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Wolof (langue)

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Wolof
Pays Sénégal, Mauritanie, Gambie
Nombre de locuteurs 16 000 000 (2017)[1]
Classification par famille
Statut officiel
Régi par Centre de linguistique appliquée de Dakar
Codes de langue
IETF wo
ISO 639-1 wo
ISO 639-2 wol
ISO 639-3 wol
Étendue langue individuelle
Type langue vivante
Linguasphere 90-AAA-a
WALS wlf
Glottolog nucl1347
État de conservation
Éteinte

EXÉteinte
Menacée

CREn situation critique
SESérieusement en danger
DEEn danger
VUVulnérable
Sûre

NE Non menacée
Langue non menacée (NE) au sens de l’Atlas des langues en danger dans le monde
Échantillon
Article premier de la Déclaration universelle des droits de l'homme (voir le texte en français)
Matukaay bu jëkk bi:
Doom aadama yépp danuy juddu, yam ci tawfeex ci sag ak sañ-sañ. Nekk na it ku xam dëgg te ànd na ak xelam, te war naa jëflante ak nawleem, te teg ko ci wàllu mbokk.
Carte
Image illustrative de l’article Wolof (langue)
Distribution
du wolof () et du wolof gambien ().

Le wolof est une langue parlée au Sénégal et en Mauritanie. C'est une langue sénégambienne appartenant à la branche des langues atlantiques. Le wolof gambien est intelligible avec elle, mais suffisamment différent pour être classé à part.

Le wolof, langue issue de l’ethnie wolof, est la plus parlée au Sénégal, avec près de 80% de la population l’utilisant. Les Wolofs représentent environ 43% de la population sénégalaise[2].

Distribution

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États de l'Empire wolof, sur la carte de l'actuel Sénégal.

Le wolof possède le statut de langue nationale au Sénégal, en Mauritanie et en Gambie. Il est compris par près de 90 % de la population du Sénégal alors que les Wolofs représentent moins de la moitié des habitants du pays. Il joue ainsi un rôle de langue véhiculaire interethnique. 13 % des locuteurs parlent cette langue en Gambie, soit trois points de plus que l'ethnie du même nom[pas clair]. En Mauritanie, environ 22 % de locuteurs sont estimés[pas clair], principalement à Nouakchott et dans la région du fleuve Sénégal. Des communautés wolofones sont établies dans d'autres pays d'Afrique occidentale comme la Guinée et le Mali. En outre, le wolof sert de langue de communication dans la diaspora en Europe et aux États-Unis[3]. Une étude statistique de 1975 montrait que la grande majorité de la population la parlait comme première, deuxième ou troisième langue[4].

Les variétés dialectales du Sénégal correspondent en partie à la localisation d'anciens royaumes, ne posent pas de problèmes d'intercompréhension, à l'exception du parler lébou[5].

Histoire de l'étude du wolof

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Les premiers ouvrages écrits de grammaire et de lexicologie du wolof sont élaborés au début du XIXe siècle par des colons. L'instituteur français Jean Dard publie le premier dictionnaire français-wolof en 1825 puis une grammaire l'année suivante[6]. Son but est essentiellement pédagogique et destiné à faciliter l’écriture, alors que la grammaire du gouverneur Jacques-François Roger, parue en 1859, vise à saisir la logique profonde de cette langue. Ces deux travaux initient l'étude systématique de la grammaire wolof[7]. Toutefois, il existe des compilations lexicales antérieures, comme celles du missionnaire écossais John Hill, présent à Gorée en 1807 et auteur de quatre vocabulaires, qui n'offrent cependant aucune explication de la syntaxe[8]

Six ans après son installation en France en 1858, David Boilat, prêtre catholique franco-sénégalais, auteur de nombreux ouvrages illustrés sur les cultures du Sénégal, publie une Grammaire de la langue woloffe qui reçoit le prix Volney de l'Institut de France[9]. Arrivé au Sénégal en 1852, le militaire et homme politique français Louis Faidherbe publie un lexique français d'environ 1 500 mots en 1864, avec leur traduction en wolof, en soninké et en peul. Il note l’« impureté » du wolof parlé à Saint-Louis, mâtiné de nombreux emprunts à la langue française[10]. En 1943, l'homme politique sénégalais Armand-Pierre Angrand publie un manuel français-wolof, qui ne prétend pas être un travail de linguiste mais une introduction à la langue[8].

