmid=19819542 |doi=10.1016/S0140-6736(09)61376-3 |pmc=2863325}}</ref>. L'autisme est l'un des trois troubles reconnus dans le [[spectre autistique]], les deux autres étant le [[syndrome d'Asperger]], avec délais manquants dans le développement cognitif et du langage, et le [[trouble envahissant du développement non spécifié]], lorsque les critères diagnostics du syndrome d'Asperger et de l'autisme ne sont pas perçus<ref name=Johnson>{{en}} {{ouvrage|journal=Pediatrics |année=2007 |volume=120 |pages=1183–215 |titre=Identification and evaluation of children with autism spectrum disorders |auteur=Johnson CP, Myers SM, Council on Children with Disabilities |doi=10.1542/peds.2007-2361 |pmid=17967920 |url=http://pediatrics.aappublications.org/cgi/content/full/120/5/1183 |laysummary=http://aap.org/advocacy/releases/oct07autism.htm |consulté le=29 octobre 2007}}</ref>.


L'autisme a une forte base génétique, bien que les [[Héritabilité de l'autisme|gênes de l'autisme]] soient complexes. Les parents aperçoivent habituellement quelques signes durant les deux premières années de leur enfant. Les signes se développent au fur et à mesure, mais certains enfants autistes se développent normalement et, par la suite, [[Autisme régressif|régressent]]<ref name=Stefanatos>{{ouvrage|langue=anglais|auteur=Stefanatos GA |titre=Regression in autistic spectrum disorders |journal=Neuropsychol Rev |volume=18 |pages=305–19 |année=2008 |pmid=18956241 |doi=10.1007/s11065-008-9073-y }}</ref>{{,}}<ref name=Volkmar>{{ouvrage|langue=anglais|auteur=Volkmar F, Chawarska K, Klin A |titre=Autism in infancy and early childhood |journal=Annu Rev Psychol |année=2005 |volume=56 |pages=315–36 |doi=10.1146/annurev.psych.56.091103.070159 |pmid=15709938 }}</ref>. Une intervention cognitive et [[comportement]]ale dès les premiers symptômes peuvent aider les enfants autistes à gagner en autonomie, en assurance sociale et aux habitudes de communication<ref name=CCD>{{ouvrage|langue=anglais|journal=Pediatrics |année=2007 |volume=120 |pages=1162–82 |titre=Management of children with autism spectrum disorders |auteur=Myers SM, Johnson CP, Council on Children with Disabilities |doi=10.1542/peds.2007-2362 |pmid=17967921 |url=http://pediatrics.aappublications.org/cgi/content/full/120/5/1162 |laysummary=http://aap.org/advocacy/releases/oct07autism.htm}}</ref>. Bien qu'il n'existe aucun remède connu<ref name=CCD/>, il est rapporté que des enfants autistes sont guéris<ref name=Helt>{{ouvrage|langue=anglais|auteur=Helt M, Kelley E, Kinsbourne M ''et al.'' |auteur= |titre=Can children with autism recover? if so, how? |titre.= |journal=Neuropsychol Rev |volume=18 |pages=339–66 |année=2008 |pmid=19009353 |doi=10.1007/s11065-008-9075-9 }}</ref>. Les enfants autistes ne vivent habituellement pas leur indépendance une fois l'âge adulte atteint, bien que certains y arrivent malgré tout<ref name=HowlinCharman>{{ouvrage|langue=anglais|auteur=Howlin P, Magiati I, Charman T |titre=Systematic review of early intensive behavioral interventions for children with autism |journal=Am J Intellect Dev Disabil |volume=114 |pages=23–41 |année=2009 |pmid=19143460 |doi=10.1352/2009.114:23-41}}</ref>.
Le terme '''autisme''' tend à désigner aujourd'hui un trouble affectant la personne dans trois domaines principaux:
{{Sommaire limité au niveau 2}}
* anomalies de la communication orale et/ou non verbale
* anomalies des interactions sociales
* centres d'intérêts restreints.
Ces critères ont été pour la première fois mis en évidence par Lorna Wing<ref>Critères mis en évidence pour l'ensemble de troubles du [[spectre autistique]] en [[1982]] par [[Lorna Wing]] dans '''The handicaps of autistic children'' (numéro OCLC 32699490)</ref>. Ils ont été repris ensuite dans la classification médicale de l'[[OMS]], la [[CIM-10]]. Cette classification place l'autisme dans la catégorie des [[Trouble envahissant du développement|troubles envahissants du développement]] (TED).


== Signes et symptômes ==
Le terme est également utilisé plus ou moins indépendamment des critères diagnostiques pour qualifier les [[Trouble envahissant du développement|TED]]s en général ou pour identifier un symptôme ou l'attitude psychologique théorisé sur cette base dite de "retrait autistique" (par exemple dans le cas de l'[[hospitalisme]]).
En [[1982]], [[Lorna Wing]] met en évidence trois traits caractéristiques en démontrant leur prévalence dans le cadre des troubles du développement : troubles de la communication verbale et non-verbale, troubles des relations sociales, centres d'intérêt restreints et/ou des conduites répétitives. Dénommé plus tard ''triade autistique''<ref>Par exemple dans cet [http://www.ncbi.nlm.nih.gov/entrez/dispomim.cgi?id=209850 article anglophone]</ref>, elle est devenue un critère prépondérant d'identification : Dans la [[CIM-10]], pour identifier l'autisme infantile défini notamment par :

Il semble qu'actuellement, en l'état des recherches, on puisse relier l'autisme à un « désordre neurologique des premiers stades de développement du cerveau »<ref>2006 ''Autism: A Neurological Disorder of Early Brain Development'', ISSN 0012-1622 (dans ''Developmental Medicine & Child Neurology'', 48, n°10 (2006): 862)</ref>. Les investigations sur ce qui induirait cet état n'ont pas abouti à des conclusions fermes, même si des combinaisons de facteurs génétiques sont présentés comme cause possible du caractère héréditaire<ref>Abrahams BS, Geschwind DH. [http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2756414/ Advances in autism genetics: on the threshold of a new neurobiology]. Nat Rev Genet. 2008;9(5):341–55. doi:10.1038/nrg2346. PMID 18414403.</ref>.

En termes de [[diagnostic clinique]], pour des raisons historiques liées à la progression des connaissances sur ces troubles, le terme d'autisme est souvent employé pour désigner l'[[autisme infantile]] issu de la définition de [[Léo Kanner]], mais d'autres diagnostiques distincts sont qualifiés d'autisme, comme l'autisme atypique par exemple, et en général le [[syndrome d'Asperger]].

Afin de dépasser cette ambiguïté de terminologie, l’autisme et les autres troubles envahissants de développement tendent aujourd'hui à être regroupés sous l'appellation générique de '''troubles du spectre autistique''' (abrégé TSA), même s'il reste des distinctions au sein de ce spectre<ref>Cette dénomination a été intégrée à l'édition ''TR'' du DSM-IV, et les prochaines versions du DSM et du [[CIM]] prévoient de revoir les critères de classification et d'identification.</ref>. Selon une publication de juillet [[2009]] de l'association Autisme-Europe<ref>[http://www.autismeurope.org/portal/Portals/2/Autism-PWASD.fr2.pdf ''Personnes atteintes d'autisme, identification, compréhension, intervention''] {{pdf}} p.7</ref> :
{{début citation}}Le terme de diagnostic TSA remplace à présent « autisme » ou encore « trouble envahissant du développement » afin de mettre l’accent sur
# la spécificité des troubles du développement social,
# la grande variabilité des symptômes individuels.{{fin citation}}

Le mot autisme renvoie également à de nombreuses considérations qui ne tiennent pas du trouble clinique. Depuis les années 1990, des auteurs autistes (ayant eu un diagnostic d'autiste infantile dans leurs enfance) ont décrit de leurs point de vue leurs singularités<ref>* 1986 [[Temple Grandin]], ''Ma vie d'autiste'', (trad fr 1994) {{ISBN|978-2738102654}}
* 1992 [[Donna Williams]], ''Si on me touche, je n'existe plus'', 1992 {{ISBN|978-2290134450}}.
* 1994 [[Birger Sellin]], ''Une âme prisonnière'', {{ISBN|2-221-07762-8}}.
* ...</ref>. La mise en évidence des aspects non lacunaires s'est depuis largement développée notamment par l'intermédiaire d'internet.

D'autre part, le langage courant ou journalistique tend à utiliser le terme d'autisme selon ces bases étymologique pour désigner la conduite de quelqu'un se repliant sur lui-même, voir refusant d'écouter les autres : « l'autisme du gouvernement » par exemple. Si ce sens est commun, il n'est pourtant absolument pas représentatif de l'autisme au sens clinique, car {{citation|le problème de l'autisme n'est pas le manque de désir d'interagir et de communiquer, mais un manque de possibilité de le faire<ref>extrait de ''Comment aborder les problèmes d'interaction des personnes autistes'', conférence du D{{r}} [[Lorna Wing]] traduite pas Chantal Tréhin ([http://autismemtl.iquebec.com/articles/interaction.html Texte consultable en ligne])</ref>.}}

== Présentation générale ==
=== Notion de spectre autistique ===
En [[1982]], [[Lorna Wing]] met en évidence trois traits caractéristiques en démontrant leur prévalence dans le cadre des troubles du développement :
* troubles de la communication verbale et non-verbale ;
* troubles des relations sociales ;
* centres d'intérêt restreints et/ou des conduites répétitives.
Dénommé plus tard ''triade autistique''<ref>Par exemple dans cet [http://www.ncbi.nlm.nih.gov/entrez/dispomim.cgi?id=209850 article anglophone]</ref>, elle est devenue un critère prépondérant d'identification :

* Dans le [[CIM-10]], pour identifier l'autisme infantile défini notamment par :
{{début citation}}une perturbation caractéristique du fonctionnement dans chacun des trois domaines psychopathologiques suivants: interactions sociales réciproques, communication, comportement (au caractère restreint, stéréotypé et répétitif)<ref>http://www.med.univ-rennes1.fr/noment/cim10/cim10-c5.c_p10.html#F84.0</ref>.{{fin citation}}
{{début citation}}une perturbation caractéristique du fonctionnement dans chacun des trois domaines psychopathologiques suivants: interactions sociales réciproques, communication, comportement (au caractère restreint, stéréotypé et répétitif)<ref>http://www.med.univ-rennes1.fr/noment/cim10/cim10-c5.c_p10.html#F84.0</ref>.{{fin citation}}


* Dans le [[DSM-IV]], pour identifier un trouble autistique on décrit un ensemble de troubles affectant la personne dans les trois domaines suivants<ref>Il précise que ces derniers doivent être accompagnés d'un trouble dans au moins un des trois domaines suivants :
Dans le [[DSM-IV]], pour identifier un trouble autistique on décrit un ensemble de troubles affectant la personne dans les trois domaines suivants<ref>Il précise que ces derniers doivent être accompagnés d'un trouble dans au moins un des trois domaines suivants : les interactions sociales, le langage utilisé dans la communication sociale, la symbolique ou les jeux d'imagination.
* les interactions sociales ;
* le langage utilisé dans la communication sociale ;
* la symbolique ou les jeux d'imagination.
Et il exclut le [[syndrome de Rett]] et le [[trouble désintégratif de l'enfance]] : [http://www.autreat.com/dsm4-autism.html définition exacte en anglais], [http://autisme.france.free.fr/docs/c4.htm traduction française]</ref> :
Et il exclut le [[syndrome de Rett]] et le [[trouble désintégratif de l'enfance]] : [http://www.autreat.com/dsm4-autism.html définition exacte en anglais], [http://autisme.france.free.fr/docs/c4.htm traduction française]</ref> :
# la communication (on observe des déficiences qualitatives) ;
# la communication (on observe des déficiences qualitatives) ;
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{{début citation}}Il est devenu usuel de réunir sous l'étiquette générale de « troubles du spectre autistique » l'autisme typique, dit « de Kanner », les autismes « de haut niveau » et le syndrome d'Asperger<ref name=ae>A. Bottéro en décembre 2008 dans ''Neuropsychiatrie : tendances et débats'' 2008 n°35 [http://www.neuropsychiatrie.fr/numero-article.asp?pId_art=64&pId_num=41 source en ligne]</ref>.{{fin citation}}
{{début citation}}Il est devenu usuel de réunir sous l'étiquette générale de « troubles du spectre autistique » l'autisme typique, dit « de Kanner », les autismes « de haut niveau » et le syndrome d'Asperger<ref name=ae>A. Bottéro en décembre 2008 dans ''Neuropsychiatrie : tendances et débats'' 2008 n°35 [http://www.neuropsychiatrie.fr/numero-article.asp?pId_art=64&pId_num=41 source en ligne]</ref>.{{fin citation}}


