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Pélops

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Pélops
Pélops et Hippodamie pendant la course de chars, sur un bas-relief conservé au Metropolitan Museum of Art à New York.
Pélops et Hippodamie pendant la course de chars, sur un bas-relief conservé au Metropolitan Museum of Art à New York.

Nom original Πέλοψ / Pélops
Sexe Masculin
Famille Tantale (père)
Niobé (sœur)
Hippodamie (femme)
Atrée, Thyeste, etc. (fils)
Nicippé (fille)

Dans la mythologie grecque, Pélops (en grec ancien Πέλοψ / Pélops, étymologie obscure), fils de Tantale et Dioné (ou d'Euryanassa selon les auteurs), est l'ancêtre des Atrides à Mycènes et donna son nom au Péloponnèse. Il fut aussi l'éromène de Poséidon[1]. Il est principalement connu dans l'Antiquité pour l'épreuve de course de chars qu'il remporte contre le roi de Pise Œnomaos afin d'obtenir la main de sa fille Hippodamie.

Étymologie

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Πέλοψ[2] est un héronyme grec[3] attesté dès l'époque archaïque[4] : ses premières occurrences sont littéraires[5] et se trouvent dans l'Iliade[5] ; Homère l'y mentionne deux fois, au chant II, à propos de la transmission du sceptre d'Agamemnon[5],[6]. Les auteurs modernes associent Πέλοψ à la racine πελ- / pel-, variante de πολ- / pol-, attestée par des mots tels que πέλεια, πελιός, πελιδνός et πελλός[3]. Pour la majorité des auteurs modernes, Pélops est dérivé de l'adjectif πελιός[3] (« livide, plombé, sombre »)[7],[N 1] ; et -oψ est un suffixe ou un nom[3].

Mythe antique

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Enfance et banquet de Tantale

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Pélops est un étranger[9] venu d'Asie[10], soit Phrygie[N 2], soit de Lydie[N 3] voire de Paphlagonie[N 4].

Selon Ovide, Pélops fut tué dans son enfance par son père Tantale, qui le servit aux dieux lors d'un banquet pour tester leur omniscience. Les dieux comprirent la supercherie et ramenèrent Pélops à la vie. Ils lui donnèrent une épaule en ivoire pour remplacer celle que Déméter, la seule divinité qui n'avait pas reconnu sa nourriture, avait mangée[18]. Certaines traditions affirment que les descendants de Pélops avaient tous gardé une marque blanche sur l'épaule depuis cet épisode.

Enlèvement par Poséidon

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Ce fut à la suite de cette résurrection que, selon la première Olympique de Pindare, le dieu Poséidon tomba amoureux de l'adolescent et l'enleva afin d'en faire son amant et son échanson, comme plus tard Zeus le fit avec le jeune Ganymède[19]. Cependant, Pélops repartit sur terre sur ordre de Zeus à la suite du crime de son père Tantale. C'est ainsi que Pélops se rendit en Grèce où il fit la rencontre d'Hippodamie, sa future épouse.

Course de chars à Pisa et mariage avec Hippodamie

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Pélops obtint la main d'Hippodamie dans une célèbre course de char contre le père de celle-ci, Œnomaos, fils d'Arès et roi de Pise en Élide. Ce roi refusait d'accorder la main de sa fille à quiconque ne l'aurait pas d'abord vaincu dans une course de chars, et il avait l'habitude de tuer les prétendants qui perdaient contre lui. Or il remportait systématiquement la course grâce à des juments d'origine divine Phylla et Harpinna[20] que lui avait offertes son père Arès.

Sur la façon dont Pélops remporta la course, les versions divergent. Dans la première Olympique de Pindare, Pélops gagne de façon honnête, grâce aux chevaux ailés Scyphus et Arion[20] que lui offre son ancien amant Poséidon. Une autre version est cependant connue par plusieurs auteurs antiques : Pélops soudoya Myrtilos, l'écuyer d'Œnomaos, pour qu'il sabote le char de son maître en en retirant une pièce ou en la remplaçant par une pièce modelée en cire qui fondit et se désagrégea pendant l'épreuve. Le char se disloqua et le roi mourut traîné par ses chevaux.

