François Asselineau

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François Asselineau
Fonctions
Président de l'Union populaire républicaine
En fonction depuis
(17 ans)
Biographie
Date de naissance (66 ans)
Lieu de naissance Paris
Nationalité Français
Diplômé de HEC Paris, ENA
Profession inspecteur général des finances
Résidence France
Site web francoisasselineau.fr

François Asselineau, né le à Paris[1], est un haut fonctionnaire français, inspecteur général des finances[2],[3]. Il fonde en 2007 son parti politique, l'Union populaire républicaine (UPR). Apparenté aux souverainistes[4], il est également rangé par divers médias parmi les conspirationnistes[5],[6],[7],[8]; Arrêt sur images le présente comme un « énarque de droite, aux lisières de l'extrême-droite »[4]. Lors des élections européennes, sa liste est classée parmi les « divers », sans précision d'orientation politique[9].

Il est également connu pour ses relations avec les médias en général et incidemment avec la version francophone de Wikipédia dont les contributeurs ont, à plusieurs reprises, jugé sa notoriété insuffisante pour lui consacrer une page. Beaucoup de ses partisans ont « harcelé » les médias pour qu'ils lui prêtent plus d'attention[5].

Biographie

Diplômé d'HEC Paris et de l'ENA, il travaille comme haut fonctionnaire au sein de plusieurs ministères français[10]. Il est tour à tour conseiller de Gérard Longuet[11], directeur de cabinet de Françoise de Panafieu dans le premier gouvernement Juppé[4],[12], puis directeur de cabinet de Charles Pasqua au Conseil général des Hauts-de-Seine de 2001[13] à 2004. En 1999, il rejoint le RPF, le mouvement fondé par Charles Pasqua et Philippe de Villiers[4]. Asselineau est élu en 2001 au conseil de Paris sous l'étiquette RPF, pour le 19e arrondissement ; il siège parmi les non-inscrits jusqu'en 2004[4] et rejoint ensuite le groupe de l'UMP[14]. Le 19 octobre 2004, il est nommé délégué général à l'intelligence économique au Ministère de l'Économie et des Finances par Nicolas Sarkozy.[15] Anti-européen revendiqué, il sera également quelques mois membre du RIF[10],[4].

Fondateur et président du parti politique de l'Union populaire républicaine (UPR) en 2007[16],[8], il annonce en décembre 2011[17] sa candidature à l'élection présidentielle française de 2012, mais ne parvient pas à obtenir les parrainages nécessaires.

En 2013, à la suite de la démission de Jérôme Cahuzac, il se présente à la législative partielle de la troisième circonscription de Lot-et-Garonne, à Villeneuve-sur-Lot, tout comme deux autres anciens aspirants à une candidature présidentielle, Nicolas Miguet et Rachid Nekkaz[18]. Lors de ce scrutin, qui est la première élection à laquelle concourt l'UPR, les partisans de François Asselineau se montrent très présents sur les terrains et diffusent leurs tracts dans toute la circonscription[7] ; François Asselineau obtient finalement 0,58 % des suffrages (189 voix)[4],[19]. En 2014, lors des élections européennes, il conduit en île-de-France une liste qui obtient 0,58 % des suffrages (17 864 voix)[20]. L'UPR revendique 3 000 adhérents en 2013[7], puis 6 000 en 2014[21]. François Asselineau et son mouvement n'en restent pas moins considérés comme marginaux sur la scène politique française : en 2014, la blogueuse Caroline Merlin le décrit sur LePlusNouvelObs comme un « personnage pratiquement inexistant dans le paysage politique » »[8] et Causeur comme un « illustre inconnu »[22].

