Saint-Giniez

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Saint-Giniez
Avenue du Prado, axe séparant le nord et le sud du quartier
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département Bouches-du-Rhône
Ville Marseille
Arrondissement municipal 8e
Circonscriptions des Bouches-du-Rhône Deuxième circonscription des Bouches-du-Rhône
Cantons des Bouches-du-Rhône Canton de Marseille-10
Démographie
Population 13 060 hab. (2012)
Géographie
Coordonnées 43° 16′ 12″ nord, 5° 23′ 16″ est
Transport
Métro Ligne 2 du métro de Marseille Rond-Point du Prado
Bus Autobus de MarseilleLigne B1Ligne 19Ligne 21JLigne 23Ligne 41Ligne 44Ligne 45Ligne 72Ligne 83Ligne 86Bus de nuit 521
Localisation
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Saint-Giniez
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Saint-Giniez

Saint Giniez est un quartier situé au sud de Marseille dans le 8earrondissement.

Description[modifier | modifier le code]

Situé dans les Quartiers Sud de Marseille dans le 8e arrondissement (4e secteur) faisant partie des arrondissements les plus chers de Marseille avec le: 7e, 9e, 12e.

Le Stade Vélodrome est dans le quartier de Saint Giniez, bien que l'essentiel du quartier soit situé du côté ouest de l'axe boulevard Michelet-avenue du Prado.

Le quartier est composé essentiellement de résidences de standing.

Origine du nom « Saint-Giniez »[modifier | modifier le code]

Le quartier de Saint-Giniez tire son nom d'un martyr chrétien, Genesius, mort à Arles entre 290 et 303.

« Le nom de Saint-Giniez vient par corruption du latin Sanctus Genesius dont la traduction ordinaire est Saint-Genès », selon l'abbé Daspres dans son ouvrage paru en 1874, consacré à l'étude historique de la paroisse Saint-Giniez.

Plus loin, il ajoute : l« a France a connu peu de saints plus vénérés que saint Genès d'Arles ; son culte marchait de pair avec celui de saint Denis de Paris, saint Irénée de Lyon, saint Martin de Tours, saint Lazare de Marseille. »

Cette extraordinaire popularité, inimaginable de nos jours, a duré au moins 10 siècles. Les très nombreux villages, église, chapelles, portant le nom, souvent altéré, de saint Genès, témoignent de cette célébrité. Aujourd'hui, bien rares sont ceux qui connaissent l'histoire de cet authentique saint martyrisé à la fin du IIIe siècle.

Déjà dans son Péristéphanon, le poète latin Prudence (348-410) décrivait Genès comme « l'orgueil des Arlésiens ».

Nombre d'auteurs nous ont laissé des récits, souvent détaillés, sur le saint d'Arles et notamment saint Hilaire d'Arles, évêque (403-449), saint Grégoire de Tours, saint Appolinaire, contemporain de saint Césaire d'Arles, évêque 470-542).

Deux textes très proches l'un de l'autre ont généralement servi de base aux hagiographies de saint Giniez: le Sermo de vita Sancti Genesii et la Passio Genesii par saint Paulin, évêque, dont le plus ancien manuscrit se trouve à la Biblioteca Nazionale de Turin.

Passion de Saint Giniez, martyr[modifier | modifier le code]

Plutôt que d'écrire une nouvelle fois une « Vie de saint Giniez », il est peut-être plus intéressant de donner tout simplement la traduction du texte de saint Paulin, selon le style déclamatoire de l'époque.

« Le bienheureux martyr Giniez appartient en propre à Arles, sa patrie d'origine. Par droit de naissance, il est son enfant ; par sa mort, il est son protecteur. Dès le début, l'amour des fidèles, les écrits des hommes d'Église se sont fait un devoir de le célébrer avec éclat, afin de transmettre à la postérité le souvenir de son glorieux martyre... Mais les temps troublés qui ont suivi ont fait disparaître les écrits. Seule est restée la transmission orale. Il s'impose donc maintenant de confier à l'écriture, à l'intention des générations futures, les faits que la mémoire conserve encore avec fidélité, de peur que, par la faute de ceux qui les raconteront ou de ceux qui les entendront raconter, ils ne soient considérés comme de vulgaires fables.