== Catégorisations ==
=== Catégorisation des troubles liés à l'autisme ===

L'utilisation de classifications permet de catégoriser les diverses formes d'autisme, ainsi que de les différencier d'autres troubles. Cependant une [[classification]] est une représentation de la réalité, et non la réalité elle-même, c'est-à-dire qu'elle ne crée pas un ordre de réalité, mais catégorise ceux qu'elle trouve dans la réalité qui lui est extérieure.
L'utilisation de classifications permet de catégoriser les diverses formes d'autisme, ainsi que de les différencier d'autres troubles. Cependant une [[classification]] est une représentation de la réalité, et non la réalité elle-même, c'est-à-dire qu'elle ne crée pas un ordre de réalité, mais catégorise ceux qu'elle trouve dans la réalité qui lui est extérieure.
Si les critères semblent sur le point d'évoluer significativement<ref>{{citation|La future révision des systèmes de classification, sur la base de nouvelles données de recherche de sources diverses, va modifier les classifications et critères de diagnostic actuels pour tous les troubles psychiatriques.}} [http://www.autismeurope.org/portal/Portals/2/Autism-PWASD.fr2.pdf ''Personnes atteintes d'autisme, identification, compréhension, intervention''] {{pdf}} p. 7</ref>, la classification [[CIM-10]] de l'[[Organisation mondiale de la santé]] reste la référence en 2009 pour distinguer les différents troubles autistique, et comparer les critères d'identification nationaux :
Si les critères semblent sur le point d'évoluer significativement<ref>{{citation|La future révision des systèmes de classification, sur la base de nouvelles données de recherche de sources diverses, va modifier les classifications et critères de diagnostic actuels pour tous les troubles psychiatriques.}} [http://www.autismeurope.org/portal/Portals/2/Autism-PWASD.fr2.pdf ''Personnes atteintes d'autisme, identification, compréhension, intervention''] {{pdf}} p. 7</ref>, la classification [[CIM-10]] de l'[[Organisation mondiale de la santé]] reste la référence en 2009 pour distinguer les différents troubles autistique, et comparer les critères d'identification nationaux :
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Le DSM-IV est la référence de classification américaine, et le CFTMEA une référence française. Toutefois, en France, selon les recommandations de la [[Haute Autorité de santé]]<ref name=has/> le diagnostic doit actuellement être posé sur la base des classifications internationales<ref>[http://autisme.france.free.fr/docs/c4.htm DSM-IV et CIM-1], [http://www.anaes.fr/anaes/Publications.nsf/nPDFFile/RA_LFAL-6HHGSF/$File/Autisme_rap.pdf?OpenElement Fédération française de psychiatrie (juin 2005), ''Recommandations pour la pratique professionnelle du diagnostic de l’autisme''].</ref>. Lorsque un diagnostic est fait en utilisant la classification française CFTMEA, l'équivalence CIM-10 doit être explicitement mentionnée (l’utilisation des classifications internationales vise à permettre à tous les intervenants, professionnels et parents, d'avoir une meilleure communication par l’utilisation d’une même terminologie).
Le DSM-IV est la référence de classification américaine, et le CFTMEA une référence française. Toutefois, en France, selon les recommandations de la [[Haute Autorité de santé]]<ref name=has/> le diagnostic doit actuellement être posé sur la base des classifications internationales<ref>[http://autisme.france.free.fr/docs/c4.htm DSM-IV et CIM-1], [http://www.anaes.fr/anaes/Publications.nsf/nPDFFile/RA_LFAL-6HHGSF/$File/Autisme_rap.pdf?OpenElement Fédération française de psychiatrie (juin 2005), ''Recommandations pour la pratique professionnelle du diagnostic de l’autisme''].</ref>. Lorsque un diagnostic est fait en utilisant la classification française CFTMEA, l'équivalence CIM-10 doit être explicitement mentionnée (l’utilisation des classifications internationales vise à permettre à tous les intervenants, professionnels et parents, d'avoir une meilleure communication par l’utilisation d’une même terminologie).


==== L'autisme infantile ====
==== Autisme infantile ====
[[Fichier:Autistic-sweetiepie-boy-with-ducksinarow.jpg|thumb|Exemple de comportement stéréotypé d'un enfant autiste]]
[[Fichier:Autistic-sweetiepie-boy-with-ducksinarow.jpg|thumb|Exemple de comportement stéréotypé d'un enfant autiste]]
{{loupe|autisme infantile}}
{{loupe|Autisme infantile}}
L'[[autisme infantile]], est appelé aussi ''autisme de la petite enfance'' (aussi traduit ''autisme infantile précoce''), ''psychose de la petite enfance'', ''syndrome de Kanner'' ou ''trouble autistique''. L'appellation autisme sans précision supplémentaire renvoie le plus souvent à cette identification, mais souvent en l'élargissant plus ou moins (comme on l'observe dans les critères utilisés dans les études épidémiologiques censés dénombrer les ''autistes'').
L'[[autisme infantile]], est appelé aussi ''autisme de la petite enfance'' (aussi traduit ''autisme infantile précoce''), ''psychose de la petite enfance'', ''syndrome de Kanner'' ou ''trouble autistique''. L'appellation autisme sans précision supplémentaire renvoie le plus souvent à cette identification, mais souvent en l'élargissant plus ou moins (comme on l'observe dans les critères utilisés dans les études épidémiologiques censés dénombrer les ''autistes'').


Les critères d'identification sont discutés depuis qu'on a vu des personnes diagnostiquées autistes évoluer hors des critères de qualification d'autisme. La notion d'[[autisme de haut niveau]] est alors apparue, mais la tendance est plutôt à l'ouverture des critères premiers qu'à la création d'une distinction supplémentaire.
Les critères d'identification sont discutés depuis qu'on a vu des personnes diagnostiquées autistes évoluer hors des critères de qualification d'autisme. La notion d'[[autisme de haut niveau]] est alors apparue, mais la tendance est plutôt à l'ouverture des critères premiers qu'à la création d'une distinction supplémentaire.


==== Le syndrome de Rett ====
==== Syndrome de Rett ====
{{loupe|Syndrome de Rett}}
{{loupe|Syndrome de Rett}}
Le syndrome de Rett est une [[maladie génétique]]. Il y a une forte prévalence de troubles à caractère autistique dans le cadre de cette maladie, mais le fait de parler d'autisme dans ce cas reste très polémique. Ainsi pour faire les comptes épidémiologiques ce syndrome est tantôt inclus, tantôt exclu des décomptes.
Le syndrome de Rett est une [[maladie génétique]]. Il y a une forte prévalence de troubles à caractère autistique dans le cadre de cette maladie, mais le fait de parler d'autisme dans ce cas reste très polémique. Ainsi pour faire les comptes épidémiologiques ce syndrome est tantôt inclus, tantôt exclu des décomptes.


==== Le syndrome d'Asperger ====
==== Syndrome d'Asperger ====
[[Fichier:Riboflavin penicillinamide.jpg|thumb|Un intérêt hors norme pour un domaine d'étude particulier (ici la structure moléculaire), peut être représentatif de certaines formes d'autismes.]]
[[Fichier:Riboflavin penicillinamide.jpg|thumb|Un intérêt hors norme pour un domaine d'étude particulier (ici la structure moléculaire), peut être représentatif de certaines formes d'autismes.]]
{{loupe|syndrome d'Asperger}}
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==== Par pays ====
===== En France =====
L'avis {{numéro}}102 du [[Comité consultatif national d'éthique]] (CCNE) indique que la France accuse un retard, en comparaison aux pays d'Europe du Nord ou anglo-saxons, en ce qui concerne le diagnostic et l'accès à un accompagnement éducatif adapté<ref> [[Comité consultatif national d'éthique]] (CCNE), [http://www.ccne-ethique.fr/ Avis du CCNE sur la situation en France des personnes enfants et adultes atteintes d'autisme du 8 novembre 2007]</ref>. Ce rapport critique la situation difficile des familles en France, la succession de rapports et de lois sans effet depuis plus de dix ans, et la poursuite de l'application des théories psychanalytiques, théories que d'autres pays développés ont abandonnées dans les années 1980.
L'avis {{numéro}}102 du [[Comité consultatif national d'éthique]] (CCNE) indique que la France accuse un retard, en comparaison aux pays d'Europe du Nord ou anglo-saxons, en ce qui concerne le diagnostic et l'accès à un accompagnement éducatif adapté<ref> [[Comité consultatif national d'éthique]] (CCNE), [http://www.ccne-ethique.fr/ Avis du CCNE sur la situation en France des personnes enfants et adultes atteintes d'autisme du 8 novembre 2007]</ref>. Ce rapport critique la situation difficile des familles en France, la succession de rapports et de lois sans effet depuis plus de dix ans, et la poursuite de l'application des théories psychanalytiques, théories que d'autres pays développés ont abandonnées dans les années 1980.


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Les familles peuvent s'adresser au centre de ressource autisme de leur région pour obtenir un diagnostic selon les critères internationaux. Des associations de parents et de professionnels ont été créées pour accompagner les autistes et leurs familles avec une prise en charge éducative des sujets autistes et un soutien aux familles.
Les familles peuvent s'adresser au centre de ressource autisme de leur région pour obtenir un diagnostic selon les critères internationaux. Des associations de parents et de professionnels ont été créées pour accompagner les autistes et leurs familles avec une prise en charge éducative des sujets autistes et un soutien aux familles.


===== Au Maroc =====
La part de la population souffrant d'autisme au [[Maroc]] est estimée à environ {{formatnum:60000}}{{référence nécessaire}}, dont la plus grande partie est prise en charge exclusivement par la famille. Il existait des centres d'accueil dans les grandes métropoles telles que [[Casablanca]] et [[Rabat]], qui sont d’ailleurs fermés jusqu'à présent. La scolarisation des enfants autistes dépend essentiellement des initiatives privées.
La part de la population souffrant d'autisme au [[Maroc]] est estimée à environ {{formatnum:60000}}{{référence nécessaire}}, dont la plus grande partie est prise en charge exclusivement par la famille. Il existait des centres d'accueil dans les grandes métropoles telles que [[Casablanca]] et [[Rabat]], qui sont d’ailleurs fermés jusqu'à présent. La scolarisation des enfants autistes dépend essentiellement des initiatives privées.


== Dépistage et diagnostic ==
== Dépistage et diagnostic ==

Il n'existe à ce jour pas de test biologique permettant de dépister l'autisme. Le diagnostic de l'Autisme et des autres [[Trouble envahissant du développement|troubles envahissants du développement]] (TED) est clinique et se base sur le développement et le comportement de l'enfant entre 0 et 3 ans (voire au-delà pour certains cas comme le syndrome d'Asperger).
Il n'existe à ce jour pas de test biologique permettant de dépister l'autisme. Le diagnostic de l'Autisme et des autres [[Trouble envahissant du développement|troubles envahissants du développement]] (TED) est clinique et se base sur le développement et le comportement de l'enfant entre 0 et 3 ans (voire au-delà pour certains cas comme le syndrome d'Asperger).


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Le diagnostic doit être supervisé par un médecin spécialiste (psychiatre ou neuropédiatre) et comprend obligatoirement (voir les recommandations de la [[Haute Autorité de santé|HAS]]<ref name="HAS_Autisme">http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_468812/recommandations-pour-la-pratique-professionnelle-du-diagnostic-de-l-autisme</ref>):
Le diagnostic doit être supervisé par un médecin spécialiste (psychiatre ou neuropédiatre) et comprend obligatoirement (voir les recommandations de la [[Haute Autorité de santé|HAS]]<ref name="HAS_Autisme">http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_468812/recommandations-pour-la-pratique-professionnelle-du-diagnostic-de-l-autisme</ref>):
* un ou plusieurs bilans-diagnostics avec un psychologue ou psychiatre spécifiquement formé: ADI-R, ADOS, CARS sont les plus connus et validés
* Un ou plusieurs bilans-diagnostics avec un psychologue ou psychiatre spécifiquement formé: ADI-R, ADOS, CARS sont les plus connus et validés
* un bilan [[orthophoniste|orthophonique]] (développement du langage oral)
* Un bilan [[orthophoniste|orthophonique]] (développement du langage oral)
* un bilan psychomoteur.
* Un bilan psychomoteur.
En complément on effectue:
En complément on effectue:
* un examen neurologique pour détecter une éventuelle [[épilepsie]] associée
* Un examen neurologique pour détecter une éventuelle [[épilepsie]] associée
* si jugé nécessaire par le neurologue, un [[Imagerie par résonance magnétique|IRM]] pour rechercher des anomalies visibles du cerveau
* Si jugé nécessaire par le neurologue, un [[Imagerie par résonance magnétique|IRM]] pour rechercher des anomalies visibles du cerveau
* une enquête génétique pour dépister certaines affections génétiques connues pouvant entrainer un TED.
* Une enquête génétique pour dépister certaines affections génétiques connues pouvant entrainer un TED.
Le spécialiste (psychiatre ou neuropédiatre) effectue la synthèse de ces éléments et de ses propres observations cliniques pour délivrer le diagnostic, qui doit être posé selon la nomenclature de la CIM-10, conformément aux recommandations de la [[HAS]]<ref name="HAS_Autisme"/>.
Le spécialiste (psychiatre ou neuropédiatre) effectue la synthèse de ces éléments et de ses propres observations cliniques pour délivrer le diagnostic, qui doit être posé selon la nomenclature de la CIM-10, conformément aux recommandations de la [[HAS]]<ref name="HAS_Autisme"/>.


En France, étant donné le déficit de professionnels formés à ce sujet, il est recommandé, en cas de soupçon de TED, d'effectuer le diganostic dans un des Centre Ressource Autisme régionaux<ref>[http://www.autisme-ressources-lr.fr/spip.php?rubrique32 Liste des CRA en France]</ref>.
En France, étant donné le déficit de professionnels formés à ce sujet, il est recommandé, en cas de soupçon de TED, d'effectuer le diganostic dans un des Centre Ressource Autisme régionaux<ref>[http://www.autisme-ressources-lr.fr/spip.php?rubrique32 Liste des CRA en France]</ref>.


