Gouvernement Van Acker IV

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Gouvernement Van Acker IV

Royaume de Belgique

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Roi Baudouin
Premier ministre Achille van Acker
Formation
Fin
Durée 4 ans, 2 mois et 3 jours
Composition initiale
Coalition
Femmes 0
Hommes 16
Représentation
Chambre des représentants
111  /  212
Sénat
53  /  106
Drapeau de la Belgique

Le gouvernement Van Acker IV, du nom de son premier ministre, Achille Van Acker a exercé le pouvoir exécutif en Belgique du au . Il était constitué de socialistes et de libéraux.

Les élections législatives de 1954 voient la victoire des socialistes et des libéraux. Les communistes perdent la moitié de leurs sièges et une bonne partie de leur influence. Les sociaux-chrétiens, seuls au pouvoir sous la législature précédente, perdent également leur majorité absolue. Les socialistes et les libéraux forment un nouveau gouvernement, dirigé par Achille Van Acker, reléguant les sociaux-chrétiens dans l'opposition.

La deuxième guerre scolaire, en cours depuis 1950, a motivé la mise en place d'une coalition entre socialistes et libéraux excluant les sociaux-chrétiens. Dès les premières semaines, le gouvernement réduit les subventions à l'enseignement libre et démissionne 110 professeurs diplômés de l'enseignement libre (Pierre Harmel, ministre sortant de l'Instruction publique, parlera de "purge idéologique"). Une première manifestation de soutien à l'enseignement libre a lieu le 26 mars 1955 ; plus de 100 000 personnes y participent, dont les leaders du PSC-CVP. De nombreuses manifestations du même type ont lieu en 1955. Celle du 10 juillet 1955 rassemble 250 000 personnes ; une pétition rassemblant 2 197 209 signatures est remise à Baudouin le même jour. Le social-chrétien Théo Lefèvre appellera même au sabotage économique en appelant à retirer son argent de la Caisse d'Épargne. Le 18 mai 1958, une nouvelle manifestation contre la politique du gouvernement rassemble encore 200 000 personnes.

Le rejet du traité de la Communauté Européenne de Défense par la France entraîne l'échec de la mise en place d'une Europe politique. La mise en place d'un Marché commun européen est alors envisagée, mais le Royaume-Uni refuse d'en entendre parler tandis que la France insiste pour qu'il y ait une harmonisation sociale vers le haut. L'implication des colonies fait également polémique en Belgique, le Congo étant largement considéré comme la chasse gardée de sa métropole. L'abandon partiel de souveraineté des États mentionné est à l'origine refusé par Baudouin et Van Acker ; finalement, le 25 mars 1957, Paul-Henri Spaak signe le traité de Rome mettant en place la Communauté Économique Européenne (CEE) et la Communauté Européenne de l'Énergie Atomique (CEEA). En janvier 1958, la Belgique préside le premier Conseil de la CEE ; Bruxelles, qui ne devait à l'origine accueillir les institutions européennes qu'à titre provisoire pour 6 mois, devient le siège des institutions européennes[1].

Composition[modifier | modifier le code]

Fonction Titulaire Parti Langue
Premier ministre Achille Van Acker PSB-BSP Néerlandophone
Ministre des communications Edouard Anseele PSB-BSP Néerlandophone
Ministre des classes moyennes Oscar Bossaert PL-LP Néerlandophone
Ministre des colonies Auguste Buisseret PL-LP Francophone
Ministre de l'instruction publique Léo Collard PSB-BSP Francophone
Ministre de la santé publique et de la famille Edmond Leburton PSB-BSP Francophone
Ministre de l'agriculture René Lefebvre PL-LP Francophone
Ministre des finances Henri Liebaert PL-LP Néerlandophone
Ministre de la justice Albert Lilar PL-LP Néerlandophone
Ministre des affaires économiques Jean Rey PL-LP Francophone
Ministre des affaires étrangères Paul-Henri Spaak PSB-BSP Francophone
Ministre de la défense nationale Antoon Spinoy PSB-BSP Néerlandophone
Ministre du travail et de la prévoyance sociale Léon-Éli Troclet PSB-BSP Francophone
Ministre des travaux publics et de la reconstruction Adolphe Van Glabbeke PL-LP Néerlandophone
Ministre de l'intérieur Pierre Vermeylen PSB-BSP Néerlandophone
Ministre du commerce extérieur Victor Larock PSB-BSP Francophone

Remaniements[modifier | modifier le code]

  • Omer Vanaudenhove succède à Adolphe Van Glabbeke, ministre démissionnaire des travaux publics et de la reconstruction


  • Léon Mundeleer succède à Oscar Bossaert, décédé, comme ministre des classes moyennes

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Dujardin et Dumoulin 2008, p. 42-52 ; 66-71.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Vincent Dujardin et Michel Dumoulin, L'union fait-elle toujours la force ? : 1950-1970, Bruxelles, Le Cri, coll. « Histoire / Nouvelle Histoire de Belgique », , 256 p. (ISBN 9782871064800)