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La Franche-Comté, en forme longue la République de Franche-Comté est un pays d'Europe de l'Ouest, sans accès à la mer. Située au cœur de l'Europe élargie, la Franche-Comté est frontalière avec la Suisse et la France, est aussi très proche de deux grands pays européens : l'Allemagne et l'Italie.
La Franche-Comté a pour capitale Dole, bien qu'elle ne soit pas la ville la plus importante de la région, qui est Besançon. Ses habitants sont appelés les Francs-Comtois ou Comtois et les Franc-Comtoises ou Comtoises,. La devise du pays est Comtois, rends-toi ! Nenni ma foi !.
Le partage du royaume de Bourgogne, à la suite du traité de Verdun de 843 aboutit progressivement à la création de la Franche Comté de Bourgogne en 986. Passée par mariage à la maison de Valois puis à la maison de Habsbourg, elle devint possession espagnole avant de signer son indépendance en 1678 par le traité de Saint-Amour, dix ans après la fin de la guerre de Dévolution.
Son réseau routier est assez développé. Des routes départementales maillent l'ensemble du territoire comtois composé de nombreuses petites communes (95 % ont moins de 2 000 habitants). Son réseau ferré est en plein développement avec notamment l'ouverture en 2011 de la branche comtoise de la LGV internationale Rhin-Rhône qui permet de relier plusieurs villes comtoises aux principales villes françaises.
Histoire[modifier | modifier le code]
Habité au paléolithique inférieur, le territoire de l'actuelle Franche-Comté fut relativement uni dès l'Antiquité. À l'origine territoire des Séquanes, il passa sous domination romaine après la chute de Vercingétorix. Occupé brièvement par les Burgondes après les Grandes invasions, il fut annexé par les Francs en 534. Après la mort de Charlemagne, il changea plusieurs fois de souverain, faisant partie, selon l'époque, du royaume de Bourgogne, du Saint-Empire romain germanique, des États Bourguignons ou du royaume de France, il fut une possession des rois d'Espagne de la maison de Habsbourg. Les terres bourguignonnes (à l'exception de l'actuel pays de Montbéliard) sont regroupées par Otte-Guillaume de Bourgogne qui devient le premier comte de Bourgogne vers 981. C'est l'acte de naissance de la Franche-Comté mais ce n'est qu'en 1678 par le traité de Nimègue que la Franche-Comté devient définitivement française, après une première tentative d'annexion, menée par Louis XIII, la terrible « guerre de Dix Ans » (1635-1644), au cours de laquelle périrent plus de la moitié des Comtois de l'époque.
De la Préhistoire au Moyen-Âge[modifier | modifier le code]
Des signes d'occupation humaine datant d'environ 700 000 ans ont été retrouvés dans la vallée supérieure de la Saône, le versant sud des Vosges, la Trouée de Belfort, la bordure occidentale et les premiers plateaux du Jura. Ces hommes taillaient des pierres, confectionnaient des armes en silex ou en os et vivaient dans des cavernes. Une dent d'enfant datant de 400 000 ans a également été découverte à Vergranne, près de Baume-les-Dames. Ces découvertes attestent de la présence de l'Homme sur le territoire de l'actuelle Franche-Comté au paléolithique inférieur.