== Traitement ==
== Traitements ==
{{article détaillé|Méthodes de prise en charge de l'autisme}}
{{article détaillé|Méthodes de prise en charge de l'autisme}}
Il n'existe pas de traitement curatif de l'autisme. Néanmoins, et de manière pratique, des études scientifiques ont à ce jour permis de démontrer l'efficacité d'une prise en charge précoce à l'aide de méthodes éducatives comportementales (ABA), cognitives (TEACCH) ou développementales.
Il n'existe pas de traitement curatif de l'autisme. Néanmoins, et de manière pratique, des études scientifiques ont à ce jour permis de démontrer l'efficacité d'une prise en charge précoce à l'aide de méthodes éducatives comportementales (ABA), cognitives (TEACCH) ou développementales.
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== Pathologies associées ==
== Pathologies associées ==

Les personnes atteintes d'autisme et d'autres [[Trouble envahissant du développement|TED]]s en général sont fréquemment affectés de divers autres troubles et/ou pathologies <ref>http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_935617/autisme-et-autres-troubles-envahissants-du-developpement</ref>:
Les personnes atteintes d'autisme et d'autres [[Trouble envahissant du développement|TED]]s en général sont fréquemment affectés de divers autres troubles et/ou pathologies <ref>http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_935617/autisme-et-autres-troubles-envahissants-du-developpement</ref>:


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}}</ref>.
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* L'[[épilepsie]] est plus fréquente que dans la population générale<ref>Sheena Goodyear, QMI [http://www.torontosun.com/life/healthandfitness/2011/04/08/17919546.html Autism, epilepsy have common genetic roots: Study] 8 avril 2011</ref> et pourrait partager avec l'autisme un point génétique commun : une mutation dans le gène [[SYN1]].
* L'[[épilepsie]] est plus fréquente que dans la population générale<ref>Sheena Goodyear, QMI [http://www.torontosun.com/life/healthandfitness/2011/04/08/17919546.html Autism, epilepsy have common genetic roots: Study] 8 avril 2011</ref> et pourrait partager avec l'autisme un point génétique commun : une mutation dans le gène [[SYN1]].
* le retard mental: sa prévalence au sein des TEDs est très discutée car il est difficile de faire passer un test de quotient intellectuel à une personne dont la communication verbale ou non verbale est déficitaire
* Le retard mental: sa prévalence au sein des TEDs est très discutée car il est difficile de faire passer un test de quotient intellectuel à une personne dont la communication verbale ou non verbale est déficitaire
* {{Référence nécessaire|l'anxiété et la [[dépression (psychiatrie)|dépression]] sont fréquents chez les adultes TEDs sans retard mental; un risque existe également à l'adolescence lors de la prise de conscience difficile de la différence avec les autres pendant cette période critique du développement psycho-affectif}}
* {{Référence nécessaire|l'anxiété et la [[dépression (psychiatrie)|dépression]] sont fréquents chez les adultes TEDs sans retard mental; un risque existe également à l'adolescence lors de la prise de conscience difficile de la différence avec les autres pendant cette période critique du développement psycho-affectif}}
* Le [[trouble du déficit de l'attention]] est fréquemment mentionné comme pathologie associée à l'autisme (autour de 50%<ref>55% selon une étude de 2006(Leyfer) et 43% selon une étude de 2009(Hofvander). source utilisé [http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_935625/autisme-etat-des-connaissances-argumentaire Rapport HAS (argumentaire)], P117/118</ref>).
* Le [[trouble du déficit de l'attention]] est fréquemment mentionné comme pathologie associée à l'autisme (autour de 50%<ref>55% selon une étude de 2006(Leyfer) et 43% selon une étude de 2009(Hofvander). source utilisé [http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_935625/autisme-etat-des-connaissances-argumentaire Rapport HAS (argumentaire)], P117/118</ref>).
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== Théorisation de l'autisme ==
== Théorisation de l'autisme ==

=== L'approche psychanalytique ===
=== L'approche psychanalytique ===
{{début citation}}La psychanalyse bien comprise et les hypothèses qu’elle permet de faire sur la psychopathologie de l’autisme n’ont aucune prétention causale. Elles cherchent à élucider les mécanismes qu’utilise un enfant, privé, pour toutes sortes de raisons, en grande partie biologiques, d’une communication normale avec son environnement, afin d’organiser sa représentation du monde<ref>[[Jacques Hochmann]] ''Un phénomène social : l'autisme'' ([http://www.balat.fr/spip.php?article612 source utilisée])</ref>.{{fin citation}}
{{début citation}}La psychanalyse bien comprise et les hypothèses qu’elle permet de faire sur la psychopathologie de l’autisme n’ont aucune prétention causale. Elles cherchent à élucider les mécanismes qu’utilise un enfant, privé, pour toutes sortes de raisons, en grande partie biologiques, d’une communication normale avec son environnement, afin d’organiser sa représentation du monde<ref>[[Jacques Hochmann]] ''Un phénomène social : l'autisme'' ([http://www.balat.fr/spip.php?article612 source utilisée])</ref>.{{fin citation}}
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==== Remise en cause et évolution du concept ====
==== Remise en cause et évolution du concept ====

Dans cette expérience, et encore plus dans les suivantes (téléphoner avec une banane, la boîte de Smarties...) le problème du rôle de l'expérimentateur est soulevé par les détracteurs. Ce qui est remis en cause c'est le lien fait entre d'un côté la défaillance de la compréhension d'une situation créée par l'expérimentateur, et de l'autre la conclusion à une défaillance globale du mécanisme de compréhension de l'autre en général<ref>C'est entre autres la position de Jacques Miermont exprimée dans l'article ''[http://www.therapie-familiale.org/resonances/pdf/esprit.pdf Pour une théorie de l'esprit : Cognition, Passion et communication]'' Résonances N°10-11, P64{{pdf}}</ref>.
Dans cette expérience, et encore plus dans les suivantes (téléphoner avec une banane, la boîte de Smarties...) le problème du rôle de l'expérimentateur est soulevé par les détracteurs. Ce qui est remis en cause c'est le lien fait entre d'un côté la défaillance de la compréhension d'une situation créée par l'expérimentateur, et de l'autre la conclusion à une défaillance globale du mécanisme de compréhension de l'autre en général<ref>C'est entre autres la position de Jacques Miermont exprimée dans l'article ''[http://www.therapie-familiale.org/resonances/pdf/esprit.pdf Pour une théorie de l'esprit : Cognition, Passion et communication]'' Résonances N°10-11, P64{{pdf}}</ref>.


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Selon Christiane Riboni, docteur en linguistique, « l'analyse d'entretiens menés avec des patients autistes montre que le manque en théorie de l'esprit n'est pas patent, au contraire même dans certains cas ». Elle décrit une intentionnalité mais « une utilisation du langage plus marquée sur le versant représentationnel que communicationnel ». Elle se réfère également à Tager-Flusberg pour proposer l'explication d'une « défaillance marquée à maîtriser un cadre causal explicatif »<ref>http://www.siwadam.com/hmm/a1.htm</ref>.
Selon Christiane Riboni, docteur en linguistique, « l'analyse d'entretiens menés avec des patients autistes montre que le manque en théorie de l'esprit n'est pas patent, au contraire même dans certains cas ». Elle décrit une intentionnalité mais « une utilisation du langage plus marquée sur le versant représentationnel que communicationnel ». Elle se réfère également à Tager-Flusberg pour proposer l'explication d'une « défaillance marquée à maîtriser un cadre causal explicatif »<ref>http://www.siwadam.com/hmm/a1.htm</ref>.


=== Désordre du traitement temporo-spatial des informations sensorielles ===
=== Désordre du traitement <!--temporo-spatial des informations sensorielles--> ===
Cette théorie a été développée depuis une quinzaine d’années par Bruno Gepner et collaborateurs, sur la base de plusieurs études cliniques et psychophysiques réalisées auprès d’enfants et adolescents atteints d’autisme ou de syndrome d’Asperger<ref>Gepner B, [http://hal.archives-ouvertes.fr/docs/00/26/15/86/PDF/3197.pdf ''Le monde va trop vite pour les personnes autistes ! Hypothèses neurophysio-psychopathogéniques et implications rééducatives''], Neuropsychiatrie de l’Enfance et de l’Adolescence, 2006;54,371-374; Gepner, B. & Féron, F. (2009). Autism: a world changing too fast for a mis-wired brain? Neuroscience and Biobehavioral Reviews, 33, 1227-1242. Gepner, B. & Tardif, C. (2009). Le monde va trop vite pour l’enfant autiste. La Recherche, 436, 56-59. Gepner B., Lainé F., Tardif C. (2010). Désordres de la constellation autistique : un monde trop rapide pour un cerveau disconnecté. Psychiatrie, Sciences humaines, Neurosciences (PSN). doi10.1007/s11836-010-0126-y
Cette théorie a été développée depuis une quinzaine d’années par Bruno Gepner et collaborateurs, sur la base de plusieurs études cliniques et psychophysiques réalisées auprès d’enfants et adolescents atteints d’autisme ou de syndrome d’Asperger<ref>Gepner B, [http://hal.archives-ouvertes.fr/docs/00/26/15/86/PDF/3197.pdf ''Le monde va trop vite pour les personnes autistes ! Hypothèses neurophysio-psychopathogéniques et implications rééducatives''], Neuropsychiatrie de l’Enfance et de l’Adolescence, 2006;54,371-374; Gepner, B. & Féron, F. (2009). Autism: a world changing too fast for a mis-wired brain? Neuroscience and Biobehavioral Reviews, 33, 1227-1242. Gepner, B. & Tardif, C. (2009). Le monde va trop vite pour l’enfant autiste. La Recherche, 436, 56-59. Gepner B., Lainé F., Tardif C. (2010). Désordres de la constellation autistique : un monde trop rapide pour un cerveau disconnecté. Psychiatrie, Sciences humaines, Neurosciences (PSN). doi10.1007/s11836-010-0126-y
</ref>.
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Enfin, cette théorie ouvre des voies thérapeutiques nouvelles. En effet, des études de Gepner et collaborateurs montrent que le ralentissement des signaux visuels et auditifs permet d’améliorer la reconnaissance des expressions faciales émotionnelles et non émotionnelles, d’améliorer l’imitation des gestes, et d’améliorer la compréhension du langage chez des enfants autistes, notamment ceux qui sont atteints des désordres les plus sévères ou dont les niveaux de développement sont faibles. Ces résultats pourraient à l’avenir déboucher sur des pistes rééducatives utilisant un logiciel de ralentissement des signaux visuels et sonores.
Enfin, cette théorie ouvre des voies thérapeutiques nouvelles. En effet, des études de Gepner et collaborateurs montrent que le ralentissement des signaux visuels et auditifs permet d’améliorer la reconnaissance des expressions faciales émotionnelles et non émotionnelles, d’améliorer l’imitation des gestes, et d’améliorer la compréhension du langage chez des enfants autistes, notamment ceux qui sont atteints des désordres les plus sévères ou dont les niveaux de développement sont faibles. Ces résultats pourraient à l’avenir déboucher sur des pistes rééducatives utilisant un logiciel de ralentissement des signaux visuels et sonores.


== Étiologie ==
== Recherche sur les causes (étiologie) ==
La cause de l'autisme reste, pour l'instant, inconnue<ref>{{fr}} Schultz RD,[http://www.gosanangelo.com/news/2008/aug/26/autisms-cause-remains-mystery/ ''Autism's cause remains mystery'']</ref> même si de nombreuses hypothèses ont été émises.
La cause de l'autisme reste, pour l'instant, inconnue<ref>{{fr}} Schultz RD,[http://www.gosanangelo.com/news/2008/aug/26/autisms-cause-remains-mystery/ ''Autism's cause remains mystery'']</ref> même si de nombreuses hypothèses ont été émises.


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Les causes possibles sont multiples, des anomalies génétiques aux atteintes infectieuses ou toxiques, et peuvent être cumulatives. Il semble néanmoins que toutes les formes d'autisme sont associées à un développement cérébral différant de la norme, c'est pourquoi on les classe parmi les troubles neuro-développementaux.
Les causes possibles sont multiples, des anomalies génétiques aux atteintes infectieuses ou toxiques, et peuvent être cumulatives. Il semble néanmoins que toutes les formes d'autisme sont associées à un développement cérébral différant de la norme, c'est pourquoi on les classe parmi les troubles neuro-développementaux.


=== La théorie de l'origine vaccinale ===
=== Théorie de l'origine vaccinale ===

* De nombreuses personnes ont associé l'apparition de la maladie au [[Vaccin contre la rougeole, la rubéole et les oreillons|vaccin rougeole-oreillons-rubéole]] (ROR), et au mercure qu'il contenait jusqu'en 2001. La première étude évoquant cette possible association date de [[1998]]<ref>Wakefield AJ, Murch SH, Anthony A, Linnell J, Casson DM, Malik M et als. [http://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(97)11096-0/abstract ''Ileal-lymphoid-nodular hyperplasia, non-specific colitis, and pervasive developmental disorder in children''], Lancet, 1998;351:637-41</ref>. Cette théorie a été invalidée par de nombreuses études postérieures<ref>Demicheli V, Jefferson T, Rivetti A, Price D, [http://www.mrw.interscience.wiley.com/cochrane/clsysrev/articles/CD004407/frame.html ''Vaccines for measles, mumps and rubella in children''], Cochrane Database Syst Rev, 2005;(4):CD004407</ref> et par la rétractation de 10 des 12 auteurs de l'étude initiale ayant mis en cause ce vaccin au Royaume-Uni.
* De nombreuses personnes ont associé l'apparition de la maladie au [[Vaccin contre la rougeole, la rubéole et les oreillons|vaccin rougeole-oreillons-rubéole]] (ROR), et au mercure qu'il contenait jusqu'en 2001. La première étude évoquant cette possible association date de [[1998]]<ref>Wakefield AJ, Murch SH, Anthony A, Linnell J, Casson DM, Malik M et als. [http://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(97)11096-0/abstract ''Ileal-lymphoid-nodular hyperplasia, non-specific colitis, and pervasive developmental disorder in children''], Lancet, 1998;351:637-41</ref>. Cette théorie a été invalidée par de nombreuses études postérieures<ref>Demicheli V, Jefferson T, Rivetti A, Price D, [http://www.mrw.interscience.wiley.com/cochrane/clsysrev/articles/CD004407/frame.html ''Vaccines for measles, mumps and rubella in children''], Cochrane Database Syst Rev, 2005;(4):CD004407</ref> et par la rétractation de 10 des 12 auteurs de l'étude initiale ayant mis en cause ce vaccin au Royaume-Uni.