Positions

Le discours souverainiste de François Asselineau se concentre sur deux cibles principales, l'Union européenne et les États-Unis. Il est favorable à une sortie de la France de la zone euro, de l’UE, et de l’OTAN[1],[8]. La Charte fondatrice de l’UPR affirme : « Si elle n’est certes pas la cause unique de tous les problèmes de notre pays, la construction européenne n’en est pas moins leur cause principale ». D'après François Asselineau, l'UE et l'OTAN, « vues depuis Washington, [...] sont la face politique et la face militaire d’une même médaille, celle de l’asservissement du continent européen à leur « glacis » afin d’encercler et de contenir la puissance continentale russe »[23]. Selon lui, le processus d'unification européenne aurait été lancé exclusivement sur instruction du gouvernement américain, dont Robert Schuman n'aurait été qu'un exécutant « prête-nom », et Jean Monnet — « très probablement agent de la CIA » — un « agent traitant »[24],[25]. Il justifie sa volonté de quitter la zone euro en insistant sur sa mauvaise situation économique ; en affirmant que « depuis l’Antiquité, [...] toutes les monnaies plurinationales finissent toujours par exploser » ; et en énonçant que « le recouvrement de notre souveraineté nous permettra, maîtres de notre destin, d’utiliser les instruments monétaires et douaniers pour doper la compétitivité et relocaliser la production, tout en s’adaptant à la conjoncture »[23]. François Asselineau récuse le terme d'eurosceptique, préférant celui d'« euro-athée »[26]. Invité de chaînes de télévision russes (Russia Today, ProRussia TV...), il dit soutenir l’Iran dans sa résistance à l'« euro-atlantisme »[8]. Il se revendique volontiers du Conseil national de la Résistance, dont il affirme en 2012 s'être inspiré pour élaborer son programme présidentiel qui prévoit des « renationalisations » et des « services publics de qualité »[27],[17]. Il ne se prononce pas sur « les grandes questions nationales comme le nucléaire, la dette publique ou le choix de la politique migratoire, [qui] devront être tranchées par des référendums »[23].

Rudy Reichstadt, animateur du site Conspiracy Watch, résume les idées de François Asselineau comme « un souverainisme intégral mâtiné de théorie du complot antiaméricaine », et voit dans sa stratégie l'intention de mener « une sorte d’OPA sur le public séduit par les discours complotistes de sites comme le Réseau Voltaire ou Égalité et Réconciliation, d’Alain Soral »[7] ; l’université d’été de l'UPR a invité un membre du Réseau Voltaire, ainsi que Robert Ménard[6]. Le politologue Jean-Yves Camus juge quant à lui qu'Asselineau, homme « intelligent » et « bien sous tous rapports », peut viser à distraire les électeurs du Front national, en attirant « ceux qui sont séduits par le souverainisme et la droite dure »[7]. Cependant, « à la différence d'autres figures intellectuellement proches de l'extrême-droite, [l']anti-américanisme [de François Asselineau] est exclusif de toute trace d'islamophobie, de racisme, ou d'antisémitisme »[4]. Le militant d'extrême-droite Serge Ayoub a accueilli en 2010 l'une de ses conférences dans son bar[28],[4] mais François Asselineau affirme qu'il ignorait qui était Serge Ayoub[7].

François Asselineau considère Marine Le Pen comme « une voleuse » qui ne fait que reprendre ses idées, et le Front national comme n'allant pas assez loin sur l'Europe[17]. Il déclare sur ce point que « le Front national a été créé par François Mitterrand et Jacques Attali et financé par la CIA », et que « la famille Bush [...] soutient aussi l'hebdomadaire frontiste Marianne, chargé de la promotion de Marine Le Pen afin de pourrir le discours de l'UPR »[8]. Il soutient également que « les militaires américains, le FBI et John Negroponte contrôlent l’institut de sondage Harris Interactive pour faire gonfler les scores de Marine Le Pen afin de discréditer tout ceux qui s’opposent à la construction européenne »[6],[29].

Relations avec les médias et militantisme sur internet

Dès le mois de février 2012, François Asselineau et son parti, l'UPR, considèrent qu'ils sont « barrés des grands médias » et « interdits d'antenne » parce que « [leur] discours dérange »[27],[30]. En 2014, le parti se décrit comme étant « le plus censuré de France »[31].

Le 23 avril 2014, le parti de François Asselineau envoie une lettre recommandée au CSA pour lui demander « d’intervenir en urgence auprès des médias audiovisuels de grande diffusion pour qu’ils ouvrent enfin leurs antennes à l’UPR »[32]. Ce « silence » à son encontre est l'objet de nouvelles critiques après les élections européennes de 2014, son parti ayant recueilli plus de voix que le Nouveau Parti anticapitaliste (0,41 % contre 0,39)[33], mais sans pour autant attirer plus l'attention des médias[16],[4].