L'éphémère réunion au Royaume de France[modifier | modifier le code]
À sa mort, Charles le Téméraire ne laisse qu’une fille : Marie de Bourgogne âgée de vingt ans. Cette dernière devient donc, en partie, l’héritière du puissant État bourguignon. Son père lui lègue un État qui s’étend sur les Pays-Bas et les deux Bourgognes (duché et comté) mais un État en guerre et surtout un territoire sans unité. Le roi de France Louis XI prononce la réunion du duché au royaume, dont il était un apanage réservé aux héritiers mâles, et profite de l’occasion pour occuper les deux Bourgognes. Il propose aussi le mariage de Marie de Bourgogne avec son fils le dauphin Charles. Mais Marie refuse de s’unir avec le fils du plus grand ennemi de son père et de treize ans plus jeune qu'elle. Elle préfère un mari plus puissant : Maximilien d’Autriche héritier des États des Habsbourg et futur empereur romain germanique. Par cette union célébrée le 19 août 1477, Marie trouve un bon protecteur pour ses États. Mais Louis XI n’entend pas abandonner ses conquêtes si facilement. Il annexe d’abord légalement le duché de Bourgogne car c’était un apanage royal et il ne pouvait être transmis aux femmes ; il revenait donc tout naturellement à la couronne de France. Cependant, il n’a pas de droit sur la Franche-Comté, fief d'Empire. Suivis par le peuple, les nobles comtois se soulèvent : les troupes royales sont contraintes de repasser la Saône. Furieux, Louis XI repasse à l'attaque. Il incendie Dole. D'autres villes comtoises subissent le même sort et près de cent châteaux sont rasés. En 1482, Marie de Bourgogne décède dans un accident de chasse. Elle laisse pour ses États (Comté de Bourgogne et Pays-Bas) deux héritiers: son fils Philippe le Beau, qui devait hériter de l’empire des Habsbourg et sa fille Marguerite. Pour mieux assurer son dessein, Louis XI obtient l’union entre son fils, le futur roi Charles VIII et la jeune Marguerite. La promesse de mariage est entérinée par le traité d'Arras qui donne une Franche-Comté vaincue à la France. Mais, après la mort de son père, Charles VIII préfère épouser Anne de Bretagne l’héritière du duché du même nom (1491). Outré par cet affront fait à sa fille, alors âgée de 11 ans, Maximilien de Habsbourg, que ce mariage prive de la Bretagne qu'il convoitait en projetant d'épouser Anne, entreprend de reconquérir la Franche-Comté. Charles VIII qui a alors des ambitions en Italie laisse faire. Il accepte même d'abandonner le comté par le traité de Senlis signé en 1493. De fait, les troupes royales sont chassées du sol comtois par les milices de Salins et d'Arbois notamment. La province en sort renforcée.
Déclaration de l'indépendance[modifier | modifier le code]
En 1668, Condé conquiert le pays en 15 jours. Le contraste avec la résistance acharnée de la guerre de Dix Ans est immense. Philippe de la Baume-Saint-Amour, marquis de Yennes et de Saint-Genix, est, à cette date, gouverneur général de la Franche-Comté.
Quelques mois plus tard, la situation bascule avec le traité d'Aix-la-Chapelle : la France doit abandonner la Franche-Comté, qui retourne à l'Espagne.
Le pays est alors totalement désorganisé. Des émeutes, parfois meurtrières, éclatent dans les plus grandes villes : le peuple accuse ses parlementaires d'avoir livré la province aux Français. L'Espagne, furieuse que la Franche-Comté ne se soit pas défendue, ne nomme dès lors plus que des non-Comtois au poste de gouverneur. Ceux-ci se montrent autoritaires et exigeants : ils pressentent le retour imminent des Français et s'évertuent à force d'impôts de relever les fortifications.
En 1673, l'Espagne lance des raids en Bourgogne. Les Français contre-attaquent sur le sol comtois, mais leur offensive est repoussée par le peuple Comtois. La guerre perdure : deux mois plus tard, des paysans refusant de se rendre à Arcey sont brûlés vifs dans le clocher où ils s'étaient réfugiés. L’événement ravive le sentiment anti-français : une garnison est massacrée en représailles tandis que les embuscades s'intensifient. Mais les cités comtoises — la plupart du temps mal fortifiées — tombent les unes après les autres: Pesmes, Gray, Vesoul, Besançon, Dole, Lons et Salins. À Besançon, des potences sont dressées, destinées aux traîtres. Les Bisontins manquent de peu de tuer Louis XIV, venu en personne assister au siège.
Malgré quelques victoires dont une à Arbois, de brillants commandants comme Lacuzon, Merceret de Mérona, Pontamougeard ou Mâcon d'Esboz ainsi que la ténacité des partisans — les loups des bois — cela ne suffit pas à repousser les troupes du roi de France supérieures en nombres et en matériels.
