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Président de la Chambre des communes du Royaume-Uni

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Président de la Chambre des communes
(en) Speaker of the House of Commons
Image illustrative de l’article Président de la Chambre des communes du Royaume-Uni
Herse couronnée, symbole du Parlement britannique.

Image illustrative de l’article Président de la Chambre des communes du Royaume-Uni
Titulaire actuel
Lindsay Hoyle
depuis le
(4 ans, 11 mois et 30 jours)

Création
Mandant Chambre des communes
(nommé par le roi)
Premier titulaire Thomas Hungerford
Résidence officielle Palais de Westminster
Site internet http://www.parliament.uk/about/mps-and-lords/principal/speaker/

Le président de la Chambre des communes (en anglais : Speaker of the House of Commons) est l'officier qui préside la chambre basse du Parlement britannique.

Le président actuel est Lindsay Hoyle, qui succède à John Bercow le .

Formellement, la fonction de Speaker a été créée en 1377, bien qu'elle ait des antécédents au XIIIe siècle. Outre en présider les délibérations, le président de la Chambre des communes devait rapporter les doléances de ses collègues auprès du monarque. On souligne parfois que sept d'entre eux ont été décapités avant 1560 et un huitième a été assassiné[1], mais seuls trois (John Bussy en 1399, puis dans une moindre mesure Richard Empson et Edmund Dudley en 1510) ont en réalité été exécutés en partie pour leurs actes comme speakers. Quatre anciens speakers, toutefois, ont été tués ou exécutés durant leur participation à la guerre des Deux Roses. Aucun n'a jamais été exécuté ni emprisonné pour avoir porté au monarque les doléances de la Chambre.

Peu à peu, des speakers ont contribué à forger leur indépendance et celle de la Chambre vis-à-vis de la Couronne. C'est le cas d'Arnold Savage au XVe siècle, puis surtout de William Lenthall au XVIIe siècle, célèbre pour avoir déclaré au roi Charles Ier ne pouvoir agir qu'avec l'accord de la Chambre. À son tour, Arthur Onslow au XVIIIe siècle déplaît au Premier ministre Robert Walpole en exerçant sa fonction avec impartialité et en affirmant son indépendance vis-à-vis du gouvernement. La personnalité la plus célèbre à avoir présidé la Chambre des communes est sans doute Thomas More, mais il n'a exercé cette fonction que brièvement en 1523[2].

Le Speaker préside aux débats de la Chambre des communes en accordant le droit de parole aux députés. Il est également responsable du maintien de l’ordre au cours des séances et peut sanctionner les membres de la Chambre qui n’en respectent pas les règles. Conventionnellement, le président de la Chambre des communes n’est pas partisan et renonce à toute affiliation avec son ancien parti politique lorsqu’il entre en fonction.

Il ne prend pas part aux débats ni aux votes excepté pour éviter les égalités – et parfois sur des sujets qui maintiennent son statut de neutralité – bien qu'il soit autorisé à parler à la Chambre. En plus de ses devoirs liés à la présidence de la Chambre des communes, il lui incombe aussi des fonctions administratives et procédurales : il reste le représentant de sa circonscription en tant que Membre du Parlement (en anglais : Member of Parliament, MP), et il est aussi membre de la Commission de la Chambre des communes (en anglais : House of Commons Commission) et membre ex officio des quatre commissions de détermination des circonscriptions (pour l'Angleterre, l'Écosse, le Pays de Galles et l'Irlande du Nord).