Description

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Le wolof a longtemps été écrit avec un alphabet arabe complété appelé wolofal[11]. Cette écriture reste parfois utilisée par des textes religieux, mais le wolof utilise désormais l'alphabet latin avec des conventions particulières pour respecter les sons particuliers du wolof.

Système de numération

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Le système de numération wolof est décimal mais utilise un système quinaire auxiliaire. Par exemple, vingt-six s'écrit « ñaar fukk ak juróom benn » en wolof (« deux [fois] dix et cinq [et] un » : (2×10) + 5 + 1 = 26).

Juroom (5), juroom been (6=5+1), juroom ñaar (7=5+2), juroom ñat (8=5+3), juroom ñeent (5+4)

Alphabet et prononciation

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Alphabet latin de wolof

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Une locutrice du wolof enregistrée à Taïwan.
Lettres de l’alphabet latin de wolof
A B C D E Ë F G I J K L M N Ñ Ŋ O P Q R S T U W X Y
a b c d e ë f g i j k l m n ñ ŋ o p q r s t u w x y

Contrairement à la plupart des langues africaines mais à l'image du peul, le wolof n'est pas une langue à tons.

Dans l'orthographe du wolof, une suite de deux voyelles identiques correspond à une voyelle longue. Le à correspond à un aa (a long) devant une prénasalisée ou une géminée.

Alphabet wolofal

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L'alphabet wolofal a été standardisé en 1990 dans une directive de la Direction de la promotion des langues nationales (DLPN), dans le contexte des efforts du ministère sénégalais de l'Éducation. Environ 20 000 personnes, pour la plupart des enseignants et des élèves des écoles islamiques, ont appris cet alphabet[12],[13].

L'alphabet wolof est composé de 23 lettres. Les lettres comme "ص" et "ث" qui sont utilisées en arabe, n'existent pas en langue wolof. Dans cet alphabet, il y a aussi des digrammes avec le meem "م" et noon "ن" pour montrer les consonnes pré-nasales (comme "مبـ" (mb-), "نجـ" (nj-)).

L'alphabet wolof comprend également 9 signes diacritiques pour représenter les voyelles (alors que l'arabe et le persan n'ont que 3 signes diacritiques). Les voyelles peuvent aussi être courtes ou longues. Les voyelles longues sont écrites avec une combinaison de neuf signes diacritiques et l'une des lettres alif (ا), waw (و) ou yeh (ي).

Dans l'écriture vélophale, il est obligatoire de montrer tous les signes diacritiques, y compris les signes diacritiques de voyelle nulle (◌ْ) et de gémination (tachdid) (◌ّ). La signification des mots peut être modifiée par signes diacritiques de voyelle nulle ou de gémination. Par exemple, le mot "دَگْ" (en latin dag) signifie serviteur royal, et le mot "دَگّ" (en latin dagg) signifie couper.