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* Certains spécialistes avaient affirmé qu'il pouvait exister un lien entre [[thimérosal]] (additif fréquent des premières générations de vaccin, à base de mercure) et les désordres de type autistique <ref>J Neurol Sci, 2008;271:110-8, Young HA, Geier DA, Geier MR, [http://www.pharmalot.com/wp-content/uploads/2008/05/thimerosal-vaccine-study.pdf ''Thimerosal exposure in infants and neurodevelopmental disorders:An assessment of computerized medical records in the Vaccine Safety Datalink'']</ref>{{,}}<ref>Institute of Chronic Illnesses, Inc., Silver Spring, Maryland,USA,Journal of Toxicology and Environmental Health,[http://www.generationrescue.org/pdf/encephalopathies.pdf A case series of children with apparent mercury toxic encephalopathies manifesting with clinical symptoms of regressive autistic disorders]</ref>{{,}}<ref>The Institute of Chronic Illnesses, Silver Spring, MD, USA [http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17674242?ordinalpos=1&itool=EntrezSystem2.PEntrez.Pubmed.Pubmed_ResultsPanel.Pubmed_DiscoveryPanel.Pubmed_Discovery_RA&linkpos=2&log$=relatedarticles&logdbfrom=pubmed A prospective study of thimerosal-containing Rho(D)-immune globulin administration as a risk factor for autistic disorders]</ref>. Selon d’autres études le thimérosal ne présente aucun danger<ref>[http://www.sciencebasedmedicine.org/?p=200 "The worst of times for antivaccine believers: Yet another study fails to show any link between the MMR vaccine and autism"]</ref>{{,}}<ref>[http://www.sciencebasedmedicine.org/?p=14 "Mercury in vaccines as a cause of autism and autism spectrum disorders (ASDs): A failed hypothesis"]</ref>. La justice américaine a ainsi rejeté en février 2009, les demandes de dédommagement de trois familles affirmant que leur enfant était devenu autiste après l'administration du vaccin ROR, en soulignant qu'il n'y avait pas de preuves scientifiques fiables pour soutenir leur plainte<ref>http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5g6QgcHRUrNjlAxDf9GKXLObTh0UQ</ref>.
* Certains spécialistes avaient affirmé qu'il pouvait exister un lien entre [[thimérosal]] (additif fréquent des premières générations de vaccin, à base de mercure) et les désordres de type autistique <ref>J Neurol Sci, 2008;271:110-8, Young HA, Geier DA, Geier MR, [http://www.pharmalot.com/wp-content/uploads/2008/05/thimerosal-vaccine-study.pdf ''Thimerosal exposure in infants and neurodevelopmental disorders:An assessment of computerized medical records in the Vaccine Safety Datalink'']</ref>{{,}}<ref>Institute of Chronic Illnesses, Inc., Silver Spring, Maryland,USA,Journal of Toxicology and Environmental Health,[http://www.generationrescue.org/pdf/encephalopathies.pdf A case series of children with apparent mercury toxic encephalopathies manifesting with clinical symptoms of regressive autistic disorders]</ref>{{,}}<ref>The Institute of Chronic Illnesses, Silver Spring, MD, USA [http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17674242?ordinalpos=1&itool=EntrezSystem2.PEntrez.Pubmed.Pubmed_ResultsPanel.Pubmed_DiscoveryPanel.Pubmed_Discovery_RA&linkpos=2&log$=relatedarticles&logdbfrom=pubmed A prospective study of thimerosal-containing Rho(D)-immune globulin administration as a risk factor for autistic disorders]</ref>. Selon d’autres études le thimérosal ne présente aucun danger<ref>[http://www.sciencebasedmedicine.org/?p=200 "The worst of times for antivaccine believers: Yet another study fails to show any link between the MMR vaccine and autism"]</ref>{{,}}<ref>[http://www.sciencebasedmedicine.org/?p=14 "Mercury in vaccines as a cause of autism and autism spectrum disorders (ASDs): A failed hypothesis"]</ref>. La justice américaine a ainsi rejeté en février 2009, les demandes de dédommagement de trois familles affirmant que leur enfant était devenu autiste après l'administration du vaccin ROR, en soulignant qu'il n'y avait pas de preuves scientifiques fiables pour soutenir leur plainte<ref>http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5g6QgcHRUrNjlAxDf9GKXLObTh0UQ</ref>.


=== L'hypothèse de l'intoxication aux métaux lourds ===
=== Hypothèse d'intoxication ===
L'augmentation récente du nombre de cas d'autisme dans les [[pays industrialisés]] laisse penser qu'il peut avoir des [[causes environnementales]]. Comme l'exposition à certains [[métaux lourds]] (dont le [[mercure (chimie)|mercure]], mais pas uniquement) a augmenté depuis deux siècles, on a pensé qu'un lien était possible entre ces deux problèmes. L'organisme des autistes (et en particulier le cerveau) semble en effet contenir plus de métaux lourds que la moyenne. De plus, les [[urine]]s de plusieurs centaines d'enfants autistes analysées montrent une fréquence anormale d'un taux élevé de [[porphyrine]]s (pouvant être expliquée par une surexposition à des métaux lourds bloquant la synthèse d'[[hème]]s et causant une accumulation rénale puis urinaire de porphyrines).
L'augmentation récente du nombre de cas d'autisme dans les [[pays industrialisés]] laisse penser qu'il peut avoir des [[causes environnementales]]. Comme l'exposition à certains [[métaux lourds]] (dont le [[mercure (chimie)|mercure]], mais pas uniquement) a augmenté depuis deux siècles, on a pensé qu'un lien était possible entre ces deux problèmes. L'organisme des autistes (et en particulier le cerveau) semble en effet contenir plus de métaux lourds que la moyenne. De plus, les [[urine]]s de plusieurs centaines d'enfants autistes analysées montrent une fréquence anormale d'un taux élevé de [[porphyrine]]s (pouvant être expliquée par une surexposition à des métaux lourds bloquant la synthèse d'[[hème]]s et causant une accumulation rénale puis urinaire de porphyrines).


Une hypothèse est que, chez l'autiste, la capacité naturelle de détoxication de l'organisme face aux métaux lourds serait réduite suite à un polymorphisme génétique, et qu'il pourrait y avoir une relation causale (directe ou indirecte) entre exposition du cerveau aux métaux lourds et certains symptômes de l'autisme. Ces métaux sont apportés (éventuellement ''[[in utero]]'') par la nourriture, l'eau, des [[plombages dentaires]], certains médicaments ou vaccins <ref name=Mutter>''In vitro'', le mercure et le [[thimérosal]] aux taux retrouvés dans l'organisme plusieurs jours après la vaccination inhibent la [[méthionine synthétase]] (MS) de 50% ; Source : Joachim Mutter, Johannes Naumann, Rainer Schneider, Harald Walach & Boyd Haley ; ''Mercury and autism: Accelerating Evidence ?'' Neuroendocrinol Lett 2005; 26(5):439–446 PMID:16264412 NEL260505A10</ref>, ou l'air inhalé. La toxicité des métaux pour le [[cerveau]] pourrait expliquer, en partie au moins, la réponse cérébrale diminuée à la perception de la voix observée chez l'autiste.
Une hypothèse est que, chez l'autiste, la capacité naturelle de détoxication de l'organisme face aux métaux lourds serait réduite suite à un polymorphisme génétique, et qu'il pourrait y avoir une relation causale (directe ou indirecte) entre exposition du cerveau aux métaux lourds et certains symptômes de l'autisme. Ces métaux sont apportés (éventuellement ''[[in utero]]'') par la nourriture, l'eau, des [[plombages dentaires]], certains médicaments ou vaccins <ref name=Mutter>''In vitro'', le mercure et le [[thimérosal]] aux taux retrouvés dans l'organisme plusieurs jours après la vaccination inhibent la [[méthionine synthétase]] (MS) de 50% ; Source : Joachim Mutter, Johannes Naumann, Rainer Schneider, Harald Walach & Boyd Haley ; ''Mercury and autism: Accelerating Evidence ?'' Neuroendocrinol Lett 2005; 26(5):439–446 PMID:16264412 NEL260505A10</ref>, ou l'air inhalé. La toxicité des métaux pour le [[cerveau]] pourrait expliquer, en partie au moins, la réponse cérébrale diminuée à la perception de la voix observée chez l'autiste.


====Le mercure====
==== Mercure ====

En 2003, un rapport du comité sur les droits et la santé de la personne (''Subcommittee on Human Rights and Wellness'') du ''Committee on government reform'' a présenté au congrès américain, dans son rapport ''Mercury in Medicine – Taking Unnecessary Risks'' (« Le mercure dans les médicaments, des risques inutiles »)<ref>[http://vaccines.procon.org/sourcefiles/Burton_Report.pdf Mercury in Medicine – Taking Unnecessary Risks] Report Prepared by the Staff of the Subcommittee on Human Rights and Wellness Committee on Government Reform United States House of Representatives - Chairman Dan Burton - mai 2003</ref> l'observation suivante :
En 2003, un rapport du comité sur les droits et la santé de la personne (''Subcommittee on Human Rights and Wellness'') du ''Committee on government reform'' a présenté au congrès américain, dans son rapport ''Mercury in Medicine – Taking Unnecessary Risks'' (« Le mercure dans les médicaments, des risques inutiles »)<ref>[http://vaccines.procon.org/sourcefiles/Burton_Report.pdf Mercury in Medicine – Taking Unnecessary Risks] Report Prepared by the Staff of the Subcommittee on Human Rights and Wellness Committee on Government Reform United States House of Representatives - Chairman Dan Burton - mai 2003</ref> l'observation suivante :


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=== Aire de perception de la voix ===
=== Aire de perception de la voix ===
{{refsou}}
{{refsou}}

Selon une équipe de chercheurs franco-canadiens, parue dans le mensuel ''Nature'' [[Neuroscience]] et qui a été très médiatisée en 2004<ref>http://www.nature.com/neuro/journal/v7/n8/full/nn1291.html</ref>, la « perception de la voix » active chez le sujet normal une aire cérébrale spécifique sur la face externe du sillon temporal supérieur gauche, alors que chez le sujet autiste, la voix ne provoque aucune activation de cette zone. Ce handicap comprend donc une anomalie de la reconnaissance de la voix humaine.
Selon une équipe de chercheurs franco-canadiens, parue dans le mensuel ''Nature'' [[Neuroscience]] et qui a été très médiatisée en 2004<ref>http://www.nature.com/neuro/journal/v7/n8/full/nn1291.html</ref>, la « perception de la voix » active chez le sujet normal une aire cérébrale spécifique sur la face externe du sillon temporal supérieur gauche, alors que chez le sujet autiste, la voix ne provoque aucune activation de cette zone. Ce handicap comprend donc une anomalie de la reconnaissance de la voix humaine.


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Le champ de recherches qui reste est donc vaste.
Le champ de recherches qui reste est donc vaste.


== Voir aussi ==
== Références ==
{{références|colonnes=3}}

== Annexes ==
En [[France]], les hôpitaux de jour ne sont pas conçus pour les enfants autistes car la réussite dans ces établissements ne dépasse pas 8 %, il est fortement recommandé aux parents des enfants présentant des troubles autistiques de chercher des établissements utilisant des méthodes dites "comportementale" comme la méthode ABA car la réussite de ces méthodes comportementales dépasse les 50 %, et il faut agir le plus tôt possible pour augmenter ses chances.
En [[France]], les hôpitaux de jour ne sont pas conçus pour les enfants autistes car la réussite dans ces établissements ne dépasse pas 8 %, il est fortement recommandé aux parents des enfants présentant des troubles autistiques de chercher des établissements utilisant des méthodes dites "comportementale" comme la méthode ABA car la réussite de ces méthodes comportementales dépasse les 50 %, et il faut agir le plus tôt possible pour augmenter ses chances.


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=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
==== Généraliste ====
==== Généraliste ====
'''En français'''
{{fr}}
* [[Bruno Bettelheim]], ''La Forteresse vide'', {{1re}} édition originale, 1967, Gallimard, France, 1969. Un des premiers livres sur l'autisme. Son intérêt est désormais historique puisque la recherche a amélioré la perception de ce phénomène
* [[Bruno Bettelheim]], ''La Forteresse vide'', {{1re}} édition originale, 1967, Gallimard, France, 1969. Un des premiers livres sur l'autisme. Son intérêt est désormais historique puisque la recherche a amélioré la perception de ce phénomène
* [[Frances Tustin]], ''Autisme et protection'', Ed.: Seuil, 1992, Coll. La couleur des idées, {{ISBN|2-02-013661-9}}
* [[Frances Tustin]], ''Autisme et protection'', Ed.: Seuil, 1992, Coll. La couleur des idées, {{ISBN|2-02-013661-9}}
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* Pierre Delion, ''L'Enfant autiste, le bébé et la sémiotique'', Presses Universitaires de France, Collection Le fil rouge, 2005, {{ISBN|2-13-055119-X}}
* Pierre Delion, ''L'Enfant autiste, le bébé et la sémiotique'', Presses Universitaires de France, Collection Le fil rouge, 2005, {{ISBN|2-13-055119-X}}


'''En anglais'''
{{en}}
* ''Autism, Brain and Environment'', Richard Lathe, {{ISBN|1-84310-438-5}}, édition JK, 2006
* ''Autism, Brain and Environment'', Richard Lathe, {{ISBN|1-84310-438-5}}, édition JK, 2006
* ''Children With Starving Brains : A Medical Treatment Guide for Autism Spectrum Disorder'',Jaquelyn McCandless M.D., {{ISBN|1883647134}}.
* ''Children With Starving Brains : A Medical Treatment Guide for Autism Spectrum Disorder'',Jaquelyn McCandless M.D., {{ISBN|1883647134}}.
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* Paul A. Offit, ''Autism's False Prophets: Bad Science, Risky Medicine, and the Search for a Cure'', Columbia University Press (2008)
* Paul A. Offit, ''Autism's False Prophets: Bad Science, Risky Medicine, and the Search for a Cure'', Columbia University Press (2008)


==== Témoignages, biographie ====
==== Biographie ====
* Judy et Sean Barron, ''Moi, l'enfant autiste'', 1996. {{ISBN|978-2290039007}}, {{ISBN|978-2259025980}}, {{ISBN|978-2724285379}}, {{ISBN|978-2277239000}}, {{ISBN|978-2290306789}}.
* Judy et Sean Barron, ''Moi, l'enfant autiste'', 1996. {{ISBN|978-2290039007}}, {{ISBN|978-2259025980}}, {{ISBN|978-2724285379}}, {{ISBN|978-2277239000}}, {{ISBN|978-2290306789}}.
* Joffrey Bouissac, '' Qui j'aurai été...'', Ed. Autisme Alsace, 2002; et le documentaire ''la vraie planète terre'', Coproduction Ere Prod - France3 Alsace, édité par Autisme Alsace.
* Joffrey Bouissac, '' Qui j'aurai été...'', Ed. Autisme Alsace, 2002; et le documentaire ''la vraie planète terre'', Coproduction Ere Prod - France3 Alsace, édité par Autisme Alsace.
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=== Vidéo et cinéma ===
=== Vidéo et cinéma ===

L'autisme connaît une médiatisation variant largement d'un pays à l'autre. Certains films le mettent en scène :
L'autisme connaît une médiatisation variant largement d'un pays à l'autre. Certains films le mettent en scène :


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* ''[[BenX]]'' de Nic Balthazar (Belgique), qui a obtenu plusieurs prix au festival de Montréal 2007, est inspiré d'un fait vécu, le suicide d'un jeune enfant souffrant de la maladie d'Asperger, victime d'intimidation à l'école.
* ''[[BenX]]'' de Nic Balthazar (Belgique), qui a obtenu plusieurs prix au festival de Montréal 2007, est inspiré d'un fait vécu, le suicide d'un jeune enfant souffrant de la maladie d'Asperger, victime d'intimidation à l'école.
* [[Mary et Max]]: Un film du réalisateur australien Adam Elliot (2009). Film d'[[animation]] racontant l'histoire d'une relation par correspondance entre une jeune fille de 8 ans vivant en Australie et un homme de 44 ans de New York atteint du syndrome d'Asperger.
* [[Mary et Max]]: Un film du réalisateur australien Adam Elliot (2009). Film d'[[animation]] racontant l'histoire d'une relation par correspondance entre une jeune fille de 8 ans vivant en Australie et un homme de 44 ans de New York atteint du syndrome d'Asperger.