Ne votant que pour départager une égalité, le président doit alors appliquer la « règle du Speaker Denison » et voter en faveur du statu quo, comme l'exige son devoir de neutralité. Plus précisément, la règle indique qu'il doit voter pour la poursuite de débats à la Chambre lorsque cela est possible, et contre toute autre motion n'ayant (par définition) pas l'approbation d'une majorité absolue à la Chambre[3]. Les égalités étant rares, le président n'a eu à voter que quatre fois depuis 1980. En Bernard Weatherill, qui est alors vice-président mais exerçant la présidence, vote en faveur de permettre à la Chambre de poursuivre ultérieurement les discussions sur la diffusion télévisée des débats à la Chambre, les députés s'étant prononcés à 201 pour et à 201 voix contre[4],[5],[6],[7]. En le vice-président Paul Dean, exerçant la présidence, vote contre (et donc empêche) un amendement à la loi de fertilisation et d'embryologie humaine, amendement qui aurait restreint le droit à un avortement médical tardif[8],[9]. En la présidente Betty Boothroyd vote contre un amendement à la loi d'adoption du traité de Maastricht, amendement introduit par l'opposition pour y inclure le « chapitre social » du traité[8]. La motion ayant recueilli autant de voix défavorables (317) que de voix favorables, la présidente explique : « Il ne relève pas de la fonction de la présidence de créer une majorité, sur un enjeu de politique, là où cette majorité n'existe pas »[3]. Enfin, en , les députés sont divisés (310 voix de chaque côté) sur une motion qui aurait permis à la Chambre d'ôter au gouvernement le contrôle de l'ordre du jour pour une journée consacrée à l'examen de propositions relatives au Brexit. Le président John Bercow vote contre la motion, expliquant : « Il ne revient pas à la présidence de créer une majorité qui sinon n'existerait pas »[10].

Le président représente la Chambre dans ses relations avec le roi, la Chambre des lords et les organes non-parlementaires. À l'occasion d'importantes manifestations de l'État (comme, le jubilé d'or de la reine Élisabeth II en 2002), le Speaker présente une Adresse à la Couronne (en anglais : Addresses to the Crown) au nom de la Chambre.

Il a le droit et l'obligation de résider au sein du domaine parlementaire, près de Big Ben.

Le président est élu, à la majorité absolue, par la Chambre des communes parmi ses membres. Une élection a lieu après chaque renouvellement général de la Chambre des communes ou après la mort ou la démission du président. Une fois élu, le président reste en fonction jusqu'à la dissolution du Parlement.

Traditionnellement, la Chambre réélit toujours un président qui se représente après son mandat.

Le président de la Chambre est assisté par trois adjoints, tous élus par la Chambre, dont le plus âgé est président des voies et moyens (en anglais : Chairman of Ways and Means), les deux autres étant respectivement nommés premier et second adjoint du président des voies et moyens.

Normalement, le Speaker ne préside que trois heures par jour, pour le temps restant en séance, l'un de ses adjoints prend la présidence. Pendant le jour du budget (en anglais : Budget Day), lorsque le chancelier de l'Échiquier fait lecture au gouvernement de la politique des dépenses, le président des voies et moyens (c'est-à-dire le vice-président de la Chambre) préside, plutôt que le Speaker.

Préséance et privilèges

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Le président est l'un des plus hauts officiels du Royaume-Uni. Par un ordre en conseil voté en 1919, il se place dans l'ordre de préséance au Royaume-Uni avant tous les individus non-royaux, à l'exception du Premier ministre, du lord chancelier et du lord président du Conseil. En Angleterre et au Pays de Galles, il se place également après les deux archevêques de l'Église d'Angleterre, en Écosse, après le modérateur de l'Assemblée générale de l'Église d'Écosse et en Irlande du Nord, après les archevêques des Églises d'Irlande et Catholique, et du modérateur de l'Assemblée générale de l'Église presbytérienne.

Il bénéficie d'appartements officiels dans le palais de Westminster, et chaque jour avant la séance à la Chambre des communes, lui et d'autres officiels (le Portier, le Sergent d'armes, le Chapelain et le Secrétaire privé du Président) traversent en procession les appartements jusqu'à la Chambre.

Enfin, les présidents sont nommés au Conseil Privé après leur élection. De plus, les actuels et anciens présidents sont autorisés à se faire appeler « Le très honorable » (en anglais : The Right Honourable).

Démission historique

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L'antépénultième président, Michael Martin, entre en fonction en 2000 et est réélu en 2005 à la suite des élections générales. Le , Michael Martin annonce sa démission dans le contexte tendu du scandale des notes de frais des membres du Parlement du Royaume-Uni. Sa démission devient effective le .