Les letters de l'alphabet wolofal[12],[13]
Nom Formes Son représenté Équivalent en latin Example Remarques
Isolée Finale Médiale Initiale Wolofal Latin
alif
اَلِف‎
ا‎ ـا‎ ا‎ [a] - / a اِتَمْ‎
گَالْ‎
itam
gaal
  • Le alif a deux fonctions : la première est de servir comme un porteur des signes diacritiques de voyelle au début des mots, et la deuxième est d'indiquer la voyelle longue "-aa".
beh
بࣹهْ‎
ب‎ ـب‎ ـبـ‎ بـ‎ [b] b بَاخْ‎ baax
peh
ݒࣹهْ‎
ݒ‎ ـݒ‎ ـݒـ‎ ݒـ‎ [p] p ݒࣹݒّ‎ pepp
  • Lettre non trouvée en arabe.
  • Alternatives obsolètes: پ, ݑ‎
  • Unicode U+0752
teh
تࣹهْ‎
ت‎ ـت‎ ـتـ‎ تـ‎ [teh] t تَارْ‎ taar
ceh
ݖࣹهْ‎
ݖ‎ ـݖ‎ ـݖـ‎ ݖـ‎ [c] c ݖَابِ‎ caabi
  • Lettre non trouvée en arabe.
  • Alternatives obsolètes: چ, جۛ‎
  • Unicode U+0756
jeem
جࣹيمْ‎
ج‎ ـج‎ ـجـ‎ جـ‎ [dʒ] j جَايْ‎ jaay
xah
خَهْ‎
خ‎ ـخ‎ ـخـ‎ خـ‎ [x] x خَمْ‎ xam
dal
دَلْ‎
د‎ ـد‎ د‎ [d] d دَانُ‎ daanu
reh
رࣹهْ‎
ر‎ ـر‎ ر‎ [r] r رَاس‎ raas
seen
سࣹينْ‎
س‎ ـس‎ ـسـ‎ سـ‎ [s] s سَنتْ‎ sant
ayn
عَيْنْ‎
ع‎ ـع‎ ـعـ‎ عـ‎ - - اِسْرَعࣹلْ‎
دࣴعࣴلْ‎
Israel
dëel
  • Lettre ayn sert à écrire de séquences de voyelles et de syllabes commençant par des voyelles au milieu d'un mot.
  • La lettre aussi sert à indiquer la voyelle longue "ëe", où "ayn" est écrit avec la voyelle diacritique ◌ࣴ‎.
ŋoon
ݝࣷونْ‎
ݝ‎ ـݝ‎ ـݝـ‎ ݝـ‎ [ŋ] ŋ ݝَامْ‎ ŋaam
  • Lettre non trouvée en arabe.
  • Alternatives obsolètes: ݤ,ڭ‎
  • Unicode U+075D
feh
فࣹهْ‎
ف‎ ـف‎ ـفـ‎ فـ‎ [ɸ] f فَارْ‎ faar
qaf
قَفْ‎
ق‎ ـق‎ ـقـ‎ قـ‎ [q] q نَقَرْ‎ naqar
kaf
کَفْ‎
ک‎ ـک‎ ـکـ‎ کـ‎ [k] k کَانِ‎ kaani
geh
گࣹهْ‎
گ‎ ـگ‎ ـگـ‎ گـ‎ [g] g گَالْ‎ gaal
  • Lettre non trouvée en arabe.
  • Alternatives obsolètes: ڭ‎
lam
لَمْ‎
ل‎ ـل‎ ـلـ‎ لـ‎ [l] l لَجّ‎ lajj
meem
مࣹيمْ‎
م‎ ـم‎ ـمـ‎ مـ‎ [m] m مَامْ‎
مبَارْ‎
maam
mbaar
  • La lettre est utilisée soit comme sa propre consonne indépendante, soit comme l'une des lettres composantes d'un digramme en consonnes prénasalisées.