Saint Giniez, dès l'adolescence, s'engagea dans la profession de greffier. Il l'exerça avec application et compétence. Sa main allait aussi vite que la parole pour consigner, à l'aide de signes abrégés, les discours des avocats ou des juges. Il préfigurait sa gloire future, lui qui écouterait avec promptitude les commandements divins et les exécuterait avec fidélité.

Or il arriva que, dans l'exercice de sa charge, il entendit lire les décrets impies et sacrilèges de la persécution. Ses oreilles pleines de l'amour de Dieu, ne pouvaient les accepter, ni ses mains de les graver dans la cire. Jetant ses tablettes aux pieds du juge, le cœur déjà tout donné à Dieu, il renonça à une si triste profession. Pour ne pas désobéir aux préceptes évangéliques qui permettent et même ordonnent de ne pas se lancer au-devant de la persécution, changeant non seulement de cachette mais de ville, comme il est écrit dans un autre passage de l'évangile : « L'esprit est ardent mais la chair est faible », il disparut pendant quelque temps des yeux du juge déchaîné contre lui. Ce dernier avait donné l'ordre de l'arrêter et de le lui amener immédiatement. Malgré la difficulté de découvrir la cachette de Giniez, il avait commandé au bourreau de l'exécuter aussitôt qu'il l'aurait trouvé. Informé par des messagers secrets ou par la rumeur publique, Giniez changea encore de cachette.

Entretemps, bien que ce ne fût pas encore nécessaire, désireux de confirmer sa foi, car il n'était pas encore rené de l'eau et de l'Esprit, il fit demander à l'évêque catholique, par des intermédiaires de confiance, le don du baptême. Mais celui-ci, soit empêché par les difficultés du moment, soit par défiance de l'âge du jeune homme, imposa un délai à l'ardeur de ses désirs et lui fit savoir fermement que l'effusion de son sang versé pour le Christ lui conférerait la plénitude de ce don. Ce retard imposé par l'évêque provenait, comme il l'admit aussitôt, d'une disposition divine. Les rites visibles d'une consécration solennelle n'étaient pas nécessaires pour celui à qui un unique baptême réservait une double grâce, celle de l'eau et du sang coulant de part et d'autre du Christ.

Mais déjà le Seigneur, connaissant le cœur du futur martyr, avait prévu la constance avec laquelle il subirait sa passion. Voyant que la victoire était acquise, il jugea bon de ne pas différer la couronne qu'elle méritait. Il offrit cette proie aux persécuteurs. Dès qu'il se sut découvert, Giniez, poussé par une inspiration divine, se dirigea vers le Rhône et lui confia son corps. Il parvint à la nage sur l'autre rive. À l'exemple de saint Pierre, tendant les bras vers le Christ, il avait pu marcher sur le gouffre des eaux. Arrivé sur le lieu que le Seigneur avait choisi pour qu'il y répande son sang, il est poursuivi par son persécuteur. Un coup d'épée le délivre et son âme se hâte vers Dieu. Il confie ses membres terrestres à la terre et laisse aller son esprit céleste vers le ciel.

Cependant les fidèles de cette époque prirent la précaution que les deux rives du fleuve que la ville entourait jouissent de la protection du martyr. Ayant laissé sur le lieu même de la bienheureuse passion les traces de son sang versé, ils transportèrent de l'autre côté du fleuve les reliques vénérées, afin que de chaque côté Giniez soit présent, ici par son sang, là par son corps.

Tous ces faits sont transmis tels qu'ils se sont déroulés, soit oralement, soit par écrit, je vous invite, si vous les connaissez déjà, à en faire mémoire avec joie et dévotion, si vous les ignoriez, à en prendre connaissance. Regardez avec les yeux de l'âme la gloire d'un si grand martyr, qui croît avec les années et survivra éternellement. Que chacun d'entre vous, selon ses forces, prépare son cœur à l'imiter s'il y est poussé par l'ardeur de sa foi. Priez pour que le bienheureux Giniez, assis sur le trône que lui a réservé le Seigneur jusqu'au jour du jugement, soit votre protecteur à vous, évêques, prêtres, clercs et à vous tous, ainsi qu'à l'auteur de ce récit. »