Passion du Christ

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Scènes de la Passion du Christ, de l’Ascension et de la Pentecôte, panneau d’ivoire provenant de Paris, second quart du XIVe siècle.

La Passion du Christ est l’ensemble des événements qui ont précédé et accompagné la mort de Jésus de Nazareth. Le récit et les annonces de la Passion se trouvent dans le Nouveau Testament, en particulier les Évangiles synoptiques et l’Évangile selon Jean, ainsi que dans divers textes apocryphes.

Il s'agit de textes à caractère religieux qui expriment la foi de leurs rédacteurs. L'exégèse permet de distinguer entre les éléments historiques et leur interprétation.

Les sources

Les quatre Évangiles canoniques relatent des événements relatifs à la Passion, mais selon l'historien protestant Étienne Trocmé, ils ne constituent pas des sources absolument fiables : ces récits étaient intégrés dans un rituel ou un culte rendu à Jésus-Christ, et ne visaient pas la fidélité au réel : « La quadruple narration de ces dramatiques journées que nous donnent les Évangiles du Nouveau Testament remontent à un archétype composé à Jérusalem peu d'années après l'événement. Mais ce texte, destiné à être lu lors des célébrations solennelles avec les pèlerins gagnés à la foi chrétienne, est plus liturgique qu'historique et ne nous donne qu'une image très imparfaite et très biaisée de ce qui s'est passé durant ces tragiques journées[1] ».

« Les sources concernant la mort de Jésus sont essentiellement chrétiennes », écrit Simon Mimouni : il s'agit des Évangiles canoniques et apocryphes. Or « ces textes ne sont pas d'abord des écrits pour servir de documentation. Ils ont été rédigés plutôt pour la liturgie des premiers disciples ». Ainsi, « pour l'historien, la reconstruction de ces évènements est périlleuse »[2]. Si certains (Justin et Tertullien) ont pu alléguer l'existence d'une source non chrétienne, « les affirmations de Justin (Apologie, I, 35, 9 et 48, 3) et de Tertullien (Apologétique, 5, 2 et 21, 20) selon lesquelles un document envoyé par Pilate à Tibère est conservé dans les archives impériales ne doivent pas être prises pour autre chose que des suppositions », écrit encore S. Mimouni[2].

Annonces de la Passion

Panneau du chemin de croix d’Albrecht Altdorfer, vers 1509-1516.

D’après les Évangiles synoptiques, le Christ annonce sa mort et sa Résurrection à quatre reprises :

Ces annonces prédisent :

Selon l'historienne Paula Fredriksen, les détails incitent le lecteur à penser que ces annonces « sont postérieures à l'évènement, qu'elles ont été replacées dans le ministère de Jésus par les évangélistes, qui ne réussissent cependant pas à les intégrer dans leur histoire. Une fois à Jérusalem en effet, les disciples sont accablés par les évènements auxquels les prédictions de la Passion auraient dû les préparer »[3].

Les récits de la Passion

Carte de Jérusalem à l’époque du Nouveau Testament.

Gethsémani borde le torrent du Cédron, au pied du mont des Oliviers, à droite de la carte.
La Via Dolorosa est figurée en pointillés entre la forteresse Antonia et la colline du « crâne » (Golgotha).

L’arrestation de Jésus

Dans les Évangiles synoptiques, deux jours avant la Pâque juive (Mt 26. 2|Mc 14. 1), Jésus se trouve chez Simon le Lépreux à Béthanie, village qui se trouve au sud-est du mont des Oliviers, à environ 3 km de Jérusalem. Dans l'Évangile selon Jean, c'est six jours avant la Pâque qu'il se trouve à Béthanie dans la maison de Lazare, Marthe et Marie.

Le premier jour des Azymes (Mt 26. 17|Mc 14. 12|Lc 22. 7) est le 15 nissan, qui commence la veille au soir (donc le soir du 14 nissan, Ex 12. 18) après le coucher du soleil. Jésus et les apôtres fêtent la Pâque juive, Pessah, au cours d'un repas (Cène) où les juifs célèbrent la sortie d'Égypte marquant la fin de leur esclavage et la remise des tables de la loi à Moïse.

Jésus se rend ensuite au jardin de Gethsémani, où il s’isole avec les apôtres Pierre, Jacques le Majeur et Jean où il veut s'isoler pour prier son Père, tandis que les 11 apôtres restants se reposent.

Le jardin de Gethsémani.

L'apôtre Judas arrive alors, menant une bande armée romaine envoyée par les grands prêtres juifs et les anciens. Judas désigne Jésus en lui donnant un baiser.