noon
نࣷونْ‎
ن‎ ـن‎ ـنـ‎ نـ‎ [n] n نَانْ‎
نجࣷولْ‎
naan
njool
  • La lettre est utilisée soit comme sa propre consonne indépendante, soit comme l'une des lettres composantes d'un digramme en consonnes prénasalisées.
ñoon
ݧࣷونْ‎
ݧ‎ ـݧ‎ ـݧـ‎ ݧـ‎ [ɲ] ñ ݧَانْ‎ ñaan
  • Lettre non trouvée en arabe.
  • Alternatives obsolètes: چ, جۛ‎
  • Unicode U+0767
waw
وَوْ‎
و‎ ـو‎ و‎ [w] w وَاوْ‎
بُورْ‎
waaw
buur
  • Le waw a deux fonctions : la première est de servir comme sa propre consonne ayant le son [w], et la deuxième est d'indiquer les voyelles longues "-oo" "-óó", et "uu".
heh
هࣹهْ‎
ه‎ ـه‎ ـهـ‎ هـ‎ [h] h اَهَکَايْ‎ ahakaay
yeh
يࣹهْ‎
ي‎ ـي‎ ـيـ‎ يـ‎ [j] y يَايْ‎
نجِيتْ‎
yaay
njiit
  • Le yeh a deux fonctions : la première est de servir comme sa propre consonne ayant le son [j], et la deuxième est d'indiquer les voyelles longues "-ee" "-éé", et "ii".
Les voyelles de l'alphabet wolofal
Voyelles courtes en début de mots
A À Ë E É I O Ó U
اَ‎ اࣵ‎ اࣴ‎ اࣹ‎ اࣺ‎ اِ‎ اࣷ‎ اࣸ‎ اُ‎
Diacritiques des voyelles courtes
a à ë e é i o ó u
◌َ‎ ◌ࣵ‎ ◌ࣴ‎ ◌ࣹ‎ ◌ࣺ‎ ◌ِ‎ ◌ࣷ‎ ◌ࣸ‎ ◌ُ‎
Voyelles longues en début de mots
Aa - Ëe Ee Ée Ii Oo Óo U
آ‎ - اࣴعࣴـ / اࣴعࣴ‎ اࣹيـ / اࣹي‎ اࣺيـ / اࣺي‎ اِيـ / اِي‎ اࣷو‎ اࣸو‎ اُو‎
Diacritiques et lettres des voyelles longues
aa - ëe ee ée ii oo óo u
◌َا‎ - ◌ࣴعࣴـ / ◌ࣴعࣴ‎ ◌ࣹيـ / ◌ࣹي‎ ◌ࣺيـ / ◌ࣺي‎ ◌ِيـ / ◌ِي‎ ◌ࣷو‎ ◌ࣸو‎ ◌ُو‎
  Bilabiale Labio-
dentale
Labio-
vélaire
Alvéolaire Palatale Vélaire Uvulaire
Occlusive p (p) b (b)     t (t) d (d) c (c) ɟ (j) k (k) g (g) q (q)
Nasale m (m)     n (n) ɲ (ñ) ŋ (ŋ)  
Prénasalisées m̩b (mb)     n̩t (nt) n̩d (nd) ɲc (nc) ɲɟ (nj) ŋ̍k (nk) ŋ̍g (ng) ɴq (nq)
Roulée       r (r)      
Fricative   f (f)   s (s)   x~χ (x)  
Spirante     w (w)   j (y)    
Latérale       l (l)      