Comme documentaire, on peut citer :
* ''[[Elle s'appelle Sabine]]'', tourné en [[2007]] par [[Sandrine Bonnaire]], portrait de l'une de ses sœurs sorti en salles en janvier [[2008]].
* ''[[Elle s'appelle Sabine]]'', tourné en [[2007]] par [[Sandrine Bonnaire]], portrait de l'une de ses sœurs sorti en salles en janvier [[2008]].


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* [http://www.blogfondation.orange.com/index.php?post/2008/04/22/Mon-petit-frere-de-la-lune-par-Frederic-Philibert ''Mon petit frère de la lune''], court métrage d'animation d'un partent d'enfant autisme, le mettant en scène par regard de sa grande sœur.
* [http://www.blogfondation.orange.com/index.php?post/2008/04/22/Mon-petit-frere-de-la-lune-par-Frederic-Philibert ''Mon petit frère de la lune''], court métrage d'animation d'un partent d'enfant autisme, le mettant en scène par regard de sa grande sœur.
* [http://www.intempestive.net/spip.php?article62 ''Hors du langage, un territoire''], documentaire sonore autour du lieu de vie initié par [[Fernand Deligny]] et quelques autres dans les Cévennes avec des enfants autistes
* [http://www.intempestive.net/spip.php?article62 ''Hors du langage, un territoire''], documentaire sonore autour du lieu de vie initié par [[Fernand Deligny]] et quelques autres dans les Cévennes avec des enfants autistes

== Références ==
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Version du 14 avril 2011 à 16:06

Troubles envahissants du développement
Description de cette image, également commentée ci-après
Aligner des objets d'une manière répétitive est un comportement occasionnel chez les individus atteints d'autisme.
Causes Causes de l'autisme, hérédité ou environnementVoir et modifier les données sur Wikidata
Symptômes Auto-stimulation, trouble de l'intégration sensorielle, trouble des fonctions exécutives (en), écholalie, centres d'intérêt restreints (en), hyperfocus, crise autistique (en), équinisme, syndrome sémantique pragmatique, autistic rage (d), repli autistique et trouble du sommeilVoir et modifier les données sur Wikidata

Traitement
Traitement Méthode de prise en charge de l'autisme, psychomotricité, Relationship Development Intervention (en), assertiveness training (d), analyse du comportement appliquée, thérapie comportementale dialectique, Early intensive behavioral intervention (EIBI) for young children with autism spectrum disorders (ASD) (d) et Discrete trial training (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Médicament Venlafaxine, rispéridone, quétiapine et (RS)-fenfluramineVoir et modifier les données sur Wikidata
Spécialité PsychologieVoir et modifier les données sur Wikidata
Classification et ressources externes
CIM-10 F84.0
CIM-9 299.00
OMIM 209850
DiseasesDB 1142
MedlinePlus 001526
eMedicine 912781
ped/180
MeSH D001321
GeneReviews Autism overview
Patient UK Autism

Wikipédia ne donne pas de conseils médicaux Mise en garde médicale

L' autisme est un trouble du développement caractérisé par une interaction sociale et communication déstabilisées, et par un comportement restreint et répétitif. Ces signes se développent tout d'abord durant l'enfance dès l'âge de trois ans[1]. L'autisme affecte le processus d'information du cerveau au niveau des synapses ; cependant, la manière dont cette affection survient reste inconnue[2]. L'autisme est l'un des trois troubles reconnus dans le spectre autistique, les deux autres étant le syndrome d'Asperger, avec délais manquants dans le développement cognitif et du langage, et le trouble envahissant du développement non spécifié, lorsque les critères diagnostics du syndrome d'Asperger et de l'autisme ne sont pas perçus[3].

L'autisme a une forte base génétique, bien que les gênes de l'autisme soient complexes. Les parents aperçoivent habituellement quelques signes durant les deux premières années de leur enfant. Les signes se développent au fur et à mesure, mais certains enfants autistes se développent normalement et, par la suite, régressent[4],[5]. Une intervention cognitive et comportementale dès les premiers symptômes peuvent aider les enfants autistes à gagner en autonomie, en assurance sociale et aux habitudes de communication[6]. Bien qu'il n'existe aucun remède connu[6], il est rapporté que des enfants autistes sont guéris[7]. Les enfants autistes ne vivent habituellement pas leur indépendance une fois l'âge adulte atteint, bien que certains y arrivent malgré tout[8]. Modèle:Sommaire limité au niveau 2

Signes et symptômes

En 1982, Lorna Wing met en évidence trois traits caractéristiques en démontrant leur prévalence dans le cadre des troubles du développement : troubles de la communication verbale et non-verbale, troubles des relations sociales, centres d'intérêt restreints et/ou des conduites répétitives. Dénommé plus tard triade autistique[9], elle est devenue un critère prépondérant d'identification : Dans la CIM-10, pour identifier l'autisme infantile défini notamment par :

« une perturbation caractéristique du fonctionnement dans chacun des trois domaines psychopathologiques suivants: interactions sociales réciproques, communication, comportement (au caractère restreint, stéréotypé et répétitif)[10]. »

Dans le DSM-IV, pour identifier un trouble autistique on décrit un ensemble de troubles affectant la personne dans les trois domaines suivants[11] :

  1. la communication (on observe des déficiences qualitatives) ;
  2. les interactions sociales (on observe également des déficiences qualitatives) ;
  3. les centres d'intérêt (on note qu'ils sont restreints, répétitifs, stéréotypés).

Mais si cette triade tend à être appliquée à la définition de l'autisme dans sa forme mise en évidence par Kanner, elle reste représentative d'un spectre plus large que cette première définition. La notion de troubles du spectre autistique introduite en 1988[12], permettant ainsi d'inclure les autres troubles représentatifs de ces critères sans pour autant les confondre avec l'autisme infantile. On peut par exemple lire en 2008 dans le cadre de la neuropsychiatrie :

« Il est devenu usuel de réunir sous l'étiquette générale de « troubles du spectre autistique » l'autisme typique, dit « de Kanner », les autismes « de haut niveau » et le syndrome d'Asperger[13]. »

Catégorisations

L'utilisation de classifications permet de catégoriser les diverses formes d'autisme, ainsi que de les différencier d'autres troubles. Cependant une classification est une représentation de la réalité, et non la réalité elle-même, c'est-à-dire qu'elle ne crée pas un ordre de réalité, mais catégorise ceux qu'elle trouve dans la réalité qui lui est extérieure. Si les critères semblent sur le point d'évoluer significativement[14], la classification CIM-10 de l'Organisation mondiale de la santé reste la référence en 2009 pour distinguer les différents troubles autistique, et comparer les critères d'identification nationaux :

Les classifications de l’autisme et des TED[15]
CIM-10 Nom CIM-10 DSM-IV CFTMEA
F.84 TED TED Psychoses précoces (TED)
F.84 Autisme infantile Troubles autistiques Autisme infantile précoce – type

Kanner

F.84.1 Autisme atypique

Autres troubles envahissants du développement

Troubles envahissants du développement non spécifiés incluant l’autisme infantile Autres formes de l’autisme
  • Psychose précoce déficitaire
  • Retard mental avec troubles autistiques
  • Autres psychoses précoces ou autres
  • TED
  • Dysharmonie psychotique
F.84.2 Syndrome de Rett Syndrome de Rett Troubles désintégratifs de l’enfance
F.84.3 Autres troubles désintégratifs de l’enfance Troubles désintégratifs de l’enfance
F.84.4 Troubles hyperactifs avec retard mental et stéréotypies Pas de correspondance Pas de correspondance
F.84.5 Syndrome d’Asperger Syndrome d’Asperger Syndrome d’Asperger

Le DSM-IV est la référence de classification américaine, et le CFTMEA une référence française. Toutefois, en France, selon les recommandations de la Haute Autorité de santé[15] le diagnostic doit actuellement être posé sur la base des classifications internationales[16]. Lorsque un diagnostic est fait en utilisant la classification française CFTMEA, l'équivalence CIM-10 doit être explicitement mentionnée (l’utilisation des classifications internationales vise à permettre à tous les intervenants, professionnels et parents, d'avoir une meilleure communication par l’utilisation d’une même terminologie).

Autisme infantile

Exemple de comportement stéréotypé d'un enfant autiste

L'autisme infantile, est appelé aussi autisme de la petite enfance (aussi traduit autisme infantile précoce), psychose de la petite enfance, syndrome de Kanner ou trouble autistique. L'appellation autisme sans précision supplémentaire renvoie le plus souvent à cette identification, mais souvent en l'élargissant plus ou moins (comme on l'observe dans les critères utilisés dans les études épidémiologiques censés dénombrer les autistes).

Les critères d'identification sont discutés depuis qu'on a vu des personnes diagnostiquées autistes évoluer hors des critères de qualification d'autisme. La notion d'autisme de haut niveau est alors apparue, mais la tendance est plutôt à l'ouverture des critères premiers qu'à la création d'une distinction supplémentaire.

Syndrome de Rett

Le syndrome de Rett est une maladie génétique. Il y a une forte prévalence de troubles à caractère autistique dans le cadre de cette maladie, mais le fait de parler d'autisme dans ce cas reste très polémique. Ainsi pour faire les comptes épidémiologiques ce syndrome est tantôt inclus, tantôt exclu des décomptes.

Syndrome d'Asperger

Un intérêt hors norme pour un domaine d'étude particulier (ici la structure moléculaire), peut être représentatif de certaines formes d'autismes.

Appelé d'abord psychopathie autistique (en 1943), ce syndrome est considéré comme une forme d'autisme. Il est inclus dans les décomptes épidémiologiques de l'autisme, mais les critères diagnostiqués sont très différents de ceux de l'autisme infantile. Il y a très peu de différences entre l'autisme dit de haut niveau et le syndrome d'Asperger. La distinction reposerait sur l'âge où l'enfant commence à parler, les patients ayant le syndrome d'Asperger ne connaissant pas de retard dans ce domaine. Certains ont aussi avancé l'existence de différences dans la comparaison des QI verbal et performance.

Épidémiologie

Plusieurs publications font état d'un taux de prévalence de plus de 60 enfants sur 10 000 touchés par une forme d'autisme, soit 1 enfant sur 166. Aux États-Unis en 2000[17] ; en Angleterre en 2001[18] ; en France en 2002[19].

Ce chiffre serait en augmentation selon les dernières études épidémiologiques menées aux USA depuis 2000 par le CDC (Center for Disease Control and Prevention), sur des centaines de milliers d'enfants : la prévalence de l'autisme atteindrait désormais un enfant sur 150[20], un garçon sur 94. S'est alors posée la question de la raison de cette évolution de la prévalence d'autistes diagnostiqués. Les réponses proposées sont une amélioration du diagnostic, une inclusion plus large d'enfants auparavant considérés d'une autre manière, c'est-à-dire autrement diagnostiqués, ou encore une augmentation du nombre d'autistes.

D'après le rapport des connaissance sur l'autisme de la haute autorité de la santé (en France) :

Estimation de la prévalence des troubles envahissants du développement[21]
source : Fombonne, 1999 Inserm, 2002 Fombonne, 2003 Fombonne, 2005 Fombonne, 2009
Nombre d’études incluses dans la revue 23 31 32 40 43
TED 18,7/10 000
(1/535)
27,3/10 000
(1/336)
27,5/10 000
(1/364)
37/10 000
(1/270)
63,7/10 000
(1/156)
Autisme infantile 7,2/10 000
(1/1389)
9/10 000
(1/1111)
10/10 000
(1/1000)
13/10 000
(1/769)
20,6/10 000
(1/384)
Autre trouble désintégratif de l’enfance - - 0,2/10 000
(1/5000)
0,2/10 000
(1/5000)
0,2/10 000
(1/5000)
Syndrome d’Asperger - 3/10 000
(1/3333)
2,5/10 000
(1/4000)
3/10 000
(1/3333)
6/10 000
(1/1667)
Autisme atypique, Autres TED 11,5/10 000
(1/870)
15,3/10 000
(1/654)
15/10 000
(1/666.7)
21/10 000
(1/476)
37,1/10 000
(1/270)

L'avis no 102 du Comité consultatif national d'éthique (CCNE) indique que la France accuse un retard, en comparaison aux pays d'Europe du Nord ou anglo-saxons, en ce qui concerne le diagnostic et l'accès à un accompagnement éducatif adapté[22]. Ce rapport critique la situation difficile des familles en France, la succession de rapports et de lois sans effet depuis plus de dix ans, et la poursuite de l'application des théories psychanalytiques, théories que d'autres pays développés ont abandonnées dans les années 1980.

En France, l'autisme concernerait plus de cent mille personnes, enfants et adultes confondus, trois cas sur quatre touchant les hommes.[réf. nécessaire]. Ce chiffre sous-estimerait toutefois la réalité. Leur prise en charge est actuellement trop souvent insuffisante, au grand désespoir de leurs parents et de leurs proches qui vivent parfois un véritable calvaire du fait de l'insuffisance de structures adaptées à la prise en charge scolaire, éducative, sociale et thérapeutique de leurs enfants.