Par la suite, Pélops tua Myrtilos pour éviter de payer le prix de sa traîtrise, soit la moitié du royaume de son maître et une nuit avec Hippodamie qu'il convoitait depuis longtemps. En mourant, Myrtilos maudit Pélops et ses descendants. On attribua à cette malédiction les malheurs de la maison d'Atrée, le fils de Pélops.

Descendance

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Hippodamie donna à Pélops de nombreux enfants. Une scolie à l'Oreste d'Euripide[21] leur attribue douze fils[22] et trois filles[22]. Au nombre de ces enfants figurent notamment Atrée[23],[24],[25],[26] ; Thyeste[23],[24],[25],[26] ; Pitthée[23],[24],[25],[26] ; Alcyone, Trézène, Sicyon, Sciron, Coprée, Cléoné, Eurydice et Eurymède. Les autres fils de Pélops et Hippodamie sont Alcathoos[23],[24] ; Dias[24] ; et Pélops le jeune[25].

Les trois filles de Pélops et d'Hippodamie sont Astydamie[27], Lysidicé[26] et Nicippé[26].

Plisthène est soit un fils de Pélops et Hippodamie[23],[25] soit un fils illégitime de Pélops[24] soit le fils d'Atrée et d'une fille de Dias[26].

Pélops avait un autre fils, Chrysippe, qui n'était pas né d'Hippodamie mais d'une précédente union, soit avec la nymphe Danaïs, soit avec une mortelle nommée Axioché.

Assassinat de Chrysippos et exil d'Hippodamie

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Atrée et Thyeste, parfois à l'instigation d'Hippodamie, assassinèrent Chrysippos par jalousie envers ce fils que Pélops favorisait. Pélops exila alors Hippodamie et ses enfants, qui se répandirent un peu partout dans le Péloponnèse.

Culte héroïque à Olympie

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Le Pélopion, tombeau présumé de Pélops, est construit à Olympie, en Élide, vers la fin du IIe millénaire av. J.-C.[28]. Il est le lieu d'un culte héroïque grec en l'honneur de Pélops.

Pélops dans la philosophie antique

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Le philosophe grec Platon, dans son dialogue philosophique le Cratyle, donne le nom de Pélops comme dérivant de πέλας / pélas, qui signifie « près » en grec ancien, et de ὄψ / óps, qui signifie « vue, œil » en grec ancien, parce qu’il n’a pas anticipé, n’a pas pu percevoir que la mort de Myrtilos porterait malheur à sa descendance[29]. Cette étymologie est considérée comme fantaisiste par les linguistes[30].

Arts figurés antiques

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Fronton est du temple de Zeus à Olympie

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Le fronton est du Temple de Zeus à Olympie, sculpté au milieu du Ve siècle av. J.-C., représente en bas-reliefs Pélops, Hippodamie, Œnomaos et peut-être Myrtilos, sans doute peu avant le départ de la course. Zeus, représenté aux côtés de Pélops, semble surveiller l'épreuve. Aux deux extrémités du fronton sont représentés les dieux-fleuves Alphée et Cladéos. La plupart des fragments du fronton sont parvenus jusqu'à nous, quoique l'ordre dans lequel sont disposés les personnages soit encore sujet à des interprétations divergentes.

Céramique grecque

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Pélops et Hippodamie sur le char pendant la course. Scène peinte sur une amphore à col attique attribuée au Peintre de Dinos. Vers 420-410 av. J.-C. Arezzo, Musée archéologique national.

La céramique attique du Ve siècle, et surtout la céramique italiote du IVe siècle av. J.-C., représente régulièrement Pélops en privilégiant nettement les scènes liées à sa course de chars contre Œnomaos.

Mosaïque romaine

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Ce mythe apparaît sur l'immense mosaïque du triclinium de la villa romaine de Noheda localisée près de Villar de Domingo García en Espagne[31].