Dans l'orthographe du wolof, une suite de deux consonnes identiques correspond à une géminée. Toutes les occlusives, nasales et latérales peuvent être géminées. Il faut cependant noter que le q est toujours géminé bien que noté comme une consonne simple.

  Antérieure Centrale Postérieure
Fermée i (i)   u (u)
Mi-fermée e (é)   o (ó)
Moyenne   ə (ë)  
Mi-ouverte ɛ (e)   ɔ (o)
Ouverte   a (a)  
Pays d'Europe en wolof

Pour écouter la prononciation des mots wolof cliquez ici

Mot Traduction Prononciation standard (en API)
sable suuf su:f
ciel asamaan asama:n
eau ndox n͜dɔx
feu safara safara
homme gόor go:r
femme jigéen ɟige:n
manger lekk lɛkk
pain mburu m͜buru
coureur de jupon say-say sajsaj
boire naan na:n
grand mag mak
petit tuuti tu:ti
toilettes wanag wanak
nuit guddi guddi
jour bés (nombre) ou bëccëg (durée) bes / bəccək
Français Wolof Traduction littérale Prononciation standard (en API)
Comment vas-tu ? Na nga def ? Comment tu fais ? nan͜gadɛf
Je vais bien. Maa ngi fi (rekk). Je suis là (seulement). ma:n͜gifirɛkk
Tu vas bien ? Yaa ngi ci jàmm ? Tu es dans la paix ? ja:n͜giciɟa:mm
Très bien, Dieu merci. Jàmm rekk, Alxamdulilaay. La paix seulement, grâce à Dieu. ɟa:mmrɛkkalxamdulila:j
Comment va la famille ? Naka sa waa kër ? Comment est ta maisonnée ?
Elle va bien. Mu ngi ci jàmm. Elle est dans la paix. mun͜giciɟa:mm
Y a-t-il du pain ? Ndax mburu am na ? Est-ce que pain il y a ? n͜daxm͜buruamna
Il y en a. Am na. Il y a. amna
Il n'y en a pas. Amul. Il y a en pas. amul
Combien ? Ñaata la ? ɲa:ta la
C'est cher. Dafa seer/jafe. C'est cher/dur. dafasɛ:r / dafaɟafɛ
Réduisez le prix. Wàññi ko. Diminue le. wa:ɲɲikɔ
Merci. Jërëjëf. ɟərəɟəf
De rien. Ñoo ko bokk. Nous le partageons. ɲɔ:kɔbɔkk
Oui Waaw wa:w
Non Déedéet de:de:t
J'ai faim. Dama xiif. damaxi:f
J'ai soif. Dama mar. damamar
Je suis fatigué(e). Dama sonn. damasɔnn
Avez-vous bien dormi ? Jàmm nga fanaan ? Avez-vous passé(e) la nuit en paix ? ɟa:mmn͜gafana:n
Très bien, merci. Jàmm rekk, alxamdulilaay. La paix seulement, grâce à Dieu ɟa:mmrɛkkalxamdulila:j
Bonjour. Comment allez-vous ? (le matin) Naka suba ci ? Comment va le matin ? nakasubasi
Ça va bien. (le matin) Suba saa ngi nii (rekk). Le matin est là (seulement). subasa:n͜gini:
À tout à l'heure. Ba ci kanam. bacikanam
À la prochaine. Ba beneen (yoon). babɛnɛ:n
Allez en paix. Jàmm ag jàmm. Paix et paix. ɟa:mmakɟa:mm
J'ai assez mangé, merci. Suur naa, jërëjëf. su:rna:ɟərəɟəf
Mon ami Sama xarit samaxarit
Je voudrais manger du riz au poisson. Dama bëgg lekk ceebu jën. damabəgglɛkkcɛ:buɟen
Je voudrais boire de l'eau. Dama bëgg naan ndox. damabəggna:n͜dɔx
Demain Suba suba
À demain. Ba suba. basuba
Si Dieu le veut. Bu soobee Yàlla. S'il plaît à Dieu. busɔ:bɛja:lla
Je t'aime. Nob naa la. ou Dama la nob. ou Dama la bëgg. nɔpnala ou damalanɔp ou damalabəgg
Laisse moi. Bàyyi ma. ba:jjima
Pardonne moi, excuse moi. Baal ma. ba:lma
C'est quoi ça ? Lii lan la ? lilanla
Qu'est ce que tu fais ? Looy def ?

Emprunts linguistiques

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La pénétration de l'islam au Sénégal explique l'influence de la langue arabe sur le wolof, qui lui emprunte notamment son vocabulaire religieux[14]. Le français a également eu une influence avec la colonisation et la scolarisation dans cette langue. Si l'origine francophone de certains termes est transparente, comme l'illustrent les mots « oto » ou « almet », d'autres cas sont plus surprenants, comme « fok nga » pour « il faut que tu »[15]. Quelques mots sont d'origine berbère, le fameux « tabaski » du berbère tafaska signifiant la fête musulmane du mouton, en est un exemple.

Culture en langue wolof

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Littérature

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Une traduction en wolof du Nouveau Testament a été publiée en 1987 et a connu une seconde édition en 2004, légèrement corrigée en 2008[16].