Les familles peuvent s'adresser au centre de ressource autisme de leur région pour obtenir un diagnostic selon les critères internationaux. Des associations de parents et de professionnels ont été créées pour accompagner les autistes et leurs familles avec une prise en charge éducative des sujets autistes et un soutien aux familles.

La part de la population souffrant d'autisme au Maroc est estimée à environ 60 000[réf. nécessaire], dont la plus grande partie est prise en charge exclusivement par la famille. Il existait des centres d'accueil dans les grandes métropoles telles que Casablanca et Rabat, qui sont d’ailleurs fermés jusqu'à présent. La scolarisation des enfants autistes dépend essentiellement des initiatives privées.

Dépistage et diagnostic

Il n'existe à ce jour pas de test biologique permettant de dépister l'autisme. Le diagnostic de l'Autisme et des autres troubles envahissants du développement (TED) est clinique et se base sur le développement et le comportement de l'enfant entre 0 et 3 ans (voire au-delà pour certains cas comme le syndrome d'Asperger).

Les associations Autisme France et Autistes sans Frontières ont mis en ligne des indications sur les signes d'alerte pouvant indiquer un autisme, dans la petite enfance [23],[24].

Un dépistage précoce peut ensuite être effectué dès 18 mois de manière assez fiable avec le test M-CHAT, par un pédiatre (ou par les parents le cas échéant)[25]. Ce test a été validé à l'étranger et est en cours de validation en France. En cas de soupçon suite à ce test il est recommandé d'effectuer dans les mois qui suivent un diagnostic détaillé.

En cas de doute il est très important de chercher à obtenir rapidement un diagnostic. En effet toutes les études sur le développement des personnes autistes démontrent qu'un dépistage précoce permet la mise en place d'une prise en charge adaptée au plus tôt, ce qui permet d'augmenter notablement les chances de progression ultérieure de l'enfant.

Le diagnostic doit être supervisé par un médecin spécialiste (psychiatre ou neuropédiatre) et comprend obligatoirement (voir les recommandations de la HAS[26]):

  • Un ou plusieurs bilans-diagnostics avec un psychologue ou psychiatre spécifiquement formé: ADI-R, ADOS, CARS sont les plus connus et validés
  • Un bilan orthophonique (développement du langage oral)
  • Un bilan psychomoteur.

En complément on effectue:

  • Un examen neurologique pour détecter une éventuelle épilepsie associée
  • Si jugé nécessaire par le neurologue, un IRM pour rechercher des anomalies visibles du cerveau
  • Une enquête génétique pour dépister certaines affections génétiques connues pouvant entrainer un TED.

Le spécialiste (psychiatre ou neuropédiatre) effectue la synthèse de ces éléments et de ses propres observations cliniques pour délivrer le diagnostic, qui doit être posé selon la nomenclature de la CIM-10, conformément aux recommandations de la HAS[26].

En France, étant donné le déficit de professionnels formés à ce sujet, il est recommandé, en cas de soupçon de TED, d'effectuer le diganostic dans un des Centre Ressource Autisme régionaux[27].

Traitements

Il n'existe pas de traitement curatif de l'autisme. Néanmoins, et de manière pratique, des études scientifiques ont à ce jour permis de démontrer l'efficacité d'une prise en charge précoce à l'aide de méthodes éducatives comportementales (ABA), cognitives (TEACCH) ou développementales. La littérature scientifique est unanime sur ce point : il faut que l'intervention soit précoce, massive et structurée.

Des guides de bonnes pratiques existent : un guide français de 1996[28] (mais les résultats d'un « plan Autisme 2008-2010 » sont attendus), un guide du ministère de la Santé espagnol plus récent[29], le SIGN pour l'Écosse en 2007[30], ou encore le guide de l'État de New-York [31]. L'ensemble des références convergent vers ce qui est exprimé ainsi en France en 2008 (par le CCNE) :

« Il n’y a pas aujourd’hui de traitement curatif, mais une série de données indiquent depuis plus de quarante ans qu’un accompagnement et une prise en charge individualisés, précoces et adaptés, à la fois sur les plans éducatif, comportemental, et psychologique augmentent significativement les possibilités relationnelles et les capacités d’interaction sociale, le degré d’autonomie, et les possibilités d’acquisition de langage et de moyens de communication non verbale par les enfants atteints de ce handicap[32]. »

Au-delà de l'enfance, des lignes de suivi sont proposées par le rapport d'autisme Europe de 2009 : « Le projet thérapeutique « adulte » doit mettre l’accent sur :

  • L’accès au logement avec des réseaux de soutien,
  • La participation au monde du travail et l’emploi,
  • L’éducation continue et permanente,
  • Le soutien nécessaire pour prendre ses propres décisions, d’agir et de parler en son propre nom ; l’accès à la protection et aux avantages garantis par la loi[33]. »

Pathologies associées

Les personnes atteintes d'autisme et d'autres TEDs en général sont fréquemment affectés de divers autres troubles et/ou pathologies [34]:

  • des troubles du sommeil sont fréquemment rapportés par les familles d'enfants autistes. Aujourd'hui, parmi les pistes thérapeutiques entrevues, on peut citer le traitement à la mélatonine qui dans une étude en double aveugle a montré pouvoir améliorer significativement (52 min) le temps de sommeil total de 22 enfants autistes[35],[36],[37].
  • L'épilepsie est plus fréquente que dans la population générale[38] et pourrait partager avec l'autisme un point génétique commun : une mutation dans le gène SYN1.
  • Le retard mental: sa prévalence au sein des TEDs est très discutée car il est difficile de faire passer un test de quotient intellectuel à une personne dont la communication verbale ou non verbale est déficitaire
  • l'anxiété et la dépression sont fréquents chez les adultes TEDs sans retard mental; un risque existe également à l'adolescence lors de la prise de conscience difficile de la différence avec les autres pendant cette période critique du développement psycho-affectif[réf. nécessaire]
  • Le trouble du déficit de l'attention est fréquemment mentionné comme pathologie associée à l'autisme (autour de 50%[39]).

Histoire de la notion

Leo Kanner expose en 1943 un trouble autistique du contact affectif.

Théorisation de l'autisme

L'approche psychanalytique

« La psychanalyse bien comprise et les hypothèses qu’elle permet de faire sur la psychopathologie de l’autisme n’ont aucune prétention causale. Elles cherchent à élucider les mécanismes qu’utilise un enfant, privé, pour toutes sortes de raisons, en grande partie biologiques, d’une communication normale avec son environnement, afin d’organiser sa représentation du monde[40]. »

Parmi les psychanalystes, la question de l'autisme a toujours fait débat d'autant que sous couvert de psychanalyse, l'approche sociogénétique de Bruno Bettelheim ou idéologique de Maud Mannoni ont jeté la confusion. J.J Lustin (psychanalyste) parle des « états autistiques » et déclare : « Il m'est toujours apparu nécessaire d'exclure les autismes du cadre strict des psychoses infantiles parce que leur apparition et leur extrême gravité ne semblent pas résulter d'un véritables processus. On peut les considérer que comme des « états » plus ou moins précoces, à l'étiologie très mystérieuse et sans doute multi-factorielle. » [41]. La confusion sur les théories et les pratiques se réclamant de la psychanalyse ont généré des dérives qui ont été vivement dénoncées, en particulier des prétentions causales et des entraves mises aux autres modes de prise en charges. Des controverses importantes ont lieu, notamment en France où de nombreuses réclamations des associations de parents ont abouties entre autres à des rapports du comité consultatif national d'éthique :

  • Avis sur la prise en charge des personnes autistes en France en 1995 (rapport no 047[42] à la demande d'autisme France),
  • Sur la situation en France des personnes, enfants et adultes, atteintes d’autisme en 2007 (rapport no 102[43] à la demande de quatre associations[44]).

Ces controverses résultent aussi en grande partie de la diffusion hyper-médiatisée des travaux et des théories de Bruno Bettelheim, notamment celles concernant l'enfant autiste qui se se replierait sur lui-même parce qu'il aurait été « traumatisé » par son environnement, les parents en particulier et surtout la mère. Ce type d'hypothèse avait déjà été mentionné par Leo Kanner qui n'était pas psychanalyste, mais qui avait observé que les parents des enfants « autistes » étaient froids ou distants. Aujourd'hui cette vision n'a plus cours, la psychanalyse se référant plus volontiers aux écrits de Margaret Mahler, de Frances Tustin ou de Donald Meltzer entre autres, pour théoriser le ou les autisme(s). On parle d'ailleurs plus volontiers d'états autistiques, le vocable nominal laissant place à l'adjectif dans l'expression.

Il n'en reste pas moins que des divergences parfois irréconciliables subsistent entre l'approche psychanalytique de l'autisme et les prises en charge qui s'en réclament, et l'approche cognitivo-comportementale aujourd'hui majoritairement utilisée dans le monde pour comprendre l'autisme et élaborer des pratiques de prise en charge. Par ailleurs de nombreux professionnels, formés à l'époque où l'expression de Bettelheim de l'autisme était considérée comme une référence, y restent attachés, ce qui provoque aujourd'hui encore des situations difficiles pour certaines familles.

Théorie de l'esprit

La théorie de l'esprit est définie en 1978 par Premack et Woodruff comme la capacité à inférer des états mentaux (croyances, désirs, intentions…) pour se représenter le comportement d'autrui. Elle expliquerait ainsi la compréhension de l’environnement social, ainsi que la capacité à comprendre et à prédire le comportement d’autrui, et par là-même d’adapter le sien à la situation sociale vécue.

Origine, test de Sally et Anne

Cette formalisation a été transposée dans le cadre de l'autisme à travers plusieurs séries d'expériences. La première est effectuée par Baron-Cohen, Leslie et Frith en 1985 avec des enfants autistes, des enfants trisomiques et des enfants témoins (en reprenant approximativement le principe du test établi par Wimmer et Perner en 1983), mais sous la forme de l'expérience dite de « Sally et Anne »[45]

L'histoire suivante est représentée aux enfants avec des poupées, l'une nommée Sally et l'autre Anne (et on vérifie que l'enfant reconnaît bien les personnages par leur nom).

L'expérimentateur joue la situation suivante avec les poupées : Sally dépose une bille dans un panier puis elle sort de la pièce. Anne sort la bille du panier et la place dans une boîte. Sally revient dans la pièce. L'expérimentateur demande ensuite à l'enfant : « Où Sally va-t-elle chercher la bille ? »

Si la réponse donnée est « dans le panier », l'expérimentateur considère que l'enfant a réussi à se mettre « dans la peau » du personnage de Sally comme on leur demande de le faire, et à comprendre que dans l'histoire représentée à l'enfant elle ne peut être au courant de la manœuvre d’Anne.

Les enfants trisomiques comme les enfants ordinaires donnent la réponse attendue à plus de 80 %. À l'inverse, sur vingt enfants autistes testés, seize ont échoué à cette question, alors que tous savaient où était la bille.

Les auteurs de l'expérience concluent que l'autisme est le fait un déficit spécifique globalement indépendant d'un retard mental général. L'idée d'un « manque de théorie de l'esprit » étant l'hypothèse de travail, en s'appuyant sur le fait que seule une petite minorité des enfants autistes réussissent le test de « représentation du deuxième ordre » ils précisent que leur hypothèse selon laquelle globalement les enfants autistes « échouent à utiliser la théorie de l'esprit » est renforcée[46].

Remise en cause et évolution du concept

Dans cette expérience, et encore plus dans les suivantes (téléphoner avec une banane, la boîte de Smarties...) le problème du rôle de l'expérimentateur est soulevé par les détracteurs. Ce qui est remis en cause c'est le lien fait entre d'un côté la défaillance de la compréhension d'une situation créée par l'expérimentateur, et de l'autre la conclusion à une défaillance globale du mécanisme de compréhension de l'autre en général[47].

Pour Simon Baron-Cohen, un des protagonistes de la toute première expérimentation, la difficulté à former des métareprésentations et donc la difficulté à inférer des états mentaux à soi-même et à autrui, a une importante incidence sur le comportement. Un individu plongé dans un environnement peuplé de personnes dont il peine à comprendre et prédire les actions, dont il ne comprend éventuellement pas le langage, va présenter des comportements d’évitement, voire d’agression, motivés par l’incompréhension. C'est pourquoi la structuration de l'environnement, qui le rend prévisible et compréhensible, permet à la personne atteinte d'autisme de mieux gérer son déficit en théorie de l'esprit et améliore les problèmes de comportement[48].

Pour Tony Attwood et Carol Gray l'interprétation est retournée puisqu'il expriment un handicap due à « la fausse croyance qu’ont les autres de les avoir compris »[49].

Selon Christiane Riboni, docteur en linguistique, « l'analyse d'entretiens menés avec des patients autistes montre que le manque en théorie de l'esprit n'est pas patent, au contraire même dans certains cas ». Elle décrit une intentionnalité mais « une utilisation du langage plus marquée sur le versant représentationnel que communicationnel ». Elle se réfère également à Tager-Flusberg pour proposer l'explication d'une « défaillance marquée à maîtriser un cadre causal explicatif »[50].

Désordre du traitement

Cette théorie a été développée depuis une quinzaine d’années par Bruno Gepner et collaborateurs, sur la base de plusieurs études cliniques et psychophysiques réalisées auprès d’enfants et adolescents atteints d’autisme ou de syndrome d’Asperger[51].

Ces études montrent que les informations sensorielles dynamiques (les mouvements de l’environnement, les mouvements humains corporels ou faciaux, la parole) sont trop rapides pour être perçues en temps réel par les personnes atteintes d’un trouble du spectre autistique. Ce problème de traitement temporel de l’information dynamique expliquerait en cascade leurs troubles de compréhension du langage et des émotions, leurs troubles imitatifs, leurs troubles des fonctions exécutives, et notamment leur retard dans les réponses motrices, et in fine leurs troubles des interactions sociales. Si l’information dynamique pose des problèmes importants aux personnes atteintes de troubles du spectre autistique, ces dernières peuvent en revanche et par compensation montrer une attention accrue pour les informations spatiales statiques, les détails spatiaux ou sonores, et développer des compétences accrues dans le domaine visuo-spatial (puzzles, mémoire spatiale, graphisme), ou du calcul (les voies cérébrales dédiées au calcul sont en partie les mêmes que celles qui traitent les informations spatiales). Ces particularités du traitement temporo-spatial des informations sensorielles sont probablement corrélées à des anomalies de la connectivité cérébrale fonctionnelle et de la synchronisation neuronale, c’est-à-dire de la mise en cohérence des différentes aires cérébrales et groupes neuronaux, que ce soit au repos ou lors de tâches cognitives simples ou complexes. Il ressort des études en IRMf (imagerie par résonance magnétique fonctionnelle) ou de cohérence EEG (électro-encéphalographique) que le cerveau des personnes autistes serait plutôt moins connecté et moins synchronisé lors de tâches impliquant des stimuli visuels ou auditifs dynamiques, et au contraire plus connecté et plus synchronisé au cours de tâches d’attention focalisée ou mettant en jeu des stimuli statiques, par rapport au cerveau des sujets témoins. Gepner et collaborateurs appellent ces mécanismes d’hypo- ou hyper-synchronisation, ou sous- ou sur-connectivité, entre les multiples régions cérébrales : la disconnectivité-dissynchronisation cérébrale multi-système (DDCM).