L'un des premiers candidats à sa succession, le démocrate libéral Alan Beith est lui aussi touché par le scandale financier, quand le Daily Telegraph révèle deux jours plus tard qu'il avait réclamé 117 000 £ pour sa résidence secondaire, alors que son épouse, Diana Maddock réclamait quant à elle la somme de 60 000 £ pour la même résidence.

Le successeur de Michael Martin était le conservateur John Bercow, élu au troisième tour le [1]. Selon le Daily Telegraph, John Bercow, le premier Speaker issu du parti conservateur depuis 1992, a été impliqué lui aussi dans le scandale des notes de frais des parlementaires britanniques[11], et souffrirait d'un manque de popularité dans son propre parti[12].

Liste des présidents de la Chambre des communes avant 1707

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L'institution du parlement émerge au royaume d'Angleterre au long du XIIIe siècle, un premier parlement étant imposé au roi Henri III en 1258. Cette assemblée inaugurale est présidée par Pierre de Montfort. En 1341 le Parlement d'Angleterre est scindé en une Chambre des communes, élue, et une Chambre des lords, réservée à l'aristocratie et au clergé. Le premier à présider ainsi les communes est William Trussell. À partir de 1377, le député qui préside la Chambre des communes est formellement appelé le speaker, car il a pour rôle d'exprimer la volonté de la Chambre auprès du monarque[2]. Les hommes suivants ont exercé la présidence de la Chambre des communes d'Angleterre de 1377 jusqu'aux Actes d'Union de 1707 par lesquelles le royaume d'Angleterre s'unit avec le royaume d'Écosse pour devenir le royaume de Grande-Bretagne. Les archives parlementaires étant incomplètes, on ignore l'identité du speaker pour certaines des législatures du Moyen-Âge[13].