Asselineau a plus précisément protesté contre la « censure » exercée selon lui par Wikipédia sur l'article le concernant[4], supprimé plusieurs fois[34] pour cause de « non-représentativité »[10]. En février 2013, l'UPR se plaignait de ce qu'il appelait « le traitement de défaveur de François Asselineau et de l’UPR sur Wikipédia », avec un dossier détaillé sur le sujet établi par le « Groupe Wiki de l’UPR – Cybermilitantisme »[35].

Asselineau et ses équipes sont en effet très investis dans le militantisme sur Internet[7] : l'UPR revendique de s'être développé « exclusivement en ligne »[26] et mise en premier lieu sur le net pour se faire connaître[34]. Rudy Reichstadt qualifie l'UPR de « véritable phénomène sur Internet » et note qu'il est « difficile de passer à côté lorsqu’on s’intéresse à la mouvance complotiste »[7]. En 2012, l'UPR a créé une fonction de « responsable national au cybermilitantisme », dont la mission est de développer et de coordonner le travail des équipes menant des « actions cybermilitantes » sur le Web[36], en ciblant des médias précis[37]. Si une « censure » par la Wikipédia francophone est régulièrement alléguée, le site de l'UPR se félicite cependant en avril 2014 de la création de toute une série de « notices Wikipédia » sur François Asselineau dans différentes langues[38]. La plupart de ces pages ne sont que des ébauches (une ou deux phrases dans la plupart des cas) créées par un seul et même utilisateur[Note 1].

Ce militantisme ne va pas sans contrecoups. Laurent de Boissieu évoque ainsi dans son bloc-notes de mai 2014 le « harcèlement que tout journaliste a subi un jour ou l'autre de la part de certains des militants de l'UPR » pour que les médias fassent une place dans leurs colonnes à François Asselineau et à son parti. Il commente à ce propos : « prononcez le nom de « François Asselineau » devant un journaliste, et vous le verrez rigoler »[5].

Laurent Ruquier, ayant reçu « pendant à peu près un an » de nombreux messages sur Facebook, Twitter, etc., lui demandant pourquoi il n'invitait pas François Asselineau[39], finit par recevoir ce dernier dans l'émission On n'est pas couché, en septembre 2014 : LePlusNouvelObs s'interroge à cette occasion sur la pertinence de donner la parole à « ce genre d’individu complotiste »[8] tandis que Causeur juge que l'invitation d'Asselineau avait principalement pour but de le jeter en pâture aux chroniqueurs de l'émission et de ringardiser les idées anti-européennes[22].

Vie privée

François Asselineau est marié et père de deux enfants[40].