Toujours à l'état d'hypothèse de travail, cette théorie offre la possibilité de faire des liens avec d'autres troubles souvent associés aux troubles du spectre autistique, comme l'épilepsie (considérée comme une hyper-synchronisation pathologique), et divers troubles du développement (dysphasie, dyslexie, dyspraxie, ...), et donne des pistes pour mieux distinguer les différents troubles, y compris au sein du spectre autistique. Enfin, cette théorie ouvre des voies thérapeutiques nouvelles. En effet, des études de Gepner et collaborateurs montrent que le ralentissement des signaux visuels et auditifs permet d’améliorer la reconnaissance des expressions faciales émotionnelles et non émotionnelles, d’améliorer l’imitation des gestes, et d’améliorer la compréhension du langage chez des enfants autistes, notamment ceux qui sont atteints des désordres les plus sévères ou dont les niveaux de développement sont faibles. Ces résultats pourraient à l’avenir déboucher sur des pistes rééducatives utilisant un logiciel de ralentissement des signaux visuels et sonores.

Étiologie

La cause de l'autisme reste, pour l'instant, inconnue[52] même si de nombreuses hypothèses ont été émises.

Toutefois, on a établi que « les facteurs génétiques sont une cause majeure de l’autisme. Mais l’interaction de nombreux autres facteurs joue aussi un rôle[53]. »

Mais on parle souvent d'autismes au pluriel, et du spectre autistique, donc l'établissement de causes implique le choix d'un cadre de définition de autisme, pour savoir si on l'applique à l'autisme typique décrit par Kanner, si on inclut les syndrome de Rett, les autismes dits de « haut niveau » et le syndrome d'Asperger.

Les causes possibles sont multiples, des anomalies génétiques aux atteintes infectieuses ou toxiques, et peuvent être cumulatives. Il semble néanmoins que toutes les formes d'autisme sont associées à un développement cérébral différant de la norme, c'est pourquoi on les classe parmi les troubles neuro-développementaux.

Théorie de l'origine vaccinale

  • De nombreuses personnes ont associé l'apparition de la maladie au vaccin rougeole-oreillons-rubéole (ROR), et au mercure qu'il contenait jusqu'en 2001. La première étude évoquant cette possible association date de 1998[54]. Cette théorie a été invalidée par de nombreuses études postérieures[55] et par la rétractation de 10 des 12 auteurs de l'étude initiale ayant mis en cause ce vaccin au Royaume-Uni.
  • Suite à la mise en cause du vaccin ROR au Royaume-Uni, le nombre d'enfants vaccinés a nettement décru, sans qu'on constate parallèlement une diminution du nombre d'enfants autistes diagnostiqués. Mais d'autres vaccins contiennent des métaux comme additifs.
    Enfin, selon le Times, Andrew Wakefield, à l'origine de cette thèse, avait falsifié les données de la première étude sur le sujet[56], ce qui cause potentiellement un désastre de santé publique, puisque la rougeole est une affection qui a avec certitude des complications mortelles ou gravement invalidantes.
  • L'épilogue de cette affaire est intervenu le 2 février 2010: la revue médicale The Lancet, dans laquelle Wakefield et ses collègues avaient publié leur étude initiale mettant en cause le vaccin ROR, s'est rétractée formellement et a retiré l'article de ses archives[57]. The Lancet a ainsi suivi un jugement du General Medical Council britannique (Conseil général de la médecine) en date du 28 janvier 2010, selon lequel certains éléments de l'article de 1998 de Wakefield et ses co-auteurs sont « incorrects » et ses méthodes de recherche « non éthiques ».
  • Certains spécialistes avaient affirmé qu'il pouvait exister un lien entre thimérosal (additif fréquent des premières générations de vaccin, à base de mercure) et les désordres de type autistique [58],[59],[60]. Selon d’autres études le thimérosal ne présente aucun danger[61],[62]. La justice américaine a ainsi rejeté en février 2009, les demandes de dédommagement de trois familles affirmant que leur enfant était devenu autiste après l'administration du vaccin ROR, en soulignant qu'il n'y avait pas de preuves scientifiques fiables pour soutenir leur plainte[63].

Hypothèse d'intoxication

L'augmentation récente du nombre de cas d'autisme dans les pays industrialisés laisse penser qu'il peut avoir des causes environnementales. Comme l'exposition à certains métaux lourds (dont le mercure, mais pas uniquement) a augmenté depuis deux siècles, on a pensé qu'un lien était possible entre ces deux problèmes. L'organisme des autistes (et en particulier le cerveau) semble en effet contenir plus de métaux lourds que la moyenne. De plus, les urines de plusieurs centaines d'enfants autistes analysées montrent une fréquence anormale d'un taux élevé de porphyrines (pouvant être expliquée par une surexposition à des métaux lourds bloquant la synthèse d'hèmes et causant une accumulation rénale puis urinaire de porphyrines).

Une hypothèse est que, chez l'autiste, la capacité naturelle de détoxication de l'organisme face aux métaux lourds serait réduite suite à un polymorphisme génétique, et qu'il pourrait y avoir une relation causale (directe ou indirecte) entre exposition du cerveau aux métaux lourds et certains symptômes de l'autisme. Ces métaux sont apportés (éventuellement in utero) par la nourriture, l'eau, des plombages dentaires, certains médicaments ou vaccins [64], ou l'air inhalé. La toxicité des métaux pour le cerveau pourrait expliquer, en partie au moins, la réponse cérébrale diminuée à la perception de la voix observée chez l'autiste.

Mercure

En 2003, un rapport du comité sur les droits et la santé de la personne (Subcommittee on Human Rights and Wellness) du Committee on government reform a présenté au congrès américain, dans son rapport Mercury in Medicine – Taking Unnecessary Risks (« Le mercure dans les médicaments, des risques inutiles »)[65] l'observation suivante :

« Jusqu'à présent, le études conduites par le Center for Disease Control qui prétendent mettre en doute toute corrélation entre l'autisme et les vaccins ont été mal conçues, de trop faible puissance statistique et irrémédiablement erronées. La hâte des CDC à soutenir et à promouvoir de telles recherches reflète une philosophie conflictuelle nuisant à une évaluation neutre des théories émergentes et des données cliniques relatives aux réactions indésirables aux vaccins. »[66]

Le mercure a notamment été mis en cause dans l'étude d'une large cohorte d'enfants français, puis dans une étude américaine ayant suivi 37 enfants autistes (aussi étudiés du point de vue génétique) avec dans ce dernier cas corrélation nette observée entre la sévérité de l'autisme et le taux de porphyrine urinaire[67]. Le mercure (ou d'autres métaux) pourrait inhiber les fonctions antioxydantes et détoxicantes du glutathion [64] ; Des souris de laboratoires sensibles aux maladies auto-immunes, exposées à des injections répétées de thimérosal présentent des détériorations neurologique et comportementales, ainsi qu'un stress oxydatif augmenté, corrélativement à une chute du taux intracellulaire de glutathion in vitro [64]. (mais cette théorie n'est encore soutenue que par une minorité de médecins [68]). Cette piste n'a pu pour l'instant être démontrée rigoureusement (un taux anormal de métaux lourds pouvait être une conséquence secondaire mal comprise et non une cause première). Quoiqu'il en soit, on a observé une corrélation entre les concentrations de glutathion et de métaux lourds chez des enfants atteints d'autisme, et une sévérité des symptômes proportionnelle à celle

Les États-Unis ont abandonné en 2008 une étude clinique sur le sujet au regard des risques médicaux encourus par les participants.[Lesquels ?]

Un lien possible, proposé par l'expérimentation empirique du régime sans caséine ni gluten, est celui de la perméabilité de l'intestin aux peptides opioïdes qui peut être accru pour diverses raisons, notamment l'exposition au métaux lourds[69].

Anomalies cérébrales et défauts du placenta

Des scientifiques ont découvert que le plus précoce des indicateurs d'autisme à ce jour pourrait être la présence de cellules défectueuses dans le placenta. Cette découverte pourrait mener à un diagnostic plus précoce du trouble du développement qui touche environ un enfant sur 200 et peut avoir comme conséquence des difficultés d’apprentissage, des problèmes de parole et une difficulté dans les relations interpersonnelles.

  • Anomalies cérébrales

Il existe des anomalies de la cytoarchitectonique du système limbique et du cervelet [70]. L'on observe une taille augmentée de certaines cellules et une diminution des connexions intercellulaires. « L'absence d'anomalies dans d'autres régions suggère que les lésions surviennent avant la 23e semaine de gestation [71].» Des modifications volumétriques ont été aussi retrouvé au niveau de l'amygdale cérébrale, du vermis cérébelleux (inconstamment), du lobe temporal et de différentes régions du "default-mode network" (cf. plus bas). Ces anomalies pourraient traduire un défaut probablement génétique de maturation cérébrale.

  • Défauts du placenta

Il a été mis en évidence la présence de cellules défectueuses dans le placenta d'enfants avec syndrome d'Asperger, avec présence de puits microscopiques anormaux, trois fois plus nombreux que chez les placentas normaux[72]. Ces résultats pourraient mener à un diagnostic précoce d'un désordre .

Toutes ces recherches sont à considérer avec prudence mais se elles se confirment elle pourraient ouvrir de nouveaux horizons pour la détection, le traitement et éventuellement le faisceau de facteurs causals qui sont en cause dans l'autisme.

Causes génétiques

Dès 1964 ,dans son livre intitulé Infantile Autism : The Syndrome and Its Implications for a Neural Theory of Behavior Bernard Rimland suggéra l'éventualité de facteurs d'origine génétique dans l'étiologie de l'autisme.

On observe une forte prépondérance de trouble autistique pour de maladies génétiques identifiées, qui représentent ensemble 10 % des personnes désignées comme autistes[73] (Syndrome de l'X fragile ; Syndrome de Rett ; Syndrome de Sotos ; Syndrome de Joubert ; Neurofibromatose de type I ; Sclérose tubéreuse de Bourneville ; Syndrome de Prader-Willy ; Syndrome d'Angelman).

En dehors de ces cas, plusieurs origines génétiques ont été proposées pour être reliées à l'ensemble des cas d'autisme :

  • Des analyses de l'ADN collecté chez des familles dont un membre est autiste ont été menées : il existe une région de susceptibilité dans le chromosome 11, une fréquence plus importante de délétions dans une zone du chromosome 16[74] ainsi qu'un défaut d'expression d'un gène dans le chromosome 2.
  • Des mutations génétiques spontanées et non pas par une prédisposition génétique transmise sur de nombreuses générations[75].
  • Un âge avancé du père a également été proposé comme étant l'un des facteurs de troubles psychiatriques, comme la schizophrénie et l'autisme[76].

Néanmoins les éléments génétiques restent considérés comme des facteurs, et on parle ainsi de participation génétique, quantifiée par certains à 90%[73].

Les éléments en faveur de l'origine génétique de l'autisme sont [réf. souhaitée]:

  • La proportion filles/garçons est identique dans tous les pays, quel que soit le niveau socioculturel
  • La probabilité de se développer avec autisme augmente avec la proximité génétique, inférieure à 1 % pour la population générale, 3 % (autisme) et 10 % (troubles envahissants du développement ou TED) chez les frères et sœurs d'enfants avec autisme et 60 à 90 % chez les vrais jumeaux
  • La coïncidence de l'autisme est plus élevée chez les vrais jumeaux que chez les faux jumeaux [77]
  • Plusieurs maladies génétiques, malformations chromosomiques ou maladies infectieuses sont en lien avec l'autisme de façon statistiquement significative.

Par ailleurs, des anomalies mitrochondriales, en particulier au niveau de son ADN, semblent plus fréquents chez les enfants autistiques[78].

Aire de perception de la voix

[réf. souhaitée] Selon une équipe de chercheurs franco-canadiens, parue dans le mensuel Nature Neuroscience et qui a été très médiatisée en 2004[79], la « perception de la voix » active chez le sujet normal une aire cérébrale spécifique sur la face externe du sillon temporal supérieur gauche, alors que chez le sujet autiste, la voix ne provoque aucune activation de cette zone. Ce handicap comprend donc une anomalie de la reconnaissance de la voix humaine.

Cette découverte dont les conclusions restent à confirmer apporte un nouvel éclairage à la compréhension des troubles majeurs de la communication dont souffrent les autistes. Des études comportementales avaient déjà permis d'observer le déficit de la perception de la voix dans l'autisme, et en 2000, d'autres équipes avaient déjà montré des anomalies au niveau de ce que l'on pense pouvoir considérer comme l'aire spécialisée dans la reconnaissance des visages.

Ce travail étaye donc l'hypothèse selon laquelle l'autisme serait lié à un certain nombre de déficits de la perception des stimuli sociaux (voix, intonations, mimiques...), et pourrait permettre l'élaboration de nouvelles stratégies éducatives de prise en charge précoce des très jeunes patients, si les prochaines études confirment que de telles anomalies peuvent déjà être constatées chez les très jeunes patients de 12 à 18 mois. Cela pourrait confirmer que ces très jeunes enfants éprouvent des difficultés à repérer et à répondre à des signaux sociaux élémentaires, comme de répondre au sourire de leur maman ou de lui tendre les bras, et il pourrait être mis en place des thérapies de la communication, destinées à activer les systèmes cérébraux perturbés.