Dates Nom Circonscription Remarques
janvier à Thomas Hungerford Wiltshire Président du « Mauvais Parlement ».
octobre à Peter de la Mare Herefordshire
octobre à James Pickering Westmorland
janvier à John Guildesborough Essex
1381-1382 Richard Waldegrave Suffolk
février à James Pickering Yorkshire
1383-1389 incertain Archives incomplètes. Cette période recouvre le « Parlement admirable » de 1386 et le « Parlement impitoyable » de 1388.
1394-1398 John Bussy Lincolnshire Proche du roi Richard II, il contraint la Chambre en 1398 à déléguer tous ses pouvoirs à un comité restraint. Il est exécuté pour trahison en 1399 lorsque le roi est renversé.
John Cheyne Gloucestershire Condamné à mort pour trahison en 1397, puis gracié. Élu speaker au parlement convoqué en 1399 pour entériner l'abdication forcée de Richard II, il est vivement contesté par l'Église, qui le soupçonne d'hérésie. Il démissionne presque immédiatement de la fonction.
octobre à John Doreward Essex Premier juriste à exercer la fonction.
janvier à Arnold Savage Kent
octobre à Henry Redford Lincolnshire Condamné pour meurtre en 1377, puis gracié.
janvier à Arnold Savage Kent Dans l'exercice de ses fonctions, il exprime une autonomie significative de la Chambre vis à vis du roi Henri IV.
octobre à William Sturmy Devonshire Président du « Parlement ignorant », le roi Henri IV ayant interdit qu'y soient élus des avocats.
mars à John Tiptoft Huntingdonshire Fait baron en 1426 : premier speaker à être élevé à la pairie.
1407-1411 Thomas Chaucer Oxfordshire Élu speaker à cinq reprises entre 1407 et 1421 (dont les trois premières consécutives).
1412 incertain
mai à William Stourton Dorset Prié par les députés de quitter ses fonctions, officiellement pour raisons de santé mais probablement car il défend insuffisamment leur indépendance vis-à-vis du roi.
John Doreward Essex Pour la seconde fois (après 1399), il est élu pour remplacer un speaker démissionnaire.
Walter Hungerford Wiltshire Fils de Thomas Hungerford, le premier speaker en 1377. Il préside le « Parlement du feu et des fagots ». Homme d'État, soldat, diplomate, membre du gouvernement de la régence d'Henri VI, il est fait baron en 1426.
1414-1415 Thomas Chaucer Oxfordshire
Richard Redmayne Yorkshire
mars à Walter Beauchamp Wiltshire
1416-1419 Roger Flore Rutland
1420-1421 Roger Hunt Bedfordshire
1421 Thomas Chaucer Oxfordshire
1421-1422 Richard Baynard Essex
novembre à Roger Flore Rutland
1423-1424 John Russell Herefordshire
mai à Thomas Walton Bedfordshire
février à Richard Vernon Derbyshire Préside le « Parlement des battes ».
1427-1428 John Tyrell Hertfordshire
1429-1430 William Allington Cambridgeshire
janvier à John Tyrell Essex
mai à John Russell Herefordshire
juillet à Roger Hunt Huntingdonshire
octobre à John Bowes Nottinghamshire
janvier à John Tyrell Essex Démissionne de la fonction pour raisons de santé, et meurt deux semaines plus tard.
William Burley Shropshire Succède à John Tyrell pour les huit derniers jours de cette législature.
1439-1442 William Tresham Northamptonshire
février à William Burley Shropshire
février à William Tresham Northamptonshire
février à John Say Cambridgeshire
John Popham Hampshire Vétéran de la guerre de Cent Ans, il est élu à cette fonction contre son gré et obtient de la refuser, en raison de problèmes de santé.
1449-1450 William Tresham Northamptonshire Inculpé pour des raisons politiques deux mois après avoir quitté ses fonctions, il est assassiné dans des circonstances peu claires en , avant de pouvoir être jugé.