Les gardes se saisissent de Jésus et l’emmènent devant les autorités juives pour qu’il soit jugé. Un disciple de Jésus (non nommé dans trois des évangiles, Pierre, selon Jean) sort son glaive et coupe l’oreille du serviteur du Grand Prêtre, dans Mt 26. 51 ; Mc 14. 47 ; Lc 22. 50 ; Jn 18. 10. La présence de ce récit dans les quatre évangiles conduit Paul Verhoeven à dire que « jusque dans les années 70-100 apr. J.-C., on savait qu'un combat à l'épée avait eu lieu et qu'il avait fait des blessés[4] ». Jésus guérit le serviteur (selon Luc, mais pas selon Jean) et dit à Pierre dans Mt 26. 52 : « Rengaine ton glaive ; car tous ceux qui prennent le glaive périront par le glaive » ; cette phrase « pacifiste » est absente dans les autres évangiles[réf. souhaitée].

Commentant l'usage du « glaive » dans le cadre du récit de l'arrestation, Paul Verhoeven, membre du Jesus Seminar, souligne l'évolution de la pensée de Jésus concernant le recours à la violence dans l'Évangile de Luc, et notamment le fait qu'avant son arrestation, Jésus avait recommandé à ses disciples d'acquérir des épées — armes dont l'un d'eux au moins fera usage contre les soldats romains. Jésus dit d'abord à ses disciples : « Lorsque je vous ai envoyés sans bourse, ni sac, ni sandales, avez-vous manqué de quelque chose ? » Ils répondirent : « De rien ». Puis il leur dit : « Maintenant, par contre, celui qui a une bourse, qu'il la prenne ; de même, celui qui a un sac ; et celui qui n'a pas d'épée, qu'il vende son manteau pour en acheter une » (Lc 22. 35-36). L'historien bibliste Robert Eisler (en), The Messiah Jesus and John the Baptist écrit à ce sujet (p. 366) : Jésus a revu « sa position antérieure, qui consistait à n'offrir aucune résistance. Il devait à présent accepter que le Royaume de Dieu ne serait conquis que par la lutte armée ». Partageant cette analyse, P. Verhoeven estime lui aussi qu'un changement radical s'opère dans la pensée de Jésus après sa fuite de Jérusalem : « soudain, l'usage de la violence devient acceptable à ses yeux[5] ».

Les évangélistes prêtent à Jésus des propos étonnés qu'il aurait adressés aux gardes : « Comme pour un bandit, vous êtes partis avec des épées et des bâtons pour vous saisir de moi ! » (Lc 22. 52|Mt 26. 55|Mc 14. 48). P. Verhoeven note l'incohérence de ce discours attribué à Jésus : « Si les disciples étaient armés, il est compréhensible que le groupe venu l'arrêter l'ait également été. […] Il s'agit d'un ajout chrétien[6] », destiné à récuser les accusations de rébellion formulées contre Jésus (« bandit », « brigand », selon les traductions, étaient des mots employés aussi pour désigner ceux qui se révoltaient contre l'autorité romaine).

Jésus n'a probablement pas été arrêté seul. Le groupe de disciples qui le défendait (non pas « les douze », mais d'autres fidèles) aurait été emprisonné et crucifié avec lui, toujours selon P. Verhoeven, qui cite R. Bultmann et A. Loisy. Rudolf Bultmann écrit (The History of Synoptic Tradition, p. 269) : « Pourquoi Jésus est-il le seul à avoir été arrêté ? N'avaient-ils pas l'intention [les Romains] d'arrêter ses disciples ? » Alfred Loisy écrit dans Les Évangiles synoptiques (vol. 2, p. 585) : « On se demande naturellement pourquoi les disciples n'ont pas continué à se battre et pourquoi les membres du Sanhédrin n'ont pas pris leur revanche sur celui qui avait dégainé [dans le groupe de Jésus] en se jetant sur lui[7] ».

Jésus devant le Sanhédrin

Les Évangiles synoptiques rapportent que Jésus est emmené devant le grand prêtre Caïphe, où se réunissent les scribes et les anciens. À l’issue de son interrogatoire, Jésus proclame publiquement être le Messie. Jésus aurait alors été condamné à mort pour blasphème.

Pour les historiens, comme Marie-Françoise Baslez, ce procès juif est une impossibilité[8] : d'une part les Évangiles présentent une séance de nuit du Sanhédrin, ce qui serait irréaliste, d'autre part le Sanhédrin n'avait pas à cette époque le pouvoir d'appliquer la peine capitale.