L'écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop publie son roman Doomi Golo en wolof en 2002[17]. Il en donne une traduction libre en français sous le titre Les Petits de la guenon en 2009.

Dans son quatrième livre, La Porte du voyage sans retour, paru aux éditions du Seuil en 2021, l'écrivain David Diop met en scène un jeune botaniste qui vers 1750 explore le Sénégal[18], où à l'île de Gorée il découvre un peuple, une langue, et l’horreur de l’esclavage[18]. L'histoire s'inspire du manuscrit, tenu secret jusqu’à sa mort en 1806[19] du célèbre botaniste Michel Adanson[18], ce dernier ayant rendu hommage à la langue wolof, dans laquelle les Sénégalais selon lui « entassent tous les trésors de leur humanité : leur croyance dans l’hospitalité, la fraternité, leurs poésies, leur histoire, leur connaissance des plantes, leurs proverbes et leur philosophie du monde »[19].

Le groupe sénégalais Lemzo Diamono, actif entre 1990 et 1998, fait parfois usage de paroles en wolof. On peut entendre du wolof dans la chanson à succès 7 Seconds de Youssou N'Dour et Neneh Cherry, sortie en 1994. La chanson Tassez-vous de d'là, du groupe Les Colocs, sortie dans les années 1990, fait aussi usage de paroles en wolof. La chanteuse sénégalaise Julia Sarr chante en wolof dans son album Set Luna en 2005[20]. Actif dans les années 2000 et 2010, le chanteur et percussionniste sénégalais Latyr Sy chante en plusieurs langues dont le wolof.

Le cinéma des pays de langue wolof (cinéma sénégalais et cinéma mauritanien comprend des films tournés dans cette langue. Le réalisateur Ousmane Sembène évoque le Sénégal dans plusieurs de ses films : Emitaï (1971) revient sur le traitement des Sénégalais par les Français durant la seconde guerre mondiale ; Faat Kiné évoque la société sénégalaise de l'an 2000.

Mais le wolof s'entend aussi dans des films d'autres pays évoquant des personnages de langue wolof un peu partout dans le monde. Little Senegal, film franco-germano-algérien réalisé par Rachid Bouchareb en 2001, a pour personnage principal un Sénégalais qui part aux États-Unis sur les traces de ses ancêtres esclaves et découvre la communauté sénégalaise de Harlem. Biutiful, film mexicano-espagnol réalisé par Alejandro González Iñárritu en 2010, se déroule à Barcelone en Espagne mais met en scène des immigrés pauvres, notamment sénégalais. L'un des personnages principaux du docu-fiction politique Indignados, en 2012, est de langue wolof.

Série télévisée

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Maîtresse d'un homme marié, un feuilleton télévisé sénégalais en wolof, est diffusé depuis le et est devenu un phénomène de société au Sénégal et dans la diaspora sénégalaise.