1450-1451 William Oldhall Herefordshire Chambellan du duc d'York, Richard Plantagenêt, il est élu speaker peu après le coup de force mené par ce dernier contre le roi Henri VI. Il est déclaré hors-la-loi en 1452 pour son soutien envers le duc.
1453-1454 Thomas Thorpe Essex Destitué en 1454 pour avoir illégalement fait confisquer les biens du duc d'York, Richard Plantagenêt. Il prend part à la guerre des Deux-Roses du côté de la maison de Lancastre, et est fait prisonnier. Il s'évade, déguisé en moine, mais est tué par une foule à Londres en 1461.
février à Thomas Charlton Middlesex Succède à Thomas Thorpe lorsque celui-ci est destitué.
1455-1456 John Wenlock Bedfordshire Fait baron en 1461, il prend part à la bataille de Tewkesbury de 1471 du côté de la maison de Lancastre. Il y est tué par son commandant Edmond Beaufort, duc de Somerset, qui lui reproche leur défaite.
novembre à Thomas Tresham Northamptonshire Fils de William Tresham. Préside le « Parlement des démons ». Capturé et exécuté en 1471 à l'issue de la bataille de Tewkesbury, à laquelle il a pris part du côté de la maison de Lancastre.
1460-1461 John Green Essex
1461-1462 James Strangeways Yorkshire
1463-1468 John Say Hertfordshire
1469-1471 incertain
1472-1478 William Allington Cambridgeshire Petit-fils du précédent speaker du même nom.
janvier à John Wood Sussex
janvier à William Catesby Northamptonshire Ayant pris part à la bataille de Bosworth de 1485 du côté du roi Richard III, il est capturé et exécuté pour trahison.
1485-1486 Thomas Lovell Northamptonshire
1487-1488 John Mordaunt Bedfordshire
1489-1490 Thomas Fitzwilliam Yorkshire
1491-1492 Richard Empson Northamptonshire Ministre et proche conseiller du roi Henri VII, il met en œuvre avec Edmund Dudley une politique d'impôts impopulaire. Dès son accession au trône, Henri VIII les fait condamner à mort sur de fausses accusations de trahison. Les deux hommes sont exécutés en 1510.
octobre à Robert Drury Suffolk
janvier à Thomas Englefield Berkshire
janvier à Edmund Dudley Staffordshire Faussement condamné pour trahison et exécuté en 1510 avec Richard Empson (ci-dessus).
janvier à Thomas Englefield Berkshire
1512-1514 Robert Sheffield Lincolnshire Emprisonné à la tour de Londres durant les derniers mois de sa vie pour avoir déplu au cardinal Thomas Wolsey, Lord chancelier d'Henri VIII.
février à Thomas Neville Kent
avril à Thomas More Middlesex Auteur de l'ouvrage Utopia. Lord chancelier de 1529 à 1532, il s'oppose à la Réforme anglaise, et est exécuté pour trahison en 1535.
1529-1533 Thomas Audley Essex
1533-1536 Humphrey Wingfield Great Yarmouth Il préside le parlement qui adopte l'Acte de suprématie de 1534, instituant l'Église anglicane.
juin à Richard Rich Colchester Fait baron en 1547, il est Lord chancelier de 1547 à 1552. Notoire pour son pillage des monastères lors de leur dissolution, il joue un rôle important dans la chute et l'exécution de Thomas More, John Fisher et Thomas Cromwell. Ayant torturé de ses propres mains la poétesse Anne Askew, il est dépeint comme un personnage détestable dans plusieurs œuvres de fiction, dont notamment Un homme pour l'éternité.
1539-1540 Nicholas Hare Norfolk
1542-1544 Thomas Moyle Kent
1545-1552 John Baker Huntingdonshire
James Dyer Cambridgeshire
octobre à John Pollard Oxfordshire
avril à Robert Brooke Cité de Londres
1554-1555 Clement Heigham West Looe
octobre à John Pollard Chippenham
janvier à William Cordell Suffolk
janvier à Thomas Gargrave Yorkshire
janvier à Thomas Williams Exeter
1566-1567 Richard Onslow Steyning
avril à Christopher Wray Ludgershall
1572-1576 Robert Bell Lyme Regis