Publications

Notes

  1. Voir les liens interlangues à gauche de l'écran.

Références

  1. a et b Fiche de François Asselineau sur le site du magazine Slate, consulté le 12 mars 2012
  2. Décret du 1er juin 2001 portant nomination (inspection générale des finances).
  3. François Asselineau, le candidat de l'UPR, veut que la France quitte l'Europe, France info, 9 mars 2012
  4. a b c d e f g h i j et k Laure Daussy, « Mais qui est François Asselineau, le souverainiste sans page Wikipedia ? », Arrêt sur Images, (consulté le ).
  5. a b et c Laurent de Boissieu, « Réponse ouverte à François Asselineau », sur ipolitique.fr (consulté le )
  6. a b et c Robin D'Angelo, « Sciences-po Aix ouvre son grand amphi au conspirationniste François Asselineau », sur StreetPress.com, (consulté le )
  7. a b c d e f g et h Législative partielle : la galaxie des micro-partis, Sud-Ouest, 11 juin 2013
  8. a b c d e f et g Louise Pothier et Caroline Merlin, « ONPC. En invitant François Asselineau, Laurent Ruquier cède à la pression des complotistes », Le Plus,‎ (lire en ligne).
  9. « Résultats des élections européennes 2014 », sur interieur.gouv.fr, (consulté le )
  10. a b et c « Qui est vraiment l'UPR ? », Marianne,‎ (lire en ligne)
  11. Arrêté du 17 octobre 1994 portant nomination au cabinet du ministre.
  12. Arrêté du 1er juin 1995 portant nomination au cabinet du ministre.
  13. Bernard Bled, ancien secrétaire général de la Ville de Paris, devient directeur général des services administratifs du conseil général des Hauts-de-Seine, lemonde.fr, 23 mai 2001
  14. « Ça bouge à l'UMP », Le Parisien,‎ (lire en ligne)
  15. Thomas Bronnec, « Intelligence économique : les raisons du retard français », L’Expansion,‎ (lire en ligne)
  16. a et b Jean-Christophe Henriet, « Le fondateur de l'UPR à Nevers aux côtés de Charles-Henri Gallois (UPR 58) : "On doit sortir de l'Europe !" », Le Journal du Centre,‎ (lire en ligne).
  17. a b et c Isabelle Dupont, « Un « petit candidat » contre la grande Europe », Nord Éclair,‎ (lire en ligne).
  18. Trois recalés de la présidentielle en repêchage à Villeneuve-sur-Lot, lefigaro.fr, 30 mai 2013
  19. Résultats du premier tour, site de la Préfecture du Lot-et-Garonne
  20. Site officiel du ministère de l'intérieur
  21. « Ayant dépassé les 6 000 adhérents 3 mois avant la date prévue en début d’année, l’UPR doit revoir sa croissance à la hausse », sur www.upr.fr, (consulté le )
  22. a et b On ne touche pas à l’Europe chez Ruquier…, Causeur, 22 septembre 2014
  23. a b et c François Asselineau, interview par Florentin Piffard, Les monnaies plurinationales finissent toujours par exploser, Causeur,  (consulté le ).
  24. UPR, Dossier de fond : la face cachée de Robert Schuman, site officiel de l'UPR, février 2011
  25. De Pétain à la CIA, la face cachée de Robert Schuman, site officiel de l'UPR, version mise à jour du 12 octobre 2013
  26. a et b Qui est François Asselineau ?, Valeurs actuelles, 22 septembre 2014
  27. a et b Ève Moulinier, « François Asselineau, le candidat qui dit non à l'UE », Le Dauphiné libéré du 12 février 2012, page 4
  28. « UPR: Jean Robin vs François Asselineau », billet de blog de Frachon23 sur Mediapart - Le club (consulté le 29 septembre 2014).
  29. « Faux sondages Le Pen : Washington pris la main dans le sac », sur Union Populaire Républicaine (consulté le )
  30. L’UPR et François Asselineau sont barrés des grands médias ? C’est à nous tous de les faire connaître autour de nous!, sur upr.fr (consulté le 29 septembre 2014).
  31. Européennes : la galère des petits candidats, France Télévisions, 21 mai 2014
  32. L’UPR saisit en urgence le CSA en raison du non-respect, par les grands médias audiovisuels, des principes démocratiques posés par l’article 4 de la Constitution, sur upr.fr (consulté le 29 septembre 2014).
  33. Élections européennes de 2014 en France, sur france-politique.fr (consulté le 29 septembre 2014).
  34. a et b Guillaume Champeau, « François Asselineau retrouve sa page Wikipédia, provisoirement », sur Numérama, (consulté le )
  35. Le traitement de défaveur de François Asselineau et de l’UPR sur Wikipédia, sur upr.fr (consulté le 29 septembre 2014).
  36. Nomination d'un Délégué national chargé du cybermilitantisme, sur francoisasselineau.fr (consulté le 29 septembre 2014).
  37. « Action cybermilitante » lancée le 12 avril 2013 contre Libération, sur facebook.com (consulté le 29 septembre 2014).
  38. La notice Wikipédia de François Asselineau est désormais disponible en langues grecque et arabe, sur upr.fr (consulté le 29 septembre 2014).
  39. François Asselineau de l'Union Populaire Républicaine - On n'est pas couché, 20 septembre 2014, à 2 mn 10'' (consulté le 4 octobre 2014).
  40. La Dépêche du Midi, « François Asselineau », sur ladepeche.fr, (consulté le ).