Nuits blanches (Debussy)

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Nuits blanches
L 101 (94)
page de titre du manuscrit autographe
Page de titre du manuscrit autographe.

Genre Cycle de mélodies
Nb. de mouvements 2
Musique Claude Debussy
Texte Claude Debussy
Langue originale français
Effectif Voix et piano
Durée approximative min
Dates de composition 1898
Création
Paris, Radio France
Interprètes François Le Roux (voix) et Noël Lee (piano)

Nuits blanches est un cycle de mélodies pour voix et piano de Claude Debussy composées en 1898 sur des poèmes écrits par le compositeur.

Présentation[modifier | modifier le code]

Les Nuits blanches consistent en deux mélodies composées en mai et septembre 1898[1].

Les poèmes, à l'instar des Proses lyriques, sont de Debussy lui-même[1],[2].

Le titre du cycle a probablement été inspiré par le récit Les Nuits blanches de Dostoïevski, traduit en français par Ely Halpérine (Plon, 1887). François Lesure relève ainsi le « même rôle de l'inconscient humain et de la nocivité du désir » dans les deux œuvres[1].

En 1900, l'éditeur Fromont annonce sur la partition des Nocturnes la publication à venir de « Nuits blanches, 5 Poèmes pour une voix avec accompagnement de piano ». Chez Lilly Debussy, la première femme du compositeur, Léon Vallas a consulté un petit carnet, qui n'a pas été retrouvé depuis, dans lequel Debussy avait noté sur huit pages les poèmes des Nuits blanches[1].

Longtemps inédites, les mélodies sont créées à Paris, à Radio France, le , par François Le Roux (voix) et Noël Lee (piano)[1],[2].

La partition est publiée chez Durand en 2000, sous la supervision de Denis Herlin[1].

Structure et analyse[modifier | modifier le code]

Les Nuits blanches sont[1] :

  1. Nuit sans fin, « triste et lent », à quatre temps (noté 4/4) ;
  2. Lorsqu'elle est entrée, « lent et douloureux », à
    .

Éric Lebrun souligne qu'avec le texte du premier poème[2] :

Nuit sans fin. Tristesse morne des heures où l'on attend ! Cœur rompu, fièvre du sang rythmant les douces syllabes de ton nom. Qu'elle vienne la trop désirée, qu'elle vienne la trop aimée, et m'entoure de son parfum de jeune fleur...

« on ne saurait mieux exorciser le spleen insupportable de cette année 1898 ![2] ».

Musicalement, l'analyste remarque que dans ses deux mélodies, Debussy « chérit encore une fois la couleur de fa dièse pour la première et conclut en si bémol avec la deuxième. Musique nocturne, cela va de soi, assez languide aussi, utilisant des textures particulières (notamment le rythme de trois pour quatre dans la deuxième mélodie, laquelle ressemble à une esquisse d'œuvre symphonique par la qualité des différents plans sonores qu'elle induit). On songe un peu à Scriabine en écoutant cette musique de l'attente, ou à un souvenir de Maeterlinck mêlé d'un peu de Laforgue[3] ».

La durée moyenne d'exécution du recueil est de six minutes environ[4].

Dans le catalogue des œuvres du compositeur établi par le musicologue François Lesure, les Nuits blanches portent le numéro L 101 (94)[1].

Discographie[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g et h Lesure 2003, p. 529.
  2. a b c et d Lebrun 2018, p. 78.
  3. Lebrun 2018, p. 78-79.
  4. (en) « Nuits blanches ("Tout à ... | Details », sur AllMusic (consulté le )
  5. Jacques Drillon, « Debussy, intégrale des mélodies », sur L'Obs,
  6. Jean-Luc Clairet, « La première véritable intégrale des mélodies de Debussy », sur ResMusica,
  7. Pierre Gervasoni, « Coffret : la trajectoire novatrice de Claude Debussy », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]