1581-1583 John Popham Bristol
1584-1587 John Puckering Carmarthen,
puis Gatton
février à Thomas Snagge Bedford
février à Edward Coke Bedford Juriste de renom, dont l'influence a été considérable sur l'influence du droit anglais.
1597-1598 Christopher Yelverton Northamptonshire
octobre à John Croke Cité de Londres Il établit le précédent que le speaker ne peut voter lors des délibérations de la Chambre, en raison de son devoir de neutralité.
1604-1611 Edward Phelips Somerset
avril à Randolph Crewe Saltash Préside le « Parlement stérile », qui ne parvient pas à résoudre le désaccord entre la Chambre et le roi Jacques Ier, les députés s'opposant à la levée de nouveaux impôts.
1621-1622 Thomas Richardson St Albans
1624-1625 Thomas Crewe Aylesbury Préside le « Parlement heureux » de 1624, au cours duquel les tensions s'amenuisent très partiellement entre Jacques Ier et la Chambre, puis le « Parlement inutile » de 1625, qui tente en vain de restreindre les pouvoirs du nouveau roi Charles Ier.
février à Heneage Finch Cité de Londres
1628-1629 John Finch Canterbury Les députés tentent à nouveau de restreindre l'exercice arbitraire des pouvoirs du monarque, et adoptent la Pétition des droits. Tiraillé entre son devoir d'obéissance au roi et à la Chambre, John Finch est maintenu assis de force par les députés lors du dernier jour de session, avant que le roi ne dissolve l'assemblée. En 1641, les députés tentent de faire inculper Finch pour trahison pour leur avoir désobéi en 1629, et le contraignent à fuir le pays.
avril à John Glanville Bristol Préside le « Court Parlement » que Charles Ier convoque pour tenter en vain d'obtenir des fonds pour la guerre contre l'Écosse. Les députés insistent pour mettre en avant leurs prérogatives et critiquer l'administration royale ; le roi dissout l'assemblée. John Glanville soutient avec force la défense des prérogatives du Parlement, mais se range finalement du côté des royalistes durant la Première révolution anglaise, et est emprisonné à la tour de Londres par les parlementaires.
1640-1647 William Lenthall Woodstock L'un des plus célèbres à occuper cette fonction, il préside le « Long Parlement », ainsi nommé car les députés refusent au roi le droit de le dissoudre sans leur consentement. Initialement fidèle au roi, William Lenthall en 1642 informe Charles Ier qu'il (le président de la Chambre) ne peut agir qu'en accord avec la volonté de la Chambre. Il se range du côté des forces parlementaires lorsque éclate la Première révolution anglaise (ou Guerre civile anglaise) cette même année. En , les prérogatives du Parlement ayant été transférées de force à l'armée parlementaire, il quitte Londres, emportant avec lui le mace (sceptre) qui symbolise l'autorité de la Chambre.
1644-1645 Sampson Eure Leominster Durant la guerre civile, les députés royalistes s'assemblent pour former le « Parlement bâtard d'Oxford » (de à ), défiant le Parlement qui siège à Westminster. Sampson Eure est le seul président de cette assemblée à Oxford.
juillet à Henry Pelham Grantham Remplace temporairement William Lenthall durant l'absence de ce dernier.
1647-1653 William Lenthall Woodstock Rétabli comme speaker en , il se plie généralement à l'autorité de l'armée parlementaire, et préside le « Parlement croupion » dont les militaires ont expulsé de force leurs opposants. William Lenthall tente d'incarner une voix modérée, et parvient à sauver la vie des royalistes George Goring (earl de Norwich) et William D'Avenant en s'opposant à leur exécution. Le « Parlement croupion » fait néanmoins exécuter le roi et proclame une république parlementaire, où William Lenthall est en principe le plus haut dignitaire de l'État. En réalité, ses prérogatives sont limitées, et c'est un régime militaire qui se met en place ; Oliver Cromwell fait dissoudre l'assemblée en , et William Lenthall est expulsé de la chambre par la force des armes.