Notes et références

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  1. Ethnologue [wol].
  2. (en) « Linguistic shift underway in Senegal, where Wolof is overtaking French », sur France 24, (consulté le )
  3. Cissé 2018, p. 13-14.
  4. J. Blondé (dir.), Résultats d'un sondage sociologique en milieu analphabète, CLAD, Dakar, 1975, cité dans le chapitre d'Ismahan Diop consacré au Sénégal dans l'ouvrage dirigé par Yolande Govindama, Temps et rites de passage, Karthala, 2011. Lire en ligne
  5. Cissé 2018, p. 14.
  6. Robert Cornevin, « L'œuvre de Bourguignons (Les Javouhey et Jean Dard) au Sénégal et à la Réunion », Revue française d'histoire d'outre-mer, tome 54, no 194-197, 1967, pp. 227-246, p. 237, Lire en ligne
  7. Emilio Bonvini, « Les deux premières grammaires françaises du Wolof (Sénégal) : une systématisation contrastée, Histoire Épistémologie Langage, tome 23, fascicule 2, 2001,. pp. 101-116, p.103-104, Lire en ligne
  8. a et b Patricia Mirrlees, « John Hill and the Early Attempt to Study a West African langage », dans Sowing the Word: The Cultural Impact of the British and Foreign Bible Society, 1804–2004, Sheffield Phoenix, 2004. xii + 381 pp., p. 115, Lire en ligne
  9. Bernard Mouralis, « Les Esquisses sénégalaises de l'abbé Boilat, ou le nationalisme sans la négritude », Cahiers d'études africaines, vol. 35, no 140, 1995, pp. 819-837, p. 821, Lire en ligne
  10. Fiona Mc Laughlin, « Tracing Language Movement in Africa », dans Ericka A. Albaugh et Kathryn M. de Luna (dir.), Tracing Language Movement in Africa, Oxford University Press, 2017, pp. 213-232, p. 221, Lire en ligne
  11. Mamadou Cissé, « Ecrits et écritures en Afrique de l'Ouest », sur Sud Langues, (consulté le )
  12. a et b Lorna A Priest, Martin Hosken et SIL International, « Proposal to add Arabic script characters for African and Asian languages », , p. 13–18, 34–37
  13. a et b Currah, Galien (26 August 2015) ORTHOGRAPHE WOLOFAL. Link (Archive)
  14. Geneviève N'Diaye-Correard (dir.), Les mots du patrimoine : le Sénégal, Editions des archives contemporaines, 2006, p. 13
  15. Ahmed Khalifa Niasse, La place centrale du français dans les héritages linguistiques du wolof, L'Harmattan, p.72-73
  16. Bible wolof. Page consultée le 21 août 2017.
  17. Encyclopedia of African Literature, p. 801.
  18. a b et c Critique par Nathalie Crom dans Télérama le 18/08/2021 [1]
  19. a et b « La Porte du voyage sans retour », de David Diop : dans les pas du botaniste Michel Adanson : Critique dans La Croix par Jean-Claude Raspiengeas, le 14/10/2021 [2]
  20. « Julia Sarr, la voix magique », article sur le site Au Sénégal le 18 novembre 2005. Page consultée le 21 août 2017.

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Bibliographie

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Ouvrages anciens

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  • Principes de la langue wolofe par les Missionnaires de la Congrégation du S. Esprit et du Saint Cœur de Marie, Dakar, Imprimerie de la Mission, 1858
  • Guide de la conversation en quatre langues français-volof-anglais-serer, Saint Joseph de Ngasobil, Imprimerie de la Mission, 1880
  • Armand-Pierre Angrand, Guide élémentaire destiné aux européens (Manuel Français-Wolof, avant-propos de Théodore Monod)
  • Abbé P.D. Boilat, Grammaire de la langue Woloffe, Paris, Imprimerie Impériale, 1858
  • Jean Dard, Dictionnaire français-wolof et français-bambara, suivi du dictionnaire wolof-français, Paris, Imprimerie royale, 1825
  • Jean Dard, Grammaire Wolofe ou méthode pour étudier la langue des noirs en Sénégambie suivie d'un appendice, Paris, Imprimerie royale, 1826
  • L. Descemet, Recueil d'environ 1.200 phrases françaises usuelles : avec leur traduction en regard en Ouolof de Saint-Louis, Saint-Louis, Imprimerie du gouvernement, 1864
  • Louis Léon César Faidherbe, Vocabulaire d'environ 1,500 mots français avec leurs correspondants en ouolof de Saint-Louis, en poular (toucouleur) du Fouta, en soninké (sarakhollé) de Bakel, 1864, Saint-Louis, Imprimerie du Gouvernement, 1864, 70 p.
  • Louis Léon César Faidherbe, Langues sénégalaises : wolof, arabe-hassania, soninké, sérère, notions grammaticales, vocabulaires et phrases, E. Leroux, 1887, 267 p.
  • V.J. Guy, Grand Dictionnaire français-volof, Saint Joseph de Ngasobil, Imprimerie de la Mission, 1890
  • Alois Kobés, Grammaire de la langue Volofe, Saint-Joseph de Ngasobil, Imprimerie de la Mission, 1869
  • Abbé Lambert (curé de Gorée), Grammaire ouolove, Paris, 1842
  • Jacques-François Roger, Recherches philosophiques sur la langue ouolofe suivies d'un vocabulaire abrégé français-ouolofe, Paris, Dondey-Dupré, 1829
  • R. P. L. Speisser, Grammaire élémentaire de la langue volofe, Saint-Joseph de Ngasobil, Imprimerie de la Mission, 1888