La version de l’Évangile selon Jean est assez différente, car prenant en compte ce problème de compétences juridiques : Jésus est mené devant Anne, le beau-père de Caïphe et ancien grand prêtre. Celui-ci interroge Jésus sur ses disciples et sa doctrine : « Après avoir été giflé par l’un des gardes, Jésus est envoyé chez le grand prêtre Caïphe. »

Pendant l’interrogatoire de Jésus, Pierre se tenait dans la cour du grand prêtre. Interrogé sur son appartenance aux disciples de Jésus, il renie Jésus trois fois avant le chant du coq, comme cela avait été prédit.

Jésus devant le préfet romain

Le lendemain matin, Jésus est emmené et jugé devant le préfet Ponce Pilate. Selon Luc, Pilate, apprenant que Jésus était un Galiléen et donc sous la juridiction d'Hérode Antipas, roi fantoche de Galilée, l'envoya à Antipas, qui était aussi à Jérusalem. Initialement, Antipas a été heureux de voir Jésus, dans l'espoir de le voir faire un miracle, mais, lorsque Jésus est resté silencieux face à ses questions, Antipas se moqua de lui et le renvoya à Pilate. Une fois condamné à mort par Pilate, il est d’abord flagellé, c’est-à-dire lié à une colonne où il est frappé avec un fouet aux lanières lestées d’os ou de métal (Brown et al., 628).

Les Évangiles canoniques, à l’exception de l’Évangile selon Luc, rapportent que Jésus est emmené au prétoire (Prætorium), supposé être soit le palais du roi de Galilée Hérode Antipas, soit le Fort Antonia (Brown et al., 628). Matthieu et Marc relatent tous deux qu’une compagnie entière de soldats, qui étaient probablement pour la plupart des recrues de Palestine ou de Syrie (Brown et al., 628), punit Jésus. Ceci est improbable et plus certainement une exagération puisqu’une compagnie de soldats comprenait de 200 à 600 soldats (Brown et al., 628). Jean n'indique pas combien de soldats étaient présents. Ils le revêtent d’une tunique pourpre (Sainte Tunique), et lui placent une couronne d'épines sur la tête, et l’acclament comme roi des Juifs. Ils feignent de lui rendre hommage, en lui cognant la tête avec un bâton qui, d’après l’Évangile selon Matthieu, avait été fait pour le soutenir. Les Évangiles essaient de montrer que les soldats accomplissent involontairement les desseins de Dieu (Miller, 50).

Le couronnement d'épines par le Titien, vers 1570.

Après cet épisode, Marc et Matthieu notent que les soldats rendent à Jésus ses vêtements, mais d’après l’Évangile selon Jean, ils lui laissent la robe pourpre et la couronne. C'est alors que Ponce Pilate présente Jésus aux outrages à la foule (Ecce homo) et demande au public hébreu présent dans la petite cour du Temple de choisir qui de Jésus ou de Barabbas (un brigand) échappera à l'exécution. Or cette foule s'exclame, selon les textes, « Libérez Barabbas », laissant du même coup exécuter Jésus.

Cet épisode, et en particulier l'exclamation « Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants ! » (Mt 27. 25), est probablement à l'origine de croyances selon lesquelles le peuple juif aurait été responsable de la mort du Christ (voir peuple déicide). Ces croyances, condamnées par la doctrine, ont pu s'appuyer sur une mauvaise compréhension de la prière du Vendredi saint (Oremus et pro perfidis Judæis).

La Crucifixion

Cette section comprend des affirmations discutables.

Juste avant que Pilate ne prononce la condamnation de Jésus l'Évangile selon Jean précise que c'est la « sixième heure (Jn 19. 14) », c'est-à-dire midi, alors que dans les Évangiles synoptiques à la « sixième heure » Jésus est déjà crucifié et c'est le moment où l'obscurité se fait sur Jérusalem. Cette différence de comptage des heures est due au fait que les Juifs et les Romains utilisaient deux systèmes horaires différents : les Évangiles synoptiques se réfèrent au système juif, tandis que Jean décompte les heures sur le modèle romain.