juillet à le révérend Francis Rous Devonshire Auteur de traités puritains, il préside le « Parlement décharné », qui n'est pas un vrai parlement car ses membres sont intégralement nommés par un petit comité de militaires. Cette assemblée s'auto-dissout et confie les pleins pouvoirs à Oliver Cromwell.
1654-1655 William Lenthall Oxfordshire Préside le premier parlement du Protectorat.
1656-1658 Thomas Widdrington Northumberland
janvier à Chaloner Chute Middlesex Démissionne en raison de sa maladie, et meurt en avril.
Lislebone Long Wells Succède à Chaloner Chute, mais démissionne après cinq jours, malade à son tour.
mars à Thomas Bampfylde Exeter
1659-1660 William Lenthall Oxfordshire Préside le « Long Parlement » restauré, qui se dissout en après avoir posé les fondements d'une restauration de la monarchie.
avril à Harbottle Grimston Colchester Préside le « Parlement de la Convention » qui restaure la monarchie.
1661-1671 Edward Turnour Hertford
Job Charlton Ludlow Démissionne pour raisons de santé.
1673-1678 Edward Seymour Totnes Orateur talentueux, il est toutefois noté pour son comportement arrogant et impérieux. Membre prééminent de la faction des Tories qui commence à se constituer, il est néanmoins attaché aux prérogatives du Parlement.
avril à Robert Sawyer Wycombe Succède à Edward Seymour lorsque celui-ci tombe malade.
1678-1679 Edward Seymour Totness Élu une nouvelle fois à la présidence lorsque Robert Sawyer à son tour tombe malade.
mars à William Gregory Weobley La Chambre réélit Edward Seymour à sa présidence, mais le roi Charles II refuse de valider son élection, semble-t-il par aversion personnelle. La Chambre conteste le droit du roi d'opposer un veto à leur choix, et insiste pour être présidée par Seymour. Après plusieurs jours de conflit, les deux parties s'accordent sur William Gregory, candidat de compromis. Il préside ainsi l'adoption de la loi d'habeas corpus de 1679.
1680-1681 William Williams Chester Premier Gallois à occuper cette fonction, le pays de Galles ayant été annexé au royaume d'Angleterre au XVIe siècle. Il préside les parlements successifs de 1680 et de 1681 qui tentent en vain d'exclure Jacques, frère du roi, de la succession au trône.
1685-1687 John Trevor Denbigh Membre de la faction tory, il soutient le roi Jacques II, contesté par le Parlement.
janvier à Henry Powle Windsor Préside le « Parlement de la Convention », assemblé de sa propre initiative puisque la fuite du roi Jacques II en France a laissé le trône vacant. Ce parlement prononce l'abdication du roi, la nécessité que le monarque soit protestant, et invite Guillaume III et Marie II à accéder conjointement au trône. C'est ce parlement qui adopte la Déclaration des droits, étape crucial dans le développement de la monarchie parlementaire.
1690-1695 John Trevor Yarmouth Exclu de la Chambre en pour corruption, ayant accepté un pot-de-vin pour faciliter l'adoption d'un projet de loi.
1695-1698 Paul Foley Hereford
1698-1700 Thomas Littleton Woodstock
1701-1705 Robert Harley New Radnor
1705-1707 John Smith Andover Dernier parlement du royaume d'Angleterre, avant la fusion des royaumes d'Angleterre et d'Écosse. John Smith devient alors, en , le premier speaker de la Chambre des communes du Parlement de Grande-Bretagne.