Ouvrages contemporains

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  • Mamadou Cissé, Dictionnaire Français-Wolof, Le Pré Saint-Gervais, L'Asiathèque, , 3e éd. (1re éd. 1998), 386 p. (ISBN 978-2-915255-11-9)
  • Mamadou Cissé, Éléments de grammaire wolof, Nouvelles éditions de la Francographie, Paris, 1995
  • Mamadou Cissé, « Langue, État et société », Sudlangues, no 5, 2005, [lire en ligne]
  • Mamadou Cissé, « Écrits et écritures en Afrique de l'Ouest », Sudlangues, no 6, 2006, [lire en ligne]
  • Donal Cruise O'Brien, « Langue et nationalité au Sénégal : l'enjeu politique de la wolofisation », L'Année africaine, 1979, p. 319-335
  • Pathé Diagne, Structure interne du walaf contemporain (Texte walaf) s.l., n.d., Dakar, 1967, 106 p.
  • Pathé Diagne, Manuel d'initiation au wolof moderne, Dalar, Imprim. Occident. F. Sanchez, Université de Dakar, s.d. 1970 ?, 164 p.
  • Pathé Diagne, Grammaire de Wolof moderne, Paris, Présence africaine, 1971, 229 p.
  • Aram Diop, Maurice Calvet et Oumar Ben Khatab Dia, Les cent et les quinze cents mots les plus fréquents de la langue wolof, Dakar, Centre de Linguistique appliquée, 1971, 51 p.
  • Jean-Léopold Diouf, Dictionnaire bilingue Wolof-Français, Paris, Éditions Karthala, 2003
  • Khadiyatoulah Fall, L'univers culturel de l'enfant wolophone de Dakar d'après la disponibilité des concepts dans la langue maternelle et la langue d'enseignement : Cas du wolof et du français, Université de Laval, Québec, 1975 (M. A.)
  • Yoro K. Fall, « Les Wolof au miroir de leur langue : quelques observations », in Jean-Pierre Chrétien et Gérard Prunier (dir.), Karthala, 2003 (2e éd.), p. 117-122 (ISBN 2-84586-389-6)
  • Michael Franke (adaptation française de Jean Léopold Diouf et Konstantin Pozdniakov), Le Wolof de poche, Assimil (kit de conversation = livre + CD audio), 2004
  • Michel Malherbe et Cheikh Sall, Parlons wolof : langue et culture, L'Harmattan, 1989, 181 p. (ISBN 9782738403834)
  • Ahmed Khalifa Niasse, Dynamique du Wolof, Sources, Emprunts et, Etymologies, IFAN, 2012
  • Ahmed Khalifa Niasse, La place centrale du français dans les héritages linguistiques du wolof, L'Harmattan, 2014, 106 p. (ISBN 9782336362281)
  • Ahmed Khalifa Niasse, Le Jolfo ou wolof senegalensis : origine et héritages, L'Harmattan, 2014, 242 p. (ISBN 9782296998742)
  • Cheikh Tidiane Ndiaye, L’alternance codique wolof-arabe au Sénégal : approche sociolinguistique, 2019. Lire en ligne

Filmographie

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  • Léopold Sédar Senghor à propos du bilinguisme au Sénégal, extrait d'interview diffusé par l'ORTF le (54 s.), en ligne sur le site de l'INA [3]

Articles connexes

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Liens externes

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