Postérité après l'Antiquité

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Le compositeur tchèque Jaroslav Vrchlický a composé une trilogie Hippodamie composée de trois mélodrames en quatre actes chacun : Námluvy Pelopovy (La Séduction entreprise par Pélops) en 1888-1889, Smír Tantalův (L'Expiation de Tantale) en 1890, et Smrt Hippodamie (La Mort d'Hippodamie) en 1891. Les mélodrames incluent un livret de Jaroslav Vrchlický.

Télévision

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Dans la série télévisée américaine de science-fiction Stargate SG-1, l'épisode 6 de la saison 1, Les Désignés, montre une planète similaire à la culture de la Grèce antique dont les habitants vénèrent Pélops comme un dieu alors qu'il s'agit d'un Goa'uld (représentant d'un peuple extra-terrestre maléfique) déguisé.

Jeux vidéo

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Le jeu vidéo Empire Earth, édité par Sierra Entertainment et développé par Stainless Steel Studios en 2001, met en scène Pélops comme héros du second épisode de la campagne grecque. Il doit mener ses fils et son peuple vers le futur Péloponnèse.

Notes et références

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  1. L'adjectif πελιός a également servi à former le nom du héros thessalien Pélias parce qu'une jument le frappa de son sabot sur sa figure, lui laissant sur le visage une marque livide, πελιόν[8].
  2. Chez Hérodote[11] et Nicolas de Damas[12].
  3. Chez Pindare[13] et chez Strabon[14].
  4. Chez Istros[15], chez Apollonios de Rhodes[16] et chez Diodore de Sicile[17].

Références

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  1. (en) Classical Mythology sur GLBTQ.
  2. Stenger et al. 2006.
  3. a b c et d Tsitsibakou-Vasalos 2007, p. 107.
  4. Cuvelier 2012, p. 537.
  5. a b et c Cuvelier 2012, introd., p. 4.
  6. Homère, Iliade, II, 100-108.
  7. Meulder 1998, p. 33.
  8. Meulder 1998, p. 34.
  9. Lacroix 1976, p. 327.
  10. Thucydide, Histoire de la guerre du Péloponnèse, I, 9, 2.
  11. Hérodote, Histoires, VII, 8 et 11.
  12. Nicolas de Damas, fr. 17.
  13. Pindare, Olympiques, I, 24 ; IX, 9.
  14. Strabon, Géographie, VIII, 7, 1.
  15. Istros, d'après une scholie à Pindare, Olympiques, I, 37.
  16. Apollonios de Rhodes, Argonautiques, II, 358-359.
  17. Diodore de Sicile, Bibliothèque historique, IV, 74.
  18. Le scholiaste de Lycophron (152) précise que la déesse était sans doute distraite par le chagrin dû à la disparition de sa fille Coré. D'après le scholiaste de Pindare, la déesse concernée aurait plutôt été Thémis ou Thétis selon les variantes de manuscrits.
  19. Pindare, Olympiques, I.
  20. a et b M. A. Geffroy, « Œnomaùs, Pélops et Hippodamie, vase peint », Mélanges de l'école française de Rome, vol. 1,‎ , p. 349-368 (lire en ligne, consulté le ).
  21. Carrière et Massonie 1991, p. 265.
  22. a et b Massa-Pairault 2006, p. 48.
  23. a b c d et e Pindare, Olympiques, I, 144, scolie c.
  24. a b c d e et f Pindare, Olympiques, I, 144, scolie d.
  25. a b c d et e Pindare, Olympiques, I, 144, scolie e.
  26. a b c d e et f Euripide, Oreste, 4, scolie.
  27. Catalogue des femmes.
  28. Durántez 1975, p. 55.
  29. Cratyle (394d).
  30. Pierre Chantraine, Dictionnaire étymologique de la langue grecque, entrée "Pélops".
  31. Les extraordinaires mosaïques romaines de Noheda par Anthony Bellanger diffusé le sur France Inter. Consulté le .

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Sources littéraires antiques

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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