Liste des présidents de la Chambre des communes depuis 1707

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Dates Nom Parti Circonscription Remarques
1707-1708 John Smith Whig Andover
1708-1710 Richard Onslow Whig Surrey Peu apprécié, en raison de son exercice partisan de la fonction, et de sa pédanterie. Chancelier de l'Échiquier de 1714 à 1715.
1710-1713 William Bromley Tory Oxford University
1714-1715 Thomas Hanmer Tory Suffolk Surtout connu pour son édition des œuvres de William Shakespeare.
1715-1727 Spencer Compton Whig Sussex Premier ministre de 1742 à 1743.
1728-1761 Arthur Onslow Whig Surrey Neveu de Richard Onslow. Record de longévité à la présidence de la Chambre. Renommé pour son intégrité, il parvient à établir l'indépendance de cette fonction vis-à-vis du pouvoir exécutif, renforçant ainsi le rôle du Parlement.
1761-1770 John Cust Whig Grantham
1770-1780 Fletcher Norton Whig Guildford
1780-1789 Charles Wolfran Cornwall Whig Winchelsea puis Rye
1789 William Grenville Whig Buckinghamshire Premier ministre de 1806 à 1807.
1789-1801 Henry Addington Tory Devizes Premier ministre de 1801 à 1804.
1801-1802 John Mitford Tory East Looe Lord chancelier d'Irlande (et donc président ex officio de la Chambre des lords irlandaise) de 1802 à 1806.
1802-1817 Charles Abbot Tory Helston
1817-1835 Charles Manners-Sutton Tory Scarborough puis Cambridge University Préside la Chambre lors de l'adoption de la loi de Réforme de 1832, qui libéralise les modalités des élections législatives.
1835-1839 James Abercromby Whig Edinburgh
1839-1857 Charles Shaw-Lefevre Whig North Hampshire
1857-1872 John Evelyn Denison Parti libéral North Nottinghamshire Connu pour la « règle du Speaker Denison » (en), convention constitutionnelle qui prévoit qu'en cas d'égalité lors d'un vote à la Chambre, le président doive les départager en votant en faveur du statu quo.
1872-1884 Henry Brand Parti libéral Cambridgeshire Crée la règle permettant au président de clore un débat parlementaire trop long, notamment lorsque des députés tentent de prolonger abusivement les débats pour faire obstruction à l'adoption d'une loi.
1884-1895 Arthur Wellesley Peel Parti libéral Warwick puis Warwick and Leamington Fils de l'ancien Premier ministre Robert Peel. Soutient la réforme controversée qui permet aux agnostiques et aux athées d'être élus députés.
1895-1905 William Court Gully Parti libéral Carlisle
1905-1921 James Lowther Parti conservateur Penrith puis Penrith and Cockermouth
1921-1928 John Henry Whitley Parti libéral Halifax Premier Speaker à refuser d'être anobli à l'issue de son mandat, règle en vigueur depuis 1789.
1928-1943 Edward FitzRoy Parti conservateur Daventry
1943-1951 Douglas Clifton Brown Parti conservateur Hexham
1951-1959 William Morrison Parti conservateur Cirencester and Tewkesbury Ministre de l'Agriculture de 1936 à 1939. Gouverneur général d'Australie de 1960 à 1961.
1959-1965 Harry Hylton-Foster Parti conservateur Cities of London and Westminster Mort en fonction.
1965-1971 Horace King Parti travailliste Southampton Itchen
1971-1976 Selwyn Lloyd Parti conservateur Wirral Ministre de la Défense en 1955 ; ministre des Affaires étrangères de 1955 à 1960 (notamment durant la crise du canal de Suez) ; chancelier de l'Échiquier de 1960 à 1962 ; leader de la Chambre des communes (ministre chargé des relations avec la Chambre) de 1963 à 1964.
1976-1983 George Thomas Parti travailliste Cardiff West Issu de la classe ouvrière ; son père travaille dans les mines au pays de Galles.
1983-1992 Bernard Weatherill Parti conservateur Croydon North East S'attache à renforcer l'indépendance de la Chambre vis-à-vis de l'exécutif, et accroît nettement le temps accordé aux simples députés qui souhaitent interpeller les ministres.
1992-2000 Betty Boothroyd Parti travailliste West Bromwich West Fille d'ouvriers. Première femme à occuper cette fonction. Première à choisir de ne pas porter la perruque dans l'exercice de la présidence.
2000-2009 Michael Martin Parti travailliste Glasgow Springburn puis Glasgow North East Issu de la classe ouvrière. Contraint de démissionner en raison de sa participation au scandale des dépenses des députés.
2009-2019 John Bercow Parti conservateur Buckingham Premier à ne pas porter les robes traditionnelles de la présidence. Il s'attache à renforcer les droits des députés d'arrière-ban à être entendus. Beaucoup plus souvent que ses prédécesseurs, il permet aux députés d'exiger la présence de ministres dans la Chambre pour les soumettre à leurs questions. À deux reprises en 2019, il permet aux députés d'ôter brièvement à l'exécutif le contrôle de l'ordre du jour parlementaire, pour qu'ils puissent légiférer sur des aspects du Brexit[Note 1].
depuis 2019 Lindsay Hoyle Parti travailliste Chorley

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. (en) Speaker John Bercow explains casting vote decision (vidéo), The Guardian, . John Bercow, en tant que président de la Chambre, exerce son droit de vote sur une motion pour départager une égalité des voix. C'est la première fois depuis vingt-six ans que le président a à voter ; il applique le précédent défini par Evelyn Denison au XIXe siècle, et l'explique à la Chambre.

Références

[modifier | modifier le code]
  1. a et b « Un "speaker" conservateur élu à la Chambre des communes », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
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  6. « TELEVISING OF PARLIAMENT (Hansard, 30 January 1980) », sur api.parliament.uk (consulté le )
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  8. a et b (en) "The Maastricht Debate: Former MP firm in casting vote: The Speaker: Rare intervention keeps Boothroyd in spotlight", The Independent, 23 juillet 1993
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  10. (en-GB) Source: Reuters, « John Bercow explains use of casting vote to block indicative votes – video », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  11. (en) « Speaker election: John Bercow's expenses claims back in spotlight », The Daily Telegraph, (consulté le )
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  13. (en) "Speakers of the House of Commons", briefing paper 04637a, Parlement du Royaume-Uni, août 2015

Articles connexes

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Liens externes

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