En juin, la ville de Salins, dernière réserve militaire du comté, réussit à vaincre l'ennemi avec une défense vigoureuse. Les habitants de Faucogney, la dernière cité comtoise à résister repoussent l'ennemi après plusieurs jours d'âpres combats. Le château de Sainte-Anne défendu par Claude Balland, le gendre du célèbre Lacuzon arrive à résister. Avec des forces considérables, il va tenir. Presque toutes les places et villes sont tombées, mais la résistance ne s'arrête pas là : après 10 mois de combats, les Comtois refusent toujours de se rallier à la France.
En 1678, le traité de Saint-Amour permet l'indépendance de la Franche-Comté d'ici 1680, et la ville libre de Besançon est rattachée à la Franche-Comté. Les fédéralistes s'exilent dans un vain espoir d'un retour à l'Espagne qui ne viendra pas. Après le vote populaire du 8 octobre 1679, la république est souhaitée à 55%. Le 9 février 1680, la première élection présidentielle franc-comtoise fait accéder à la présidence le candidat du parti de l'Ordre nouveau (PON) François-Joseph de Grammont, fils de l'Archevêque de Besançon Antoine-Pierre de Grammont et partisan d'un pouvoir autoritaire nationaliste fort.
Option soumise au vote | Tour unique | |
---|---|---|
Voix | % | |
La mise en place d'une république "semi-présidentielle" | 277 679 | 54,98 |
La mise en place d'une monarchie constitutionnelle | 101 386 | 20,08 |
La mise en place d'une monarchie absolue | 51 028 | 10,10 |
La mise en place d'une république "parlementaire" | 49 853 | 9,87 |
Aucune des options proposées | 25 090 | 4,97 |
Suffrages exprimés | 505 036 | 100 |
Abstention | 17 827 | 3,41 |
Inscrits / Participation | 522 863 | 96,59 |
Candidat
Parti politique |
1er tour | 2e tour | |||
---|---|---|---|---|---|
Voix | % | Voix | % | ||
François-Joseph de Grammont Nationaliste |
202 401 | 41,94 | 210 551 | 44,01 | |
Claude Prost de Lacuzon Indépendantiste |
178 957 | 37,08 | 201 272 | 42,07 | |
Philippe de la Baume-Saint-Amour Royaliste |
22 795 | 4,72 | |||
François-Paul de Lisola Républicain modéré |
18 155 | 3,76 | |||
Guillaume Courtois Sans étiquette |
9 236 | 1,91 | |||
Aucun d'entre eux | 51 027 | 10,59 | 66 591 | 13,92 | |
Suffrages exprimés | 482 571 | 100 | 478 414 | 100 | |
Abstention | 40 475 | 7,74 | 44 632 | 8,53 | |
Inscrits / Participation | 523 046 | 92,26 | 523 046 | 91,47 |
Candidat
Parti politique |
1er tour | 2e tour | |||
---|---|---|---|---|---|
Voix | % | Voix | % | ||
Gabriel de Roquette Indépendantiste |
252 304 | 48,84 | 259 703 | 51,89 | |
François-Joseph de Grammont* Nationaliste |
169 126 | 32,75 | 182 721 | 36,51 | |
François-Paul de Lisola Républicain modéré |
19 885 | 3,85 | |||
Claude Fyot de Bosjean Royaliste |
17 532 | 3,39 | |||
Aucun d'entre eux | 57 709 | 11,17 | 58 022 | 11,60 | |
Suffrages exprimés | 516 556 | 100 | 500 446 | 100 | |
Abstention | 12 853 | 2,43 | 28 963 | 5,47 | |
Inscrits / Participation | 529 409 | 97,57 | 529 409 | 96,42 |
Dole devient la capitale officielle de la Franche-Comté au détriment de Dole par lettres patentes du 1er octobre 1677 : un grand nombre d'administrations, parmi lesquelles le gouvernement militaire, l'intendance, le parlement ou encore l'université, sont progressivement implantées dans la nouvelle capitale.
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