D’après l’Évangile, Jésus fut obligé, comme d’autres condamnés au crucifiement (qui deviendra pour ce cas précis la Crucifixion), de porter sa propre croix jusqu’au mont du Golgotha (la place du crâne), le lieu de l’exécution. D’après les synoptiques, sur la route du Golgotha, les soldats obligent un passant, Simon de Cyrène, à porter la croix de Jésus. La raison n’en est pas donnée dans les Évangiles, mais Marc trouve opportun de citer les enfants de Simon, Alexandre et Rufus, comme s’ils avaient été des personnages connus des lecteurs (Brown et al., 628). Paul cite aussi un Rufus dans son Épître aux Romains (Rm 16. 13). Luc ajoute que les femmes disciples suivaient Jésus, et pleuraient sur son destin, mais qu’il leur répondait par des citations (Os 10. 8).

Quand ils arrivent au Golgotha, il lui est proposé du « vin parfumé de myrrhe (Mc 15. 23) » ou « du vin mêlé de fiel (Mt 27. 34) » qu'il refuse de boire, après en avoir goûté selon le seul Évangile selon Matthieu. Les Évangiles selon Luc et Jean ne contiennent pas cet épisode.

Jésus est alors crucifié, d’après les synoptiques, à la troisième heure du jour (9 h).

Les synoptiques ajoutent que la croix comportait, sur un écriteau « Le roi des Juifs », avec des variantes mineures. Dans l'Évangile selon Jean, l’inscription est « Jésus le nazôréen, roi des Juifs » en trois langues (INRI). Il est précisé que c'est Pilate qui a rédigé cette inscription sur un titulus (écriteau), en hébreu, en latin et en grec ancien. L'indication « le Nazôréen », montre que l'appellation polémique est acceptée au moment de la rédaction de l'Évangile selon Jean, alors que l'évangile selon Marc, écrit le premier, ne connaissait que la formule « Jésus le Nazarénien ».

Les Évangiles canoniques déclarent alors que les vêtements de Jésus lui furent retirés par les soldats, pour être répartis entre eux en plusieurs lots. L’Évangile selon Jean prétend que ceci accomplit une prophétie de Ps 22. 18. D’après Luc, les deux voleurs crucifiés aux côtés de Jésus lui parlent. Luc déclare que l’un railla Jésus, et que l’autre le respecta, et que Jésus déclara que le voleur respectueux, Dismas (le bon larron), gagnerait promptement son entrée au paradis ; traditionnellement l’autre, Gesmas ou Gestas (le mauvais larron), est considéré comme voué à l’enfer. Dismas est considéré comme le premier saint de l'Église[9], canonisé par le Christ lui-même : « Aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis » (Lc 23. 43)[10]. sans étape intermédiaire, ni œuvres, ni baptême, par la foi seule.

Dans les quatre Évangiles canoniques, alors que Jésus est sur la croix on lui propose de boire du vinaigre, imbibé dans une éponge selon trois d'entre eux. L'Évangile selon Jean précise que cela a lieu « pour que l'Écriture fût parfaitement accomplie (Jn 19. 28). » Jésus refuse de le boire.

Le Christ en croix est souvent représenté portant le périzonium.

Datation des événements

Ecce Homo, peinture d’Antonello de Messine vers 1473.

D’après les Évangiles synoptiques, Jésus aurait été crucifié le jour de la Pâque, un vendredi 14 nissan, la veille de la Fête du premier jour des pains sans levain, qui est aussi un shabbat. Dans l'Évangile attribué à Jean, Jésus est crucifié la veille de la Pâque, un vendredi 13 nissan.

Afin de bien comprendre la séquence des évènements de la période de la passion de Jésus-Christ, on doit tenir compte des faits suivants :

  • Pour les juifs de cette époque, les jours commençaient et finissaient au coucher du soleil (Lv 23. 32) ;
  • Les jours n’avaient pas de noms mais étaient numérotés, du premier au septième jour, comme lors du récit de la création (Gen 1. 1Gen 2. 3) ;
  • Le jour durait douze heures (Jn 11. 9). Il s’ensuit que la nuit comptait douze heures aussi ;
  • Le récit biblique de la passion n’inclut pas les mots vendredi, dimanche, midi ou minuit ;
  • Le jour de la Pâque est suivi du premier jour des pains sans levain, qui est aussi un shabbat (Lv 23. 7).

Jésus-Christ ayant affirmé qu’il serait « trois jours et trois nuits dans le sein de la terre » (Mt 12. 39-40) et sachant qu’il est donné comme déjà ressuscité le matin du premier jour de la semaine (Mt 28. 1), on pourrait en déduire que la résurrection avait eu lieu la veille, soit le septième jour de la semaine, à la même heure que celle de sa mort (72 heures après), après la neuvième heure du jour (Mt 27. 46). Toutefois, du vendredi soir au dimanche matin, il ne s'écoule que moins de deux jours (moins de 48 heures). Toutefois l'habitude dans l'Antiquité — alors que le zéro n'est pas encore inventé — n'est pas de compter les intervalles de temps pour indiquer une durée. Ainsi, pour une durée qui va de vendredi à dimanche, on parle à l'époque sous la forme de « trois jours ».