Des expériences plus récentes ont toutefois montré que, loin de ne montrer aucune réaction (déficit) à la voix humaine, la « perception de la voix » chez des sujets présentant des troubles autistiques active une zone située dans l'hémisphère cérébral droit correspondant à une aire de traitement des émotions (notamment provoquées par l'écoute de la musique) chez les sujets ordinaires.

L'imagerie fonctionnelle (IRMf) a objectivé des défauts d'activation cérébrale (en comparaison avec une groupe apparié en âge et en QI de contrôle) au niveau du sillon temporal supérieur (STS) connecté aux cortex préfrontal ventro-dorsal, pariétal inférieur et péri-amygdalien, et impliqué: 1. dans la reconnaissance des aspects intentionnels, affectifs et sociaux de la voix, du regard et des mouvements, 2. de l'imitation (système des neurones « miroirs »), et 3. de l'attribution d'actes intentionnels et de pensée à autrui (d'où découle une perturbation de l'élaboration de la "théorie mentale de l'esprit"). Des études en Voxel-Based-Morphometry mesurant le volume de substance blanche et de substance grise ont également indiqué des volume significativement diminués au sein su STS et de la première circonvolution temporale chez l'autiste. L'hypothèse d'une atteinte dysconnective de ce circuit, d'origine génétique, laquelle entraînerait une altération précoce du décodage d'indices émotionnels et sociaux dans les expressions vocales et motrices (direction du regard surtout) chez les autistes a été émise.

Récemment (Kennedy et al., 2006), des différences d'activation au sein du "default-mode" network (DMN) intéressant le cortex préfrontal ventro-médian et le précuneus, ont été observées chez les autistes par rapport aux sujets normaux. DMN constitue un réseau neuronal spécifique de l'état de « repos », impliqué dans l'imagerie mentale, la mémoire épisodique, l'agentivité, la conscience de soi..., et qui se « déactive » au cours de procédures intentionnelles et attentionnelles. Il existe, de plus, une corrélation significative entre le degré de déactivation de DMN au cours d'une telle procédure, et les perturbations sociales chez l'autiste. Il a également été montré une moindre activation d'un réseau fronto-pariétal lequel est supposé réguler les intéractions entre DMN et circuits liés à l'attention (Cherkassy et al., 2006). Dans ce cas, l'atteinte de DMN pourrait plutôt correspondre à une sous-utilisation par défaut d'activation de ce modulateur fronto-pariétal. En tout cas, il existerait une atteinte conjointe de réseaux cérébraux chargés de la perception du vécu intérieur au repos, de la représentation des états mentaux d'autrui et de l'empathie.

Le champ de recherches qui reste est donc vaste.

Références

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  9. Par exemple dans cet article anglophone
  10. http://www.med.univ-rennes1.fr/noment/cim10/cim10-c5.c_p10.html#F84.0
  11. Il précise que ces derniers doivent être accompagnés d'un trouble dans au moins un des trois domaines suivants : les interactions sociales, le langage utilisé dans la communication sociale, la symbolique ou les jeux d'imagination. Et il exclut le syndrome de Rett et le trouble désintégratif de l'enfance : définition exacte en anglais, traduction française
  12. Alors que Lorna Wing parlait de continuum autistique, c'est Doris Allen qui parle la première de spectre dans Autistic spectrum disorders: clinical presentation in preschool children, 3C avr. 1988, Child Neurol, 3 (Suppl), p. 48-56; (autre parution : Journal of Autism and Developmental Disorders, Volume 33, Number 2, avril 2003, pp. 231-232)
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  14. « La future révision des systèmes de classification, sur la base de nouvelles données de recherche de sources diverses, va modifier les classifications et critères de diagnostic actuels pour tous les troubles psychiatriques. » Personnes atteintes d'autisme, identification, compréhension, intervention [PDF] p. 7
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  18. étude de Chakrabarti et Fombonne menée en Angleterre sur 15 500 enfants et publiée en 2001 dans The Journal of American Medical Association conduit à un taux de prévalence pour l'ensemble des troubles envahissants du développement de 62,6 pour 10 000.
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  64. a b et c In vitro, le mercure et le thimérosal aux taux retrouvés dans l'organisme plusieurs jours après la vaccination inhibent la méthionine synthétase (MS) de 50% ; Source : Joachim Mutter, Johannes Naumann, Rainer Schneider, Harald Walach & Boyd Haley ; Mercury and autism: Accelerating Evidence ? Neuroendocrinol Lett 2005; 26(5):439–446 PMID:16264412 NEL260505A10
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  66. « To date, studies conducted or funded by the CDC that purportedly dispute any correlation between autism and vaccine injury have been of poor design, under-powered, and fatally flawed. The CDC’s rush to support and promote such research is reflective of a philosophical conflict in looking fairly at emerging theories and clinical data related to adverse reactions from vaccinations. »
  67. A prospective assessment of porphyrins in autistic disorders: A potential marker for heavy metal exposure ; revue : Neurotoxicity Research, Éditeur : Springer New York ; ISSN:1029-8428 (Print) 1476-3524 ; pages 57-63 , Volume 10, Number 1 / mars 2006 ; DOI:10.1007/BF03033334 Résumé Online
  68. Prof. James B. Adams,Ph.D. The Autism-Mercury Connection
  69. http://www.aliv-e.com/fr/education/articles/gene8.asp
  70. Revue du praticien, avril 1999
  71. Médecine générale, tome 13 - N°458 du 19 avril 1999.
  72. Key to Early Diagnosis of Autism May be in the Placenta
  73. a et b Freitag CM, The genetics of autistic disorders and its clinical relevance: a review of the literature, Mol Psychiatry, 2007;12:2-22
  74. Weiss LA, Shen Y, Korn JM et Als. Association between microdeletion and microduplication at 16p11.2 and autism, N Eng J Med, 2008;358:667-675
  75. Une mutation spontanée génétique favoriserait l'autisme
  76. Le Monde du 2 septembre 2008, source citée : AFP
  77. Bailey A, Le Couteur A, Gottesman I et als. Autism as a strongly genetic disorder: evidence from a British twin study., Psychol Med 1995;25:63-77
  78. Giulivi C, Yi-Fan Zhang, Omanska-Klusek A et Als. Mitochondrial dysfunction in autism, JAMA, 2010;304:2389-2396
  79. http://www.nature.com/neuro/journal/v7/n8/full/nn1291.html

Annexes

En France, les hôpitaux de jour ne sont pas conçus pour les enfants autistes car la réussite dans ces établissements ne dépasse pas 8 %, il est fortement recommandé aux parents des enfants présentant des troubles autistiques de chercher des établissements utilisant des méthodes dites "comportementale" comme la méthode ABA car la réussite de ces méthodes comportementales dépasse les 50 %, et il faut agir le plus tôt possible pour augmenter ses chances.

Articles connexes

Bibliographie

Généraliste

En français

  • Bruno Bettelheim, La Forteresse vide, 1re édition originale, 1967, Gallimard, France, 1969. Un des premiers livres sur l'autisme. Son intérêt est désormais historique puisque la recherche a amélioré la perception de ce phénomène
  • Frances Tustin, Autisme et protection, Ed.: Seuil, 1992, Coll. La couleur des idées, (ISBN 2-02-013661-9)
  • T. Peeters, Autisme, la forteresse éclatée, éd. Pro Aid Autisme
  • Gilbert Lelord, L'Exploration de l'autisme : le médecin, l'enfant et sa maman, Grasset, 1998
  • Utah Frith, L'Énigme de l'autisme, Ed. O. Jacob
  • Howard Buten, Il y a quelqu'un là-dedans, Ed. O. Jacob
  • Howard Buten, Ces enfants qui ne viennent pas d'une autre planète : les autistes, 2002. (ISBN 2070549550).
  • Tony Attwood, Le Syndrome d'Asperger, Dunod 2003
  • Baron-Cohen, S., La Cécité mentale, un essai sur l'autisme et la théorie de l'esprit, PUG, 1998.
  • Frith, Uta, L’Énigme de l’autisme, Paris, Odile Jacob, 1988.
  • Hochmann Jacques, Histoire de l'autisme, Paris, Odile Jacob, 2009.
  • Mottron Laurent. 2004. L’autisme : une autre intelligence, Belgique, Pierre MARDAGA éditeur.
  • Roge Bernadette, L’autisme. Comprendre et Agir, Paris, Dunod, 2003.
  • Tardif Carole, Gepner Bruno, L’Autisme, Paris, Nathan Université, 2003.
  • Trehin Paul, Laxer Gloria, Les troubles du comportement, Mougins, Autisme France Diffusion, 2001.
  • Berthoz, A., L'Autisme, de la recherche à la pratique, Odile Jacob, mai 2005.
  • Jacqueline Berger, Sortir de l´autisme, Buchet-Chastel, 2007.
  • Unapei & Arapi, L’Autisme, où en est-on aujourd’hui ?, Unapei, 2007.
  • Pierre Delion, L'Enfant autiste, le bébé et la sémiotique, Presses Universitaires de France, Collection Le fil rouge, 2005, (ISBN 2-13-055119-X)

En anglais

  • Autism, Brain and Environment, Richard Lathe, (ISBN 1-84310-438-5), édition JK, 2006
  • Children With Starving Brains : A Medical Treatment Guide for Autism Spectrum Disorder,Jaquelyn McCandless M.D., (ISBN 1883647134).
  • Changing the Course of Autism: A Scientific Approach for Parents and Physicians, de Bryan Jepson, Jane Johnson, (ISBN 1591810612)
  • Understanding Autism for Dummies, de Temple Grandin (préface), Stephen M. Shore, Linda G. Rastelli, (ISBN 0764525476) (série pour les nuls, par un autiste adulte et un psychologue.)
  • Paul A. Offit, Autism's False Prophets: Bad Science, Risky Medicine, and the Search for a Cure, Columbia University Press (2008)

Biographie

Littérature

  • Mark Haddon, Le Bizarre Incident du chien pendant la nuit, (ISBN 2266148710)
  • Celia Rees, Tuer n'est pas jouer
  • Kochka, Au clair de la Luna
  • Patrick Cauvin, Le Silence de Clara
  • Michel Tramontane, pseud. Michel Teston, Mémoires d'autiste (2008) (ISBN 2-9509937-2-9), éd. Teston, 07530 Antraigues, France.

Vidéo et cinéma

L'autisme connaît une médiatisation variant largement d'un pays à l'autre. Certains films le mettent en scène :

  • Son-Rise: A Miracle of Love, par Glenn Jordan. Un résumé de l'histoire de la création du programme Son-Rise et du traitement réussi de Raun k.Kaufman.
  • Un enfant attend, film de fiction américain de John Cassavetes, 1963
  • Le Moindre Geste, Ferdinand Deligny et son équipe, tournage amateur du quotidien avec les enfants sans/hors langage, de 1962 à 1964 dans les Cévennes'; Fiction sur l'évasion de deux adolescents d'un asile et leur parcours;
  • Le cinéaste François Truffaut avait abordé le cas d'un enfant dont le comportement évoquait l'autisme au travers de son film intitulé : L'Enfant sauvage (1969).
  • Ce gamin-là, Renaud Victor, 1972-1976 réponse à l'enfant sauvage de François Truffaut
  • Rain Man de Barry Levinson (1989), cette œuvre de fiction inspirée d'un personnage réel, Kim Peek, retrace les retrouvailles puis les pérégrinations de deux frères qui avaient vécu de façon séparés en raison de l'autisme de Raymond, frère aîné joué par un magistral Dustin Hoffman. Le film joue beaucoup sur la sensibilité des spectateurs, l'autiste qui y est représenté de manière impressionnante par l'acteur est une sorte de génie qui manque à être reconnu. Cet aspect de sa personnalité est cependant loin d'être représentatif de la vie ordinaire d'un autiste.
  • Silent Fall de Bruce Beresford (1994) film policier classique où un enfant autiste est le témoin du double meurtre de ses parents.
  • Code Mercury de Harold Becker (1997) est un film d'action avec Bruce Willis qui met en scène un enfant autiste non verbal. Capable de déchiffrer n'importe quelle méthode de cryptage, l'enfant n'est pas pour autant un autiste de haut niveau ou un Asperger. Un passage de ce film pourrait être une allusion à la méthode PECS (voir (en) PECS) : utiliser des images pour tenter de communiquer avec un autiste.
  • Cube (1997) de Vincenzo Natali est un film à suspens où un groupe de personnes se trouve coincé dans un système de cubes dont seul un autiste, grâce à ses capacités de calcul hors normes, arrivera à trouver la sortie.
  • Les Diables (2002) film de Ruggia
  • Marathon de Jeong Yun-Cheol (2005) qui nous retrace fidèlement la vie d'un jeune homme autiste qui se prépare pour le marathon de Séoul.
  • Mozart and the Whale (Crazy in love dans sa version française) de Petter Næss (2005). C'est l'histoire d'un génie des mathématiques qui tombe amoureux d'une experte en art et en musique. Leur amour est compromis par leurs syndromes d'Asperger respectifs.
  • Snow Cake, un film de Marc Evans de 2006 : En plein hiver, à Wawa dans l'Ontario, Alex, un quinquagénaire britannique plutôt introverti, frappe à la porte de Linda, une femme autiste.
  • Bien que l'autisme n'en constitue pas le thème central, le disque de Pink Floyd The Wall (1979) et le film d'Alan Parker qui en a été tiré (1982) contiennent de très nettes allusions à l'univers autistique : emmurement psychique, tyrannie du handicap, obsessions diverses...
  • BenX de Nic Balthazar (Belgique), qui a obtenu plusieurs prix au festival de Montréal 2007, est inspiré d'un fait vécu, le suicide d'un jeune enfant souffrant de la maladie d'Asperger, victime d'intimidation à l'école.
  • Mary et Max: Un film du réalisateur australien Adam Elliot (2009). Film d'animation racontant l'histoire d'une relation par correspondance entre une jeune fille de 8 ans vivant en Australie et un homme de 44 ans de New York atteint du syndrome d'Asperger.
  • Elle s'appelle Sabine, tourné en 2007 par Sandrine Bonnaire, portrait de l'une de ses sœurs sorti en salles en janvier 2008.

Liens externes

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