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Parti libéral (Royaume-Uni)

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Parti libéral
Liberal Party
Image illustrative de l’article Parti libéral (Royaume-Uni)
Logotype officiel.
Présentation
Fondation
Disparition
Fusionné dans Libéraux-démocrates
Idéologie Libéralisme
Social-libéralisme
Affiliation internationale Internationale libérale
Couleurs Jaune

Le Parti libéral (en anglais : Liberal Party) est un ancien parti politique britannique.

Il est, avec le Parti conservateur, l'un des deux principaux partis politiques britanniques durant la seconde partie du XIXe siècle jusqu'aux années 1920. Parmi ses membres se trouvent les premiers ministres Henry John Temple, John Russell, William Ewart Gladstone,Archibald Primrose, Henry Campbell-Bannerman, Herbert Henry Asquith et David Lloyd George.

Le parti amorce un déclin brutal lorsqu'une scission éclate entre Herbert Henry Asquith et David Lloyd George, les deux hommes forts du camp libéral. Affaiblis par les guerres intestines, les Libéraux connaissent par la suite un effondrement de leurs scores électoraux. Leur assise auprès des classes populaire est en grande partie récupéré par le Parti travailliste, qui devient le nouveau grand rival des conservateurs.

À partir des années 1920, le Parti libéral fait office de "troisième force", loin derrière les conservateurs et les travaillistes. Allié au Parti social-démocrate, les deux partis décidèrent de fusionner en 1988 pour former les Libéraux-démocrates.

Le Parti libéral est né de la fusion des Whigs, l'un des deux grands groupes parlementaires des XVIIe siècle et XVIIIe siècle, et des radicaux disciples de Jeremy Bentham. Sur le plan économique, les radicaux doivent en grande partie leur doctrine à David Ricardo, un disciple de Bentham. Au moment de leur fusion avec les Whigs, leurs principaux responsables sont Richard Cobden et John Bright[1]. Ils ont deux objectifs : mettre fin aux privilèges de l'aristocratie terrienne et assurer le développement de la classe moyenne et abolir les corn laws pour mettre en place le libre-échange. Les Whigs, quant à eux, représentent l'aristocratie libérale, ouverte aux réformes politiques et favorable au libre-échange.

Sur les questions de politique extérieure, le parti libéral défendait, au XIXe siècle, une ligne plus souple que les conservateurs à l'égard de la Russie. D'après l'historien Guy Laron, ces divergences étaient dues au fait que les conservateurs représentaient la finance de la City de Londres, principal investisseur dans l’Empire britannique, tandis que les libéraux représentaient des secteurs favorables aux exportations vers la Russie, notamment l'industrie[2].

Ce parti est surtout influent dans la seconde moitié du XIXe siècle, avec Lord Palmerston et surtout William Gladstone, premier ministre de 1868 à 1874 puis de 1880 à 1886 et enfin de 1892 à 1894. Ce parti gouverne aussi l'Angleterre de 1906 à 1922 avec Henry Campbell-Bannerman, Herbert Asquith et David Lloyd George.

Au début du XXe siècle, les gouvernements libéraux entreprennent des réformes sociales (les premières assurances sociales). Cependant, l'électorat populaire se dirige vers le Parti travailliste, et la bourgeoisie et les milieux d'affaires vers le Parti conservateur. Le Parti libéral entame un long déclin et ne constitue plus que la troisième formation politique britannique. Il connaît une crise importante dans les années 1970 lorsque son leader, Jeremy Thorpe, est impliqué dans une affaire de mœurs doublée d'un scandale financier[3]. Le Parti libéral se range derrière Margaret Thatcher lors de son combat contre la grève des mineurs britanniques de 1984-1985[4]. Le Parti connaît une renaissance depuis les années 1980 en s'alliant avec des travaillistes dissidents pour constituer le nouveau parti des Libéraux-démocrates.

Liste des chefs du Parti libéral

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Leaders à la Chambre des lords (1859-1988)

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Leaders à la Chambre des communes (1859-1916)

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Leaders du parti (1916-1988)

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Résultats électoraux

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Élections générales

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Élection Chef de file Voix % Rang Sièges Statut
1865 Henry John Temple 508 821 59,5 1er
369  /  658
Majorité
1868 William Ewart Gladstone 1 428 776 61,5 1er
387  /  658
Majorité
1874 1 281 159 52,0 2e
242  /  652
Opposition
1880 Spencer Cavendish 1 836 423 54,7 1er
352  /  652
Majorité
1885 William Ewart Gladstone 2 199 198 47,4 1er
319  /  670
Majorité
1886 1 244 683 45,5 2e
191  /  670
Opposition
1892 2 088 019 45,4 2e
272  /  670
Majorité avec alliés
1895 Lord Rosebery 1 765 266 45,7 2e
177  /  670
Opposition
1900 Henry Campbell-Bannerman 1 572 323 44,7 2e
183  /  670
Opposition
1906 2 565 644 48,9 1er
397  /  670
Majorité
1910 (janv.) Herbert Henry Asquith 2 866 157 43,1 1er
274  /  670
Majorité
1910 (déc.) 2 293 869 43,9 1er
272  /  670
Majorité
1918 1 388 784 13,0 3e
36  /  707
Opposition
1922 2 601 486 18,9 3e
62  /  615
Opposition
1923 4 129 922 29,7 3e
158  /  615
Opposition
1924 2 818 717 17,8 3e
40  /  615
Opposition
1929 David Lloyd George 5 104 638 23,6 3e
59  /  615
Opposition
1931 Ramsay MacDonald 1 346 571 6,5 4e
32  /  615
Participation au gouvernement
1935 Herbert Samuel 1 414 010 6,7 3e
21  /  615
Opposition
1945 Archibald Sinclair 2 177 938 9,0 3e
12  /  640
Opposition
1950 Clement Davies 2 621 487 9,1 3e
9  /  625
Opposition
1951 730 546 2,5 3e
6  /  625
Opposition
1955 722 402 2,7 3e
6  /  630
Opposition
1959 Jo Grimond 1 640 760 5,9 3e
6  /  630
Opposition
1964 3 099 283 11,2 3e
9  /  630
Opposition
1966 2 327 457 8,5 3e
12  /  630
Opposition
1970 Jeremy Thorpe 2 117 035 7,5 3e
6  /  630
Opposition
1974 (fév.) 6 059 519 19,3 3e
14  /  635
Opposition
1974 (oct.) 5 346 704 18,3 3e
13  /  635
Opposition
1979 David Steel 4 303 804 13,8 3e
11  /  635
Opposition
1983 4 303 804 25,4 3e
23  /  650
Opposition
1987 7 341 633 22,6 3e
22  /  650
Opposition

Articles connexes

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Références

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  1. J. M. Keynes, La pauvreté dans l'abondance, Gallimard, 2002 (rééd.), p. 13.
  2. Guy Laron, « Petite histoire de la russophobie », sur Le Monde diplomatique,
  3. François-Charles Mougel, Une histoire du Royaume-Uni : de 1900 à nos jours, Perrin, , 357 p. (ISBN 978-2-262-04427-5, lire en ligne).
  4. Richard Seymour, « Le joker des europhiles britanniques », sur Le Monde diplomatique,