Les Évangiles synoptiques situent la mort de Jésus (Jn 19. 42) le jour de la préparation de la Pâque juive, le 14 nissan. À partir des éléments du Nouveau Testament, associés à la connaissance d’évènements historiques et astronomiques, les historiens datent généralement l’évènement supposé de la Passion du Christ entre 28 et 33, fin mars ou début avril.

Deux dates sont plus fréquemment avancées :

  • vendredi , pleine lune le jeudi 6 avril à 23 h 56 ;
  • vendredi , pleine lune le 3 avril à 15 h 02. Ce même jour, une éclipse partielle de Lune théoriquement visible à Jérusalem eut lieu vers 17 h 51 à 18 h 33 (heures locales) : cette éclipse a pu être rapprochée de la période des « 3 heures d'obscurité », qui a été assimilée à une éclipse de Soleil (mais qui est impossible en période de pleine lune), décrite dans les Évangiles synoptiques (Mt 27. 45|Mc 15. 33|Lc 23. 44).

Célébration

La Passion est célébrée pendant le triduum pascal et plus particulièrement pendant le Vendredi saint. Pour le texte de la prière universelle prononcée ce jour-là, voir : prière du Vendredi saint.

Crucifixion, par Albrecht Altdorfer.

Les instruments de la Passion

Les instruments de la Passion, église Saint-Pierre de Collonges-la-Rouge.

Les artistes religieux représentent souvent les instruments ou objets qui entourent la passion
(les Arma Christi) :

Et aussi :

  • La colonne ;
  • Les trente pièces d'argent de Judas ;
  • La lanterne des gardes, les torches ;
  • Le glaive de saint Pierre, avec lequel il coupa l'oreille de Malchus ;
  • Le roseau et le fouet de la flagellation du Christ ;
  • La tunique sans couture et le vêtement rouge ;
  • Les dés pour tirer au sort les vêtements ;
  • La coupe de boisson amère, et le calice de l'Agonie ;
  • La main du grand-prêtre qui gifla le Christ…

Notes et références

  1. Étienne Trocmé, L'Enfance du christianisme, Noésis, 1997, p. 34. Pour la démonstration de cette assertion, E. Trocmé renvoie à son ouvrage The Passion as liturgy, 1983.
  2. a et b Simon Claude Mimouni et Pierre Marval, Le Christianisme des origines à Constantin, PUF, 2006, p. 113.
  3. Paula Fredriksen, De Jésus aux Christs, éd. du Cerf, 1992, p. 169.
  4. Paul Verhoeven, Jésus de Nazareth, trad. par A.-L. Vignaux, 2015, p. 218.
  5. Paul Verhoeven, Jésus de Nazareth, trad. par A.-L. Vignaux, 2015, p. 216-217.
  6. Paul Verhoeven, Jésus de Nazareth, trad. par A.-L. Vignaux, 2015, p. 219.
  7. Paul Verhoeven, Jésus de Nazareth, trad. par A.-L. Vignaux, 2015, p. 235.
  8. Marie-Françoise Baslez, Bible et histoire, p. 211.
  9. Saint Dismas.
  10. Chapitre 23 - Évangile selon Saint Luc – catholique.org.

Voir aussi

Bibliographie

  • Frédéric Armand, Jésus est-il mort sur la croix ?, Essai historique, Liber, 2018.
  • Maurice Goguel, « Juifs et Romains dans l’histoire de la Passion », Recherches de Science Religieuse no 62, 1910, p. 165-182 ; 295-322.
  • Elias J. Bickerman, « Utilitas crucis. Observations sur les récits du procès de Jésus dans les évangiles », dans : Studies in Jewish and Christian history Vol. III, Leiden: Brill, 1986, p. 82-138.
  • Jonathan Bourgel, « Les récits synoptiques de la Passion préservent-ils une couche narrative composée à la veille de la Grande révolte juive ? », New Testament Studies no 58, 2012, p. 503-521.

Articles connexes

La flagellation et le début du chemin de croix par Théophane le Crétois, icône byzantine du mont Athos.

Et toutes les représentations artistiques de la peinture chrétienne sur ce thème.

Liens externes